Daredevil Saison 3 : La critique sans spoiler

Daredevil

Disponible depuis le 19 octobre sur Netflix, la troisième saison de Daredevil était très attendue. Qu’en est-il exactement ?

Nous n’allons pas spoiler la saison 3, mais nous risquons très fortement de spoiler The Defenders ou les saisons précédentes, vous aurez été prévenus. Et pour être sûr que vous êtes prêts, je vous propose une critique sous forme d’interview, car j’ai toujours rêvé d’être, pour une fois, dans le rôle de l’interviewé.

Lecteur de Qualité : Pourquoi attendue ?

TaG : Pour trois principales raisons. Pour savoir ce qui est arrivé à Matt après les événements de The Defenders où dans les derniers instants, on le montrait dans un état plus que déplorable. Ensuite car, comme nous l’avons déjà évoqué, cette saison s’appuie sur la meilleure période du comic book. Enfin, n’oublions pas que les deux premières saisons étaient de très bonne facture.

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Lecteur assidu : Ok et du coup ça vaut le coup de binger sous la couette ?

TaG : Oui ! Surtout comparé aux dernières saisons des autres séries Marvel / Netflix. Les enjeux sont forts, les adversaires puissants et retords, les nouveaux personnages apportent encore un peu plus de profondeur et de liant en faisant entrer une nouvelle entité, le FBI, dans la relation : police, justice, avocats, héros. On se retrouve dans un polar, une histoire de gangsters avec le côté « aveugle ninja qui casse des mâchoires » en plus.

Lecteur fan de Daredevil (DD) : Et donc cet arc Born Again dont tu parlais non sans talent dans l’article précédent ?

TaG : Merci jeune ami pertinent. Et bien il est très correctement adapté. Les mauvais blogueurs et youtubers parleront d’easter egg, (ok il y a de vrais easter eggs aussi) ne vous laissez pas tromper. Cette saison est une adaptation de cet arc. Mais comme à son habitude, Marvel a su démanteler le matériau de base pour le réassembler et offrir ainsi une expérience nouvelle même pour les connaisseurs de l’univers de Hell’s Kitchen. Un réassemblage à l’envers même, oserai-je, car si dans Born Again, on assistait à la chute progressive de Matthew Murdock, ici on assiste plutôt à sa remontée. Dans les premiers épisodes, les moindres aspects de sa vie sont mis à mal par un Wilson Fisk beaucoup plus en manipulation que dans la première saison. Cependant, très vite, ces épreuves sont surmontées grâce à ses amis, en cela, Il ne touche jamais autant le fond que dans l’œuvre originale.

D’ailleurs cette inversion vaut pour quasiment tous les personnages. Ce qui les façonne dans la série était leur destin quasi-final dans le comic book. Ce qui était déjà un peu vrai pour d’autres séries comme Jessica Jones. Mais résumer le travail à une simple inversion chronologique serait très réducteur car il s’agit d’un vrai beau travail de (ré)écriture même si les scénaristes n’ont pu s’empêcher d’apporter une réponse à une question ouverte et sous-jacente de la vie de DD. Apparemment les scénaristes ont un besoin viscéral d’apporter des réponses à des questions qui auraient pu rester irrésolues.

Lectrice fan de DD : Et côté vilain, Daredevil a une véritable opposition ?

TaG : La réponse est oui mais pour aller plus loin , je me dois de vous avertir que ça sera surement le seul paragraphe contenant un spoil. Une opposition contre Mr Fisk seul aurait tourné à un affrontement de style. Pour la partie physique, le caïd s’adjoint les services du Tireur (Bullseye) ennemi emblématique du héros à cornes et qui, à l’instar de l’arc d’origine, est lui aussi déconstruit pour mieux être réinventé. Oubliez le personnage tête à claques du film, ici le personnage est profond, tourmenté et le format série permet de prendre un peu de temps pour montrer son évolution. Et surtout, on oublie les costumes en lycra qui ont tendance à nous faire sortir de la narration.

Lecteur technique : Ok mais niveau réalisation ?

TaG : Ah je reconnais bien là l’exigence du lecteur de TryAGame. Les combats sont toujours aussi violents, chaque coup asséné est d’une lourdeur telle que les impacts seront ressentis jusque dans votre canapé/lit/siège. D’ailleurs la plupart des combats, du moins les plus importants, sont filmés en plan séquence, on évite ainsi les coupes intempestives, les combats sont fluides et lisibles.

Dans un autre registre, mention toute spéciale aux flashbacks de Pondexter sobrement mais originalement mis en scène.

Lecteur sarcastique : Mouais, donc la série est parfaite…

TaG : Que nenni, elle a ses défauts. Côté adaptation il manque des passages que j’ai lu à 12 ans et qui me marquent encore et qui font que la série n’est pas aussi noire que son matériau d’origine. En matière de rythme, elle contient, comme quasi toute les séries, un épisode flashback sur un des personnages (Karen) qui coupe le dynamisme de la série. Certains spectateurs diront que l’épisode permet de faire une pause et de donner plus de contexte en expliquant un personnage, mais rester au niveau sous-entendu aurait été tout aussi bien, tout comme un certain secret évoqué plus haut.

En conclusion, vous pouvez vous lancer dans cette nouvelle saison les yeux fermés (sans jeu de mot aucun) de Daredevil. On comprend encore mieux pourquoi elle reste le fer de lance des créations Marvel/Netflix et tout le chemin qui reste à parcourir à la plupart des autres séries de super-héros pour arriver à son niveau. On comprend aussi la raison de l’abandon de certaines, oui nous parlons d’Iron Fist.

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