TEST – Extinction, L’attaque des colosses aux pieds d’argile

Dans Extinction, le joueur affronte des orques gigantesques, venus exterminer ce qui reste de l'humanité. Mais le jeu se contente-t-il d'être un simple plagiat de l'Attaque des Titans ou a-t-il quelques bonnes idées ? Réponses dans ce test.

Le test d’Extinction est réalisé à partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur.

Extinction

Extinction, comme un air de déjà-vu

D’ordinaire, on connait le studio Iron Galaxy pour leur travail sur différents portages, comme la version Switch de Skyrim ou encore la fameuse version PC de Batman Arkham Knight. Mais aujourd’hui, c’est bien un jeu qui a été développé par ce studio : Extinction, un titre d’action qui demandera aux joueurs d’affronter des hordes de créatures titanesques pour sauver l’humanité de ces créatures.

C’est donc l’occasion de découvrir ce que vaut le studio, même si le système de jeu fait directement penser à l’Attaque des Titans, Iron Galaxy avait de quoi briller en offrant un jeu novateur et qui pourrait bien rester dans les Annales. Alors, Extinction est-il une pâle copie du manga d’Hajime Isayama et du soft sorti récemment ou se démarque-il de son modèle avec ses propositions ? Découvrez notre test d’Extinction, le jeu de chasse aux géants belliqueux.

Pas de bras, pas de chocolat…

Extinction propose donc aux joueurs d’incarner Avil, une sentinelle, qui a la charge d’exterminer les orques géants, les Ravenii, mais aussi des versions plus petites, les chacals, à peu près de taille humaine et que le joueur pourra éliminer en quelques coups bien placés. Dans le mode histoire, on affronte donc des titans, tout en discutant avec le Roi du dernier royaume humain, ainsi que notre coéquipière, venant nous interrompre toutes les trente secondes pour nous donner des informations d’une utilité relative. Celle-ci nous explique rapidement comment apprivoiser le système de déplacement et, bien entendu, la possibilité de se déplacer en l’air à l’aide d’un grappin et de planer sur quelques mètres, pour atteindre le plus souvent les objectifs disséminés sur la carte ou bien la tête de certains monstres. Il est en effet possible d’utiliser le grappin sur la ceinture des orques géants, voir sur certains ennemis volant pour nous faciliter le combat, même s’il vaut mieux couper les jambes des ennemis pour les arrêter. Pour ce qui est du déplacement dans la ville, le grappin est souvent peu recommandé, car il est fréquent d’utiliser ce dernier et de se retrouver projeté en arrière, car le grappin reste focalisé sur le toit du bâtiment se trouvant derrière nous, rendant parfois les déplacements pénibles, surtout lorsqu’on tente d’aller au plus vite à un emplacement. Il convient alors de grimper aux bâtiments de manière plus traditionnelle, en appuyant sur une touche, ce qui rend le grappin obsolète.

Le jeu propose deux types de missions : sauver des civils des chacals, en les éliminant autour d’un cristal se trouvant sur la carte, puis en activant un portail, une fois tous les ennemis de la zone éliminée; ou bien l’attaque d’un ou de plusieurs Ravenii, tout en évitant la destruction complète de la ville, représentée sous forme de pourcentages en haut à droite. Pour affronter les chacals, le joueurs devra donc frapper avec une touche ou bien esquiver avec une autre touche. Des combos sont possibles, mais étant donné qu’il n’y a qu’un bouton d’attaque, on se retrouve rapidement limité à des combinaisons nous invitant à attendre quelques secondes avant d’enchaîner les coups, lançant un combo spécifique. Pour ce qui est des combats des Ravenii, il faudra s’adapter en fonction de l’ennemi. En effet, les premiers ennemis ne bénéficient pas de protection, laissant alors aux joueurs la liberté de leur couper leurs deux bras et leurs deux jambes, facilitant grandement le combat et permettant d’atteindre la nuque, seul point faible de ces créatures. Les jambes et les bras des monstres repoussant, il faudra aller vite pour espérer avoir une chance contre eux. Autrement, il faudra faire attention aux attaques de ces colosses et les esquiver, même si le plus souvent notre personnage est touché, la faute à une zone d’attaque bien trop grande. Mais même si notre personnage meurt, tant que la ville tient, il pourra repartir à l’attaque de ces colosses indéfiniment. Si jamais la vie de la ville tombe à zéro, c’est la fin et le joueur pourra alors recommencer la mission du début. Les combats contre les orques géants sont assez sympathiques les premières fois, malheureusement, ils deviennent vite redondants et une sorte de routine s’installe, amenant la lassitude pour les joueurs.

Il faut noter que les Ravenii peuvent aussi enfiler des armures plus ou moins résistantes, rendant le combat plus difficile. Ils peuvent en effet mettre des armures de bois, facilement destructibles, des armures de fer, vous demandant de détruire des cadenas se situant sur les côtés, ou encore des armures d’or, dont les cadenas sont plus cachés et difficiles d’accès. Une fois détruites, les pièces d’armure ne réapparaissent pas, heureusement pour le joueur qui pourra adapter sa stratégie en fonction des pièces détruites ou inexistantes sur certaines créatures. Pour éliminer les Ravenii, les joueurs doivent aussi remplir une jauge spéciale qui servira lors de l’attaque finale au niveau de la nuque du monstres, et pouvant se remplir en effectuant des sauvetages de civils, en éliminant des chacals, ou en détruisant des pièces d’armure et en découpant des membres des Ravenii. Sans cette jauge, les joueurs ne pourront pas achever la créature, qui continuera de faire repousser ses membres pour continuer son objectif de destruction de la ville.

 

Le dernier rempart de l’humanité

Dans les missions principales, les joueurs pourront aussi avoir des objectifs secondaires, comme abattre un Ravenii qui a encore ses deux jambes, ou terminer la mission rapidement avant la fin du temps imparti. Dans tous les cas, ces objectifs secondaires ne sont là que pour faire gagner un peu plus d’argent aux joueurs afin de débloquer plus rapidement de nouvelles compétences qui devront l’aider plus tard dans le jeu, comme une jauge de vie améliorée ou encore un allongement de la durée du ralenti lorsqu’ils visent les parties sensibles des Ravenii. Une possibilité de faire évoluer le personnage qui est une bonne idée sur le papier, mais qui s’avère complètement obsolète, la difficulté du jeu venant principalement de certains défauts techniques, comme la caméra qui a du mal à se positionner dans un combat contre un Ravenii, ou le grappin qui peut rendre un affrontement fastidieux en nous emmenant ailleurs que sur le monstre. Il n’y a pas de réel challenge au final, on empile les missions les unes après les autres assez rapidement, en suivant vaguement l’histoire qui a du mal à nous intéresser.

En plus du mode campagne, Extinction propose aussi trois autres modes de jeu, visant à donner une durée de vie plus conséquente au titre. Ainsi, les joueurs pourront accomplir des défis quotidiens leur demandant d’accomplir des objectifs différents chaque jour, avec un système de score, leur permettant de montrer toute l’étendue de leur talent à la communauté. Ils pourront aussi se lancer dans le mode extinction, qui leur demandera de tenir le plus longtemps possible sans mourir face à des hordes d’ennemis générés aléatoirement. Enfin, ils pourront aussi se lancer dans le mode escarmouche, avec une carte générée aléatoirement, qu’il pourront ensuite partager avec les amis pour les mettre au défi grâce à un numéro spécifique à chaque carte. Ces modes de jeux permettent en plus de récolter de l’argent pour débloquer de nouvelles compétences, mais pour ce qui est de rallonger la durée de vie, on est loin du compte. Ces modes de jeu ne font que souligner un peu plus la redondance du gameplay et de l’expérience de jeu que propose le titre.

Le jeu est développé sous Unreal Engine 4, mais la qualité graphique du jeu laisse à penser à un jeu indépendant, bien que celui-ci soit vendu comme un AAA, au prix fort et avec un Season Pass. Pourtant la proposition du jeu reste assez limité et si on le compare au jeu l’Attaque des Titans, Extinction offre moins de contenu que le jeu de Koei Tecmo. En effet, pas de craft avec des éléments récupérés lors des affrontements, simplement des améliorations à acheter avec de l’argent du jeu. Le joueur est toujours seul pour attaquer ces monstres, là où l’attaque d’un titans se fait en escouade. Au niveau de la bande-son, il n’y a pas de thème qui restera dans les mémoires, celle-ci accompagnant simplement le jeu sans vraiment apporter quelque chose. Au final, Extinction est l’exemple parfait de l’expression du « Colosse aux pieds d’argile », une chose qui paraissait forte et solide, mais qui au final ne l’est qu’en apparence.

Extinction est un titre qui se contente d’une bonne idée, qui n’est même pas la sienne, et la surexploite, donnant un jeu qui est sympathique à découvrir au début, mais qui devient très vite redondant. On a plus l’impression d’être devant un jeu indépendant que devant un AAA, donc encore plus difficile d’avaler la pilule vu le prix assez élevé, car avec cinq heures environ pour la campagne et des modes de jeu qui se ressemblent tous, les joueurs auront du mal à trouver leur compte, surtout lorsque la concurrence arrive à se renouveler de son côté.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • La chasses aux colosses
  • Les environnements destructibles

Points faibles

  • Très vite redondant
  • Les combats ont de la peine à se renouveler
  • Les déplacements...
3.6

Bad

Scénario - 4
Durée de vie - 4
Gameplay - 4
Bande-son - 3
Graphisme - 3
Force tranquille de la rédaction, grand spécialiste du « ça va ? ». Sloth est le Lucky Luke de la news, il écrit plus vite que son ombre ! D’après la légende personne n’a jamais réussi à lui poser la question « ça va ? » en premier !
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