Le remplacement s’est fait au pied levé
WWE 2K Battlegrounds
Éditeur :2K
Genre : Simulation sportive (catch)
Support de test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 18/09/2020
La licence habituelle des WWE 2K déclinait dangereusement sur les dernières années. WWE 2K20, noyé sous les critiques dont les nôtres (lire notre test), aura sans doute marqué le point de rupture pour l’éditeur (et la WWE ?) qui a décidé d’arrêter les frais. Une année sabbatique a été prise pour repenser le jeu et proposer, on l’espère, une expérience nouvelle et de qualité. Par contre, 2K ne pouvait pas se passer de la manne financière généré par sa licence de catch et a donc balancé sur le ring un remplaçant improvisé. Ainsi débarque WWE 2K Battlegrounds qui ne sera pas sans rappeler la démarche de NBA 2K Playgrounds. Pas étonnant puisque le studio de développement, Saber Interactive, la touche très arcade et la direction artistique sont les mêmes. Alors le résultat est-il bon ? Le jeu réussit-il à pallier efficacement l’absence d’un WWE 2K21 ? Tant de questions qui trouveront des réponses dans les quelques lignes qui vont suivre.
Virage à 180°
Les habitués de la licence des WWE 2K le savent, les jeux sont de véritables simulations de catch très techniques et nécessitant un certain temps pour en avoir une bonne prise en main. Avec WWE 2K Battlegrounds, les choses sont bien différentes. Orienté vers le fun, le titre se veut simple d’accès. Simple certes mais peut-être un peu trop simpliste également.
Le gameplay n’est en effet pas très étoffé. Pourtant tout le panel des coups du catch est là. Les prises de finition, les portés, les projections, les sauts de la troisième corde et les armes figurent bien au menu. Seulement pour chacune de ces actions, la variété est très pauvre. En fait toutes les Superstars du roster sont classées dans 5 catégories définissant leur style de combat. On retrouve par exemple les voltigeurs ou les techniciens. Jusque là, pas de problème, sauf que à quelques exception près, le panel de coup est le même en fonction de l’archetype. On a alors vite l’impression d’avoir fait le tour de la question.
Là où les différences peuvent se faire, c’est sur le système des power-ups. On pourra attribuer à notre combattant 3 bonus de combat que l’on pourra utiliser en cours de match à condition d’avoir rempli suffisamment la jauge à coup de tatanes dans la figure de l’adversaire. Ces power-ups sont parfois l’occasion de retourner l’issue d’un match mal embarqué. D’autant plus qu’ils peuvent être améliorés grâce à des bucks.
The Million Dollar Game
Hé oui, qui dit 2K dit monnaie virtuelle et WWE 2K Battlegrounds n’échappe pas à la règle. Vous vous en doutez, ces bucks vont rythmer le jeu puisqu’ils vont servir tout d’abord à débloquer tout un tas de contenu du jeu avec au premier plan une grande partie du roster. Un roster d’ailleurs plutôt bien fourni et qui regroupe stars actuelles et vieilles gloires de la discipline. Cette monnaie virtuelle n’est certes pas trop dur à gagner mais il y a tellement de choses à débloquer que les sommes que l’on amasse ne sont jamais suffisantes.
Bien entendu, on peut se procurer des bucks via de fameuses microtransactions dont on sent le souffle fétide régulièrement dans notre nuque. Avec son prix réduit de 40 euros, on comprend vite le système économique choisi par WWE 2K Battlegrounds. Tout ça pour débloquer bien plus vite TOUT ce que le jeu a à offrir mais aussi pour booster notre avatar.
Lord of the Ring
En effet parmi les fonctionnalités proposées, on retrouve celle de créer sa propre Superstars. Il faudra alors le faire progresser en débloquant petit à petit tout un tas de capacité. Pour ce faire, deux options s’offrent à nous. La première est de batailler dans le mode « Défi Battleground » en venant à bout d’une multitude de matchs ce qui prendra du temps et deviendra forcement rébarbatif surtout si on veut monter plusieurs personnages. L’autre solution c’est de dépenser des bucks à foison. La pêche à la microtransaction est malheureusement bien rodée.
D’autant que l’on peut ensuite trainer son avatar sur le ring mondial. Qu’il s’agisse du mode exhibition en ligne ou du mode tournoi en ligne, l’utilisation de notre petit protégé est possible voire même recommandée une fois qu’il sera bien entrainé. Enfin le mode King of The Battleground est incontestablement le mode en ligne le plus fun. Le principe est similaire à celui d’un Royal Rumble. On rejoint une partie déjà en cours où peuvent s’affronter jusqu’à 4 joueurs, le but étant de faire passer un maximum d’adversaires par dessus la troisième corde pour les éliminer. Attention, si c’est nous qui y passons, la partie s’arrête là.
En tout cas, WWE 2K Battlegrounds se savoure surtout en multijoueurs, le mullti local étant d’ailleurs possible à 4 joueurs. D’autant plus qu’en solo, on constatera régulièrement que l’IA n’est pas au top. Notamment dans les matchs en équipe où le partenaire non légal reste trop longtemps sur le ring provoquant la défaite. Quand c’est l’équipe en face ça va, quand c’est notre partenaire ça enrage.
Dernier point sur l’aventure solo avec le mode campagne où l’on pourra débloquer les power-ups et quelques Superstars entre autres. Un peu comme le mode « Défi Battleground » il s’agit dans le fond d’une nouvelle succession de combats à ceci près qu’il sont liés entre eux par une histoire. On a alors l’occasion de suivre une poignée de catcheurs amateurs que va venir recruter Stone Cold Steve Austin, mandaté par Paul Heyman, pour secouer la WWE. Le scénario n’a rien de captivant mais la narration est plutôt sympathique puisque faite à l’aide de planches de BD au joli coup de crayon.
Travaille ta technique
D’ailleurs, c’est tout l’univers visuel de ce WWE 2K Battlegrounds que je trouve agréable à l’œil. L’aspect cartoon est très réussi et colle parfaitement au fun voulu par le titre. On se retrouve ainsi avec des maps où l’on peut par exemple jeter son adversaire aux crocodiles sans que cela semble too much. De même, dans le menu où l’on débloque les personnages, ils sont tous enfermés dans des petites boites de figurine, c’est très mignon et bien pensé.
La modélisation du roster est plutôt réussi et on les reconnait dans l’ensemble assez bien même s’il y a quelques ratés. Ça nous change en tout cas de la catastrophe que WWE 2K20 avait été à ce niveau-là. En termes de graphismes purs, le rendu est honnête. Les textures sont lisses et bien définies sur les plans serrés. Sur les plans plus larges, il y a un très léger effet de flou mais il n’y a pas de quoi crier au scandale. Il faut dire que le style cartoon permet d’éviter bien des écueils.
Là où nous gâtait les WWE 2K par le passé c’était les bugs à gogo. Fort heureusement, WWE 2K Battlegrounds a décidé de rompre avec cette tradition… enfin presque. On déplorera en effet quelques bugs d’animation dans certaines prises et contres avec une sorte de saut de frame. Ce bug récurrent n’est pas gênant en soi mais on le remarque très facilement.
Enfin au niveau de l’ambiance sonore, on est dans le minimaliste. Il n’y a qu’une seule musique pour les menus qui, bien que sympathique, finira par saouler à tourner en boucle. Aux commentaires, le légendaire Jerry « The King » Lawler sonnera rapidement comme un vieux disque rayé. Clairement, peu d’efforts ont été mis au son.
Au final, WWE 2K Battlegrounds donne l’impression d’avoir été développé dans l’urgence et c’est d’ailleurs sans doute le cas. L’ambiance sonore minimaliste, que l’on vient d’aborder, fait en définitive écho avec le gameplay simpliste. Comme si rien n’avait été fouillé en profondeur. Cependant avec son côté arcade et fun assumé, ses qualités et même ses défauts, le jeu en devient un excellent titre à dégainer pour une petite soirée entre potes… ou quelques parties en ligne si on a pas d’amis. En revanche, l’expérience en solitaire se voudra moins passionnante notamment à cause de cette IA pas toujours en grande forme. On aura vite fait de le mettre de côté.
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