Rogue Trooper Redux
En parcourant le soft, une question ne m’est pas sortie de la tête. Est-ce que, dans une période où le remastering est devenu la meilleure solution de se faire de la thune sans effort, tous les jeux méritent un tel traitement ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir dans les quelques lignes suivantes, dédiées au pas très attendu Rogue Trooper Redux.
(testé à partir d’une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur)
The last man standing
Directement tiré des comics éponymes, Rogue Trooper est initialement un soft paru en l’année de grâce 2006, 3 mois avant le terrible « accident Zinedine Zidane » et notre défaite en finale de la coupe du Monde de Football (oui, je ne l’ai toujours pas digérée). Le 21 avril 2006 donc, sortait sur PC, PlayStation 2 et Xbox un certain Rogue Trooper, adapté de la série du même nom publiée dans le magazine anglais 2000 AD (créateur également de la série Judge Dredd). Bien qu’à l’époque, le jeu n’ait clairement pas soulevé les foules, Rebellion et Tick Tock Games reviennent à la charge, 11 plus tard, pour proposer ce Rogue Trooper Redux.
Après un début pas très bavard, nous voilà donc directement plongés au beau milieu du champ de bataille, sur une planète nommée « Neo-Earth ». Cette dernière, très peu accueillante, est le théâtre d’affrontements entre les FGM (Fantassin Génétiquement Modifiés) et les Norths (les grands méchants). C’est donc dans cet environnement plutôt inhospitalier, que le joueur est plongé, aux commandes d’un certain Rogue. Votre but ici est des plus simples : vous voyez quelque chose bouger, et vous tirez. En bon soldat, pas le temps de réfléchir. Le problème est que, très rapidement, les FGM vont se prendre une déculottée digne du Paris Saint-Germain (Ok, elle était facile). Et vous, brave Rogue, vous êtes le dernier (ou presque) FGM encore en vie.
C’est pas ma guerre
Être le dernier en vie, ne veut pas forcément dire que vous êtes tout seul. En tout cas, c’est la logique qui opère dans l’univers de Rogue Trooper. En effet, vos compagnons tombés au combat vous accompagnent grâce à une biopuce récupérée sur leur cadavre encore tiède, et inséré sur votre équipement. Dîtes bonjour à Bagman, votre sac à dos qui vous approvisionnera en munitions et autres médikit, votre fusil Gunnar, et enfin Helmet, votre casque technicien. Plusieurs outils donc, qui sur le papier, devraient vous offrir plusieurs possibilités. En effet, pour vous fournir des munitions, des soins, ou encore créer une nouvelle arme, Bagman a besoin de ressources qu’il vous faudra récupérer sur le champ de bataille mais également sur les dépouilles de vos ennemis. Ceci fait, vous aurez accès à un craft préhistorique et complètement anecdotique. Et cela vient principalement du fait que la ressource (du métal recyclable en gros) est beaucoup trop commune. Dans les faits donc, ce système qui pourrait amener une certaine stratégie, passe complément au second rang puisque vous pouvez aisément faire toutes les améliorations.
Plus généralement, chacun de vos compagnons (Bagman, Gunnar et Helmet) peuvent sur le papier vous permettre de la jouer tactique. Du moins sur le papier. Car en effet, le problème majeur de ce Rogue Trooper Redux est l’absence de difficulté. On vous donne une pléthore d’équipement (des leurres, plusieurs types de grenades et j’en passe) qu’il n’est absolument pas nécessaire d’utiliser, puisque foncer dans le tas en tirant ce qui spawn devant vous suffit pour avancer sans peine. Un gameplay ultra répétitif donc, qui vous amusera 1 heure, avant que vous compreniez l’absence de difficulté et d’aspect stratégique.
T’as pas une gueule de porte-bonheur
Comme je vous le disais, Rogue Trooper Redux est une réédition HD d’un soft sorti il y a plus de 10 ans. Et inévitablement, puisque les animations ne semblent pas avoir été retouchées (il suffit de voir la rigidité des personnages quand ils essayent de se mouvoir), le jeu est techniquement et graphiquement tout juste passable. Alors certes, les environnements ne sont pas à vomir (merci le filtre HD), mais la direction artistique, au même titre que le level-design et le vide des environnements sont d’un ennui qui ferait passer un après-midi pluvieux chez mémé pour une LAN partie. Et comme ni la direction artistique, ni le gameplay ne sauvent le titre, il ne reste malheureusement pas grand-chose pour le faire. Au moins, on peut se satisfaire en se disant que le jeu est fluide.
Les seuls points positifs que j’arrive à tirer du soft sont probablement sa durée (qui se compte sur les doigts d’une main) et son doublage, qui même s’il paraît un peu surjoué par moment, a au moins le mérite de vous arracher un sourire. Rien à dire au niveau des musiques qui sont simplement là pour accompagner l’action. Malheureusement, bien qu’elles ne soient pas de mauvaise facture, elles sont beaucoup trop répétitives pour être appréciées sur le long terme.
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Tous les jeux méritent-ils un remaster HD ? Rogue Trooper a au moins le mérite d’apporter une réponse claire et précise à cette interrogation. NON. Malheureusement, malgré certaines qualités qui pouvaient faire sens en 2006, le jeu n’est clairement plus adapté au marché de 2017. Vide et raté dans ses propositions, le soft de Tick Tock Games a clairement été fait pour les mauvaises raisons. Et je pense que pour 30€, au mois d’octobre 2017, il est possible de trouver quelque chose de bien plus honnête sur PC, PlayStation 4, Xbox One et même sur Switch.
