TEST – GTA The Trilogy The Definitive Edition

Définitive ? Vraiment ?

Développeur : Grove Street Games
Éditeur : Rockstar
Genre : Action
Plateformes : PC, PS4, PS5, Switch, Xbox One , Xbox Series X/S
Date de sortie : 11 Novembre 2021
Support de test : Switch


Au jeu du nombre de sorties, remasters et versions complémentaires, Grand Theft Auto joue dans la même catégorie que Skyrim et les Final Fantasy. En attendant la mise à jour de contenu sur son GTA V Online, et des news d’un éventuel sixième opus, Rockstar nous gratifie d’un GTA The Trilogy The Definitive Edition regroupant Grand Theft Auto III et ses spin-off Vice City et San Andreas.

3 Salles, 3 ambiances

L’air de rien, GTA III fête ses vingt ans. Du coup il n’est pas inutile de faire un rapide tour des trois jeux en question.

Dans GTA III, vous incarnez le cliché de l’anti-héros silencieux, trahi par sa bande et ne devant sa liberté qu’à la providence d’être au mauvais endroit au bon moment, le tout dans une ambiance new-yorkaise flirtant parfois avec le cliché. Dans Vice City, changement d’ambiance et d’époque, puisque le cadre se rapproche de Scarface et du Miami des années 80 et dans cet opus votre avatar a des choses à dire et en volume. Enfin San Adreas vous ramène dans la guerre des gangs de L.A où vous devrez louvoyer entre bandes rivales et flics ripoux.

Tous ont en commun, comme les opus suivants, une ascension dans la hiérarchie criminelle à travers des missions plus spectaculaires les unes que les autres, une critique du monde occidental, plus particulièrement du modèle américain et un accueil critique et public flirtant avec l’excellence tant pour les mécaniques de jeu que pour l’écriture du scénario et des personnages. Au niveau du gameplay, un open world avec beaucoup d’a-côtés, que ce soient les missions secondaires, les objets à collectionner ou certains objectifs comme repeindre les tags dans San Andreas. et quelques ajouts comme la possibilité, toujours dans San Andreas, de changer pilosité et musculature en fonction de ce que vous mangez et du sport effectué.

Du coup l’enjeu de ce remaster est d’apporter un vernis si ce n’est un ravalement de façade à des jeux qui ont bien vieilli. Mission remplie ?

Rockstar fait du Blizzard

La nostalgie est ce sentiment qui déforme notre vision et nos souvenirs. C’est elle qui nous met en tête des images améliorées de notre passé. Le fameux : c’était mieux avant. Celle qui nous fait mettre sur le podium des animes, Saint Seya, alors que c’est clairement irregardable aujourd’hui avec notre vision d’adulte. Ainsi je n’avais pas retouché à GTA III depuis l’année de sa sortie et quand j’ai allumé ma Switch, mon cerveau n’a pu se rendre compte de la différence avec la version de l’époque tant j’avais en mémoire un rendu similaire.

Alors il a fallu plisser les yeux et chercher les différences particulièrement sur la petite dernière de Nintendo qui finit sa crise d’adolescence en accueillant enfin des jeux Rockstar. Une première pas vraiment réussie du coup.

Du côté du moins bon : des bugs d’affichage, avec votre personnage qui passe à travers portières et objets, la pluie qui traverse les abris, les textures très inégales sur les personnages et une playlist qui se voit écourtée de quelques morceaux pour cause de … on ne sait pas en fait. Ajoutons une maniabilité assez aléatoire, prendre un virage en voiture n’est pas toujours simple, alors à grande vitesse et un système de visée certes revu mais à la manette c’est toujours une horreur. Et puis ça clip autant que pendant boulevard des hits. Désolé pour cette référence de boomer mais avec une distance d’affichage n’ayant plus de limite, voir les véhicules apparaitre par magie à 20m est toujours une surprise. Sans déconner ça clip même quand vous sortez de votre véhicule.

Même quand vous sortez du véhicule je vous dis

Du côté positif : on s’aperçoit assez vite que l’effort fourni sur les effets de lumière est payant, tout comme une profondeur de vue largement améliorée avec la disparition du fameux brouillard limitant. Idem sur certains décors, les bâtiments semblent un peu moins redondants et la végétation (notamment dans Vice City dont l’environnement s’y prête particulièrement) semble plus luxuriante. Enfin côté confort de jeu, l’ajout de points de contrôle dans certaines missions rend l’aventure plus agréable tout comme un mode de visée assoupli par rapport aux jeux originaux et l’ajout de la fameuse roue des armes héritée des opus plus récents permettant des combats plus dynamiques et préparés en laissant un temps de pause pour choisir la bonne manière de déconstruire ses opposants.

Mais bon sang comme cela semble bien chaotique, entre un lancement qui a fait planter le Rockstar Social Club sur PC, obligeant l’éditeur de retirer GTA The Trilogy The Definitive Edition de sa propre boutique, des promesses de textures haute résolution clairement non tenues, mais qui, sur PC, seront vite remplacées par les moddeurs de la communauté, souvent bafouée, de Rockstar, ce qui aurait pu être un chouette anniversaire est devenu un sujet de moquerie avec un travail qui aurait mérité d’être plus poussé surtout vu le prix demandé.

Restent, comme dit plus haut, la narration et sa mise en scène toujours au top, mais nous n’avions pas besoin d’un remaster pour en profiter. Car autant la nostalgie n’a jamais eu prise sur ma modeste personne, autant une bonne narration pourrait me faire jouer des jours à un jeu minable. Et là nous sommes en présence d’une masterclass vidéoludique sur la narration et d’un remaster techniquement à la moitié de ce qu’il aurait pu être, bande-son mise à part.

Si vous ne vous êtes jamais frottés à GTA, prenez le dernier opus : 3 personnages qui se rapprocheront des 3 ambiances des jeux, une aventure bien plus riche et longue avec un mode online, certes polluée, mais avec des mises à jours de contenu régulières tous les trimestres.

Premier vrai faux pas de l’éditeur, car oui je porte le blâme sur l’éditeur et non le développeur, espérons, pour lui et nous, qu’il ne suive pas le chemin de certains de ses confrères.

GTA The Trilogy the definitive edition

Avis au millénials : ceci est une disquette, ça sert à sauvegarder

GTA The Trilogy The Definitive Edition tente de jouer sur la nostalgie des vieux joueurs et la curiosité des plus jeunes mais rate le coche. A être mi-figue mi-raisin, la trilogie mérite donc une note, elle aussi, reflétant le funambule entre l’acceptable et l’insatisfaisant. Nostalgiques, passez votre chemin, nouveaux joueurs optez pour des opus plus récents. Pour citer un grand homme de la profession : demi-jeu, demie-note.

 

Points forts

  • Une compilation de 3 hits de Rockstar...
  • Un relooking des lumières et de la profondeur d'affichage...
  • L'ensemble de la bande-son (doublage, musiques)...

Points faibles

  • ...mais à un prix rédhibitoire
  • ...mais des textures allant du juste bon au très moche
  • ...sauf certains bruitages bien cheaps
  • Des choix non expliqués pour les playlists
  • Clipping incessant
5

Average

Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)

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