TEST – Just Cause 4 : le plaisir coupable

Un blockbuster de l’été au mois de décembre, c’est la meilleure métaphore pour le jeu d’Avalanche Studio, Just Cause 4.

TEST – Just Cause 4

Développeur : Avalanche Studio
Éditeur : Square Enix
Genre : Simulateur de films de Michael Bay
Date de sortie : 4 décembre 2018
Supports : PC , PS4, Xbox One
Version pour le test : PC (fournie par l’éditeur)

 

En effet Just Cause 4 a tout du blockbuster estival : scénario tenant sur 3 lignes, effets visuels, action à tout rompre et des clichés, plein de clichés, mais est-ce problématique ?

Un ticket de métro pour partir dans les Caraïbes.

Rico Rodriguez est donc de retour, fraîchement débarqué sur l’île de Solis. Son propre père, mort il y a des années, a travaillé sur cette île paradisiaque à un projet visant à contrôler les catastrophes météorologiques. Et bien évidemment Oscar Espinosa, dictateur de son état, a pour but d’utiliser ce projet comme arme, aidé par les mercenaires de la main noire. Simple comme un film de la fin des années 80 avec Dolph Lundgren ou Arnold Schwarzenegger donc.

Rico, donc vous, sera aidé par son pire ami, Sully, et l’armée du chaos, une sympathique bande de révolutionnaires dont vous vous servirez pour arriver à votre but, faire la lumière sur les zones sombres de votre passé familial (insérez une musique de suspens). Vous aurez aussi le loisir de travailler pour un archéologue à la recherche de la véritable histoire de l’île et d’une réalisatrice américaine de films d’action qui vous demandera de réaliser diverses cascades pour les besoins de son film. Et vu le nombre de cascades, son film doit durer 12 heures. Mais elles donneront l’occasion d’une mise en abîme, le jeu se caricaturant alors lui-même.

Just Cause 4 permet alors d’enfiler le costume de mercenaire, de cascadeur ou de sous Nathan Drake (Uncharted). Un mélange des genres qui tentera de diversifier votre expérience sur Solis mais sera toujours dans le cliché de la galerie de personnages jusque dans les actions à effectuer.

 Rico l’ami de la liberté

Mais avant d’évoquer cette diversification, revenons sur la série où depuis le premier opus, Rico défouraille de la dictature pour rendre la liberté à un peuple oppressé, mais ici la révolution ne sera qu’un moyen pour l’ami Rico révolutionnaire. la liberté évoquée ici étant la liberté de mouvement.

L’aire de jeu est immense et variée (désert, haute montagne, plages, jungle) et vous pourrez dès les premières minutes de jeu vous faire une petite excursion où vous le désirez. Sinon pour avancer dans le jeu, vous devrez remplir des missions, causer le chaos sur l’île (faire exploser des trucs et des machins) pour que de nouveaux révolutionnaires s’enrôlent dans votre armée pour faire progresser les lignes de front selon votre bon vouloir. Chaque zone nécessitera un nombre de troupes qui baissera jusqu’à 0 en fonction de l’encerclement par des zones déjà libérées.

Mais les destructions demeurent clairement limitées, impossible donc de faire s’écrouler un bâtiment, de ravager la végétation, ici on explose utile et politiquement ciblé, heureusement les infrastructures destructibles sont assez nombreuses, mais un peu redondantes, on retrouve ainsi les mêmes réservoirs ou antennes radars disséminées.

Redondance dans le gameplay aussi et ce dans les missions secondaires tout d’abord. Pour débloquer le voyage rapide (dont vous aurez besoin à moins de tout faire linéairement), vous devrez faire les cascades et missions du village ou du point d’intérêt désiré. Et celles-ci tournent un peu en rond. 3 cercles à traverser en wingsuit, d’autres à franchir en véhicule, souvent à une vitesse minimale donnée, mais parfois sans autre pré-requis que trouver le bon véhicule qui sera garé à proximité. A la diversité on oppose la quantité. Décapiter les statues dans le premier opus était plus intéressant d’un point de vue gameplay.

Ce qui se retrouve aussi dans les missions principales. On arrive sur une base, on doit soit exploser des disjoncteurs, soit attendre que la hackeuse de l’armée du chaos finisse de pirater un terminal, quelques quêtes d’escorte ou, bien heureusement, les PNJs à protéger ont autant de point de vie si ce n’est plus que vous. Là encore on oppose la quantité à la diversité.

 Fuck la physique

Et la logique par la même occasion. Rico est toujours équipé de son fidèle grappin, celui-ci est améliorable via des modules gagnés en remplissant une barre de réputation auprès des trois protagonistes via les quêtes secondaires. A vous la joie des ballons qui explosent, des treuils à impulsion et des propulseurs. Mais soyons honnêtes, hormis lors de certaines cascades, ou pour tester un truc, vous devriez la jouer FPS 95% du temps. Les armes sont nombreuses, les planques d’armes aussi, les tirs alternatifs permettent souvent de donner dans le spectacle. Les munitions sont un peu plus limitées mais vous devriez vite vous y retrouver entre vous servir sur l’ennemi, les caches et les livraisons. Vous pourrez ainsi demander la livraison d’armes et véhicules débloqués, histoire de continuer votre carnage ou de partir en ballade à l’instar d’un GTA.

Oui mais, à la différence d’un GTA, le plaisir de conduite ne sera pas le même. La maniabilité étant très limite, il est intéressant de noter que le nombre de jeu arrivant au niveau d’un GTA sur la conduite de véhicules est lui aussi limité. Et pourtant là aussi il y a de quoi faire, sur terre, mer ou dans les airs, votre garage est assez imposant.

D’ailleurs les PNJs aussi rencontrent des problèmes de maniabilité de leurs véhicules, ainsi il ne sera pas rare de voir un hélicoptère percuter une montagne tout seul, sans y avoir été aidé, un bateau faire un tout droit sur la terre ferme ou une voiture foncer dans un mur. Et comme nous sommes dans un blockbuster, les véhicules explosent vite et les PNJs sont idiots. Les civils ne sont là que pour le décor et donner un peu de vie à Solis, les ennemis se contentent de tirer à vue, sans vraiment bouger et d’apparaître comme par magie autour de vous. Du coup on a tendance à les ignorer pour activer un disjoncteur ou une console.

Mais malgré tout, on reste dans Just Cause 4, on prend son petit plaisir, comme devant un film de Michael Bay. On sait que c’est pas terrible d’un point de vue critique, bourré d’incohérences, mais on a toujours envie de prendre son sachet de pop-corn pour se défouler sur l’île de Solis. Surtout qu’on peut voler dans des tempêtes et des orages que le scénario nous permettra de « contrôler ».

Just Cause 4 est un plaisir coupable, comme un blockbuster donc. On reconnait son manque de scénario, de cohérence, de surprises aussi, une IA aux fraises, mais on aime faire de la wingsuit dans les montagnes, on adore tout exploser pour faire la plus grosse explosion possible. Paradoxalement on s’attendait à un peu plus de folie par moment mais, à l’approche de noël, Just Cause 4 a décidé de nous gaver de contenu sans tenter de plus se diversifier.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Explosif
  • Arsenal varié
  • Garage varié
  • Le combo grappin, aile, wingsuit
  • Solis dans son ensemble

Points faibles

  • mais aurait pu l'être bien plus
  • Cinématiques un peu moches
  • Redondance des missions et objectifs
  • La maniabilité des véhicules
7

Good

Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)
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