TEST – Mario Strikers Battle League Football

Mario Strikers Battle League Football est au foot ce que Mario Kart est à la course automobile : un briseur d’amitié.

Depuis 2007, nous attendions l’occurrence suivante de Mario Football qui se fait plus rare que son homologue en kart. A croire que le plombier préfère polluer les plages et les arcs-en-ciel que d’enfiler un short le dimanche matin. Dans un cas comme dans l’autre les services d’urgence hospitaliers ont du boulot.

Un nom plus long que le contenu

10 personnages, 5 stades et des coupes, d’emblée Mario Strikers Battle League Football nous laisse sur notre faim en plus de nous appâter avec son nom de League là où il nous propose que des tournois. Pourquoi ce maigre contenu ? Mais pour de futurs DLC bien évidemment, une politique qui est à déplorer et même à dénoncer. On retrouvera donc Bowser, Harmony, Mario, Kong, Luigi, Wario, Waluigi, Yoshi, Peach et Toad au lancement, chacun avec des stats qui seront modifiables via de l’équipement à leur acheter avec vos gains en matchs.

Sur le contenu solo, des coupes à 3 matchs avec un loser bracket, système bien connu des amateurs d’esport. A 4 minutes par match et 6 coupes, ça nous fait donc une durée de vie à 1h20 en comptant les animations de tirs et buts. Du moins en mode normal, car une fois complétée cette première série, se débloquera le mode galactique où on retrouvera la bonne formule de Nintendo, consistant à vous humilier et jouer avec vos nerfs d’une manière que même From Software (Dark Souls, Elden Ring) n’ose pas utiliser dans ses jeux (et pourtant les ennemis tapent à travers les murs). Comprenez que votre goal va se transformer en passoire, ne bloquant plus les tirs normaux pris du milieu de terrain, va systématiquement réussir à égaliser ou passer devant à 3 secondes de la fin en cas de score serré. Bref comme d’habitude avec les jeux de « sport », l’adversaire ne devient pas meilleur avec la difficulté, il casse toutes les probas et vos joueurs perdent en compétitivité. Surtout que vos coéquipiers IA ne semblent pas avoir de conscience propre et ne défendent pas ou ne vont pas chercher les bonus d’eux même, à l’inverse de l’adversaire.

Mais ne nous mentons pas. Même si cet état des lieux va peser sur le verdict final, il faut reconnaitre que tout comme son homologue en kart, Mario Strikers Battle League Football trouve son intérêt principal dans le multijoueur. Outre les parties en local à plusieurs, vous aurez la possibilité de rejoindre ou créer un club et de le personnaliser (là aussi avec vos gains en match). Attention, les personnalisations de stades sont à racheter quand vous en changez, comme si vous payiez les ouvriers pour le faire.

Droit aux brutes

Dans l’opus précédent on choisissait un capitaine et des hommes de main, ici l’équipe se composera de 4 de nos héros choisis parmi les 10, toutes les équipes auront donc un air de déjà vu et seul l’équipement les différenciera, mais comme dans 15 jours tout le monde aura le même…

Côté gameplay, Mario Strikers Battle League Football apporte d’autres nouveautés et notamment un système de tirs à 3 niveaux et de passe dites libres. Plutôt que de cibler un coéquipier vous pouvez choisir en chargeant plus ou moins, un intervalle pour le ballon, votre coéquipier le plus proche du point d’arrivée coupera pour obtenir la balle en course. Option sympathique mais ô combien difficile à mettre en œuvre eu égard à la taille du terrain, aux carapaces et bombes qui l’agrémenteront et vos adversaires taclant comme des défenseurs en Division d’honneur (à la carotide).

Par rapport à son ancêtre, le jeu semble donner la priorité aux tirs et non au jeu de passes. Les terrains sont plus lisibles mais aussi moins originaux, et le nombre d’objets est lui aussi des plus restreint. A ramasser sous forme des célèbres cubes, présents dans tout son univers très étendu, ils apparaitront quand votre équipe accumulera un retard au score (ramassable par tous les joueurs) ou quand un joueur sera victime d’un tacle sans ballon, l’item sera alors récupérable uniquement par l’équipe du joueur à terre. Dernier item, la boule d’énergie permettant d’activer une hyper frappe, on retrouve alors la jauge double qui pourra déboucher sur un but à 2 points. Petite astuce vous pouvez utiliser un item pendant la charge pour éloigner ainsi les fâcheux.

En route pour la Champions League ?

Animations au top (et heureusement car celles des hyper frappes ne peuvent être écourtées), gameplay parfait, même le code réseau semble être de qualité. Graphiquement Mario Strikers Battle League Football est fin, le jeu est lisible (le nombre de joueurs humains jouant sur la lisibilité) mais niveau contenu et politique de DLC c’est un grand non. 2 modes de jeu (grosso modo) pour chacun des modes hors ligne/en ligne c’est bien trop peu. A voir si Next Level Games et Nintendo corrigeront le tir mais il y a peu d’espoir. Le cahier des charges était de ne pas prendre de risque et de faire comme l’opus précédent, il a été respecté à la lettre. Joueur solitaire, passe ton chemin.