Joyeux anniversaire Peter.
60e année de service pour l’araignée du quartier, un remaster pour nos jolis PC s’accompagnant du DLC la ville qui ne dort jamais et de ses arguments graphiques : ray tracing , Nvidia DLSS et DLAA, support des écrans ultrawide et bien évidemment amélioration des textures et ombres.
Ses amis, ses amours… ses emmerdes
Dans Marvel Spider-Man Remastered, Peter est super héros depuis 8 ans. Déjà harcelé par JJ.Jameson qui tient un podcast que ne renierait pas CNews, il est aussi séparé de son amour de toujours MJ Watson reporter de son état. Sa bonne tante travaille dans un centre pour les plus démunis et Wilson Fisk est sur le point de se faire arrêter. Voici le résumé de la situation quand vous commencerez à vous élancer dans ce New York très bien modélisé et laissant libre court à nos envies de tissages entre les buildings.
N’y allons pas par quatre chemins, le scénario est une réussite pour tout fan de l’homme araignée. On y retrouve toutes les caractéristiques du classique de Marvel : un Peter galérant sur le plan professionnel, tiraillé par son sens des responsabilités devant gérer un quadruple emploi du temps : héroïsme, travail, famille, amours. Tout ce qui a fait le succès auprès d’un public jeune qui s’identifiait immédiatement à un personnage qui connaissait les mêmes galères que lui (la balancement à 200m du sol en moins). Et puis on reste au Street Level tout le long de l’aventure, en lorgnant un tantinet sur l’international en fin de DLC.
Nouveau ou nouvelle dans le domaine super héroïque ? Sachez qu’on classe généralement les héros en fonction des menaces combattues. Peter, au même titre que Daredevil, Punisher ou Nightwing (pour parler un peu de DC Comics) appartient à cette catégorie. Ces héros ont aussi en commun un niveau de puissance limité, à l’inverse de Doc Strange qui combat des menaces mystiques, les Avengers et leur niveau d’interventions mondiales ou les FF4 et les menaces cosmiques. Il va sans dire que les thématiques abordées ne sont absolument pas les mêmes et les héros de la street sont généralement bien plus populaires car reflètent donc, directement le quotidien de leurs lecteurs.
Même qualité au niveau de l’écriture des personnages, on appréciera le rôle de mentor de Peter vis à vis de Miles, et leurs dialogues à 2 exceptions près. Silver Sable, CEO d’une société de mercenaires internationale, personnage compétent et pragmatique dans les comics, est écrit comme une enfant en colère pointant toujours ses deux flingues et refusant toute forme de dialogue allant souvent (tout le temps ?) contre son intérêt. La seconde est MJ, devenue reporter qui confond souvent le métier de journaliste avec celui de Détective privé suicidaire. Lors de quelques phases on a même le droit de la contrôler pour vivre des séquences en mode flashback ou parallèle (Miles nous offrira aussi une séquence mettant en scène Rhino). Ce qui me pose toujours un problème de logique dans les jeux proposant ce genre de détour. Ok c’est toujours plus sympa de vivre la narration plutôt que de la subir via un long monologue explicatif mais le fait de faire Game Over est temporellement paradoxal puisque pour lancer ladite séquence il faut bien que le personnage s’en soit sorti indemne.
Revenons sur un bel aspect du scénario. Que ce soit dans le jeu de base ou le DLC, les auteurs ont eu le courage de ne pas écrire une happy ending, un parti pris fort donnant une touche mature et renforçant l’immersion qui donne envie de jouer à des suites (2023). En revanche l’écueil du « Non ne le tue pas sinon tu vas te corrompre » alors que le personnage concerné a tué l’équivalent d’une agglomération de moyenne importance, ne sera pas évité.
Spider-bat
Et je me balance, et tu te balances et nous nous balançons
C’est un plaisir immense quand on se balance et on a pas l’air con. Car entre l’upgrade du moteur, des textures et de la fluidité c’est un plaisir que de se balader dans Manhattan. On utilise jamais le système de voyage rapide juste pour le plaisir d’une série de virages serrés et de saltos. Mais cette petite prouesse a un prix, ou du moins un parti pris. La gestion de la foule est réduite à sa plus simple expression. La circulation est anecdotique et les passants font du surplace. Est-ce un manque ? Pas vraiment mais il faut le noter.
Plus gênant le casting ou plutôt son utilisation. Comme le notait RedHo dans son test sur PS4 en 2018, les super vilains se combattent par paire, ce qui donne plus d’intensité au combat mais les gâche un peu. De plus on passe 90% de notre temps à taper sur des hommes de mains différenciés par leur équipement (bouclier, jet packs, brutes, armes à énergie) alors que le bestiaire de Spider-Man permettait de proposer bien plus d’affrontements intéressants quitte à taper dans des vilains oubliés ou inconnus du grand public. Marvel Spider-Man Remastered nous a bien sorti Hammerhead dans le DLC en pompant allégrement un scénario sur Silverman des années 80, il aurait pu se fendre d’un Homme Sable, d’un Caméléon ou d’un Lézard sans entacher le scénario.
Marvel Spider-Man Remastered sera apprécié des fans de Peter Parker tant il a su en exploiter tous les codes et thèmes. Repompant intégralement la recette des Batman Arkham, il offre un jeu où il fait bon de plonger du haut d’un gratte-ciel. On attend une vraie suite encore mieux castée au niveau des antagonistes.