TEST – Need for Speed Payback : Faudrait penser à passer la seconde

Attachez votre ceinture, et réglez vos airbags car aujourd’hui, on arpente les routes de Fortune Valley avec le test de Need for Speed Payback.

Need for Speed Payback

Need for Speed. Le simple fait d’entendre ces 3 mots résonner me ramène à une époque bien précise de ma vie. Vous savez, cette époque où il était socialement acceptable d’avoir des néons roses fuchsia sous sa Twingo ou un spoiler sur sa Fiat Panda. Bien que néophyte de la série Need For Speed, j’admets avoir quand même bien pris mon pied sur des épisodes comme Underground, sa suite, Underground 2, ou encore Most Wanted. Une époque où je rêvais de conduire ma propre voiture. Actuellement, je n’ai toujours pas mon permis et je me déplace en bus. Bref. Cette époque est maintenant révolue et pourtant, Need For Speed Payback, le nouvel épisode de la très célèbre franchise édité par Electronic Arts et cette fois-ci développé par le studio Ghost Games, vient me replonger dans cette période, ponctuée de Lamborghini Murcielago et de Ford Mustang. Une replongée en enfance pour le meilleur, mais surtout le pire.

(testé à partir d’une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur)

Image de Need for Speed Payback

Un scéna-quoi ?

Pour chacun de mes tests, j’aime beaucoup commencer par faire un petit point sur le scénario du jeu. Ici, pour faire simple, prenez le scénario le plus basique jamais écrit, à savoir la bande qui se fait trahir et qui cherche à se venger. Et… c’est tout. Vous avez donc à peu de choses près le scénario de Need for Speed Payback. Aucune originalité donc et des personnages aussi charismatiques qu’un pancake avec des bras. Mais finalement, le problème n’est pas tant le scénario vu, revu, et re-revu, mais plutôt le fait qu’il soit raconté sans aucune once d’originalité, de subtilité et de créativité. L’histoire n’est qu’un prétexte à nous faire enchaîner fantomatiquement les courses aux quatre coins de Fortune Valley, votre terrain de jeu. Pour vous dire, débloquer une Lamborghini Aventador est un meilleur moteur de satisfaction que de découvrir les péripéties de Riri, Fifi et Loulou (oui, j’ai oublié les noms des personnages. Ça vous donne donc une idée de l’attachement que j’ai pour eux). En vérité, pour les besoins de ce test et pour paraître un peu professionnel, j’ai noté les noms des personnages. Ces derniers répondent aux noms de Morgan, Mac et Jess. Mais cela ne change malheureusement rien au fait qu’ils possèdent un charisme de moule. Croyez-moi.

For Thune Valley

Le gameplay reste le plus gros point noir du soft. En dehors des courses ultras répétitives et d’une sensation de vitesse aux abonnés absents, c’est surtout le game-design qui est tout simplement raté. Ou plus précisément, pas adapté à un mode solo. Dans ce Need for Speed Payback, vous aurez l’occasion de participer à différents types d’épreuves, à savoir les Sprints, le Tout-Terrain, les Drifts, le Drag et les Mission. Pour chacune de ces épreuves, vous allez devoir sélectionner une voiture adaptée, qui sera assignée spécifiquement à un type d’épreuve et qui ne pourra être utilisée nul part ailleurs. Et à cause du système de “Speed Carte”, qui vous oblige à modifier les pièces de votre voiture pour pouvoir l’améliorer, le système devient très vite répétitif. Car vous vous doutez bien que ces “Speed Carte” ne sont pas gratuites, et pour en récolter, il faudra soit les acheter dans les ateliers de tuning, les gagner en terminant premier dans les courses ou faire tourner une roulette et en gagner aléatoirement en ayant que très peu d’impact sur le résultat. Dans le cadre des courses, il est également utile de préciser qu’à cause de l’aléatoire, il est tout a fait possible de tomber sur une pièce d’équipement moins puissante. Dans ce cas, il ne reste plus qu’à la revendre pour empocher une poignée de dollars. Mais le problème vraiment majeur, c’est tout simplement que les cartes que vous gagnez ou achetez sont spécifiques à la voiture que vous conduisez quand vous les obtenez. Ce système vous oblige donc, quand vous achetez une nouvelle voiture, à farmer encore et encore les courses pour gagner de l’argent et des pièces. Un farming forcé donc qui est tout sauf agréable, notamment à cause de l’absence d’un système pour recommencer rapidement une course.  Ici, il faudra aller sur la ligne de départ, faire votre course, la terminer, rager parce que vous avez raté votre dernier virage et retourner sur la ligne de départ par vos propres moyens pour la recommencer.

Heureusement et pour faciliter un peu la progression, le jeu est récemment devenu plus équilibré au niveau des pièces gagnées et plus généreux sur la fréquence des cargaisons. Ce système bonus vous donne la possibilité d’ouvrir des lootbox pour gagner pas mal d’argent et des éléments de personnalisation visuelle, ce qui réduit un peu le nombre de courses à se retaper. Ensuite, on en vient finalement aux lootbox payantes. Si vous avez un peu la flemme de farmer les courses comme un âne (ce qui arrive très souvent, on ne va pas se mentir), vous pouvez toujours faire chauffer la carte bleue pour aller un peu plus vite, Electronic Arts oblige. Un bonheur.

Sur la route de Fortune Valley

Après ce titre très douteux qui fait référence à notre Eddy Mitchell national, attardons-nous un peu sur l’aspect artistique de ce Need for Speed Payback. Globalement la carte de Fortune Valley fait plutôt le job. On roule de paysages désertiques et rocheux à de grandes vallées, en passant par LA grande ville, le tout de manière assez cohérente. Néanmoins, le tracé des épreuves est parfois discutable et dans l’absolu, énormément de courses se ressemblent. En matière de bande-son, les voitures font bien le job et la playlist est plutôt variée, mélangeant les ambiances Rock, Hip-Hop et Rap. Malheureusement, le système de radio est assez mal foutu, vraiment lent, et si vous êtes adeptes, comme moi, du “Cette musique est hyper cool. Si je l’écoutais 127 fois d’affilée ?” et bien nada. Bon courage pour trouver la chanson que vous voulez, au moment où vous le voulez, tout en participant à une course.

Image de Need for Speed Payback

Tu te rappelles le petit bouton rouge ? Appuie sur le petit bouton rouge

Du côté de la technique, le jeu est loin d’être irréprochable. Quand on pose ce Need for Speed Payback à côté de titres sortis un peu plus tôt, comme Forza 7 ou Grand Turismo GT, le verdict est sans appel : graphiquement, c’est pas vraiment terrible. À l’écran, la sensation de vitesse ne se ressent absolument pas et les textures ont souvent du mal à s’afficher. Mais le pire, reste le framerate, qui commence à chuter drastiquement pour peu qu’il y ait quelques effets à l’écran. Et croyez moi, réussir à diriger une voiture qui fait du 250 Km/h avec un diaporama en guise d’affichage est juste mission impossible. Car oui, pendant les grosses phases d’action bien surchargées en particules et voitures à l’écran, le jeu doit tourner à environ 10 FPS, ce qui est juste affligeant de nos jours. Toutefois, et comme il faut quand même trouver un peu de positif, les courses en lien direct avec le scénario font bien le taf. L’action est omniprésente, maîtrisée et ces scènes sont également l’occasion de conduire les trois “héros” à la volée, et le changement de pilote, même s’il reste très scripté, est artistiquement réussi et fluide.

Quelle déception que ce Need for Speed Payback. Il est difficile de trouver des excuses à un jeu de cette envergure, qui s’obstine à prendre les mauvaises décisions, principalement au niveau du game-design et du système de jeu. Quelques éléments, comme la cohérence de la carte et la bande-son viennent sauver les meubles. En dehors de ça, rien dans cet épisode n’est à la hauteur d’une série mythique comme Need for Speed. Une sortie de route en bonne et due forme.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • La cohérence et la taille de la carte
  • La soundtrack
  • Un nombre satisfaisant de voitures
  • Le drift

Points faibles

  • Obligé de farmer
  • La pauvreté du scénario
  • Des personnages caricaturaux et pas charismatiques pour un sous
  • Des speed cartes trop aléatoires
  • La sensation de vitesse : aux abonnés absents
  • Des chutes de framerate vraiment gênantes
  • C'est quand qu'on s'amuse ?
4

Poor

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