Le test de Travis Strikes Again est réalisé à partir d’une version Switch fournie par l’éditeur.
Conditions de test : Jouer à un jeu vidéo où un mec joue à un jeu vidéo (Inception)
Date de sortie : 18 janvier 2019
Depuis 2011, Travis Touchdown était porté disparu dans le milieu du jeu vidéo et pour cause, celui-ci se la coulait douce dans sa caravane au fin fond de l’Amérique, bien loin du milieu des assassins qui lui a permis de devenir une célébrité et de se faire quelques ennemis au passage. C’est d’ailleurs lorsque le père de Bad Girl, une ancienne ennemie de Travis, se ramène que notre histoire démarre. En effet, Bad Man a comme objectif d’éliminer Travis pour venger sa fille. Mais ce n’est pas tout, puisqu’en découvrant que Travis est en possession de la Death Drive Mk II, Bad Man envisage d’utiliser cette console pour ressusciter sa fille, puisque que la console permet d’exaucer un vœu une fois les 6 Death Balls, les jeux de la console, retrouvées et terminées. C’est donc une course contre-la-montre qui s’enchaine entre les deux personnages, même si le mode coopération du jeu permet au second joueur de prendre le contrôle de Bad Man pour aider Travis à terminer les jeux. Alors, ce nouvel opus fait-il honneur aux épisodes principaux sur Wii ? Le gameplay du titre arrive-t-il à s’adapter à la vue du dessus ? Réponse dans ce test.
Gameplay
Du côté du gameplay, il faut dire ce qui est, le jeu est loin d’être exceptionnel. Si les différents jeux permettent de découvrir différents univers, avec des mécanismes de gameplay qui peuvent changer de temps à autre, le cœur du jeu, à savoir le combat est assez minimaliste et se prend très vite en main. On a une touche pour une attaque légère, une touche pour les attaques lourdes, une autre pour esquiver et c’est tout. Les puces de techniques sont bien là pour apporter un peu de nouveauté et de diversité dans les combos, mais force est de constater que cela reste assez limité en définitive et les combats finissent tous par se ressembler un peu. Restent les combats contre les mini-boss et les boss qui demeurent des affrontements mémorables et épiques.
Cependant, ceux-ci restent assez sages en comparaison avec les combats de boss des épisodes principaux et n’offrent pas de réelle touche de folie comme Suda51 sait si bien le faire. A côté de cela, on retrouve les habituels points de sauvegarde dans les toilettes et le rechargement de l’arme du héros en secouant le Joy-Stick, mais rien de réellement novateur, il faut l’avouer. Le gameplay est donc simple à prendre en main, mais trop simple pour créer du challenge lors des combats ou offrir une réelle progression dans le maniement de celui-ci.
Univers
Comme dit plus haut, l’univers décalé imaginé par Suda51 est bien présent, et cela se ressent tout au long des différents niveaux que constituent les fameuses Death Balls. Chacune d’elle représente un jeu, avec un univers différent, laissant place le plus souvent à une nouvelle idée de gameplay : un niveau labyrinthique, donnant aux joueurs l’occasion de réfléchir en situation d’urgence, un niveau avec des courses de moto, qui rend le jeu un poil plus nerveux et donne lieu à de nouveaux mini-jeux. L’idée d’avoir des univers complètement décalés et différents permettent d’aborder les différents niveaux d’une manière différente et constitue la motivation du joueur pour continuer l’aventure, là où le scénario ou les combats un peu faibles n’offrent pas beaucoup de stimulation.
On a déjà évoqué les combats, mais la narration est aussi à la ramasse dans cet opus, étant donné que l’histoire nous est raconté par le biais de lignes de textes qui expliquent comment Travis découvre les fameuses Death Balls. Cependant, dans un jeu où le rythme est censé être nerveux, être arrêté en plein élan par d’interminables lignes de textes n’est pas la meilleure solution, même si le jeu en profite pour éclater le 4ème mur ou pour faire quelques blagues. Cela coupe réellement le rythme et constitue un choix très étrange, d’autant plus qu’ils sont obligatoires, on ne peut pas s’amuser à tous les voir d’un coup pour éviter de se faire de nouveau couper dans son élan une fois un niveau terminé et c’est franchement désagréable.
Ambiance
AmbiancePour l’ambiance générale du titre, le studio Grasshopper Manufacture a fait du bon boulot pour rendre hommage aux jeux rétros, mais aussi à tout l’imaginaire qui en découle. Le jeu étant développé sous Unreal Engine 4, on ne s’attendait pas à des graphismes exceptionnels mais les développeurs ont décidé de s’adapter en adoptant un style graphique rendant hommage aux jeux rétros, tout comme la musique, qui pourrait sortir d’une Megadrive mais en mieux.
Le travail sur l’ambiance est incontestablement un point fort pour le titre et cela devrait au moins permettre aux joueurs de passer un bon moment pendant les 11h nécessaires pour terminer l’aventure. Pour les perfectionnistes, il leur faudra un peu plus de temps pour trouver les différentes puces techniques, les pierres aztèques qui permettent de débloquer divers T-Shirts, avec certains qui devraient rappeler des jeux indépendants. Encore une fois, si le jeu n’est pas exceptionnel, on passe un bon moment sur le titre et le travail des développeurs fait plaisir à voir.
En fin de compte, Travis Strikes Again est un bon jeu, mais pas un jeu exceptionnel comme on l’aurait voulu. Cet épisode sur Nintendo Switch est assez différent de ce qui se faisait sur Wii. Dans tous les cas, les fans de Travis devraient être ravis avec ce nouvel opus, mais ceux qui attendaient une réelle suite spirituelle seront sans doute un peu déçus. Reste à savoir si Suda51 va effectivement plancher sur un nouvel opus de la série principale et qui permettrait de retrouver tout ce qu’on a aimé dans les anciens épisodes.
