TEST – Project Cars 2 : exigence pour quelle expérience ?

Les jeux de course ont le vent en poupe en cette année 2017 et c'est Project Cars 2 qui se présente devant nous. Une simulation exigeante qui a le mérite de proposer une carrosserie plus solide que son prédécesseur. 

Support de test : PlayStation 4. Aussi disponible sur Xbox One et PC.
Version du jeu testée offerte par l’éditeur.
Prix : 59,99 € sur Steam, 10 euros moins cher sur certains sites revendeurs.

Avec Project Cars 2, le public sait à quoi il faut s’attendre. Des mécaniques réalistes et exigeantes, plus difficile à maîtriser à la manette qu’au volant mais une simulation impeccable pour une immersion exceptionnelle. Néanmoins, une simulation de qualité débouche-t-elle automatiquement sur un jeu vidéo d’une excellence aussi incontestable ? Des doutes subsistent, notamment pour la production éditée par Bandai Namco car comme son prédécesseur, il ne s’adresse pas à tous les publics.

Une simulation pure et dure

Comme je le précisais, Bandai Namco s’est faufilé dans un créneau délaissé de plus en plus par les grosses licences de l’industrie. Que ce soit Forza ou Gran Turismo, on développe certes une conduite immersive de qualité mais côté simulation et réalisme, on reste dans le domaine du permissif, histoire d’être accessible à tous les publics. Du côté de Project Cars 2, on demeure dans la lignée du premier en ce qui concerne les mécaniques de jeu, à savoir que n’importe quel joueur lambda ne va pas décrocher le Graal au bout d’une course. Ici, la physique de la voiture est primordiale, chaque élément est important et peut être ajusté dans les pré-réglages. Ainsi, il n’est pas surprenant, autant pour les débutants que les joueurs expérimentés, de terminer hors-piste rapidement. En effet, il nous est souvent arrivé de patiner que ce soit sur Kart ou dans les bolides les plus puissants. On aurait pu se rassurer en imaginant qu’avec une vitesse moindre sur des petits bolides, on se rattraperait mieux mais c’est loupé. En termes de maîtrise et de trajectoire, il est tout aussi punitif de se planter avec l’un ou l’autre tant Project Cars 2 est punitif. Tout un système de traction, de maîtrise de véhicule et de ses mécaniques sont à assimiler.

D’ailleurs, cela nous emmène sur un défaut notable du jeu, la marche arrière. Les caisses se montrent assez peu réactives de ce côté-là et on subit un temps d’attente plutôt agaçant lorsque l’on souhaite entamer une marche arrière pour se remettre du côté de la piste. Ainsi, il sera souvent préférable d’appuyer sur le pavé tacticle (sur PS4) pour réapparaître sur cette dernière mais une fois encore, il faut attendre d’être à l’arrêt et n’avoir aucun concurrent aux alentours. Hormis cette insupportable lenteur en marche arrière, la physique des bagnoles reste incroyable, fournit tout de même son lot de sensations à l’aide des différentes caméras mais nous en reparlerons plus tard. Cependant, un autre défaut nous dirige vers l’IA qui adopte parfois un comportement inadéquat. En effet, si vous ralentissez ou que vous prenez quelques virages au ralenti, l’adversaire ne risque pas de vous doubler si vous êtes sur sa trajectoire. Il est souvent arrivé qu’il ralentisse quitte à bloquer tous les poursuivants et creuse ainsi des écarts entre différents wagons. Dès lors, même s’il arrive qu’elle fasse aussi du hors-piste (sans une seule implication de votre part), elle se montre un peu trop téléguidée par moment. Et au contraire, parfois trop agressive puisqu’elle n’hésitera pas à vous rentrer dedans et vous déséquilibrer dans d’autres situations, de quoi terminer la course loin de la piste et empli de colère. Il existe donc quelques ajustements à effectuer de ce côté-là, malgré les divers réglages à votre disposition.

Il reste à noter qu’on tient là une simulation qui n’a pas encore l’intention de s’ouvrir à un public « mainstream », en rendant plus accessible son jeu tant le temps d’adaptation risque de décourager certains joueurs. Certes, il reste des réglages disponibles dans les options mais il s’adresse aux puristes, à ceux qui veulent de la bonne simulation et pas forcément qu’on leur donne les clés de la victoire trop facilement. Il est d’ailleurs recommandé d’y jouer également au volant même s’il n’est pas non plus impossible manette en mains, au contraire, j’ai tâché de le prouver en investissant des dizaines d’heures dessus. Une bonne simulation constitue-t-elle forcément un bon jeu vidéo ? Cela dépend du public auquel on s’adresse et ce Project Cars 2 n’emballera pas tout le monde. Concentration et exigence sont demandées sur chaque secteur et la moindre erreur se paye cash.

Project Cars 2

Une immersion sans faille ?

Entre la modélisation des voitures convaincante, une météo dynamique impressionnante, des circuits bien dessinés et une bande-son inspirée, Project Cars 2 offre une immersion exceptionnelle qui donne des frissons. Effectivement, il faut l’avouer, Slightly Mad a fait du bon boulot et même si cela manque parfois de profondeur, il propose une production qui se montre visuellement épatante.

Hormis cela, la réalisation est fabuleuse et on enchaîne les parties avec des sensations de course grisantes. Malgré l’exigence du gameplay, on se prend vite au jeu quitte à recommencer les courses. Project Cars 2 offre une demie-douzaine de caméras qui sauront satisfaire les joueurs, entre la vue sur le cockpit, sous la voiture, derrière la caisse et bien d’autres. Ce qui m’a bluffé, c’est que le studio ne fait pas non plus dans la démesure et a employé les grands moyens pour offrir une expérience complète. Si certains développeurs ne prennent pas énormément de risques quant aux conditions climatiques et n’offrent qu’un cycle jour ou nuit par course et trois gouttelettes de pluie, Slighly Mad a décidé de s’y employer avec plus d’énergie. La météo dynamique demeure ainsi bluffante puisque les conditions de course peuvent faire enchaîner en une seule course un temps nuageux, puis légèrement pluvieux pour terminer sur des averses qui déstabilisent rapidement la voiture et forcent les pilotes à ralentir. Encore une fois, visuellement c’est incroyable et je ne vous cache pas que la prudence se mélange à la peur de la déroute. En cela, on constate encore une immersion de haute voltige et il faut féliciter le studio car il allie réalisme, sensations et une plongée directe dans le monde si exigeant de la simulation automobile.

On apprécie aussi l’intégration des courses rallycross, des tracés qui étaient absents dans le premier volet mais nous en reparlerons plus tard. En termes de contenu, on compte aussi à peu près 180 bagnoles et il est essentiel de noter que le studio Slightly Mad s’est consacré efficacement à la retranscription unique des comportements de voiture. Chacune d’entre elles se conduit différemment et nécessite un temps d’adaptation, d’assimilation et de pratique afin de goûter à la victoire.

En matière de bande-son, j’ai une nouvelle fois été surpris. Elle nous immerge parfaitement dans une ambiance de compétition, aucune mélodie lente ni des chansons pop. Non, là aussi, Slightly Mad a décidé de la direction vers laquelle il nous projette et j’ai franchement apprécié écouter la musique lorsque je me trouvais dans les menus ou en pause au niveau de ma session de jeu. S’entourer de Stephen Baysted est encore une bonne décision prise par les développeurs tant il participe aussi à l’expérience offerte par Project Cars 2. La bande-son m’a ainsi très vite marqué et m’a poussé à en connaître plus sur le talentueux compositeur.

On vous la propose ici :

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Lorsque l’on démarre le moteur de Project Cars 2, trois possibilités s’offrent à nous. La Carrière dont les débuts restent originaux en comparaison avec la concurrence… mais dont la progression est on ne peut plus classique. La Partie Rapide qui regroupe les courses en ligne et hors-ligne classiques puis la Communauté avec du contre-la-montre et tout ce qui est eSport.

Commençons par le mode de jeu le plus basique qui soit dans un jeu de sport, le mode Carrière. Ici, Slightly Mad a eu le mérite de me surprendre. On ne démarre pas par l’acquisition d’un Permis ou sur le siège de bolides utra-chevauchés. On commence doucement en mode Rookie dans des mini-Formule 1, des karts ou des voitures Ginetta. Un choix qui vous fait goûter modérément à la puissance des caisses mais ce n’est que le début. Six catégories mènent au Graal et la tension monte très vite tout comme la vitesse. La bonne idée que nous pourrions relever réside dans le format des différents tournois puisque nous pouvons décider de réduire ou augmenter le nombre de courses, deux-trois ou les six pour la compétition dans son intégralité. Néanmoins, on regrettera le manque d’imagination puisque cela reste une succession de courses sans trop d’immersion dans la vie d’un pilote, ne serait-ce que le jour de la compétition.

Project Cars 2Quoiqu’il en soit, la progression dans le mode Carrière n’est pas éclatante mais elle reste agréable. On apprécie aussi être invité à des événements (43 au total, triés entre les circuits historiques et bien d’autres) suite à nos succès, des courses qui s’accompagnent d’autant de challenge que les tournois classiques. Le studio a mis à disposition un hub basique mais il reste toujours plaisant de lire nos e-mails avec les commentaires de nos performances soit décevantes, soit exceptionnelles. Un système d’affinité avec les constructeurs vient garnir le tout et permettra aux plus hargneux une longue durée de jeu afin de tout débloquer. Le menu est complété aussi par des objectifs de carrière qui vous feront ressentir une belle once de fierté. Alors imaginez vos quatre objectifs qui vous propulseront au titre de pilote légendaire… Un joli système de récompense accompagnera ainsi votre expérience de jeu et cela demeure gratifiant, essentiel.

Nous avons précisé plus haut le tour de force de Project Cars 2 au niveau du comportement des bolides et l’effort consenti pour reproduire fidèlement les différents types de voiture, il en est de même pour les circuits. Il faut dire qu’ils ont pris des risques car ils ne se sont pas simplement contentés de proposer des lignes droites et quelques virages monotones. Non, nous avons donc des tracés qui en mettent plein la vue au niveau de la météo mais la nouveauté qui est toute aussi notable nous dirige vers le rallycross. Là encore, il n’est pas certain que vous vous accapariez la victoire dès les premières tentatives. En tout, nous retrouvons près de 140 circuits et plus de 50 destinations. Slighlty Mad n’a oublié aucun lieu mythique et en a même fait revivre certains comme Monza.

Au niveau du multijoueur, il reste de quoi prendre son pied avec des compétitions personnalisables. Pas de carotte en coupant les circuits puisque les pénalités seront, comme en Carrière, présentes pour rappeler que l’on ne doit jouer que dans les règles de l’art, le pilotage le vrai. Par contre, ne tentez même pas d’y mettre les pieds si vous êtes novices, vous risquez de concourir seul et de vous faire prendre des dizaines de secondes dans la tronche. Le multijoueur est assez varié dans son contenu pour que vous y passiez de nombreuses heures.

En somme, Slightly Mad a enrichi le contenu de sa licence à tous les étages, le studio l’a peaufiné et complexifié de manière douce et brutale. Même si les mécaniques se marient davantage à une prise en main au volant, les efforts pour le rendre tout aussi sensationnel au pad sont bien visibles et lèguent à tous les joueurs une expérience de jeu plus qu’appréciable. Les fans de la franchise ne pourront pas détourner leurs regards et leur temps, Project Cars 2 est prétendant au titre de simulation automobile de l’année. Et je pense qu’elle pourrait glaner le titre sans trop d’hésitation en se détachant une nouvelle fois de la concurrence, offrant une expérience unique et stimulante.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Parfait au volant, nickel à la manette
  • Un contenu immense
  • Conduite réaliste et exigeante
  • Les sensations au rendez-vous
  • Une réalisation remarquable
  • La météo dynamique
  • La bande-son

Points faibles

  • Souvent frustrant
  • Une IA à parfaire
  • Une Carrière qui manque d'imagination
8.6

Great

Contenu - 9
Gameplay - 8
Réalisation - 8
Bande-son - 9
Expérience de jeu - 9
Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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