TEST – Blacksad, Under the Skin : dans la peau d’un gros matou

On s’essaye au nouveau titre de Microïds, intitulé Blacksad, Under the Skin sur PC.
Découvrez en plus dans notre test ci-dessous.

BLACKSAD



Développeur : Pendulo Studios
Éditeur : Microïds
Support : PlayStation 4, Xbox One, PC, Nintendo Switch
Version pour le test : PC
Genre : Aventure
Date de sortie :
14 novembre 2019

Pour ceux qui ne connaissent pas, Blacksad c’est avant tout des histoires prenant place dans une atmosphère de film noir, aux États-Unis dans les années 1950. Tous les personnages sont des animaux anthropomorphes dont l’espèce reflète le caractère ainsi que le rôle dans l’histoire. Le héros, John Blacksad, est un chat noir à museau blanc exerçant comme détective privé. Pour faire simple, c’est comme Zootopie, mais pour un public adulte. Bien franchement, je vous conseille de filer chez votre libraire le plus proche et de vous procurer les bandes-dessinées au plus vite, c’est un délice. Autant pour le dessin magnifique de Juanjo Guardino que pour les intrigues et la profondeur des personnages pensés par Juan Diaz Canlès. Dans Blacksad : Under the Skin, notre bon vieux enquêteur s’intéresse à la disparition d’un jeune boxer, survenu en même temps que la mort d’un propriétaire de club de boxe, Joe Dun. C’est la fille de ce dernier qui engage le félin détective, car la survie de la salle dépend du retour du jeune prodige. Évidemment, les développeurs de chez Pendulo Studios assurent que les choix du joueur auront une influence sur l’intrigue, bien que le studio s’efforce de rester fidèle au caractère unique de Blacksad. Ont-ils réussi la tâche qui leur incombait ? C’est ce que nous allons voir dans les lignes qui suivent.



Direction artistique : comme un chat dans la gorge…

Il est bon de noter que Blacksad : Under the Skin a eu la bénédiction de l’auteur Juan Diaz Canlès et du dessinateur Juanjo Guardino des bandes-dessinées. En effet, les deux bonhommes ont donné leur accord sur l’œuvre et surtout ont tenu à s’assurer que la direction artistique du jeu respecte leur univers. Et on peut dire que c’est réussi ! On se croirait presque dans un sixième épisode interactif dans lequel on retrouve des personnages connus de la saga, avec bien entendu en première ligne, notre cher John Blacksad, mais aussi de nouveaux protagonistes qui seront au cœur de cette nouvelle enquête. Mention spéciale à la progression qui nous relate notre aventure en bande dessinée, ce qui nous donne encore plus l’impression de ce sixième épisode !



Si Pendulo arrive bien à retranscrire l’univers de la BD dans Under the Skin, on reste quand même sur notre faim en terme d’images. En effet, bien que l’on retrouve Blacksad dans un New York aux couleurs chaudes et son ambiance de polar noir, propre à la série, techniquement, ce n’est pas toujours ça. Bien qu’il présente quelques éclairages et modélisations vraiment convaincantes d’un côté, on trouve, de l’autre, des environnements beaucoup trop pauvres et presque coupés au couteau… Dommage. On trouve également beaucoup (trop ?) de bugs en tous genres. Évidemment, ces bugs ont été signalés par les développeurs au pré-lancement de Blacksad et on espère qu’ils seront réparés lors de la sortie officielle ce 14 novembre.



Par contre niveau sonore, c’est un sans faute ! Avec sa bande son jazzy qui colle si bien à l’ambiance du titre et je ne parle même pas du doublage. Déjà très bon en version anglaise, il est tout simplement excellent en version française ! Au casting, on retrouve Philippe Cariou ou Sylvain Lemarié… Mais c’est surtout le jeu de Jérémie Covillault qui interprète John qui est superbe ! La voix collant parfaitement au personnage.



Gameplay : un chat qui use de tous ses sens ?

Du côté du gameplay, Pendulo s’attaque à un terrain qu’il n’a pas forcément l’habitude de pratiquer. En effet, le studio qui s’est illustré dans le passé avec Runaway et The Next Big Thing s’est éloigné du point’n’click pour s’attaquer au développement d’un jeu narratif.  Le titre mêlera alors plusieurs phases que nous allons détaillés dans les lignes qui suivent.


  • PHASES DITES NARRATIVES :

Les premières d’entre-elles sont les phases purement narratives qui vous proposeront différents choix de dialogue, dans un temps limité ou non. Il faudra faire attention à la réponse choisie, celle-ci pouvant modifier la perception des autres personnages envers Blacksad. Vous pouvez également prendre le choix de laisser le temps défiler pour rester silencieux. Quelque soit votre choix, ils auront un impact direct sur les protagonistes vous entourant comme dit ci-dessus, mais aussi sur la personnalité de votre détective.


  • PHASES DITES D’EXPLORATION :

Les phases suivantes vous permettront directement de contrôler John. En effet, au fil de votre progression dans votre enquête, vous serez amené à explorer différentes zones afin de découvrir de nouveaux indices. Mais on ne peut pas dire que ça soit les phases les plus intéressantes. En effet, notre félin de détective manque cruellement de finesse et de vitesse. Arpenter les zones, qui sont d’ailleurs bien loin des mondes ouverts auxquels on commence à s’habituer, se révèle donc un peu moins fun que le reste… Dommage.


  • PHASES DITES DE SENS :

Une autre phase impliquera directement les capacités de Blacksad. Ce dernier étant un chat, il pourra, à certaines occasions, user de ses sens pour analyser une scène ou les traits de l’un de ses interlocuteurs. En usant de son ouïe, sa vue ou son odorat, il pourra faire diverses observations qui pourront avoir des répercussions directes sur la suite de son enquête. Pour ce faire, rien de vraiment compliqué puisqu’il faudra simplement zoomer au bon endroit pour déclencher une réplique et/ou débloquer un indice.


  • PHASES DITES D’ENQUÊTE :

D’autres phases de jeu rapprochent davantage Blacksad du jeu d’enquête. En effet, au fur et à mesure de notre aventure, on se retrouve à glaner différents indices qui sont consignés dans l’esprit de Blacksad. Lorsque vous aurez trouvé les bons indices, vous pourrez alors faire des déductions. Pour cela, il faudra associer les indices correspondants pour pouvoir progresser dans votre enquête. Vous pourrez les associer les uns aux autres, jusqu’à quatre maximum, mais seulement quand le jeu vous en donne le feu vert grâce à un bandeau qui s’affiche en haut de votre écran.


Car au final, c’est autour de cette enquête que tout s’articule, et tout ce que vous ferez, trouverez, lirez, apprendrez ou déduirez sera répertorié dans votre carnet de détective. Un petit regret tout de même, c’est que l’histoire, en nous laissant faire nos propres choix, est au final quand même bien linéaire. Vous ne pourrez pas faire de fausse déduction, ni en faire une de votre propre chef. Et s’il vous manque un indice ou une réponse à découvrir, vous ne pourrez pas avancer tant que vous ne l’aurez pas. Dans le cas inverse, si une déduction ne vous semble pas logique mais que le jeu vous indique qu’elle est disponible, vous allez devoir essayer un à un les indices. Même chose, si vous vous trompez lors des phases narratives. Bref, dans tous les cas, le jeu ne manquera pas de vous recadrer rapidement pour suivre le fil de l’histoire. Un peu dommage. Mais qui s’explique assez vite du fait que Under the Skin est une adaptation de la saga, ce qui accentue encore plus le fait d’être la sixième œuvre interactive de la licence, qui vous prendra une quinzaine d’heures pour en venir à bout


 

Pour résumer, Blacksad : Under the Skin se présente plus comme un sixème opus interactif de la franchise que comme un jeu vidéo à proprement parler. On retrouve en effet tout ce qui fait le charme de la saga : des personnages hauts en couleur, une ambiance d’un bon polar des années 50, et surtout le personnage qu’est John Blacksad, parfaitement retranscrit avec son franc parler et superbement doublé dans la version française ! L’histoire est assez prenante et bien écrite, le tout avec un fond jazzy de qualité qui nous met parfaitement dans l’ambiance. Mais l’immersion est quand même quelque peu gâchée par un gameplay dans les phases d’exploration assez lourd, des environnements qui manquent de profondeur et de détails et une histoire qui se révèle être linéaire. Elle plaira cependant aux fans de la saga et je n’en doute pas, donnera envie de la découvrir aux néophytes !

 

 

Points forts

  • John Blacksad.
  • L'univers de la BD parfaitement retranscrit.
  • L'ambiance de polar noir des années 50.
  • La bande-son jazzy au poil !
  • Le doublage français.
  • Les différentes phases (sauf exploration).
  • Les indices et déductions.
  • L'histoire prenante et des personnages bien écrits.
  • Une bonne adaptation.

Points faibles

  • Environnements pauvres en qualité et en détails.
  • Encore beaucoup de bugs.
  • Les phases d'exploration.
  • John qui ne peut pas courir !
  • Une histoire qui se révèle être linéaire.
  • Des choix qui ont au final peu d'impact.
7

Good

Co-fondatrice de Try aGame, aventurière dans l'âme et héroïne de la prophétie à ses heures perdues, RedHo a sauvé notre monde 17 fois des forces du mal. La légende raconte qu'elle aurait un masque de Majora pour se téléporter à Hyrule. En attendant la prochaine menace, elle écrit pour Try aGame.

Mot de passe oublié