TEST – Chocobo GP : Sortie de route

Outre Stranger of Paradise Final Fantasy Origins et Triangle Strategy, ce mois de mars signait la sortie d’un troisième jeu pour Square Enix : Chocobo GP. Nouvelle entrée dans la série des jeux dérivés de l’univers Final Fantasy, le titre signe le retour des jeux de courses estampillés « Chocobo », après la sortie de Chocobo Racing en 1999. Un retour gagnant ou une série qui aurait mieux fait de rester dans l’oubli ?

• Genre : Course de Kart
• Développeurs / éditeur : Arika / Square Enix
• Plateforme : Switch (existe aussi en version light)
• Conditions du test : Mode solo terminé / Test écrit après environ 6-7 heures de jeu.

image de Chocobo GPKwééé ?

Dire que Chocobo GP s’inspire de Mario Kart est peu dire. Pour autant, le soft possède une singularité : un mode histoire. Ce dernier, qui fait office de tutoriel géant pour vous apprendre toutes les ficelles du gameplay est finalement très court. Comptez entre 2 et 3 heures pour le compléter une première fois, avant de débloquer un mode de difficulté supérieur pour le refaire. Sans surprise, ce dernier s’adresse principalement aux plus jeunes avec un humour omniprésent et très enfantin. Tout comme le reste du jeu finalement.

Le mode histoire vous permettra également de parcourir tous les circuits du jeu, qui sont un peu moins d’une dizaine. Un nombre assez ridicule quand on le compare à la concurrence. La majorité des circuits possède des versions alternatives (court, technique ou encore hypervitesse). Malheureusement, cet artifice ne donne pas l’illusion d’avoir plus de circuits, tant ces derniers sont simplistes et peu différents dans leur construction. Il faut donc se rendre à l’évidence : le nombre de circuits est bien trop peu élevé pour créer de l’intérêt sur la durée.

À côté de son mode histoire, Chocobo GP possède un mode multijoueur en ligne, un mode multijoueur en local, un mode contre la montre et un mode personnalisé qui, comme son nom l’indique, vous permet de vaguement régler vos courses comme vous le souhaitez. Enfin, le titre possède un mode « Courses en série », qui s’apparente un peu aux coupes de Mario Kart. Il vous permet de faire des séries de 4 courses, avec pour objectif de finir premier au classement général. Mais là où le bât blesse, c’est qu’avec une dizaine de circuits disponibles, les séries se ressemblent toutes. Certains circuits se retrouvent d’une série à une autre et on a jamais l’impression de participer à une série « unique ». On se contente donc d’enchaîner les séries en ayant l’impression de toujours refaire la même chose. Il faut également noter que vous avez la possibilité de participer aux courses en mode « miroir ». Quelle originalité !

image de Chocobo GP

Des mécaniques de F2P malvenues

Comme tout bon jeu de Kart qui se respecte, Chocobo GP vous donne la possibilité pendant les courses d’utiliser des pouvoirs afin d’embêter vos adversaires. Ces derniers avant d’être utilisés doivent être récupérés dans des boîtes parsemées sur les circuits. Ces pouvoirs sont assez classiques, mais il y en a beaucoup. Donc si vous sortez le jeu pour l’apéro avec vos amis, il vous faudra une bonne mémoire pour tous les expliquer. De plus, chaque personnage jouable (il y en plus d’une vingtaine, sans compter ceux du season pass) compte un pouvoir unique, que vous pouvez utiliser en accumulant de l’énergie au fil de la course (dans des boîtes ou à récupérer sur le circuit). Il y a donc beaucoup d’éléments à prendre en compte et tout cela peut vite créer un bazar sans nom sur le circuit. Ce nombre d’éléments fait donc pas mal grimper l’importance de l’aléatoire pendant les courses.

Vous l’aurez compris, les courses de Chocobo GP ne sont pas vraiment convaincantes. C’est également dû aux sensations de courses qui ne sont pas très bonnes. Les karts possèdent une inertie assez étrange, ce qui rend la conduite peu fun.

En plus de tout ça, les mécaniques de F2P qui pullulent dans le jeu ne sont pas vraiment les bienvenues. En effet, Chocobo GP possède sa petite boutique, afin d’acheter divers éléments : des personnages, des karts ou encore des éléments de personnalisation. Vous aurez la possibilité d’acheter ces éléments via des tickets que vous gagnez in-game, des gils ou encore du mithril. Néanmoins, comme bon tout F2P qui se respecte (sauf que ça n’en est pas vraiment un), les éléments que vous pouvez acheter avec du Mithril sont bien trop onéreux pour être échangés contre ce qu’on gagne in-game. Mais ne vous inquiétez pas, vous avez la possibilité de sortir votre carte bancaire pour passer par le Nintendo eShop, afin d’acheter directement du Mithril. Ce dernier vous permettre d’acquérir un Season Pass et d’avoir de nouveaux persos comme Cloud ou Squall.

Ces mécaniques, qui poussent à passer à la caisse, ne sont pas les bienvenues dans un jeu acheté plein pot. Le problème, c’est que la plupart des éléments de personnalisation ne sont pas accessibles sans passer des dizaines d’heures sur le jeu. De plus, on se doute bien que le nombre de circuits sera amélioré au fur et à mesure vu la quantité. Mais il y a fort à parier qu’il faudra passer par la caisse. Bien entendu, tout cela n’est que supposition, mais cette boutique donne très largement l’impression d’un jeu qui a été amputé de son contenu pour en faire une version light. Car c’est de là que vient tout le problème. En fait, Chocobo GP existe dans une version « light » qui peut être récupérée gratuitement sur le eShop et qui vous permet de jouer en ligne et au prologue du mode histoire. Dans ce cas-là, pourquoi pas avoir recours à une boutique de ce style. Néanmoins, pour les joueurs qui ont acheté le jeu, il aurait été sympa de donner plus de récompenses ou de changer le système de boutique, afin d’éviter d’avoir à repasser par la caisse si on veut rapidement tout débloquer.

image de Chocobo GP

Un univers Final Fantasy qui roule

Sans surprise, l’univers de Final Fantasy est un très bon terreau dans lequel poser son kart. Les circuits, bien que peu nombreux, sont plutôt jolis et permettent de se replonger dans quelques lieux mythiques de la saga. Du côté de la technique, le jeu est tout de même assez beau, plutôt mignon et tourne sans souci, que cela soit en docké ou en mode portable.

En ce qui concerne les musiques, le jeu propose quelques remix d’OST tirés des différents jeux qui fonctionnent plutôt bien. Rien qui vous fera sauter au plafond, mais de ce coté là, le travail effectué est quand même un peu plus intéressant.

Enfin, le titre propose pas mal de personnages issus des différents opus de Final Fantasy. Même si on aurait forcément aimé en avoir plus tant l’univers contient de personnages stylés, le roster est déjà bien sympathique. Par contre, pas sûr que le design « humanisé » des invocations passe auprès de tous les joueurs.

On ne s’attendait pas à grand-chose, mais on est quand même déçu. Fondamentalement, Chocobo GP n’est pas une hérésie. Cependant, ses courses très aléatoires, son nombre limité de circuits, ses sensations de conduite décevantes et son enrobage aux allures de F2P sont trop de facteurs qui rendent le jeu oubliable. Pas de souci pour la concurrence, Chocobo GP a fait un faux départ.

Points forts

  • L'univers Final Fantasy
  • Beaucoup de personnages
  • Un jeu qui reste fondamentalement divertissant

Points faibles

  • Peu de circuit
  • Les sensations de course
  • Les mécaniques F2P sur un jeu payant
  • Un nombre de circuits ridicule
  • Trop d'aléatoire pendant les courses
4

Poor

Que ton cœur soit la clé qui te guide.

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