TEST – Crazy Athletics

Crazy Athletics fait une entrée timorée en musique et au travers de quelques disciplines sportives. Malheureusement il est entré par la petite porte et il ne sortira pas par la grande porte.

Développeur : CrazySoft Limited
Éditeur : CrazySoft Limited
Genre : Indé Sport et Rythme
Prix : 15,99 €
Version pour le test : PlayStation 5
Date de sortie : 3 décembre 2021

Crazy Athletics est apparu sur les stores des PlayStation, Xbox et Steam début décembre. Force est de constater qu’il ne bénéficie pas d’une très grande visibilité sur le marché du jeu vidéo. Lorsqu’un jeu vidéo indépendant ne dépend pas d’une boîte de communication, n’a pas de filons de distribution établis ni d’un budget confortable, il est difficile de faire parler de lui. Pour Crazy Athletics, la tâche sera encore plus difficile puisqu’il sera question de faire parler de lui en bien. Malheureusement, un petit budget n’excuse pas tout et l’expérience de jeu s’est avérée pauvre en plaisir.

L’entrée en matière de la campagne solo de Crazy Athletics est somme toute expéditive. Choisir votre nom et votre nationalité et lancer la première épreuve. On aurait aimé personnaliser notre sportif physiquement ou avec quelques attributs vestimentaires mais il n’en sera rien. On retrouvera tour à tour les 10 différentes disciplines qui sont disponibles dans le jeu, à savoir le javelot, le lancer de poids, le saut en hauteur, le saut en longueur, de la course et même de la nage.

Inclassable !

Crazy Athletics mise sur une jolie playlist pour séduire. De la musicalité indépendante qui est de bonne qualité et qui laissait présager un jeu de rythme sur un fond de disciplines sportives. Or nous sommes assez loin du jeu de rythme. La mécanique de jeu invite bien à appuyer sur les bonnes touches au bon moment mais elles ne sont en aucun cas en accord avec la musique proposée. On se retrouve juste à taper la même partition de touches indépendamment du son et le feeling n’est pas au rendez-vous manette en mains.

On se retrouve donc dans des sessions de 10 à 70 secondes à devoir tapoter nos touches d’une manière robotique. Le titre souffre alors d’un manque de charme. La partition est linéaire et on voit défiler les touches dont les séquences s’avèrent quasi similaires du début à la fin de la session. En découle un aspect répétitif guère entraînant.

C’est pourtant dommage. La playlist est bien là. Mais elle constitue peut-être la seule chose à sauver du navire qui est parti sans réel moteur ni de grandes idées. Comme si le ratage complet au niveau du rythme ne suffisait pas, c’est donc dans la répétitivité et le manque d’inspiration que les créateurs s’illustrent. La mécanique de gameplay est similaire d’une épreuve à une autre. On nage comme on court comme on lance le javelot et comme on saute en hauteur. On dispose toujours du même déroulement de touches à respecter sans changement de rythme.

La presque exception lévite autour du 110m haies. Il vient s’ajouter une touche (Cercle sur PlayStation) pour gérer le saut de haies. Certes elle est un peu mal gérée car elle vient se placer sur les mêmes timing que d’autres touches, nuisant à de possibles bonnes sensations de jeu. Mais l’idée était là et demeurait à creuser. On aurait grandement apprécié des différences même petites d’une épreuve à une autre mais il n’en est rien. Par contre, on peut râler contre la mécanique de départ. Il est plutôt incompréhensible d’être en échec si jamais on démarre même légèrement en retard du meilleur timing du monde. C’est clairement trop exigeant et surtout trop frustrant.

D’ailleurs on regrette aussi le manque d’imagination pour le mode Campagne qui n’est qu’une succession d’épreuves. On nous vend des compétitions stimulantes mais le schéma est toujours le même. Réussir une épreuve simple, puis une deuxième et une troisième… Lorsque le tournoi arrive, c’est encore une succession de 3 épreuves qui se dessine, sans tableau de compétition et seule la première place est qualificative. Forcément les temps des adversaires sont pré-définis et il faut réaliser un temps en-dessous pour gagner.

Lève la tête !

La courbe de progression est plutôt réussie et il a apparemment fallu attendre un patch pour que tout soit réglé. Au début, il sera facile de gagner contre les adversaires. Cela se corse surtout après la 50e épreuve du mode Solo ! Puisque tous les temps des adversaires sont pré-définis, votre position sera surtout évaluée par votre capacité à enchaîner les touches dans le bon timing. Vous avez une fenêtre assez courte mais ce seront surtout les départs qui seront les plus compliqués à gérer. Ils sont punitifs… sans l’être puisqu’il suffit de recommencer ensuite pour vous remettre sur les starting-block.

Parmi les autres points positifs, on retrouve l’aspect comique du titre qui lévite autour des noms donnés aux athlètes adverses, souvent issus de vrais personnes ou de la pop-culture. C’est assez drôle à lire. De même, on retrouve un côté décalé sur certaines épreuves où l’on doit sauter au-dessus de crocodile (mais même mécanique qu’un simple saut en longueur) ou une autre séquence où l’on se fait poursuivre par un dinosaure ! C’est assez fun, pas trop long et il aurait été intéressant de creuser de ce point de vue-là !

On souligne aussi la présence d’un mode multijoueur et forcément il sera intéressant d’entrer en compétition avec d’autres joueurs, toujours mieux que se frotter aux chronos prédéfinis de ce qu’on l’appelle souvent (par erreur selon notre ami Svpl4y) l’IA.

crash bandicoot on the runCrazy Athletics n’est ni un bon jeu de sport ni un bon jeu de rythme. Il est surtout répétitif et ennuyeux. Hormis la présence d’un mode multijoueur qui peut animer pour un temps une session de jeu, quelques reprises loufoques de noms connus et une playlist indépendante de qualité, il sera difficile de prendre du plaisir à y jouer. Emprunter la voie d’un genre (le jeu de rythme) que l’on ne maîtrise pas s’avère casse-gueule pour CrazySoft Limited. Des mécaniques à revoir et des idées à creuser, c’est ce qu’on retient de la tentative loupée du studio à fournir un jeu vidéo divertissant et bien réalisé.

Points forts

  • La playlist indé est cool
  • Quelques traits humoristiques et loufoques réussis
  • Au moins y'a du multijoueur...

Points faibles

  • Des mécaniques similaires d'une épreuve à une autre
  • Le saut de haies coordonné étrangement
  • Une campagne solo répétitive
  • Un jeu de rythme... pas dans le rythme de la musique !
3

Bad

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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