TEST – Demon’s Souls Remake sur PS5

Développé sur PlayStation 3 il y a près de 10 ans, Demon’s Souls revient sous la forme d’un remake qui reprend les bases du jeu d’origine et de ce qui se fait chez From Software. Du RPG, de l’aventure, du Die & Retry, des frissons, de la pression, de la frustration, de la satisfaction, de la joie, des sentiments de puissance et d’accomplissement. Si vous êtes un habitué des Souls-like, ce jeu a tout pour plaire et représente le porte-étendard idéal pour la PlayStation 5. Revenons plus précisément sur l’expérience marquante que nous avons vécu pendant toutes ces heures.

Développeur : From Software / Bluepoint Games
Éditeur : Sony
Genre : Action
Prix : 79,99 €
Version pour le test : PlayStation 5
Date de sortie : 12 novembre 2020

 

Bluepoint Games a donc collaboré avec Sony pour Demon’s Souls, une nouvelle exclusivité PlayStation 5, un nouveau retour d’un jeu apprécié et cette fois sous son plus beau jour. Si vous appréciez l’univers dark-fantasy et les aventures hyper exigeantes, vous serez servis. La recette a tout de même été mise à jour depuis 2009 puisque le studio a recréé complètement les environnements du jeu pour les mettre au niveau de la nouvelle génération de consoles. L’expérience de jeu n’en est aucunement dénaturée, elle en devient simplement plus immersive, s’accompagnant de belles performances, nous offrant une plongée dans un monde dangereux. Mais on s’y attend. Dans les Souls-like, on ne vainc pas sans péril.

Le joli tour de force de Bluepoint Games sur Demon’s Souls

Si Demon’s Souls passionnait de par ses mécaniques, ses rouages, sa narration et tout l’univers qui lui offrait, il ne pouvait pas revenir avec un simple lissage HD comme d’autres licences. Les graphismes datent de 10 ans et paraitraient plutôt vieillots. Il fallait donc un vrai travail sur les graphismes et la photographie pour se mettre à la hauteur de l’expérience proposée par les jeux PlayStation. Et encore plus quand on pense que c’est un jeu de lancement de la PlayStation 5. On peut clairement affirmer que c’est une mission réussie sur ce remake de Demon’s Souls.

Tout a été recréé de A à Z à partir des planches du premier jeu et la différence se voit énormément. Jamais le jeu ne s’est montré aussi immersif. Tous les environnements sont incroyables de justesse, que ce soit techniquement mais aussi dans l’ambiance. La photographie des lieux en général est absolument savoureuse. On se prend au jeu à réaliser des captures d’écran très souvent.

D’ailleurs on soulignera la présence d’une VF convaincante à tous les niveaux, pour tous les personnages. Les voix s’inscrivent parfaitement dans l’ambiance et le lore du jeu, que ce soit celles des PNJ ou de simples oiseaux. Les bruitages sont aussi au rendez-vous, que ce soit les cris ou les grognements des personnages voire même leurs attaques que l’on peut sentir et entendre. Cela apporte son lot de pression et participe à l’atmosphère pesante de Demon’s Souls. Toutes les animations ont été transcendés par les outils de notre époque, le feu, la magie, tout paraît exceptionnel pour un joueur qui a fait le Demon’s Souls original et reste impressionnant pour un joueur qui le découvre.

Enfin, on ne pouvait pas omettre la qualité des mises en scène. Certes, ce n’est pas au niveaux des dernières productions From Software (hormis la grandiose cinématique d’ouverture) mais certaines scènes menant à des boss et certains ennemis sont d’une classe absolue. Dommage qu’ils ne sont pas légion et que tous les boss n’ont pas droit au même traitement.

Et si vous avez suivi l’actualité, vous devez savoir que le jeu propose 2 modes bien spécifiques : à savoir un mode « performance » avec de la 4K dynamique en 60fps et un mode « cinématique » qui tourne en 30 fps et 4K native. Dans les deux conditions de jeu, Demon’s Souls se montre fluide à tous les étages, immersif, kiffant comme il faut. C’est un travail remarquable de Bluepoint Games d’avoir placé la barre aussi haute pour un titre qui date d’une dizaine d’années.

Un roi et ses démons

S’inscrivant toujours dans un univers dark-fantasy, l’œuvre de From Software évoque naturellement des histoires de rois qui viennent avec leurs démons, leurs boss, leurs traîtres, leurs déchus… Et tout s’implémente toujours intelligemment dans la narration et le rythme du jeu. Dans Demon’s Souls, l’aspect narratif sera mieux lisible que dans un Bloodborne dans lequel il fallait ramasser des notes, comprendre des éléments scénaristiques distillés ici et là.

Encore une fois, ici c’est un roi en recherche de puissance qui va déchaîner les enfers. Il réveille un Démon ancestral, dit « l’Ancien », et voilà que la brume s’installe avec ses différentes créatures toujours à la recherche de vos âmes. Encore une fois, ils n’auront que pour seule occupation de vous attaquer lorsque vous vous approchez. Dans cette foule de démons subsistent encore des êtres qui vous aideront dans votre aventure. Des PNJ qui vous vendent ou échangent des objets contre des biens précieux.

Dans tout ce bordel, c’est à vous que revient la grande mission : renvoyer l’Ancien d’où il vient et se farcir tous ses démons allant de simples mobs jusqu’aux boss les plus coriaces en passant par des colosses (on va les appeler les sous-boss). Et ce ne sera pas facile, loin de là. Mais c’est là toute la vision du studio. Une aventure exigeante et donc difficile qui demande de l’investissement, de la patience, de la discipline et de la persévérance entre autres… Tout cela pour un sentiment d’accomplissement extrême lorsque la réussite est à la clé. Néanmoins, les boss ne s’avèrent pas aussi costauds que dans les précédents jeux car ils ont hérité de patterns basiques déjà à l’époque. Le genre n’avait pas évolué, From Software ne l’avait pas encore transcendé avec Bloodborne puis Dark Souls 3. Car précisons-le, il n’y a pas de mode facile. Acceptez le challenge et préparez-vous à souffrir. Mourir deviendra banal et juste. Il faudra garder la foi et y retourner pour vaincre les boss ou récupérer ses âmes. Concernant les zones, elles vous donneront du fil à retordre mais après les avoir parcouru 3 ou 4 fois, vous commencerez à maîtriser votre sujet.

Une expérience de jeu unique

Cela commence dès les premières minutes. Demon’s Souls permet effectivement une grande personnalisation de son personnage, que ce soit au niveau de son avatar ou pour la classe choisie. Vous pourrez donc régler chaque partie de votre anatomie, de la forme de chaque partie du visage à votre couleur de peau. Il y a clairement de quoi faire un personnage stylé comme le mien (que je vous montre en photo).

Demon's Souls

Mais que votre personnage ressemble plus à Mister T, Gollum ou Marilyn Manson ne va pas influer sur l’expérience de jeu. Par contre, votre choix de classe, oui ! Selon la classe que vous choisissez, vous partez avec un total de points défini de Force, Endurance, Magie, Dextérité, Chance etc. C’est un premier choix fondamental et qui dépend aussi de votre style de jeu. De mon côté, j’ai choisi de miser sur la puissance pour mon premier run. Alors j’ai cherché à améliorer la Force, l’Endurance, la Vie et de choper des armes qui nécessitent beaucoup de force. C’est aussi ça Demon’s Souls, personnaliser son expérience de jeu. Au vu de ma puissance écrasante mais de ma magie dérisoire, je ne peux manier certains sabres magiques. Or c’est très utile dans certaines zones.

Heureusement, il existe des façons de contourner les faiblesses par des objets capables d’enflammer votre épée ou de l’enduire de magie. C’est aussi une des particularités RPG de Demon’s Souls, la collecte d’objets. On ne connaîtra pas forcément l’utilité de certains qui ne s’échangent ou ne s’utilisent que plus tard. Mieux encore si vous vous équipez d’un arc, il existe beaucoup de types de flèches. Puis les kunai ou autres armes de lancers qui peuvent contenir du poison. Vous disposez donc de plusieurs méthodologies pour vaincre chaque ennemi, du simple mob et surtout face aux boss. D’ailleurs, ces derniers se montrent plutôt basiques dans leur pattern. Il faut avouer qu’ils ne l’ont pas rapproché des derniers From Software en matière de capacités et de compétences. Néanmoins, il existe tout de même des adversaires plus valeureux que d’autres qui vous donneront du fil à retordre. Les ennemis plus « humains » sont toujours aussi coriaces et moins prévisibles que les créatures démoniaques.

Plus que jamais on vit cette impression qu’il est plus difficile de survivre à un niveau qu’à un boss. Une zone est incrustée de dangers, de pièges, d’ennemis cachés, de menaces camouflées et laissent parfois peu de répit. On voudrait relâcher notre concentration mais cela peut se montrer fatal. La plus grande contrainte de se retrouver devant un boss et de tomber de ses mains, cela reste une nouvelle fois de devoir se farcir à nouveau toute la zone… Perdre 50 000 âmes au 3e quart d’une région étouffante, c’est frustrant.

Mais cela reste un titre From Software, lorsque vous mourrez, vous pourrez récupérer vos âmes si vous retournez sur les lieux du crime. Il vous reste donc en général deux choix, celui de refaire avec patience toute la zone et d’éliminer tous les ennemis. Cela vous procure comme avantage de doubler votre total d’âmes récolté mais pour du danger en permanence. Ou de courir en arpentant toute la zone avec des roulades et du sprint pour esquiver les obstacles distillés ici et là. Idem si vous souhaitez vous rendre rapidement à un boss.

Si vous êtes un habitué de Bloodborne et de Dark Souls 3, il faut que vous sachiez une chose. Ne vous attendez pas à des points de sauvegarde entre les zones de boss. En général, vous pouvez retourner au Nexus (le hub où vous améliorez votre perso, comme dans les Dark Souls) qu’à votre point de départ ou sur la tombe d’un boss. Il existe bien des objets pour vous éviter cette peine mais c’était important de préciser que les points de repos (de contrôle va t-on dire) n’existent quasiment pas.

À vous donc de vous y plonger sans crainte… enfin ça ce n’est pas possible. Vous mourrez c’est sûr mais faites-le avec le moins de risque possible. La frustration de mourir diminue lorsque l’on accepte la mort et que l’on reconnaît ses erreurs, sa précipitation, son mauvais déplacement ou sa prise de risque parfois inutile. On joue mieux avec de l’expérience, c’est certain. Le relâchement et le surplus de confiance en soi peuvent aussi nous jouer des tours.

Demon’s Souls a fait connaître le studio From Software au niveau international il y a une dizaine d’années, dorant son blason par la même occasion. Depuis c’est un sans-faute pour ceux qui sont désormais à l’origine de l’appellation des jeux Souls-like. Pour la sortie de la PlayStation 5, Bluepoint Games a rendu un grand hommage et n’a aucunement dénaturé l’œuvre du studio japonais. Le remake remplit pleinement son rôle de porte-étendard de la nouvelle console de Sony. En plus des mécaniques qui nous prennent aux tripes, le jeu se dote désormais d’environnements majestueux et d’une technique de qualité qui font honneur à la PS5. Certes le jeu n’est pas destiné à tout le monde et ne comporte toujours pas de mode Facile pour les moins acharnés mais il cache un univers unique et nous réserve une expérience de jeu époustouflante. Demon’s Souls a une âme et représente un must-have pour tous les fans du genre.

Points forts

  • Un travail titanesque de Bluepoint Games
  • Bien plus immersif
  • Ambiance hautement soignée
  • Des mécaniques qui vous prennent toujours aux tripes
  • Techniquement au poil
  • Une VF inspirée

Points faibles

  • De la frustration au rendez-vous (mais ça on le savait...)
  • Certains boss vraiment pas marquants
8.5

Great

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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