TEST – Dynasty Warriors 9 : le changement c’est maintenant

Koei Tecmo emmène Dynasty Warriors 9 dans une toute autre dimension que ses prédécesseurs. Des défauts qui persistent mais des changements fondamentaux qui font un grand bien à la licence ? Voici notre test.

Support de test : PS4, aussi disponible sur Xbox One.
Version du jeu testée fournie par l’éditeur.
Informations annexes : J’aurais jamais pensé chasser un tigre dans un Dynasty Warriors.

Depuis les années 2000 et son arrivée sur PlayStation 2, la série Dynasty Warriors s’est popularisée en Occident. Si elle n’était pas destinée dans ses racines à devenir un beat’em all, elle a été bien inspirée de prendre ce virage et est même devenue la référence du genre. S’inscrivant dans l’héritage de la Chine du 3e siècle, la série retrace chaque année l’époque des Trois Royaumes. Si les créateurs s’endormaient sur leurs lauriers et nous livraient une expérience similaire depuis plusieurs années, ce Dynasty Warriors 9 semble représenter le renouveau de la franchise. La question sera donc de savoir si celui-ci est bénéfique pour l’expérience de jeu.

Sésame, ouvre-toi !

Cela reste plutôt surprenant quand on y pense, Koei Tecmo et Omega Force ont fait entrer la série dans l’ère de l’open-world. Les premières impressions restent agréables tant l’exploration des couloirs des précédents épisodes aura fini par lasser la communauté, des allers-retours devenus frustrants et qui disparaissent enfin ou presque. Avec Dynasty Warriors 9, c’est comme si l’on redécouvrait la Chine, dans son immense terrain, propice aux stratégies et aux centaines de bastions à se disputer. On pense alors que les développeurs ont enfin légué à la franchise et la Chine d’antan la grandeur qu’elle méritait, mais ce sentiment sera vite mitigé. Car si le monde ouvert de la Chine nous réserve quelque surprises, il comporte son lot de déceptions.

En premier lieu, nous avons consacré notre temps à quelques parties de chasse (chouette un arc !) et de pêche. Entre quelques bastons contre les légions ennemies, il sera possible d’aller faire la peau à quelques faons et de rares tigres. Cela dit, cela reste plutôt incroyable de voir sa flèche buter contre une simple texture de plante, nous obligeant à avoir une vue dégagée vers la cible. La chasse ne demeure donc pas optimale… Et à croire que la variété de bêtes dans la Chine du 3e siècle était très limitée, ne se contentant seulement que de trois ou quatre espèces animales. En ce qui concerne la pêche, la pratique reste assez inintéressante, nous demandant simplement de presser une touche au moment où votre pad vibre. Mais pas de fausses idées ici, le monde ne présente aucun écosystème particulier, manque simplement de vie, de consistance et d’activités. Seules quelques ressources apparaissent sur votre chemin lors de votre exploration et l’intérêt de l’exploration trouve rapidement ses limites. Quelques points d’observations, quelques feux de camps révélant un peu plus d’éléments sur la carte mais rien de passionnant. Les graphismes restent tout de même en deçà des capacités des consoles actuelles, le framerate de même. Ainsi, nous aurions pu apprécier la variété des environnements s’ils étaient d’une quelconque beauté, s’ils présentaient une certaine esthétique, s’ils étaient simplement soignés mais nous en sommes loin.

À vrai dire, l’ouverture de la carte de Dynasty Warriors influe principalement sur le rythme des batailles car nous ne ressentons pas tellement un sentiment de liberté. Le terrain de jeu s’agrandit mais les perspectives ne suivent pas.

L’Histoire qui se vit autrement.

Si les précédents opus ne constituaient qu’une série de simples missions notées en lettres et où l’on comptait le nombre de morts et de combos, où l’on cherchait simplement à stopper les vagues d’ennemis en cassant certains bastions ennemis, le monde de Dynasty Warriors 9 paraît bien plus mobile. Cet open-world permet à nos personnages de se déplacer constamment, de vivre le déroulement de la guerre de façon plus immersive et réaliste. L’histoire se divise en 10 chapitres mais ils ne sont plus coupés par des menus basiques mais simplement par des cinématiques de toute beauté et des dialogues. On vit la narration et c’est ici le plus grand bien apporté au titre. On enchaîne les batailles mais plus dans le même esprit, on se trouve bien petit dans ce grand monde, on réalise à quel point la guerre implique un grand territoire. Et c’est clairement un sentiment agréable, du moins au départ. Par contre, nous émettrons quelques doutes sur certaines missions annexes qui, certes changent le rythme et apportent une certaine proximité avec les habitants de certains fiefs du royaume, ne paraissent pas d’une grande utilité et n’apportent pas grand chose en termes d’expérience de jeu. Au contraire, elles témoignent de l’essence même du soft qui se sert de ces quêtes secondaires pour permettre au joueur de gagner en niveau et pouvoir se frotter aux boss finaux de chaque épisode.

Dynasty Warriors 9

Quelques animations viennent par contre embellir les avatars qui sont plus vivants que jamais, que ce soit en pleine bataille ou lors de certaines séquences d’exploration, ce qui favorise l’immersion. Au casting, il est désormais difficile d’enrichir lourdement le nombre de guerriers mais Koei Tecmo a réussi à ajouter sept personnages, ce qui porte le total à 90. Simplement impressionnant. Ce qui nous pousse à rebondir sur un des plus grands bémols de ce Dynasty Warriors 9, l’absence d’un mode coopération et du multijoueur. Nous pouvons comprendre que celui-ci ait disparu du mode Histoire notamment par la mise en place de ce fameux open-world. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu’un mode de jeu supplémentaire n’aurait pas fait de mal, même un simple mode Horde ou Survie qui nous permettrait de survivre aux vagues d’ennemis et généraux. Or, la découverte de ces batailles se faisant intégralement seul, le sentiment de redondance et de lassitude a pu apparaître lors de quelques sessions de jeu. Le fait de ne pas pouvoir se lancer à deux dans la bataille est un réel regret.

Dynasty Warriors 9, un Musou dans ses grandes lettres ?

Impossible de ne pas évoquer les mécaniques de jeu quand on pense au style Musou, au 1 contre 1000. Nous retrouvons les formules habituelles et propres au Musou réalisés par Omega Force (Arslan, Dragon Quest Heroes, One Piece Pirate Warriors pour les non-habitués aux DW), c’est-à-dire que nous pouvons effectuer des combos avec les touches Carré et Triangle (PS4) ou X et Y (Xbox One), chacun portant un coup particulier. L’attaque spéciale et invincible s’enclenche avec le Cercle ou B et nécessite de remplir sa jauge pour la déclencher. Celle-ci comporte une version courte qui utilise la moitié de la jauge, et une version longue et bien appréciable face aux ennemis les plus redoutables. Nous pouvons parer avec les gâchettes supérieures et même contrer au timing adéquat, celui-ci laissant apparaître la touche Triangle ou Y bien visible à l’écran.

Ce que l’on apprécie, c’est l’apport de nouvelles attaques. Il sera ainsi possible de compléter son éventail de possibilités en restant appuyant sur R1 avec les quatre touches principales, nous permettant des attaques plus tranchantes, qui désarçonnent les rangs ennemis. Mieux encore, nous pouvons encore crafter nos armes, à condition d’avoir farmé pendant quelques moments. Ainsi, nous sommes en mesure d’ajouter multiples effets aux armes que l’on souhaite, celles-ci étant assez nombreuses et variées en statistiques. Nous regretterons néanmoins la passivité de l’IA allié contre certains généraux, de l’IA ennemi qui met parfois bien du temps à vous attaquer, surtout en mode Normal. Mais cet immense champ de bataille a transformé étrangement ce Dynasty Warriors 9. Par conséquent, il est difficile de se taper 500 ennemis à la minute tant ils sont répartis sur plusieurs zones et par régiment de 10 ou 20 soldats parfois. Ainsi, nous avons été surpris dès les premiers épisodes de l’histoire, lorsque l’on part à l’assaut de Dong Zhuo. Parvenir à son palais si facilement, transpercer les lignes ennemies et ne pas voir des centaines d’adversaires vous entourer. On se rappelle de conditions de combat bien différentes lors des précédents épisodes et voir des zones presque inoccupées nous laisse un sentiment mitigé.

Petit aparté, nous apprécierons des menus et une interface davantage ergonomiques. Il est facile d’utiliser des items pour restaurer la santé, la vigueur et la jauge de musou avec les simples touches du pad directionnel. Il est aussi aisé de gérer les différentes missions dans le menu, de lire en quoi cela consiste et les objectifs.

Dynasty Warriors 9 connaît sa petite révolution pour le meilleur et pour le pire. Le passage à l’open-world nous offre une plus grande immersion dans le champ de bataille immense de la Chine, une autre façon de vivre le conflit, une narration efficace et maîtrisée mais c’est bien un des rares aspects que Koei Tecmo propose à la perfection. Car à côté de cela, nous retrouvons des zones souvent vides et presque étonnamment inoccupées chez les ennemis, des environnements assez laids et une technique défaillante. Car si la carte est devenue gigantesque, nous ne retrouvons pas un sentiment de liberté jouissif, ni un goût pour l’exploration prononcé malgré l’insertion de quelques parties de chasse ou de pêche. Un casting immense et des mécaniques de combat optimisées ne cachent pas ses défauts et notamment l’absence regrettable du multijoueur.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un épisode bien plus immersif
  • Une narration plus que réussie
  • Un casting impressionnant
  • Une durée de vie énorme

Points faibles

  • Une exploration souvent inintéressante
  • Pas de coop, nulle part !
  • Techniquement et graphiquement pas au niveau
6.5

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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