EA Sports FC 24 veut s’approprier la couronne de son paternel FIFA. Y arrive-t-il ? Quand il n’y a pas d’autres prétendants…
EA Sports FC 24 arrive sur un terrain conquis. On pourrait résumer ce passage de relais par une phrase traditionnelle qui date du 15e siècle : « Le roi est mort, vive le roi ! ». FIFA est mort, vive EA Sports FC 24. Electronic Arts a donc mis un terme à sa collaboration avec la plus grande instance du football moderne. On ne tentera pas de l’expliquer même si on suggère des désaccords financiers. Que le peuple se rassure, son opium est toujours le même. La recette n’a pas changé, chaque ingrédient a été proposé avec le même soin, que ce soit cette faculté d’EA de nous proposer une immersion dingue, ou des micros-transactions en abondance. Bref, revenons sur la simulation de football la mieux élaborée du marché.
Version PS5 fournie par l’éditeur. Le jeu est aussi disponible sur PC, Xbox et Nintendo Switch.
Toujours plus loin dans l’immersion, toujours plus fort !
Electronic Arts a toujours travaillé pour rendre l’expérience d’un jeu FIFA très immersive. Avec EA Sports FC 24, ils ont gardé le cap. J’ai toujours des souvenirs mémorables de mes sessions de jeu lorsque FIFA prenait PES de vitesse dans le virage de la génération PS4. Je voyais des duels acharnés entre deux joueurs et on pouvait s’accrocher, se tirer les maillots, et je trouvais déjà fou cet aspect à l’époque. Et les années passaient, EA Sports offrait toujours plus de détails dans ses mécaniques de jeu. Ces détails, ils ont toujours été les seuls à les maîtriser autant.
Quels progrès pour cette édition 2024 ? Dans les comportements et l’animation des joueurs, on peut en trouver. Listons-en quelques uns. On apprécie le comportement de l’I.A qui est programmée avec plus d’intelligence (enfin sur certaines situations). Lorsque le ballon arrive dans la surface de réparation en direction du goal, on remarque alors que le défenseur a tendance à couvrir la zone du ballon afin que le gardien le récupère dans ses bras. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour l’immersion ça veut dire beaucoup. Aussi, on peut aussi notifier l’animation des tireurs de penalty, surtout pendant les ralentis. En effet, on ne voit le joueur que de dos lorsque l’on prépare le tir. A une vitesse moins élevée, on peut ainsi constater que le tireur entame sa course, regarde dans le même temps le gardien de but, et ajuste en contre-pied son adversaire. Ici, il n’est pas question de Neymar dont la course a été reproduite fidèlement mais d’un joueur finlandais qui n’est pas aussi célèbre… Encore une fois, c’est sûrement un détail pour vous… mais en tant que spectateur-acteur, c’est une jolie attention !
D’autres intégrations sont plus visibles, plus révélatrices du travail effectué par les équipes de développement. Il est ainsi facile de repérer l’ajout des cinématiques après une intervention défensive manquée qui mérite un carton jaune. La caméra passe alors côté arbitre, caméra à la première personne (pour vous dire, on est plongé dans le corps/la tête de l’arbitre), et on le voit adresser un carton jaune en direct à des joueurs en colère ou désabusés. Effet immédiat pour un travail d’immersion encore plus réussi.
Ajoutons à cela les célébrations des buts et des trophées parfois en totale communion avec le public. J’ai été surpris d’assister à une telle ferveur après un but de dernière minute. Quant au gain de (l’équivalent de) l’EURO 2024 avec la Finlande, l’ambiance était folle dans le stade, des chants puissants, les cinématiques s’attardaient sur cette célébration (que l’on peut zapper si jamais…) mais cela reste très beau à voir ! Je me suis même permis une vidéo mise en ligne à cette adresse.
On n’omettra pas non plus les quelques secondes de plus consacrées à l’avant-match, avec des entraînements, l’arrivée des joueurs et la préparation au match. Tout cela mène à un constat qui ne peut être qu’élogieux envers EA SPORTS FC 24, du moins en ce qui concerne toujours le caractère immersif qui continue de régaler d’année en année.
Contenant et contenu
On ne va pas se mentir. C’est la deuxième force manifeste des jeux d’Electronic Arts, son contenu dantesque. On pourrait penser qu’il a été mis à mal avec la fin du partenariat avec la FIFA. En réalité, il n’en est rien puisque le titre a maintenu toute son offre proposée au joueur, et elle demeure gargantuesque. Certes, elle est quasi-identique aux années précédentes mais les joueurs en ont pour leur argent.
Le mode Ultimate Team n’est pas qu’un mode de jeu où l’on cherche les meilleurs joueurs en lorgnant sur toutes les cartes du marché des transferts. Ce n’est pas qu’un mode où l’on affrontera des joueurs en ligne afin de comparer les équipes construites au fil du temps, des récompenses et des dépenses. On y retrouve des défis, entre les constructions d’équipe et les matchs. On y déterre les habituels saisons en ligne ou les clashs d’équipe qui vous feront autant rager sur les défaites ou les buts encaissés que les victoires acquises dans la douleur. On pestera volontiers sur les facilités des joueurs à créer des décalages surtout quand c’est notre défense qui les subit, mais aussi sur les sempiternelles frappes croisées qui font mouche ou la tendance des adversaires à planter toujours les mêmes buts (vous sentez le vécu là ?).
Et pour éviter la perte de nos nerfs trop fréquente dans les modes les plus compétitifs, résoudre les défis hors ligne sera toujours un grand passe-temps. Bien sûr, on pourra mettre en doute le modèle économique. Celui-ci nous pousse à acheter des points avec de l’argent réel afin d’acheter des packs de joueurs redoutables. Car ils sont vraiment décisifs. Ce n’est pas du pay-to-win mais c’est d’une très grande aide pour prendre le dessus quand les affrontements sont serrés. Cela rendra forcément les parties plus spectaculaires quand les équipes sont équilibrées, mais moins si l’on confronte un économe et un dépensier. On peut même y améliorer des joueurs et ça aussi, c’est facilité avec de l’argent. Notons tout de même que EA Sports permet d’engranger de nombreuses récompenses en accomplissant des objectifs et en passant des paliers d’objectifs. Lorsqu’un palier permet d’obtenir un Top 3 des défenseurs, on ne dit pas non. Encore mieux, le jeu autorise à choisir la superstar gagnée parmi 3 choix ou 2.
Cette générosité dans le contenu, on la retrouve dans tous les modes de jeu. Le mode Manager est presque copié-collé de FIFA 23 mais elle offrait déjà une jolie immersion dans la vie d’un coach. D’ailleurs il est possible d’incarner un véritable coach ou de créer votre avatar. Pas vraiment d’impact mais l’option est sympathique. Gérer les entraînements, les états d’âme des joueurs, les objectifs des dirigeants, cela fera partie de votre quotidien. Dans EA Sports FC 24, on ajoute une petite particularité, celle de compléter son staff avec les meilleurs éléments. Par ailleurs, très vite on vous offrira la possibilité de prendre les rênes d’une sélection nationale, et donc de joueur une compétition internationale en fin de saison.
Encore une fois, l’immersion a été travaillée d’une main de maître. Il est possible de se préparer au duel avec l’interview d’avant-match, des exercices et un rapport sur l’équipe, mais aussi répondre aux questions des journalistes après le match, ce qui peut influer sur le moral de l’équipe. C’est anecdotique, mais on vous disait quoi sur les détails ? Puis, un autre détail attire l’attention. Le soin a été apporté jusque dans la langue parlée par les journalistes. J’ai tenté l’aventure en Arabie Saoudite et les questions posées étaient donc en arabe. Question immersion, on y est encore.
Hormis des objectifs personnels, on ne voit pas non plus d’énormes évolutions entre le mode Carrière de notre joueur dans FC 24. C’est à peu près la même chose, on est invité à investir dans notre argent mais sans réel impact, en dehors de la personnalité de notre joueur, qui n’a non plus pas réellement d’impact sur le jeu de notre star. On enchaîne les entraînements pour faire évoluer notre joueur et nos performances vont impacter sur les points d’EXP et de compétence gagnés. Notre engagement sera surtout dévoué à remplir nos objectifs et à taper les records de buts et de passes décisives.
Tout le monde dans le club
Là où le contenu copié de FIFA 23 vers EA SPORTS FC 24 est le plus révélateur, c’est dans son mode VOLTA, ce qui était déjà une copie de l’édition précédente d’ailleurs. Vous pouvez directement charger votre avatar de l’an dernier afin de le faire disputer des matchs en ligne. C’est une bonne chose, cela évite d’être largué côté qualitatif du joueur et de commencer avec une star de street football avec plus de 80 de moyenne, enfin si vous vous y êtes consacré l’an dernier.
Le mode My Club vous permet encore de développer un seul perso et de l’intégrer dans une équipe de 11 joueurs, pour des parties en ligne dans lesquelles chacun incarnera son joueur. Autant vous dire qu’il sera indispensable de garder un équilibre et de ne pas tous se ruer en attaque. Pas besoin d’attendre d’être 22 dans le lobby, une partie se lance même si vous êtes 8. Tout comme les autres modes de jeu, une fois que l’on commence à s’y investir, on a cette tendance addictive à vouloir y revenir, je suppose, tant que les performances sont là. Il existe toujours la possibilité de rejoindre un club, ou de s’organiser pour en créer un, ou d’enchaîner les matchs sans club.
D’ailleurs je ne peux que conseiller une fois lorsque l’on commence à rager sur un jeu, celui-là ou un autre, c’est de changer de jeu ou d’éteindre sa console. Rien ne mérite de perdre ses nerfs, surtout lorsque c’est un divertissement à la base.
On retrouve tout de même d’autres modes de jeu connus, comme la Saison en Ligne, dont le système a été transplanté dans le mode Ultimate Team. Plus vous gagnez, plus vous montez en division. Et il n’est plus si facile d’atteindre la Division 3. Ce qui est agréable, c’est aussi cette possibilité de s’y lancer en coop à 2 en ligne. Ne soyez donc pas surpris de devoir affronter un club dirigé par 2 joueurs.
Enfin, la compétition PlayStation fait même son apparition avec de gros enjeux à la clé. Autant dire que seuls les joueurs les plus acharnés et talentueux sauront s’y distinguer. Mais c’est sûrement un pied dans l’eSport que nous n’allons pas ignorer.
La venue du « nouveau » EA SPORTS FC 24 ne marque pas le début d’une nouvelle ère du côté de la simulation footballistique la plus aboutie du marché. Au contraire, on reste très accroché à ce que fait la licence FIFA depuis des années. Electronic Arts a gardé les mêmes habitudes. Proposer un contenu éléphantesque que ce soit en ligne ou hors-ligne, apporter toujours plus de détails à ses mécaniques de jeu, le tout pourvu d’un tas de tutoriels pour que les joueurs ne soient jamais perdus. Ce qui s’avère encore le plus marquant, c’est cette capacité à nous offrir une expérience de jeu pleinement immersive, sur le terrain ou dans les coulisses des matchs. Ajoutez à cela la volonté d’inclure encore plus les superstars du football féminin et nous avons presque un sans-faute. Presque car selon les matchs, on pestera un petit peu sur des petits bugs, sur l’aspect « royalties » du mode Ultimate Team, puis sur le fait qu’il ressemble beaucoup à l’édition précédente. Mais on connait la musique et on l’apprécie pas mal en tant que fan de foot, surtout depuis que la concurrence est muette.
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