TEST – Far Cry 6, Bella Ciao El Presidente

Les joueurs l’attendaient depuis quelques temps, Far Cry 6 nous fait enfin l’honneur de sortir en cette fin d’année, nous permettant de découvrir ce que le titre a dans le ventre.

Développement : Ubisoft
Éditeur : Ubisoft
Genre : Action, light-RPG
Support : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series
Date de sortie : 7 octobre 2021

 

Test réalisé avec une version Xbox fournie par l’éditeur.

Après un report en ce début d’année, Far Cry 6 est enfin disponible, permettant aux joueurs de découvrir ce nouvel opus de la licence. Après un cinquième épisode qui nous ramenait aux États-Unis, Ubisoft a voulu effectuer un retour aux sources en proposant aux joueurs de découvrir Yara, une île fictive des Caraïbes ayant connu une révolution dans les années 60 qui s’est toutefois achevée par la prise de pouvoir du président Anton Castillo, personnage sympathique qui s’est donné pour mission de transformer l’île en véritable paradis. L’action débute au moment où notre personnage se prépare à fuir le pays avec ses amis vers l’Amérique afin d’échapper à ce régime. Bien entendu, rien ne se passe comme prévu et on se retrouve embarqué dans une guerre que l’on n’a pas voulu, à affronter l’armée d’un dictateur sanguinaire pour libérer le pays une bonne fois pour toute. Le pitch n’est certes pas très original, mais il a le mérite de donner un contexte sympathique à suivre, surtout que notre personnage est loin d’être une coquille vide puisqu’il dispose d’une part de mystère qui sera levé au fil du jeu. C’est le premier opus de la série principale, d’ailleurs, qui se permet même des cinématiques nous permettant de voir notre personnage – qui peut être un homme ou une femme – permettant une meilleure caractérisation de celui ou celle-ci.

Mais si la révolution est le cœur du jeu dans ce scénario, qu’en est-il du gameplay ? La révolution est-elle au rendez-vous ou Far Cry 6 n’est-il qu’un Far Cry 3.80 ? Réponse ci-dessous :

Viva la revolución, mais pas trop quand même

Autant s’attaquer à l’éléphant dans la pièce : oui, Far Cry 6 n’apporte pas de réelle révolution dans le gameplay. On retrouve tout ce qui a fait le succès de Far Cry 3, avec un monde ouvert gigantesque, une foultitude de missions diverses et variées et un antagoniste charismatique. Très rapidement, on nous donne tous les éléments qui viendront rythmer l’aventure, avec les armes, le grappin, ou encore l’approche furtive ou directe. Les joueurs et les joueuses ne seront donc pas dépaysées dans ce nouvel opus qui s’offre même le luxe de proposer moins d’activités, puisque la chasse – qui était l’un des éléments les plus importants des autres opus – est absente de Far Cry 6. Ou plus précisément, son intérêt est grandement amoindri puisque l’on effectue désormais des missions de chasse pour échanger nos trophées contre des améliorations, là où dans les jeux précédents, on gambadait dans la pampa jusqu’à trouver un animal que l’on pouvait tuer pour récolter sa peau et crafter des objets. On peut toujours s’amuser à détruire la faune locale à coup de C4, mais cela n’apporte finalement pas grand chose. A la place, on découvre une petite nouveauté : les Amigos, des animaux qui viennent nous accompagner au cours de notre aventure. Cela est sympathique, sans être une réelle révolution, puisque son utilisation ressemble beaucoup à ce que l’on pouvait faire précédemment en attirant des animaux sauvages. Pas une grande nouveauté, donc, même s’il reste la possibilité de faire évoluer notre Amigo en effectuant certaines missions secondaires, ce qui demeure amusant et nous donne une bonne raison de nous y investir.

Autre petite nouveauté : la présence du Supremo, qui peut être considérée comme une sorte de capacité ultime utilisée par notre personnage pour faire un max de dégâts. En effet, l’aspect Light-RPG est toujours aussi présent et se retrouve plus ici plus exploité. Ainsi, pour vaincre certains ennemis, il nous faudra arriver bien préparé, notamment avec les bonnes munitions qui nous permettront de maximiser les dégâts contre des ennemis sans casque, des ennemis avec un gilet pare-balles ou encore sensibles au feu. Ainsi, si personnellement j’aime bien cet aspect, il faut tout de même garder à l’esprit qu’une part des joueurs sont plutôt réticents à ce système de jeu. Ce Far Cry 6, donc, ne fera pas l’unanimité sur la direction prise par la série. Et si le jeu n’apporte pas de réelle révolution dans le gameplay, il convient cependant de noter quelques nouveautés mineures, notamment en matière de craft ou encore d’open world.

Far Cry 6, ou Un Cri Lointain 6 au Québec

Comme cela a déjà été dit plus haut, exit la chasse, mais le craft reste tout de même très important pour faire évoluer notre personnage. Pour cela, il nous faudra fouiller un peu partout pour trouver les composants et ainsi créer des mods pour nos armes ainsi que pour notre Supremo. De même, pour fabriquer un mod de balles à tête creuse pour notre nouvelle arme fétiche, il nous faudra fouiller dans les avant-postes au détour d’une mission afin de trouver des composants – mais pas que. Il nous faudra aussi, en effet, trouver de nouvelles armes pour répandre le chaos et la destruction, mais aussi de l’équipement disposant de divers effets. L’aspect Light-RPG revient donc là aussi, avec des vêtements qui permettent de maximiser les dégâts, de se protéger du feu, certains ensembles permettant de profiter d’effets bonus variés. Dans tous les cas, cela nous pousse à fouiner un peu partout et c’est vraiment un élément très appréciable, puisque cela récompense souvent le joueur, soit avec un équipement de plus en plus puissant, soit avec la découverte d’informations nous amenant à découvrir de nouveaux avant-postes à attaquer.

Pour ce qui est de l’open world, on retrouve ici une structure classique à laquelle Ubisoft nous avait habitué. On enchaine les missions principales et secondaires, mais à côté de cela, on peut attaquer des avant-postes tenus par l’armée de ce cher Castillo. Mais pour savoir où frapper, on peut se balader sur la carte et tomber dessus par hasard ou bien trouver des informations sur une base secrète dans un coin reculé de la carte. Ce qui rend l’exploration beaucoup plus organique qu’en suivant aveuglément la carte, et c’est un excellent point pour l’immersion. C’est aussi la même chose pour les Yara que l’on peut aider librement et qui pourront nous donner des informations importantes sur des caches d’armes ou d’équipement. J’ai vraiment trouvé plaisant le fait d’explorer Yara, cette exploration libre pour notre plus grand plaisir, avec juste ce qu’il faut d’indications pour éviter de se perdre. De ce côté-là, les développeurs ont plutôt bien adapté leur monde et on prend plaisir à explorer tous les recoins de la carte. En revanche, pour ce qui est de l’intelligence artificielle, celle-ci est relativement limitée comme dans tous les open world, ce qui peut briser un peu l’immersion. Il est toujours dommage, en effet, de se retrouver face à un PNJ bloqué par un cheval mort sur sa route et nous obligeant à mettre fin à ses souffrances.

Où est Charlicarlo Esposito ?

Comme tous les autres opus, un des éléments les plus importants dans un Far Cry, c’est l’antagoniste, incarné ici par Giancarlo Esposito. Le personnage est froid et calculateur, à l’image de Gustavo Fring de la série Breaking Bad, ce qui nous donne l’impression de retrouver ce personnage autant charismatique que détestable. Cependant, il n’est pas tout seul à l’affiche, puisque son fils Diego est également mis en avant et celui-ci a son importance dans le récit. Dès le début du jeu, on se rend compte que ce dernier ne partage pas la même vision du monde que son père, ce qui amène à une relation conflictuelle mais intéressante à suivre et qui est une bonne réussite. En revanche, je trouve que là encore, le grand méchant est trop en retrait, ce qui est toujours dommage avec des antagonistes de cette carrure. S’il y a plus de passages mettant en scène Castillo dans Far Cry 6 que de scènes avec Vaas dans Far Cry 3, on reste malgré tout sur notre faim. Mais l’histoire du jeu, même si elle est convenue, reste sympathique à suivre, avec des pointes d’humour toujours bienvenues et des personnages hauts en couleur, comme la série nous y a habitué. De même, certains passages et certaines missions secondaires assument pleinement le côté barré de cet univers, comme avec les combats de coqs.

Graphiquement, rien à redire, mais cela aurait été étonnant avec Ubisoft. Les décors du jeu sont extrêmement beaux, avec des environnements magnifiques, même si je suis plus réservé concernant les modèles des personnages que je trouve en dessous de ce que l’on peut voire maintenant. Sans être complètement ratés, on sent qu’un downgrade est passé par là après les vidéos de présentation qui ont rythmé les dernières conférences. Musicalement, le jeu apporte une sonorité très proche de ce qui nous vient à l’esprit quand on pense aux musiques cubaines, rappelant un peu les musiques que l’on retrouve dans un Tropico. Mention spéciale à la reprise de Bella Ciao, qui se paie le luxe d’avoir une existence intradiégétique pour notre plus grand bonheur. Ainsi, la direction artistique arrive à nous faire voyager très rapidement et c’est un excellent point, cela nous permettant de nous immerger encore un peu plus. Un autre élément sur lequel j’ai apprécié le travail des développeurs, c’est l’accessibilité. En effet, le jeu se veut adapté au plus grand nombre avec des options sur mesures qui permettent aux personnes atteintes de handicaps de profiter du titre. Cela m’a particulièrement frappé avec la voix lisant le menu et c’est une approche des équipes qu’il faut saluer.

Si Far Cry 6 n’apporte pas de réelle révolution dans le gameplay de la licence, les amateurs de la franchise trouveront rapidement ce qu’ils aiment. Les petites nouveautés parsemées à droite et à gauche permettent tout de même de rendre l’expérience amusante et on prendra toujours plaisir à tout faire sauter. Dans tous les cas, il faudra compter un peu plus d’une dizaine d’heures pour terminer le titre en ligne droite et plus d’une vingtaine pour les complétionistes, ce qui devrait les occuper un moment.

 

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un gameplay toujours efficace et dynamique qui nous plonge au coeur de l'action
  • Les amigos, auxquels on fini par s'attacher
  • Une évolution dans l'environnement plus organique
  • La relation entre Anton Castillo et son fils Diego

Points faibles

  • Un côté light-RPG qui ne plaira pas à tout le monde
  • Un méchant toujours en retrait, comme dans tous les autres opus
  • Une structure open world plutôt prévisible dans l'ensemble
7

Good

Force tranquille de la rédaction, grand spécialiste du « ça va ? ». Sloth est le Lucky Luke de la news, il écrit plus vite que son ombre ! D’après la légende personne n’a jamais réussi à lui poser la question « ça va ? » en premier !
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