TEST – FIFA 23

FIFA 23 sera peut-être le dernier des FIFA mais sûrement pas la dernière simulation de football par EA Sports. Quoiqu’il en soit, la recette reste diablement efficace.

FIFA 23

Développeur : EA Sports
Éditeur : Electronic Arts
Support : PlayStation 5, PC, Xbox Series X, PS4, XBO, Nintendo Switch.
Version pour le test : PlayStation 5
Genre : Simulation de football
Date de sortie : 30 septembre 2022.

FIFA 23 est de sortie et, avec une concurrence aux abois, il ne change toujours pas une recette qui gagne tout en la complétant de petits éléments qui ne changent pas forcément l’expérience de jeu proposée. Parmi les nouveautés, on retrouve le football féminin qui se fait encore plus de place dans le jeu, des choix superficiels dans le mode Carrière, la gestion du collectif qui évolue dans le mode FUT, et une frappe surpuissante sur le terrain qui promet un peu plus de spectaculaire et moins de frappes enroulées.

Passons en revue le contenu sur le terrain de FIFA 23 mais aussi en dehors.

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Une philosophie de jeu définie

FIFA 23 reste globalement dans la même veine que le précédent opus avec quelques ajustements sur les mécaniques de jeu. On a parlé de cette superbe frappe (L1+R1 sur PS5) qui donnera envie de créer des décalages et des espaces pour l’enclencher. On pourrait bien la considérer comme exagérée mais je la trouve pour le moment équilibrée. Elle doit être dirigée et la moindre imprécision peut mener le ballon sur le poteau ou à côté des cages. Par contre, une fois le côté trouvé, il y a peu de chances que le gardien puisse l’arrêter, sauf si vous faites tirer un joueur pas fameux niveau sens du but.

Cette super frappe permet d’apporter une notion de spectaculaire qui ne manquait pas forcément à FIFA. Elle détourne aussi les joueurs d’une option bien trop fréquentée, la frappe enroulée se logeant bien facilement dans la lucarne opposée dans les précédents opus. La frappe fonctionne tout de même mais reste moins efficace, du moins les défenses y sont mieux préparée. Cela apporte une option supplémentaire qui est la bienvenue et qui sera appréciée par la communauté.

On se demande forcément quelles seront les modifications apportées par les prochains patchs, autant sur cette frappe que sur le rythme d’une partie. Certains reprochaient au jeu d’être trop arcade, dans le sens où il allait beaucoup trop vite d’un but à l’autre. Je trouve que c’est un peu moins du babyfoot de ce côté-là. On sait que les mises à jour pourraient redonner plus de vitesse au jeu. Mais un équilibre est trouvé. On peut se propulser vite vers l’avant avec la stratégie adéquate sans forcément transpercer la défense facilement. Par contre c’est sûr, la prise de risques peut être autant récompensée que punitive pour le joueur. En se la jouant offensive, on a plus de présence dans la moitié adverse mais une erreur et le contre peut être dangereux derrière.

On remarque d’ailleurs une défense perméable dans le centre du jeu, il est plus facile d’y passer. Lorsqu’on a un duel aérien dans le cœur du jeu, il est inspiré de tenter de mettre une tête vers son attaquant central, il sera généralement disposé à recevoir le ballon. La mode est au 5-3-2 avec deux pistons dans le football d’aujourd’hui, il ne serait pas surprenant que la tactique devienne populaire sur FIFA 23.

FIFA 23 se montre complet dans sa proposition. Les flèches permettent d’adopter des stratégies définies en une simple pression, que ce soit au niveau du pressing ou de la position des latéraux. Cela a un réel impact sur votre jeu, vous aurez plus de solutions si jamais vous galérez à percer le verrou adverse.

La grande interrogation sera d’adopter une bonne tactique qui met en valeur votre style de jeu et surtout vos besoins. Avez-vous besoin d’une sécurité défensive ? Auquel cas je conseille de ne pas oublier de mettre 5 défenseurs derrière. Un entre-deux et vous adoptez le 4-3-3 pour faire redescendre au besoin 2 milieux centraux au minimum dans les phases défensives. Si vous êtes porté vers l’attaque, vous ne manquerez pas de solution, et vous passerez autant par les ailes que par des attaquants intérieurs capables de dédoubler ou de créer les décalages. Car les face à face seront décisifs et l’attaquant l’emporte 8 fois sur 10 si jamais le bon tir est enclenché.

En parlant de tir, on est forcé de faire un détour par les coups de pied arrêtés. On doit encore réapprendre à les tirer ! Je trouve que c’est bienvenu pour les pénaltys puisqu’ils récompenseront les bons tireurs et les prises de risques. Un nouveau sens du timing, qui lorsqu’il est parfait, rend le tir presque imparable. Je trouve que la bonne recette a été trouvée. J’ai plus de doutes pour les corners et les coups francs qui introduisent un curseur à effet qu’il faut encore décrypter. Pour le coup franc, cela se montre compliqué. Le corner, c’est mieux fichu. Ce qui reste appréciable, c’est tout de même les tirs avec l’extérieur du pied qui apportent un effet remarquable au tir, sans forcément assurer un but.

Votre style de jeu et les choix que vous faites seront importants. Et cette sensation est décuplée dans le mode FUT.

FIFA 23 en a dans le FUT

Pour de nombreux joueurs, il sera naturel de se diriger vers le mode FIFA Ultimate Team. Véritable cluster d’aficionados du football et de gestion. Ici on gère les joueurs avec des packs et des cartes représentant les plus grandes stars du foot. Cela reste encore une source d’addiction importante puisque l’on construit son équipe de A à Z et vous pouvez très bien faire côtoyer Dimitri Payet et Neymar, Gaetan Laborde et Maguire, tout en faisant coacher tous ces joueurs par Peter Boscz. Bref, vous devez gérer votre équipe mais aussi votre stade et cie.

Ce qui est moins appréciable, c’est qu’il dépend toujours de votre investissement, mais aussi de votre porte-feuille si vous souhaitez réunir les meilleurs joueurs. Vous pouvez avoir la chance de vous faire prêter Roberto Carlos mais pour réunir une équipe de feu, il faudra souvent être riche en monnaie virtuelle, ou gonfler votre budget avec de l’argent bien réel. Un jeu qui coûte alors 70 euros peut s’avérer bien plus onéreux par la suite. Et si le jeu récompense le fair play avec des récompenses de +1000 en monnaie virtuelle pour ceux qui ne rage quit pas, cela reste un moyen beaucoup trop lent pour se faire un gros budget et acheter les meilleurs joueurs qui se trouvent rapidement dans les équipes des autres joueurs. Les prêts ont beau atténuer légèrement la frustration, cela reste insuffisant. Reste votre skill et votre niveau pour désespérer ceux qui sont dépensiers car vous pourrez gagner tout de même. Le jeu n’est pas forcément pay to win, mais avoir les Spéciaux ou les Légendes voire les Top Players, ça aide forcément à gagner en confiance et en efficacité !

Néanmoins, EA Sports nous file tout de même de nombreuses récompenses le long de nos sessions de jeu. Nous pouvons ainsi facilement constituer un XI constitué de joueurs en Or. De même, si vous avez peur de vous faire rétamer par les plus habitués du FUT (et plus dépensiers), il existe tout de même des modes de jeu qui ne sont pas tournés vers l’affrontement contre un joueur en ligne (les modes Champions, Saisons et Divisions sont encore là pour les fidèles). En plus des Clashs d’équipe habituels, nous avons aussi les Moments FUT !

Il permet de rejouer des matchs iconiques avec une difficulté croissante, et ce contre l’I.A. On peut ainsi retracer la carrière de Mbappé de Monaco à Paris, mais aussi de Jurgen Klopp lorsqu’il débutait sur le banc de Mayence. Bien sûr, cela demande quelques pré-requis, dont la présence de joueurs de Bundesliga dans votre team. Ce sont des dizaines de défis qui vous attendent et qui vous feront glaner des récompenses.

De ce fait, si EA est une machine à fric vis à vis du mode FUT 23, il n’en oublie pas de nourrir de contenu les moins dépensiers avec des défis qui ne demandent que la présence de joueurs d’un championnat dans votre équipe de départ. Cela vous permettra de titulariser des joueurs du championnat belge par exemple, et vous verrez qu’ils ne sont pas non plus mauvais.

Quand il n’y en a plus, il y en a encore…

Vous pourriez faire le tour de FIFA 23 rien qu’avec le mode FUT mais le jeu a bien plus à proposer. Rien de mieux que de se lancer dans le mode Carrière en Entraîneur ou Joueur pour créer un lien presque affectif avec le jeu. Qu’il est plaisant de plonger dans le décor offert par Electronic Arts. L’immersion est telle ! Il fut une période où on nous offrait juste une composition d’équipe au cœur du stade avant de donner le coup d’envoi. Or, EA Sports est très fort dans son travail d’immersion. Les supporters qui passent les portiques, l’échauffement et même des rétrospectifs de précédents duels. La plongée vers la retransmission d’un match de football demeure fantastique.

Il existe bien une chose que l’on ne peut pas reprocher au studio, c’est bien le soin des détails. Lorsque j’ai commencé la Carrière, j’ai été stupéfait du nombre de détails autant en dehors du terrain que sur le terrain. Encore je trouve complètement superficiel les choix à réaliser (3 possibilités après une interview écrite, lors d’un passage à vide vis à vis du soutien du coach…) avec des attributs qui ne se démarquent par l’impact sur le joueur créé. Je trouve tout autant superficiel les investissements et les dépenses réalisées (acheter une loge VIP, payer les transports…). Par contre, à côté, toujours autant de choix pour développer son joueur, d’arbres de compétences. Des entraînements entre les matchs qu’il vaut mieux parfaire au moins une fois pour mieux les simuler ensuite (ça donnera le meilleur résultat obtenu chaque fois). Tout a été simplifié au niveau des interactions avec l’extérieur et c’est peut-être le principal défaut de ce mode de jeu. Cela dit, l’immersion reste encore impeccable avec les sorties des vestiaires, les cinématiques dans les salles d’entraînement, la descente du bus…

Sans la tension d’un match en ligne, on reste encore plus attentif aux détails apportés sur le terrain. Encore une fois, l’entrée sur le terrain reste bluffante, les tifosi même quand on joue dans un petit club. Puis sur le terrain, l’animation des joueurs est convaincante, presque en toutes circonstances. On a des gestes et des attitudes qui sont crédibles. On remarque souvent les points faibles de FIFA 23, à savoir les bugs habituels chaque année mais ils restent rares. La plupart du temps, les rouages sont solides et le comportement de l’I.A excellent.

D’ailleurs, on apprécie aussi le soin apporté aux ralentis ! Alors qu’on a tendance à spammer n’importe quel bouton pour zapper chaque ralenti des actions, les développeurs les ont rendus plus séduisants. L’hypermotion apporte des stats, une expertise sur l’angle de tir, différentes vitesses de ralenti pour mieux revivre l’action. C’est encore un niveau de détails pour l’immersion qui rend le tout impressionnant.

Enfin, pour finir sur l’immersion et l’expérience proposée sur le terrain, comment ne pas mentionner les commentateurs de FIFA 23. Hervé Mathoux n’est plus de la partie et c’est tant mieux, il manquait d’énergie. Et l’énergie, c’est ce que les créateurs du jeu ont recherché pour cet opus. Comme vous l’avez sûrement déjà lu ou entendu, on a droit à une nouvelle doublette composée du légendaire Omar Da Fonseca et Benjamin Da Silva. Les deux animent les actions de fort belle manière. Comme c’est la première année, on se plait à entendre les enflammades de l’Argentin mais son compère n’est pas en restes. Les deux insufflent un véritable second souffle à des commentaires français qui se montraient mornes et sans passion. Désormais on a toutes les raisons de rester en français et ne pas se diriger vers la langue de Cervantes ou de Shakespeare.

Pas de Volta face mais toujours du rab’

Le mode VOLTA représentait en quelque sorte l’intégration d’un FIFA Street dans le jeu. Son inclusion avait été appréciée mais plus on avançait plus la difficulté se montrait frustrante et dingue. C’est encore le cas puisque le jeu est complètement freestyle dans la construction des occasions. C’est un peu l’objectif, le spectacle et que tout aille vite. Globalement vous ne distinguerez pas tellement VOLTA 22 de VOLTA 23 hormis sur la gestion de son avatar qui est liée avec l’avatar du Club Pro.

Si vous n’êtes pas lassé, vous y retournez avec plaisir. Pour les autres, si vous pensiez avoir fait le tour, il n’y a pas vraiment de raison d’y retourner. On retrouve encore des exercices techniques, des matchs rapides contre l’I.A mais aussi la possibilité d’affronter des joueurs du monde entier.

Les championnats français et anglais connaissent une évolution avec la venue des clubs féminins ! Deux championnats qui en appelleront d’autres (l’Espagne et l’Allemagne ?) si le public est au rendez-vous dans cet opus. On a de réelles équipes, et on a des vrais visages ! La modélisation a été soignée pour de nombreuses stars du ballon rond féminin et on ne peut que souligner l’effort d’EA de satisfaire une partie du public.

FIFA 23 ne change pas énormément sa recette mais il complète toujours un peu plus un contenu éléphantesque. Les aficionados de FUT pourront trouver des cartes spéciales supplémentaires mais surtout des défis intéressants avec les moments FUT retraçant ainsi les temps forts d’une carrière de joueur ou de coach. D’ailleurs, si ce mode de jeu traque votre appétit pour les meilleurs joueurs par une incitation à la dépense d’une monnaie bien réelle, il continue de récompenser petit à petit les plus économes qui verront leur progression au ralenti mais jamais à l’arrêt. Entre deux déconnections aux serveurs, les joueurs pourront toujours se diriger vers des modes hors-ligne pas dénués de sensations de jeu. La Carrière en tant que Joueur ou Entraîneur reste une alternative pour garder sa tête dans le jeu. Sur la durée, on sait qu’on pourra décrocher du jeu mais, malgré ses défauts, FIFA 23 reste le jeu qu’on sort occasionnellement entre amis ou en solo pour nourrir son addiction. Sans concurrence, c’est encore la référence des simulations de foot pour cette saison 2022-2023.

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

Points forts

  • Un contenu toujours gargantuesque
  • En ligne, hors-ligne, on en a pour son argent
  • Une immersion incroyable
  • Après les sélections, au tour des clubs de foot féminins
  • On a envie de la tenter souvent cette frappe surpuissante
  • Si vous êtes novices, on vous accompagne beaucoup
  • Des joueurs souvent plus réactifs pour le gain du ballon

Points faibles

  • La machine à fric FUT, on l'aime ou on l'aime pas...
  • Quelques bugs toujours présents
  • Des gardiens de but perfectibles
  • Des serveurs HS de temps en temps
8

Great

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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