TEST – Ghostwire Tokyo : la lumière à l’ombre

Ghostwire Tokyo intrigue depuis sa première bande-annonce livrée en juin 2020, et c’est 21 mois plus tard, qu’il célèbre sa sortie en exclusivité sur PlayStation 5 et PC.

Développeur : Tango Gameworks
Éditeur : Bethesda
Support : PlayStation 5, PC. Plus tard sur PS4 et les Xbox
Version pour le test : PlayStation 5
Genre : Action Aventure
Date de sortie : 25 mars 2022

Ghostwire Tokyo présente de sérieux arguments sur le papier. Une ville de Tokyo fantôme, un univers fantastique intrigant tout comme son scénario qui introduit un alter ego à notre jeune héros. Puis des vilains sortis tout droit de l’imaginaire japonais, des pouvoirs élémentaires pour les vaincre et une modélisation prometteuse des environnements. Bref tous les signaux semblent au vert, mais vous l’aurez compris, certains virent au orange pour ne pas dire au rouge.

Ghostwire Tokyo : un démarrage en trombe

Dès la cinématique d’ouverture, on part curieux, voire conquis par la mise en scène de Ghostwire Tokyo. Sorti de nulle part, un esprit vagabonde et se retrouve plongé dans le corps d’un humain qui semblait aux portes de la mort. Pourtant, cette fusion garde en vie Akito Izuki, notre héros de l’histoire et empêche dans le même temps l’esprit, surnommé KK, de prendre le contrôle. Très vite ils devront coopérer dans un Tokyo vidé de sa population. Seuls des Yokai, des esprits et des fantômes tout droit sortis de l’imaginaire japonais habitent les rues.

Comme ça, l’intrigue de Ghostwire Tokyo ne présente rien de neuf. C’est assez habituel de voir un esprit ou un corps étranger prendre possession d’un être pour une cohabitation qui force les deux parties à s’entendre. Le fait que le héros acquiert aussi des pouvoirs liés à cette « invasion » n’a rien de nouveau également. De même que vivre dans une ville remplie de démons ou de créatures du folklore du Japon… sans oublier l’antagoniste dont l’identité est cachée par un masque. Mais aussi, la quête du héros qui va consister à retrouver sa sœur qui était hospitalisée avant l’attaque des envahisseurs… Bref, c’est un ensemble de « déjà-vu » réunis dans un même jeu mais rien à dire au niveau de la réalisation. Dès la première heure, ça a de la gueule. Les cinématiques nous immergent parfaitement dans un univers fantastique retranscrit avec justesse.

Si on ne baigne pas dans l’horreur, ces créatures nous collent quelques frissons, à nous poursuivre, à pousser des cris stridents et continus (un peu trop continus d’ailleurs). On se maintient dans un état de stress, mais c’est aussi dû, il faut le dire, à une précision difficile de nos attaques.

D’ailleurs, on se retrouve rapidement avec un arc ô combien difficile à manier, des pouvoirs élémentaires stylés de prime abord (le vent puis le feu, l’eau…). Chacun dispose d’un arbre de compétences qui permet d’améliorer drastiquement l’efficacité des attaques. D’autres branches optimisent la vitesse à laquelle on effectue certaines actions, ce que j’appelle du remplissage de compétences. Les mécaniques tendent donc vers une variété agréable pour le joueur, mais les sensations de jeu deviennent moins plaisantes dès lors que l’on progresse dans le jeu.

Entre les quêtes secondaires qui viennent s’ajouter par vagues, les séquences de jeu qui se ressemblent et s’enchaînent, l’exploration au sol qui est un peu laborieuse et celle dans les airs qui nous perd un petit peu… On remarque assez vite que le potentiel du jeu n’est pas assez exploité…

Un rythme en dents de scie

Ghostwire Tokyo mise (trop) sur les quêtes annexes pour remplir sa durée de vie. Le côté positif c’est que l’on va gagner en expérience et que l’on pourra développer en balle nos compétences. Et lorsque l’on développe les pouvoirs élémentaires, on se sent vite invincible. Détruire les ennemis par vagues d’eau, infliger des dégâts en masse par le feu… c’est assez gratifiant au départ. Ensuite, ça devient répétitif et on est juste pressé d’aller d’un point A à un point B. Surtout que certaines missions annexes sont loin d’être dignes d’intérêt. Chercher la maman d’un enfant coincé derrière une zone à défricher, jouer à cache-cache avec un rejeton… de simples prétextes pour tomber sur 2 ou 3 ennemis, le tout sans narration captivante. Le jeu en fait beaucoup trop.

Il y a aussi quelques points négatifs qui ressortent de notre expérience de jeu, notamment cette nette impression d’être ralenti dans nos mouvements par des obstacles qui ne présentent pas une quelconque difficulté. Ils sont juste employés pour freiner notre progression sans trop de pertinence ni d’intelligence en matière de game design. Monter tout en haut de bâtiments pour scanner la lune ? Pourquoi pas. Mais creusez-vous bien la tête pour trouver un moyen d’y parvenir. Cela contraste avec la verticalité de la ville somme toute agréable. On nous permet de monter en flèche en altitude en prenant une bestiole comme grappin, mais on sent qu’on ne nous les fournit pas à tous les coins de la ville. Alors qu’une véritable liberté de déplacements aurait été jouissive.

Je n’ai pas rushé Ghostwire Tokyo même si je présume qu’il peut se terminer en ligne droite en deux fois moins de temps que si l’on s’éparpille. J’ai opté pour un rythme de croisière avec des petites sessions ici et là, en prenant le soin de m’investir dans une grande majorité des quêtes annexes. Cela m’a permis de me plonger dans un lore rempli de toutes les histoires qui font le folklore du Japon. Certaines fonctionnent vraiment bien. Cela reste un jeu agréable, mais un jeu dont le plaisir n’est pas non plus prolongé si on ne prend pas le soin de prendre son temps. Je sais que j’en aurais retenu que son aspect répétitif si j’avais voulu le terminer en une ou deux semaines. Alors, je conseillerais à quiconque de ne pas le rusher. Une fois terminé, j’ai écarté toute idée de relancer le jeu, même pour le scénario additionnel autour de K.K (disponible sur le PS Store gratuitement).

Ghostwire Tokyo reste intéressant

Malgré ses défauts, à savoir des schémas de gameplay qui se répètent, des quêtes qui traînent malheureusement en longueur, et des obstacles à notre progression qui n’ont pas trop lieu d’être, Ghostwire Tokyo reste une expérience que je ne regrette pas. Scénaristiquement, il tient debout. On se plaît à suivre une histoire qui est haletante dans sa mise en scène et ses rebondissements. La direction artistique est maîtrisée, l’ambiance aide à apprécier le titre et le terminer. Il existe des points intéressants dans les mécaniques de jeu, même si c’est trop répétitif. Développer son arbre de compétences et découvrir la puissance de nos attaques, cela reste toujours grisant au début, forcément moins, vu qu’on en abuse avec le temps.

On aurait forcément aimé plus de variété dans le gameplay. On regrette ainsi que la séquence sur moto soit seulement une simple cinématique. Je pense que ça aurait amené le jeu à un niveau supérieur et permis aux joueurs de kiffer pour un petit temps. On ne peut que souligner la bonne inspiration de nous séparer de notre alter ego par séquences, nous privant ainsi de nos pouvoirs élémentaires au profit d’un arc assez difficile à manier.

Le titre aurait gagné à être plus compact, à mettre de côté quelques idées. On a l’impression d’être confronté à un game design d’un autre temps. Des quêtes annexes totalement au sol en matière d’intérêt et d’idées, des schémas qui se répètent, des PNJ souvent inintéressants. On apprécie parfois l’humour, mais il y a vraiment trop de missions secondaires. L’idée de nous infliger cette étape de progression pour gagner en XP dessert plus le jeu qu’autre chose. C’est réellement dommage, car la majorité de la quête principale est bien menée.

Difficile de s’attacher à ce Ghostwire Tokyo qui nous plonge dans un univers captivant, un scénario convaincant, mais qui a gonflé laborieusement sa durée de vie. Ce n’est pas simplement pléthore de quêtes annexes inintéressantes, mais aussi sa façon de nous mettre des bâtons dans les roues qui rendent parfois notre expérience de jeu longue et embêtante. Le jeu nous invite presque à terminer l’histoire principale rapidement tant les détours par les quêtes annexes, voire le 100% pour les plus courageux ne nous encouragent pas à aller plus loin. Il présente un contenu qui aurait mérité d’être plus compact et peut-être plus maîtrisé dans sa proposition entière. Au-delà de cet aspect, Ghostwire Tokyo a le mérite de nous tenir en haleine par son scénario, sa mise en scène et un folklore généreusement présent.

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Points forts

  • La mise en scène au top
  • Un scénario qui tient plus que debout
  • Techniquement au niveau

Points faibles

  • Répétitif dans ses combats
  • Les obstacles indigestes pour "juste" ralentir notre progression
  • Un rythme en dents de scie
  • On a plus envie de rush le jeu que se consacrer aux quêtes annexes
6.5

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
Moyenne des joueurs
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