TEST – Gran Turismo 7 ou l’amour de la culture automobile

Gran Turismo 7 a pour ambition de proposer une expérience de jeu complète sur PlayStation 5 et sans oublier les joueurs restés sur PlayStation 4. Que retient-on après des dizaines d’heures sur le jeu de Polyphony Digital ?

Développeur : Polyphony Digital
Éditeur : Sony
Genre : Simulation Automobile
Prix : 69,99 €
Version pour le test : Code PlayStation 5 fourni par Sony.
Date de sortie : 4 mars 2022.

Gran Turismo 7 est disponible ce 4 mars sur PlayStation 5 et PlayStation 4 et il revient très fort.

Indication : nous attendrons quelques sessions en ligne pour détailler les modes de jeu en ligne.

Gran Turismo 7, une simulation qui respire l’amour de la course automobile

Polyphony Digital a porté une attention particulière à partager ce qu’ils appellent « la culture » de l’automobile. Cela se ressent dès la cinématique d’ouverture de Gran Turismo 7. Ce n’est pas simplement un jeu dans lequel nous ouvrons un menu, choisissons notre voiture et lançons la course.

Le mode principal du jeu, sa « Campagne », invite quelques PNJ à vous conseiller et surtout à partager des anecdotes sur chaque constructeur. Certes ils vous donnent des missions et dirigent vos choix et votre progression mais ils font part d’une science et d’un grand amour pour l’automobile. Lorsque votre mission consiste à gagner 3 courses, glanant par la même occasion trois bolides, elle sera toujours suivie par une séquence de narration.

Cette séquence retrace souvent l’histoire d’un constructeur accompagnée d’archives et d’explications très intéressantes. On y apprend énormément de choses, de grandes lignes, pas de quoi endormir non plus les néophytes. Mais de quoi éveiller notre curiosité d’en savoir plus ou faire naître un plaisir d’avoir appris quelques anecdotes en 60 secondes et quelques images de voitures qui ont marqué l’industrie automobile.

Cela dénote d’une réelle envie de partager cette culture de l’automobile et on la retrouvera tout le long du jeu. Puis c’est aussi dans le contenu que l’on ne peut dire le contraire. Polyphony Digital avait reçu quelques critiques pour son manque de contenu dans son précédent titre. Ce sont plus de 420 voitures qui sont à votre merci (ou celui de votre porte-feuille) à partir du Brand Central et à la concession. Par contre, c’est clair qu’elles ne sont pas de suite accessibles tant les prix sont parfois (très) élevés.

Néanmoins je n’ai personnellement jamais trop accordé d’importance au nombre de caisses disponibles. On ne les conduit jamais toutes, on garde souvent les plus puissantes, surtout à Gran Turismo 7. Seules certaines restrictions nous pousseront à revenir à des bolides moins puissants. Ce qui est important, c’est aussi l’immersion que propose le studio. Le jeu se permet d’être contemplatif à bien des égards.

La compétition mais pas seulement

Si Gran Turismo 7 nous place dans le rôle de pilote, celui d’acteur de la course, il prend un plaisir à nous placer dans le rôle du spectateur. Comme précisé plus haut, cela passe donc par une grande narration. On nous documente sans nous endormir, on nous explique tous les détails qui ont été implémentés dans le jeu.

L’immersion est aussi nickel lorsque nous jetons un œil à nos diverses acquisitions. Les caméras sont placées dans tous les recoins du bolide. L’esthétisme n’est donc pas oublié et les amateurs de belles bagnoles prendront sans doute un plaisir à les reluquer dans leur entièreté.

En plus de personnaliser et améliorer ses voitures, on retrouve un autre plaisir dans l’exclusivité de Sony, la photographie. Une fois que vous avez débloqué (il ne faut pas attendre très longtemps) le domaine des Scapes, il vous sera possible d’enchaîner les clichés. On nous met à disposition une base de données énorme pour planter le décor. Des lacs et des montagnes de tous les coins du monde mais pas seulement. On repart avec cette impression qu’il est possible de tout se permettre, que ce soit dans l’environnement que les bagnoles qu’on y gare. Certes ce n’est pas les commandes les plus intuitives mais à force de clichés c’est une fonctionnalité qui saura éveiller la curiosité des uns et la force d’expérimentation des autres.

Gran Turismo 7, des surprises et du classique

Dès le lancement du jeu, la surprise est grande. Gran Turismo 7 nous invite à un Rallye Musical. N’y voyez pas un jeu de rythme bien que la musique aura de quoi accentuer les sensations de course. Cette session nous permet de nous lancer dans une prise en main rapide et en toute tranquillité de la simulation de Polyphony Digital. Aucune contrainte à se lancer à travers toutes les pistes musicales affichées à l’écran, nous pouvons à tout moment lancer l’expérience GT7 puis revenir au Rallye musical plus tard.

Ce Rallye Musical a le mérite de nous plonger rapidement dans nos sessions de jeu. Ensuite c’est un format classique qui s’offre à nous. Un hub qui rappelle celui des Sims sur lequel seront réparties des activités débloquées au cours de votre progression. Celle-ci se mesure par le biais de menus synonymes de 3 voitures à obtenir à travers les courses.

Au départ, vous n’aurez que peu de secteurs disponibles, cela peut se montrer frustrant. Mais cela témoigne simplement l’envie du studio japonais d’introduire chaque fonctionnalité comme il se doit, c’est-à-dire avec des explications et un tuto. En les présentant progressivement, cela nous permet d’assimiler toutes les possibilités données par Gran Turismo 7. Le garage, les Scapes, le Permis de Conduire, les Défis, les concessionnaires pour les automobiles de grande renommée, les modes multijoueurs… tout se débloquera au fur et à mesure que vous enchaînez les courses qu’on vous missionne.

Si l’aventure se montre ainsi dirigiste, rien ne vous empêche de prendre votre temps et d’enchaîner les courses à côté. Rien sauf votre porte-monnaie puisque certaines courses nécessitent des conditions bien précises et qu’il faudra parfois s’armer de patience ou acheter des voitures pour y participer.

En plus des différentes sections du hub, ce sont les circuits qui se débloquent au fil de votre progression. Les courses sont classées géographiquement et on vous indique leur nombre. 15 en Europe, 11 en Océanie, 10 en Amérique et vous mettrez de nombreuses heures à tout débloquer, ce qui apporte de la rejouabilité. En plus de ces circuits classiques, ce sont les Championnats (suite de 2 ou 3 courses au début) qui seront présentés en amont de la mappemonde.

Pour chaque circuit, il est possible de les visiter via un mode Contre-La-Montre, un mode Drift, un mode Expérience. On n’oublie pas les modes de jeu supplémentaires qui rajoutent de la durée de vie sans écorcher notre plaisir et le challenge qui en découle. On parle ici des « Missions Challenge », des défis répartis en 6 onglets à difficulté croissante. Tout comme le permis de conduire, compléter tous ces challenges offre aux joueurs des nouvelles voitures. Ce qui est une bonne raison de s’y attarder.

Là où la progression du jeu fait défaut, même si cela ne dérange pas énormément, c’est le format des courses. Si l’on commence par des courses à 2 ou 3 tours, à moins de 6 ou 7 minutes de temps total de course, ces chiffres vont grimper à mesure que vous progressez dans les « missions » menus du jeu. La durée sera un facteur déterminant. Attendez-vous ensuite à des courses se déroulant sur 10 à 15 minutes. Je trouve pas que ce soit hyper pertinent puisque l’on ne gagne pas forcément en nervosité ou en intensité, on gagne juste en durée et en longueur. La difficulté est de rester concentré sur un plus long laps de temps mais l’intérêt est moindre. Par contre, ce sont l’introduction de conditions climatiques plus difficiles (la pluie notamment) qui mettront nos nerfs à l’épreuve mais nous en reparlerons plus tard.

Comme je le précisais, vous recevez toujours des missions, symbole de votre progression dans le mode Gran Turismo 7. Mais vous pouvez très bien le détourner. Rien ne vous empêche par exemple d’obtenir tous les permis successivement alors que l’on vous invite qu’à les obtenir au compte-goutte. L’avantage, c’est que ces permis permettent d’obtenir des voitures supplémentaires, souvent bien puissantes. Le désavantage, selon les sensibilités et le désir de challenge de certains, c’est que l’obtention (trop) soudaine de ces permis permet de rouler sur le jeu, littéralement. Cela montre aussi la nature des courses dans Gran Turismo 7.

Il vient naturellement cette réflexion que, de par son schéma, la course se joue à la puissance de la caisse plus que la conduite, en tout cas contre l’IA. Lorsque l’on démarre la course avec 30 secondes de retard sur le premier car on la commence toujours lancée cette course, ce que vous avez sous le capot sera le principal facteur de réussite. Par exemple, avant de pouvoir jouer la victoire, il faudra bien doubler 13 autres caisses intercalées entre nous deux. Ce sera plus facile de combler la distance avec une voiture plus puissante ou bien mieux équipée. Bien sûr le pilotage est important puisqu’une erreur peut coûter bien des secondes et la victoire sur le long terme. Mais sachant que les courses ne présentent pas toujours des contraintes en termes de puissances ou de moteur, il sera facile de gagner en achetant quelques pièces et de meilleurs pneus pour notre bolide.

Les courses se présentent ainsi parfois comme des contre-la-montre géants avec quelques obstacles sur le chemin. L’IA suit son parcours pré-programmé, ne s’adapte pas à votre position hormis pour ne pas vous rentrer dedans (et encore, j’ai subi des queues de poisson…). Il faut parfois se montrer bien rigoureux sur la conduite et connaître les secteurs où l’on est le plus rapide pour prendre l’avantage et doubler sans taper chez l’arrière du concurrent. Si le mode Online invite à une conduite propre et fair-play, rien ne vous empêche de la jouer bourrin contre l’IA en faveur de virages plus serrés, plus forcés. Néanmoins ce n’est pas récompensé dans le sens où votre voiture ne repart pas de plus belle par magie. On sent le choc, le contrecoup et il se peut que l’on perde au final de précieuses secondes en cas de collision, ce qui reste agréable à constater. Même si le système des collisions n’est pas réaliste, limitant chaque fois la casse.

Du plaisir au-delà de nos attentes

Gran Turismo 7 sait adapter ses mécaniques à son public. Les novices peuvent activer de nombreuses assistances pour l’aide à la conduite. La trajectoire, le freinage, les indicateurs sur la route, l’assistance à la direction, vous pouvez sereinement prendre le volant puis enlever progressivement les aides pour foncer de vos propres accélérations. Plus vous retirez de l’assistance, plus les sensations seront au rendez-vous. Cela marche aussi pour la caméra adoptée, entre celle derrière la voiture qui est la moins sensationnelle mais la plus rassurante pour un pilote débutant. Je conseille vivement d’adopter la vue dans le cockpit ou devant le capot pour une meilleure immersion, des perceptions plus vibrantes de la route et de la vitesse.

D’ailleurs Polyphony Digital a d’ores et déjà annoncé au public les quelques spécificités liées à la version PS5. Ont été notamment évoquées les gâchettes adaptatives qui permettent de « ressentir les vibrations du système d’antiblocage des roues et les variations dans la résistance au freinage ». Il est vrai que cela apporte un plus, un indicateur pour le joueur qui sent ces petites secousses sur les doigts. Il en va logiquement de même avec la technologie du retour haptique qui est capté dès lorsque l’on roule sur les bordures de piste et autres changements de terrain.

Enfin, je n’ai pas eu l’occasion de tester par-moi car je ne dispose pas d’un casque compatible mais Sony a mis en avant la Technologie audio 3D Tempest qui permettrait encore plus d’immersion dans la course.

Quoiqu’il en soit, les sensations manette en main restent convaincantes. Que l’on conduise des bagnoles puissantes ou des moins rapides (mention spéciale pour le défi avec les voitures FIAT 500F armées de 17 chevaux en pleine pente. Vive l’ascension !), j’ai ressenti un réel plaisir. Bien sûr que ce n’est pas le Gran Turismo qui séduira ceux qui n’apprécient pas la franchise de base mais la communauté qui est attachée à cette licence devrait en avoir pour leur argent.

J’ai particulièrement apprécié les conduites sous différentes voitures et diverses conditions météorologiques. Conduire sous la pluie s’avère très technique, le terrain est vraiment glissant et il se montre important de bien garder sa trajectoire. Même sur une piste sèche, la perte du contrôle de la bagnole est fatale. Même si j’ai trouvé la conduite moins technique que sous la pluie, il faut aussi s’adapter aux courses rallyes. Une erreur de trajectoire se montre d’ailleurs bien punitive dans le classement de la course.

D’ailleurs on ne peut que remarquer le formidable travail de Polyphony Digital sur la météo dynamique. En pleine course, on passe de jour à nuit et cela provoque des changements conséquents sur la course, en termes de visibilité et de sensations.

Pour l’anecdote, il faut savoir que le jeu vous remet automatiquement sur pied lorsque vous restez trop longtemps dans le mauvais sens ou hors-piste, plutôt une bonne idée. Moins lorsque cela fait buguer l’I.A mais ce ne fut qu’à de rares occasions.

En plus d’apporter de belles sensations de conduite et de montrer une maîtrise dans la gestion physique de ses bolides, Gran Turismo 7 a du cœur. Polyphony Digital affiche une volonté de nourrir la culture automobile des joueurs avec un contenu généreux et une soif de raconter, dans les grandes lignes, l’histoire de l’industrie automobile. Qu’il est agréable d’enchaîner les courses et de couper pour quelques dizaines de secondes avec des images d’archives. Gran Turismo 7 en a clairement sous le capot et s’inscrit comme une référence du genre.

N’hésitez pas à partager votre avis sur le jeu via les commentaires ou sur l’un de nos réseaux sociaux que vous retrouverez sur notre Linktree.

Points forts

  • Accessible aux novices mais aussi adapté aux pilotes chevronnés
  • La réalisation est optimale
  • Une culture de l'automobile qui tend vers le partage
  • Une documentation idéale
  • Des sensations de conduite au RDV (sauf en caméra derrière le bolide)
  • L'immersion au top
  • Un contenu généreux

Points faibles

  • Des courses plus longues ne veulent pas dire plus nerveuses
  • Les sensations d'aspiration absentes
  • Une I.A pas toujours folle
  • La loterie plus frustrante qu'autre chose
9

Amazing

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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