TEST – Graveyard Keeper : Le cimetière, c’est ma passion

Le studio de développement Lazy Bear Games ne doit pas vous parler sur le moment, maintenant, tout de suite. En revanche, si nous évoquons le titre Punch Club, c’est le joueur amateur de petits jeux sympas qui a les yeux qui brillent. En effet, ce sont eux les papas de ce nouveau jeu intitulé Graveyard Keeper ! Pour faire simple, vous incarnez un gardien de cimetière dans un univers moyenâgeux. Original comme tableau et diablement efficace en plus de ça. Quand la mort des autres devient un business, c’est une gestion particulière qui s’offre à vous et des problèmes qui s’abattent sur vos petites épaules frêles. Pour faire une comparaison simpliste, Graveyard Keeper se rapproche de Stardew Valley dans son mécanisme et sa progression. Vous devez collecter des ressources autour de vous et les transformer pour évoluer dans votre aventure. Pour cela, vous allez devoir construire des ateliers divers et variés, mais également apprendre et comprendre comment créer les objets qui vous seront utiles par la suite.

Dès votre arrivée, vous êtes directement jeté dans le grand bain avec la rencontre d’un crâne nommé Gerry. Ce dernier n’est pas vraiment certain de tout ce qu’il vous dit, mais ce n’est pas le plus grave. En effet, vous ne comprenez pas comment vous avez pu arriver dans cet univers moyenâgeux ! Vous n’étiez qu’un homme « normal » sur le chemin du retour du travail, dans le monde actuel, avec ses envies et ses problèmes. Mais par dessus tout, vous vouliez rejoindre la femme de votre vie qui vous attend sagement chez vous. Pas de chance, la destinée en a décidé autrement et c’est par une magie que vous ne comprenez pas, que votre corps est propulsé dans le monde de Graveyard Keeper ! Vous devenez, sans le vouloir, gardien d’un cimetière déplorable, sans charme où tout est à refaire.

Votre première rencontre, en dehors de celle avec Gerry, se passe avec l’homme d’église de la Ville. Ce dernier vous explique que, si vous souhaitez vous développer dans la région, votre première mission sera de retaper votre cimetière et le rendre « acceptable » à ses yeux. Le but de ces travaux ? Devenir le gardien officiel et par-dessus tout, pouvoir animer la messe. L’église et la messe seront votre fond de commerce au début du jeu. Passage obligé si vous souhaitez vous faire un peu d’argent (c’est le nerf de la guerre !) et rencontrer les habitants de votre village. Par la suite, vous pourrez cependant multiplier vos gains avec l’agriculture, le business autour de votre cimetière avec la vente des certificats d’inhumations. Vous l’aurez compris, Graveyard Keeper est un jeu que l’on peut qualifier de vaste mais complexe. Si vous avez plusieurs heures, vraiment plusieurs, alors vous êtes au bon endroit.

Graveyard Keeper est un titre excellent, mais ce dernier n’est pas exempt de tout reproche. La progression n’est pas claire et vos choix se font souvent (voire toujours) dans l’inconnu et le flou le plus total. Il n’est pas rare de choisir un développement sur l’arbre de compétence en rapport avec la mission que vous devez réaliser et comprendre après une heure de jeu que vous allez devoir développer un second axe de votre arbre de compétence pour arriver à vos fins. Lorsque l’on découvre le jeu, cet aspect n’est pas dérangeant. Il en est même plaisant tant la découverte et l’exploration sont intéressantes. Mais au fil de l’aventure, il est parfois fatiguant de devoir revoir sans arrêt ses plans par manque de visibilité sur l’ensemble des créations possibles. Certains diront que c’est le style du jeu qui veut cela et c’est une réponse acceptable. Mais une chronologie des missions proposées aurait pu être envisagée, ainsi qu’un cheminement linéaire cohérent qui puisse permettre de voir une progression constante au fil de vos découvertes. C’est ce que fait Stardew Valley et c’est une des raisons de son succès. L’impression d’un développement constant, le tout directement lié aux quêtes proposées par les habitants autour de vous.

Un autre point discutable dans Graveyard Keeper réside dans votre jauge de fatigue. Cette dernière est très rapidement épuisée et vous ne pouvez plus rien faire si ce n’est discuter avec les habitants de votre village. On se retrouve à devoir se reposer plusieurs fois dans la même journée pour pouvoir réaliser des objets permettant d’avancer dans l’histoire. Que cette fatigue impacte votre progression, c’est une excellente chose. Mais dans ce cas précis, elle casse le rythme de votre partie et en devient un véritable fardeau après plusieurs heures de jeu. Un juste milieu aurait été un véritable plus et participerait grandement au plaisir de jeu.

Graveyard Keeper, malgré quelques points discutables, révèle un titre excellent qui saura sans aucun doute trouver son public. Les mécaniques de jeux sont très bien pensées et l’arbre de compétences est bien ficelé pour vous maintenir en haleine tout au long de votre progression. Le style graphique, très coloré, donne un aspect rétro très à la mode en ce moment. Derrière la gestion d’un cimetière se révèle parfois des secrets que l’on souhaite partager à tous et Graveyard Keeper en est un que l’on vous conseille d’essayer sans sourciller.