Après 6 années, la saga fait son grand retour avec Halo Infinite, qui a la lourde tâche de prouver que 343 Industries sait ce qu’il fait avec la licence, mais aussi d’être la vitrine des nouvelles générations de consoles.
Halo 5 Guardians avait grandement déçu les fans, avec un scénario qui partait dans tous les sens, particulièrement confus et un gameplay qui s’orientait vers le jeu d’action lambda, sans réellement se démarquer. Ainsi, les joueurs attendaient ce nouvel opus, qui proposait clairement quelque chose de nouveau dans la licence, l’Open World. La série a déjà connu des niveaux ouverts plus ou moins grands, mais la promesse de ce Halo Infinite avait de quoi intriguer. De plus, le jeu allait se focaliser uniquement sur le personnage du Major, figure emblématique de la licence, là où le 5 suivait également les aventures du Spartan Locke, ce qui rendait souvent l’histoire confuse. Dans tous les cas, le jeu avait des arguments pour attitrer les anciens joueurs comme les nouveaux, en abandonnant le chiffre, 343 Industries montrait clairement une volonté de proposer une expérience qui s’adresse autant aux vétérans qu’aux petits nouveaux.
Ainsi, ce Halo Infinite arrivera-t-il à convaincre par ses mécaniques de gameplay et son monde ouvert ? Le Major a-t-il encore sa place dans le paysage vidéoludique ? Réponse dans ce test.
Halo Infinite, In fine
Ce nouvel opus reprend bien après la fin du cinquième opus qui, rappelons-le, se terminait sur la prise d’indépendance de Cortana qui désirait unifier toutes les formes de vie sous son contrôle, pour leur propre bien. Personnellement, j’étais intrigué par ce qui allait se passer, mais le jeu ne répond pas tout de suite à cette question et laisse planer le mystère sur les événements survenus entre Guardians et Infinite pour se concentrer sur du concret et c’est quelque chose que j’ai finalement grandement apprécié. On se retrouve donc à bord de l’UNSC Infinity, attaqué par les Parias, menés par Atriox, une brute bien connue des fans de la licence. Le Major se retrouve en difficulté face à cet ennemi puissant et se retrouve projeté dans l’espace, dérivant pendant six long mois avant d’être récupéré par Echo 216, un pilote de Pelican. Ensemble (ou plutôt en emmenant le pauvre pilote avec lui), le Major va vouloir affronter l’armée des parias menée par Escharum suite au décès d’Atriox sur le Halo Zeta, réduisant en esclavage les humains se trouvant là. Connaissant le pouvoir des Halos, le Major ne veut surtout pas laisser cette technologie aux mains des Parias et il devra faire équipe avec une nouvelle IA : Arme, qui a effacé Cortana, mais qui a continué d’exister une fois sa mission accomplie pour d’obscures raisons qui seront révélées en temps voulu.
Le jeu propose donc une histoire simple, qui dispose de certaines zones d’ombres et de mystères qui se révéleront au fil de la partie et j’ai trouvé que les scènes sont plutôt bien amenées. On devine certains retournements de situation avant qu’ils n’arrivent, mais la mise en scène parvient tout de même à rendre ces scènes plutôt prenantes, avec la relation entre le Major et l’IA plutôt réussie. Celle-ci fera sans aucun doute penser à la relation entre le Major et Cortana dans le premier opus, mais l’action de ce nouvel opus y fera aussi indéniablement penser. Toute l’action se déroule sur l’anneau Zeta et si on avait pu craindre à une redite du premier Halo, le jeu arrive tout de même à se démarquer en apportant évidemment des éléments de Halo 5, expliquant par exemple le destin de Cortana, mais aussi la raison de l’attaque de l’UNSC Infinity par les Parias, qui est tout sauf un hasard. Le jeu nous permet de comprendre les raisons de cet assaut, ce qui rend l’histoire loin d’être manichéenne et c’est un excellent point. Cela ne nous empêche pas de tuer moult aliens, mais ce développement est plutôt bienvenue et fait plaisir. De même, la relation avec Echo 216 est bien exploitée et permet de mettre en parallèle le Major, figure monolithique et impassible, face à un humain particulièrement expressif et dont le seul objectif est de sortir vivant de cette guerre livrée par le Major seul. J’ai bien aimé cette histoire, qui reste centré sur le Major et interroge celui-ci sur ses choix, notamment ceux concernant Cortana, rendant la relation avec l’IA plus complexe, puisque celui-ci doit lui faire confiance pour avancer, mais en même temps, il ne veut pas refaire les mêmes erreurs qu’avec Cortana. Dans tous les cas, cette histoire amène à des questionnements plus complexes pour les personnages, mais sert surtout de prétexte efficace pour aller affronter les Parias dans des affrontements funs et dynamiques.
Gravé dans la pierre d’Halo (et on verra)
Le gameplay de Halo est simple en apparence, on est en face d’un FPS, donc on doit prendre une arme et tirer sur des ennemis. Là où se trouve la subtilité, c’est que les armes disposent d’une réserve de munitions particulièrement limitée, donc on doit rapidement changer d’arme et s’habituer très vite à l’utiliser en plein combat. L’improvisation est le maître mot dans les affrontements et là-dessus, Halo Infinite se débrouille particulièrement bien. Il reste possible de recharger ses armes sur des bornes, mais celles-ci sont limité à un type de munition et le plus souvent, on préférera changer d’arme plutôt que de recharger et j’ai trouvé que cela rendait l’action beaucoup plus dynamique. Même si on est loin d’un Doom Eternal, j’ai trouvé les affrontements particulièrement intéressants et avec une difficulté croissantes qui nous pousse à expérimenter divers types d’armes en fonction de celle que l’on trouve par terre où sur les cadavres de nos ennemis. Par exemple, il est possible de commencer le combat avec un fusil d’assaut, avant de se rendre compte que des tireurs d’élite se trouvent en hauteur, de grimper à leur rencontre pour les abattre et prendre leurs armes pour faire un carton plein. C’est toujours l’improvisation qui prime et la présence de plusieurs ennemis différents nous oblige à varier nos armes selon les situations que l’on rencontre, avec les boucliers qui nous demande des armes à plasma ou encore les nouveaux ennemis volant, particulièrement mobiles, ce qui nous oblige à privilégier une arme rapide plutôt qu’une arme lente. Si le bestiaire aurait pu être plus étoffé, le jeu nous propose souvent des situations différentes qui nous obligent à réfléchir très vite pour éviter de se retrouver six pieds sous terre et on se prend rapidement au jeu. Dans tous les cas, on ressort toujours des affrontements avec la satisfaction d’avoir réussi l’impossible et c’est extrêmement gratifiant.
Si sur l’aspect classique ce Halo Infinite se démarque, pour ce qui concerne les nouveautés, le titre fait ce qu’il faut sans pour autant réinventer la roue. L’Open World, qui est la grosse nouveauté est plutôt bien amené et s’imbrique parfaitement à l’ADN de la série. Encore une fois, on avait des niveaux plus ouverts dans les précédents titres, mais ici, on a une réelle liberté de tout explorer ou non selon notre bon vouloir et il faut reconnaitre que le sentiment de liberté est total. Si les activités sont finalement peu nombreuses et répétitives, on prend vraiment plaisir à explorer la carte, qui n’est finalement pas si grande au regard des Open World actuels, mais c’est tant mieux. Une carte trop grande aurait ruiné cet aspect du jeu, surtout que les décors évoluent finalement assez peu et auraient rendu l’exploration plus fastidieuse. Pour se balader, on peut recourir aux véhicules emblématiques de la série, comme les Ghosts, les Pelicans, les Warthogs, mais il nous est aussi possible d’employer le grappin, qui constitue aussi une nouveauté bienvenue dans le titre. Si celui-ci est utile pour l’exploration, nous permettant d’atteindre des points élevées et de nous balader d’arbres en arbres, celui-ci peut aussi être particulièrement utile en combat. Déjà pour assurer une mobilité plus importante et nous permettre de nous mettre rapidement à couvert, le grappin est un outil de choix, rendant l’action beaucoup plus dynamique, car on peut facilement rentrer et sortir d’un combat pour regagner sa vie. Ensuite, il peut être utile pour attraper des objets comme des caisses explosives, que l’on peut ensuite lancer sur les ennemis pour faire un maximum de dégâts. Enfin, le grappin est un outil de choix pour voler les véhicules de nos ennemis, ce qui fait de cet outil un indispensable pour nos affrontements. Finalement, les nouveautés de cet opus, si elles ne sont pas totalement propres au titre, arrivent à faire évoluer la formule Halo, mais montrent également que 343 Industries peut amener quelque chose de nouveau à la licence.
UNSC Que choisir ?
Graphiquement, Halo Infinite est beau, plus beau que ne laissait présager notre ami Craig lors de l’E3 2020, mais on est encore loin de la claque graphique à mon sens. Les environnements sont particulièrement beaux, donnant l’envie d’explorer chaque recoin, même si plus de diversité aurait été souhaitable, le tout accompagné d’une bande-son très bien travaillée. On retrouve les musiques iconiques de la série, ce qui fera forcément plaisir aux fans de la première heure. La direction artistique suivie par ce nouvel opus est particulièrement réussie, donnant envie d’explorer Halo Zeta et de réaliser les différentes activités qui nous sont proposées. En plus de la collecte, nous pourrons également prendre des bases avancées des Parias, qui nous serviront ensuite de point de déplacement rapide, mais nous pourrons aussi attaquer des forteresses Parias bien gardées au cours de missions annexes qui arrivent à se démarquer les unes des autres, ce qui permet de combattre ce sentiment de répétitivité qui peut venir s’installer après plusieurs heures de jeu. Dans tous les cas, le titre propose une expérience solide avec cette campagne solo qui marque un renouveau pour la série, avec un studio de développement qui n’hésite pas à remettre les compteurs à zéro pour des éléments scénaristiques devenus trop complexes, ce qui est une bonne chose pour l’avenir de la série. Si le titre ne se termine pas sur un cliffhanger comme le précédent opus, permettant de terminer l’aventure à un instant T, une scène post-crédit nous laisse comprendre que le studio a encore des choses à raconter.
Personnellement j’ai été très emballé par la campagne solo du titre, mais il faut aussi évoquer son mode multijoueur, qui était disponible depuis quelques semaines. Si l’absence du mode Zone de Combat a pu en décevoir certains, le mode multi reste tout de même assez fun à jouer. On retrouve des modes de jeu classique, comme le mode Slayer, le mode Capture du drapeau, Capture de zone ou encore le mode crane. Que des modes classiques, sur des cartes plutôt bien designées, où l’attaque peut surgir de n’importe quel coin et où on peut très rapidement prendre à revers nos adversaires pour renverser le cours d’une bataille. J’ai passé un très bon moment en jouant au multijoueur de ce titre, qui nous demande de bien connaitre les cartes pour savoir où se trouve les meilleures armes afin de garantir notre victoire, ce qui nous pousse à revenir souvent pour réussir à connaitre les cartes par cœur. De plus, 343 Industries reste à l’écoute des joueurs, ce qui est un excellent point, la preuve avec la refonte du système de Pass de combat qui a été légèrement modifié quand les joueurs se sont aperçu que celui-ci était beaucoup trop complexe pour progresser dans ses échelons. le studio reste à l’écoute, permettant au titre d’ajouter des nouveautés au fil du temps et conservant ainsi l’attention des joueurs. Le multi du jeu permet donc d’assurer une durée de vie plus étendue au titre, qui dispose déjà d’une bonne durée de vie pour un FPS, puisqu’il faudra environ six à sept heures pour terminer la campagne, mais qui demandera tout de même une vingtaine d’heures pour en terminer l’intégralité.
Si on avait peur de ce qu’aurait pu donner la formule en Open World, 343 Industries a plutôt bien réussi le pari et se démarque enfin de Bungie, en apportant quelque chose de nouveau à la licence, tout en conservant les racines des premiers opus. Halo Infinite vient faire table rase des éléments qui venaient complexifier toujours plus l’histoire de Halo pour en revenir à une intrigue simple mettant en scène le Major, un véritable surhomme, autant dans l’histoire que dans le gameplay et rendant l’aventure réellement plaisante à jouer. Le jeu ne plaira pas à tout le monde, mais le studio a enfin l’audace de sortir des sentiers battus et sans forcément révolutionner l’Open World, cette direction apporte un vent de fraicheur à une licence qui fête déjà ses 20 ans.
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