Alors c’est un chauve qui rentre dans son troisième épisode…
Hitman 3
Éditeur : IO-Interactive
Genre : Infiltration / Action
Support de test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 20/01/2021
En 2016, IO-Interactive décidait de rebooter sa célèbre franchise Hitman. 5 ans plus tard, c’est une trilogie qui se conclut avec ce dernier opus qui a pris tout logiquement le titre de Hitman 3 (Hitman III pour les fans de chiffres romains) . L’agent 47 a fait le tour du monde durant les deux premiers volets et il a décidé de poursuivre son activité de globe-trotter meurtrier avec 6 nouvelles destinations au programme. Alors je vous emmène discrètement dans ses bagages pour le test de cet ultime aventure de l’assassin chauve, décollage immédiat.
Dans la lignée
Hitman 3 reprend l’intrigue là où le volet précédent l’avait laissée. 47 continue sa traque des pontes de l’organisation Providence dans sa quête de vérités. J’avais pointé, depuis le début de la trilogie, un problème, qui selon moi découle du format épisodique qu’avait choisi le premier volet, c’est la narration plus que décousue et ce nouvel opus ne me fera pas changer d’avis. Malgré tout je la trouve un tout petit peu mieux structurée et élaborée. La relation entre 47 et Diana, son agent de liaison, est plaisante à voir évoluer. Certaines scènes sont même réussies grâce à l’aide d’une bande son très propre. Les dialogues durant les missions sont également bien senties, 47 faisant preuve d’un humour pince-sans-rire avec ses répliques à double sens.
Évidemment la franchise n’a jamais été attendue en premier lieu sur le versant scénaristique mais plutôt sur celui de l’assassinat. Et une nouvelle fois, c’est une réalisation brillante qui nous est servie pour cette partie. On s’en doutait mais le gameplay déjà solide n’a pas évolué d’un iota. La seule réelle nouveauté réside dans un appareil photo numérique qui se révélera utile pour pirater à distance certains dispositifs ou analyser des indices. Une goutte d’eau dans l’immensité des mécaniques que propose le jeu et qui feront bel et bien toutes leur retour.
Seul ombre au tableau du gameplay, vestige des opus précédents, la rigidité maximale de notre cher agent 47. Au-delà de ses animations qui lui donne parfois l’air d’avoir un balai dans le fondement, le constat sera d’autant plus implacable dans les phases de gunfight. Oui, on sait bien que ces phases ne sont pas la norme puisque le maître mot de Hitman est la discrétion. Toujours est-il que l’on va parfois se retrouver en phase d’alerte ou dans la situation de devoir abattre rapidement un garde devenu trop perspicace. Seulement dès que 47 dégaine son arme, il dégage encore davantage une impression de lourdeur et de manque de souplesse. Le système de visée étant en plus particulièrement imbuvable. C’est une véritable gageure de jouer ces phases d’affrontement et on préférera bien souvent recharger notre dernière sauvegarde plutôt que d’avoir à s’en farcir une. Même si, je le répète, les échanges de tirs ne font pas partie de l’ADN d’un jeu d’infiltration aussi rigoureux que l’est ce Hitman 3, cela n’aurait pas dû empêcher un soin particulier apporté à ces séquences, surtout que le problème est présent depuis le 1er épisode.
Un monde de tous les possibles
En dehors du gameplay en lui-même, c’est le level design très bien pensé pour les différents niveaux de ce troisième épisode qui fera sensation. Chaque carte a son identité, sa topographie et ses mécanismes qui lui sont propres et tout cela participe à donner du poids à la force du gameplay. On citera par exemple un niveau qui nous donnera l’opportunité de mener une véritable enquête suite à un meurtre au sein d’une famille riche tandis qu’un autre nous balancera dans une boîte de nuit dans un jeu de chat et de la souris entre 47 et ses cibles. Une diversité bien établie qui permet d’éviter tout sentiment de redondance tout du long de l’aventure.
D’un autre côté, avec seulement 6 niveaux, il aurait été culotté de faire redondant. Au final, comme pour les deux premiers volets, Hitman 3 se terminera en à peine 10 heures en ligne droite. Bien entendu, nous sommes fortement encouragés à la rejouabilité puisque chacune de nos destinations regorge d’une multitude de façons d’éliminer nos cibles. Que ce soit de manière scriptée, en suivant les intrigues prévues par les développeurs, ou bien de manière totalement libre en cherchant les méthodes pour aller le plus vite et le plus discrètement possible. C’est un large panel d’actions qui nous est offert en mode bac à sable dans lequel les plus acharnés pourront expérimenter à loisir. Un pur plaisir.
En visant l’objectif de compléter tous les défis et toutes les intrigues qui assurent une rejouabilité incontestable, la durée de vie du jeu atteindra d’ailleurs les 50 heures, mais encore faut-il avoir envie de tout découvrir. Ceux que ça n’intéresse pas diront que le contenu est en définitive assez pauvre. Dans le fond, ils n’auront pas vraiment tort. Une sensation DLCesque peut se dégager mais tout comme elle avait pu se dégager de Hitman II qui proposait également un gameplay inchangé par rapport au premier épisode du reboot et seulement 6 nouvelles maps.
Dernier tour d’horizon de Hitman 3
D’ailleurs les modes de jeu Sniper et Ghost, tous deux jouables en multi, n’ont pas vu leur engagement renouvelé pour le moment sur Hitman 3 et il ne restera donc que les contrats uniques et les missions escalade pour décoller un peu de la trame des missions principales. Seulement vous le savez si vous avez joué aux volets précédents, ces modes de jeu ne sont pas aussi dépaysants que les modes Sniper et Ghost. Un espoir subsiste cependant pour le mode Sniper dont le menu figure quand même dans ce Hitman 3 mais aucune map n’est jouable si vous n’avez pas la version standard ou gold de Hitman 2. Dommage d’avoir sucré la diversité.
Sur le plan technique, Hitman 3 n’aura pas évolué énormément non plus. Pour mon test réalisé sur PS4, j’avoue avoir trouvé les graphismes un poil daté surtout au niveau des visages des personnages. En revanche les effets d’ombre et de lumière sont très réussis, nous proposant ainsi des panoramas très séduisants.
Au delà des graphismes, le jeu reste tout de même fluide et il ne connaît pas de ralentissement malgré un affichage important de PNJ et parfois d’effets visuels supplémentaires. Il subsiste malgré tout quelques petits bugs en de rares occasions comme des textures qui tardent à s’afficher, des scripts qui ne se lancent pas. Ces désagréments sont assez peu fréquents pour ne pas être une gêne trop importante pour nos parties mais il fallait tout de même en parler pour être complet. Chose faite.
Le dernier petit péché mignon de ce reboot de la licence, à savoir l’IA pas toujours inspirée, est aussi de retour. Elle trop souvent flouable et pas toujours très pugnace. Malgré tout le jeu reste assez difficile pour qui veut finir les missions sans se faire repérer et 3 niveaux de difficulté permettent de corser la sauce. On retiendra juste que l’IA aurait pu être améliorée.
En fin de compte, le verdict pour ce Hitman 3 est assez simple à rendre. Si vous avez aimé et passé de nombreuses heures sur les deux premiers volets, vous en ferez de même avec le troisième. D’autant plus que l’on peut voir ce dernier opus comme celui de la maturité. Une narration mieux ficelée, sans être exceptionnelle, des cartes encore mieux pensées et très diversifiées permettent d’y prendre beaucoup de plaisir. On pourra reprocher un manque de réelles nouveautés et ce nombre de 6 nouveaux terrains de jeu un peu chiche, mais là encore, c’était déjà le sort réservé à l’opus précédent donc rien de surprenant. Hitman 3 est en tout cas un excellent jeu d’infiltration, un immanquable pour les fans du genre.
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