TEST – Kamiwaza: Way of the Thief, le voleur à l’ancienne

Tu te souviens comment c’était l’époque de la PS2 ?
Kamiwaza: Way of the Thief

Développeur : Acquire
Éditeur : Nis America
Genre : Action/Infiltration
Supports : : PS4, Switch, PC
Support de test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 14 octobre 2022

Ce test peut contenir quelques (minis) spoilers

Si l’utilité des remasters prête parfois à discussion, ils permettent de temps à autre de corriger des oublis passés. C’est le cas de Kamiwaza: Way of the Thief. En 2006, le titre n’était sorti qu’au Japon, snobant donc l’Occident. Ce n’est pas le cas de cette réédition qui va nous permettre de faire un retour dans le temps. Pour autant une question se pose. Au regard de cette arrivée tardive, le jeu a-t-il ce qu’il faut dans le ventre pour se faire une place au soleil ? Ou bien aurait-il pu rester, sans regrets, au pays du Soleil Levant ? Réponse à suivre.

Ebizo, dans le coup

Kamiwaza: Way of the Thief nous amène, durant l’ère Edo, à la rencontre d’Ebizo. Un noble voleur, un de Robin des Bois japonais, qui en compagnie de sa bande et de son frère d’armes Ainosuke rançonnent les riches pour donner aux pauvres. Seulement, au cours de l’une de leur missions les choses dégénèrent. Le groupe assassine sans pitié la famille qui occupe le manoir qu’ils sont en train de piller. Ebizo n’en croit pas ses yeux et s’enfuit, avec la complicité de son mentor, en embarquant sous le bras une jeune enfant qui vivait là, la sauvant du massacre.

Quelques années plus tard, l’homme s’est rangé. Il a trouvé un boulot honnête et a élevé Suzuna, la petite fille, comme son propre enfant. Seulement, cette dernière tombe malade et le prix du traitement n’est pas à la portée des maigres moyens d’Ebizo. Il va devoir revêtir ses habits de voleur pour gagner les deniers qui lui permettront de sauver sa fille. Heureusement, il a conservé toutes ses compétences pour le job.

Vous l’avez peut-être deviné dans ces premières lignes, mais notre Ebizo n’aime pas la violence. Par conséquent, ne vous attendez pas à assassiner des gens dans Kamiwaza: The Way of the Thief. Si notre héros est un adepte de la furtivité, c’est avant tout pour la cambriole. Les gardes qu’il croisera sur sa route ne pourront être au mieux qu’assommés. Ce ne sera pas un problème puisque de nombreuses techniques sont déployables pour rester dans l’ombre.

Il est arrivé les mains dans leurs poches

Avant de s’intéresser à tout ça, commençons par les bases. Notre personnage a tout d’abord la capacité de dérober tout un tas d’objet qu’il trouvera sur son chemin et qu’il placera dans son petit baluchon qu’il porte à même son dos. Au fur et à mesure de ses larcins, le sac va bien entendu gagner en volume. Si un péquin qui se balade avec un petit sac n’éveillera pas les soupçons, il en sera autrement s’il trimballe sur lui une énorme balle. C’est ainsi la première chose à laquelle il va falloir faire attention.

En effet, même s’il se définit comme un noble voleur, Ebizo n’en reste pas moins un voleur. Les autorités vont donc se mettre à sa recherche. Il faut alors préserver son anonymat le plus possible. Alors on l’a dit, il faut éviter de se faire repérer quand on trimballe trop de butin mais il faut aussi sortir couvert. Si l’on est en train de commettre un forfait, il convient de mettre quelque chose pour dissimuler son visage. Cela évitera d’être identifié. Parce que le problème c’est qu’à force de se faire régulièrement repérer, des panneaux de recherche vont être disséminés dans les zones que l’on traverse. Si quand tout va bien, les portraits ne sont pas ressemblants, ils s’affinent au fur et à mesure. Lorsque l’identification est trop évidente, il ne sera alors plus possible de se balader tranquillement en ville et l’on risque la fin de carrière abrupte.

Heureusement des moyens existent pour faire baisser la pression. Le plus simple est de démolir les panneaux de recherche. On peut aussi essayer de faire plaisir à la populace pour qu’elle couvre nos agissements. Il faudra pour cela leur rendre des menus services.

Gentleman cambrioleur

Cela tombe bien car une petite guilde de voleurs opère dans les parages. C’est dans leur repaire que l’on pourra notamment acheter des améliorations et des nouvelles techniques. On pourra également accepter des missions de cambriolage qui finiront par tourner en rond en raison du peu de zones disponibles. Pour la plupart d’entre elles, le choix nous est laissé de soit remettre le butin aux villageois pour améliorer notre réputation ou alors de le revendre à la guilde pour se faire du blé.

Hé oui, l’argent est toujours le nerf de la guerre. Je vous rappelle au passage que si Ebizo a repris son habit de voleur c’est pour payer les soins pour Suzuna. Et ce n’est pas donné. D’autant plus que le boss de la guilde des voleurs réclame régulièrement un tribut sans quoi les prix des améliorations grimperont en flèche. Alors pour arrondir les fins de mois, il est en plus possible de faire les poches aux gens. Pour cela, il faut frapper les gens de face et vous vous doutez bien que ce n’est pas très discret.

Il faut alors apprendre à maitriser l’approche furtive. Kamiwaza: The Way of Thief propose bien entendu une mécanique pour cela. Lorsque l’on arrive dans le champ de vision d’une personne qui nous soupçonne, on dispose d’un laps de temps durant lequel on peut effectuer une pirouette et devenir un petit moment invisible à ses yeux. En maitrisant cette technique, il devient alors plus aisé d’arpenter les coins les mieux gardés et de délester nos victimes de leurs économies. C’est le meilleur moyen de les mettre K.O d’ailleurs (et oui, Ebizo ne tue pas rappelez-vous). Une fois leur lard-feuille à zéro, les PNJ s’évanouissent pour quelques instants.

Une question de génération

Le problème de cette technique c’est que le champs de vision des PNJ est assez aléatoire et c’est clairement dû à la technique du jeu. Kamiwaza: Way of The Thief est bien un jeu PS2 à l’origine et il ne s’agit là que d’un remaster. Voilà d’où proviennent les défauts de l’IA, mais ce ne sont pas les seuls. De nombreux bugs sont disséminés lorsque l’on essaye de dérober des objets avec certains d’entre eux qui traversent les murs ou rebondissent sans raison. Je n’ai pas eu de problèmes qui ont bloqué ma partie de ce côté-là cependant.

Graphiquement le titre est logiquement daté et la magie de la remasterisation ne fait pas de miracle. Même si le lissage des textures fait du bien, la modélisation des personnages prête à sourire. Les environnements sont mornes et peu détaillés. Il faudra bien vous mouiller la nuque avant de plonger dans le jeu sinon vous aurez un gros choc. De même, l’ambiance sonore est d’un autre âge. Qu’il s’agisse des bruitages ou du mixage son, on revient fatalement 15 ans en arrière. Notons au passage que les voix sont en japonais et les textes en anglais. Comme souvent avec NIS America, il n’y a pas eu de traduction française. Pourtant il n’y avait pas tant à traduire que ça.

La narration est en effet faite que de quelques cinématiques au cours d’une partie. Sans rentrer dans les détails pour ne pas spoiler inutilement, sachez que la narration se fait en fonction des choses auxquelles vous allez donner la priorité dans le jeu. Cela conduit à plusieurs fins, et comme une run dure environ 10 heures, on peut facilement avoir envie de découvrir tous les dénouements.

La conclusion va être simple. Kamiwaza: Way of The Thief est un très bon jeu… PS2. Pour un amateur d’infiltration comme moi, j’ai adhéré à toutes les très bonnes mécaniques de gameplay. C’est vraiment un jeu de cambrioleur très bien pensé. Les trames scénaristiques et la narration sont, certes, basiques mais intéressantes tout de même. La rejouabilité permet d’accorder une durée de vie plus que raisonnable. Le hic, c’est que, malgré tout, le jeu fait totalement son âge. L’IA, les graphismes et le son… toute la partie technique nous renvoie en 2006 sans contestation aucune. Après, si vous aimez les jeux où la furtivité est le maitre mot et que vous êtes prêt à faire abstraction de ce retour en arrière, vous allez trouver de quoi vous amuser un petit moment. Sinon, passez votre chemin et attendez un éventuel nouvel opus.

 

Kamiwaza: Way of the Thief, un peu de gameplay

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un gameplay bien pensé
  • Plusieurs arcs scénaristiques

Points faibles

  • Techniquement daté
  • Pas de traduction française
7

Good

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