TEST – Like A Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii, ohé du barjot !

Il préfère la baston en mer

Like A Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii

Développeur : RGG Studios
Éditeur : Sega
Genre : Action / Combat
Supports : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC
Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 21 février 2025

Un tout petit peu plus d’un an après le dernier volet de la licence, RGG Studio revient avec Like A Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii. Il ne s’agit pas d’un épisode canonique, mais d’un spin-off mettant en vedette l’excentrique Goro Majima en tant que protagoniste principal. Les spin-off de la saga sont désormais les titres où l’on retrouve le style beat them up qui avait fait la gloire des premiers épisodes, la série principale s’étant désormais convertie au RPG au tour par tour. Ce retour aux sources est-il fait dans les règles de l’art ? Éléments de réponse dans notre test.

Il était un petit navire

L’histoire de Like A Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii commence sur des rivages de sable fin. Notre Majima s’y réveille sans aucun souvenir de la façon dont il y est arrivé, et pour cause : il a totalement perdu la mémoire. Très vite, il rencontre un jeune garçon nommé Noah avec qui il se lie d’amitié. Ensemble, ils vont finir par se retrouver à la tête d’un navire pirate dont Majima, malgré son amnésie, devient le capitaine. Ce duo improbable se lance alors dans une aventure mêlant chasse aux trésors et quête de souvenirs perdus.

Dès les premières heures de jeu, on réalise que l’univers de la piraterie colle à merveille à Majima. Avec son cache-œil iconique, il avait déjà, de toute évidence, la tête de l’emploi. L’ambiance générale du titre est plaisante et fonctionne bien, mais un élément m’a grandement surpris : un léger manque de folie. Le « Chien Fou de Shimano », connu pour son exubérance et son imprévisibilité, paraît souvent plus mesuré qu’à l’accoutumée. Le scénario, bien que sympathique à suivre, reste dans une trame narrative classique pour la licence. En soi, c’est une qualité, mais on aurait pu s’attendre à quelque chose d’encore plus barré étant donné le protagoniste principal et le pitch plus qu’intriguant.

Ce qui fait pleinement plaisir, en revanche, c’est que le jeu bénéficie d’une traduction intégrale, permettant de savourer l’histoire avec une VO japonaise impeccable – Majima en tête. Les profanes pourront pourront eux opter pour le doublage anglais. Côté bande-son, si certaines pistes sont très réussies, on note une réutilisation de plusieurs morceaux issus d’anciens opus. Un peu plus de compositions inédites évoquant la piraterie auraient pourtant permis de renforcer l’immersion.

Graphiquement, le Dragon Engine fait toujours le travail. On ne peut pas dire que le jeu soit laid, loin de là, mais le poids des années commence à se faire sentir. Certaines textures notamment qui manquent de finesse, ce à quoi on ajoutera quelques chutes de framerates. Ce n’est pas rédhibitoire, mais on sait que la licence pourrait franchir un cap technique… à condition de lâcher définitivement la old-gen. Heureusement, la direction artistique rattrape en grande partie ces limites et parvient à offrir un univers agréable à parcourir.

Souquez les artimuses !

Le gameplay se divise en deux grands types de combats : les affrontements au corps-à-corps et les batailles navales. Commençons par les premiers. Comme mentionné en début de test, Like A Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii renoue avec le beat them up. La prise en main est toujours aussi jouissive. Majima étant un combattant extrêmement vif et agressif, en accord avec sa personnalité. Les affrontements reposent toujours sur une alternance entre coups légers et puissants, des combos et des attaques spéciales contextuelles à déclencher une fois la jauge correspondante remplie.

Deux styles de combat sont disponibles. Le premier, que l’on qualifiera de « Classique », repose sur la rapidité et l’agilité de Majima, qui utilise sa fidèle dague pour exécuter une panoplie de coups que les fans de la série reconnaîtront immédiatement. Le second, « Pirate », repose sur un style plus varié : Majima manie deux sabres d’abordage, mais peut également alterner entre un pistolet et un crochet permettant se projeter rapidement sur ses ennemis. Cette combinaison apporte une belle variété aux affrontements et évite une sensation de monotonie trop rapide.

C’est habitude pour la franchise, les combats impliquent souvent plusieurs adversaires à la fois. Dans cet opus, on n’y fera pas toujours face en solo. En effet, notre équipage nous accompagne régulièrement dans la mêlée, notamment lors des abordages de navires. Ces affrontements en collectif, parfois face à une centaine d’ennemis, apportent un vrai sentiment épique. Malheureusement, c’est aussi dans ces situations que ressort l’un des principaux défauts du système de combat : l’absence d’un véritable système de verrouillage des ennemis. Majima frappe souvent « aléatoirement » les ennemis les plus proches autour de lui, ce qui nuit à la précision et à la fluidité des affrontements. On y perd une part du côté tactique et chorégraphié qui faisait la force des précédents jeux Like A Dragon.

C’est la mer qui prend l’homme

La grande nouveauté de cet opus, ce sont les combats navals. Ceux-ci reposent sur des mécaniques relativement classiques : il s’agit de naviguer en évitant les tirs ennemis tout en positionnant son navire pour riposter avec ses canons latéraux. À cela s’ajoutent une mitrailleuse avant et une option assez originale : la possibilité de passer en mode « pont » pour tirer directement au lance-roquette avec Majima lui-même. La Majima’s touch !

Ces affrontements maritimes ne sont pas très tactiques, mais restent glob

alement efficaces. La gestion de l’équipement du navire ajoute une dimension stratégique appréciable. On peut améliorer son arsenal et certaines capacités du vaisseau, ce qui permet d’augmenter sa puissance de feu ou encore sa résistance. De même, l’équipage joue un rôle clé. On peut recruter de nouveaux matelots disséminés dans le jeu, certains étant plus doués pour manier les canons, d’autres pour le combat rapproché. Certains possèdent même des compétences spéciales, exploitables lorsqu’ils sont assignés en tant que chefs d’escouade. Ce système, bien pensé, ajoute une belle profondeur à la gestion du bateau et de son équipage.

Le bateau n’est pas le seul à profiter d’évolutions puisque Majima pourra aussi se payer des améliorations. Qu’ils s’agissent d’un boost de statistiques ou de nouveaux coups, de nombreuses options viendront s’ajouter au fur et à mesure que l’on investira sur notre héros. Il n’y a pas de jauge de niveau à proprement parler d’ailleurs, tout se fera contre de l’argent.

Jusqu’au bout du monde

Il n’y a pas que la bagarre dans la vie. Les pirates ont aussi besoin de se détendre de temps à autres. Ça tombe bien puisqu’un jeu Like A Dragon ne serait pas complet sans ses mini-jeux et activités annexes. Ce spin-off ne déroge pas à la règle et reprend allégement plusieurs éléments de Like A Dragon: Infinite Wealth, comme Crazy Delivery ou encore le rallye photo. Sans doute un petit trop d’ailleurs. Heureusement, le titre propose aussi des nouveautés en lien avec son univers pirate. L’exploration d’îles pour la recherche de trésors en est un bon exemple.

Seul bémol : ces zones manquent parfois de diversité et l’effet de dépaysement s’essouffle un peu sur la durée. D’ailleurs hormis la réutilisation de la carte d’Honololulu, quasiment à l’identique, les quelques réelles nouvelles zones font un peu anecdotiques. Il n’y a pas de nouvelles grande map que l’on prend plaisir découvrir et c’est un peu frustrant.

Quoi qu’il en soit, entre ces activités secondaires et les nombreuses quêtes annexes, la durée de vie du jeu s’allonge considérablement. Les quêtes annexes permettront de retrouver quelques personnages croisés par Ichiban. Il faut bien avouer que ça a un petit côté sympa pour ceux qui ont joué à Infinite Wealth. Ce contenu annexe est d’autant plus important que, contrairement aux épisodes canoniques, l’histoire principale est relativement courte. Il faut compter une quinzaine d’heures pour en voir le bout, un peu comme Like A Dragon Gaiden, le dernier spin-off en date.

Like A Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii est un spin-off efficace qui fait honneur à la saga. Le retour du beat them up est dans l’ensemble maîtrisé, le concept pirate fonctionne bien, et l’ambiance générale est réussie. Pourtant, quelques légers défauts viennent ternir l’expérience. On aurait aimé un Majima plus déjanté et un scénario plus audacieux. On aurait également apprécié un peu plus de contenu qui ne vient pas directement d’Infinite Wealth. Malgré ces réserves, les fans de la saga y trouveront incontestablement leur compte. Il ne fait aucun doute qu’ils passeront de nombreuses heures de plaisir.

 

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un plaisir de retrouver Majima
  • Un univers prenant
  • Le gameplay beat them up qui fonctionne bien
  • Du contenu à foison
  • Une VO impéccable

Points faibles

  • Une intrigue principale qui manque un peu d'audace
  • L'exploration des îles qui tourne un peu en rond
8

Great

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