TEST – Megaquarium : qui n’a jamais voulu être à la tête d’un aquarium ?

Avant Megaquarium, même dans mes rêves les moins fous, je n’ai jamais rêvé ni même imaginé une seule seconde être à la tête d’un Aquarium. Néanmoins, je ne m’imaginais pas non plus architecte d’une structure hospitalière et Two Point Hospital est né. Alors pourquoi ne pas tenter l’expérience avec le titre du studio indépendant Twice Circled ?

TEST – Megaquarium : le rêve d’aucune vie

Développeur : Twice Circled
Prix : 19,99 €
Genre : Gestion
Date de sortie initiale : 13 septembre 2018
Support : PC
Version pour le test : code Steam fourni par l’éditeur.

 

Megaquarium marque l’arrivée d’un nouveau tycoon game, un jeu de gestion et simulation qui vous permet d’être à la tête d’un établissement, d’une ville, d’une île. En résumé, vous êtes en charge d’un business dans le plus large des termes et vous devez appliquer les bons choix stratégiques, économiques afin de pérenniser votre lieu de travail ou lieu de vie. Dans le titre de Twice Circled, il sera donc question de s’occuper d’un aquarium, un méga aquarium puisqu’il sera nécessaire de l’étendre afin de fructifier les revenus de votre société. Bref, comme votre fidèle serviteur, vous ne vous attendiez pas à voir débarquer un tel titre en jeu vidéo. La curiosité, que dis-je, la hype ultime était telle que vous n’aviez pas d’autre choix que de plonger dans l’univers de Megaquarium. Partageons alors notre expérience de jeu. 

La découverte

Twice Circled n’en est pas à son premier coup d’essai dans le domaine de la gestion puisqu’ils nous avaient proposé il y a quelques années Big Pharma. Ce n’est plus dans le domaine pharmaceutique que vous allez établir votre business mais dans celui des aquariums. Dans Megaquarium, on vous propose un mode Bac à Sable et une Campagne avec plusieurs missions. Ne vous attendez pas à une quelconque histoire, c’est simplement un prétexte pour enchaîne le tutoriel et les différentes situations que vous allez devoir gérer. Dans chaque chapitre, on vous assigne des objectifs en matière de poissons, d’équipements voire de points d’écologie. En réalité, si le système paraît bien rôdé, les sessions de jeu s’avèrent bien redondantes.

On vous place dans un lieu avec un peu d’économie et vous devrez le dépenser au mieux. Placer vos bassins, puis de quoi filtrer l’eau et la réchauffer, ensuite vos poissons. Il ne faudra pas non plus oublier de placer leurs nourritures à côté, engager de la main d’œuvre pour réaliser tous ces travaux et la maintenance de l’équipement, organiser l’espace au mieux. Enfin, quand les touristes viendront découvrir votre Megaquarium, ils devront être divertis en voyant toute cette poiscaille. Comment ? En variant les bassins, en mélangeant les poissons tout en faisant attention à leurs spécificités, en s’assurant que le lieu soit présentable, qu’il ne soit pas un méga-labyrinthe car ils n’apprécient pas grandement. On se laisse porter au début par la vague de la découverte mais aucun grand plaisir à rester sur ce titre plus d’une ou deux heures, même si on se prête facilement au jeu.

De petite rivière, grand poisson n’espère

Expliquons ce qui cloche. Le rythme, le manque de folie, le manque de profondeur également et même cette absence de liberté qui sonne au loin. Nous ne sommes pas tous des passionnés d’aquarium au quotidien alors il aurait fallu rendre le gameplay plus divertissant et penser à supprimer quelques doses de frustration. Entrons un peu plus dans les détails. En ce qui concerne le rythme, on nous impose à chaque moment de la Campagne des objectifs qui se transforment en contrainte, à base de nombre de points de Prestige. A partir de là, il faudra penser à maximiser les points pour terminer la mission et ce, sur chaque chapitre de l’histoire. L’objectif devient le même, le rythme aussi, les instruments diffèrent légèrement mais pas assez pour nous sortir d’une certaine lassitude.

A partir de là, nous pouvons pointer du doigt le manque de folie. Il manque des événements aléatoires, de la vraie vie dans l’aquarium et ses touristes qui ne sont au final que des avatars scriptés dignes d’une production smartphone. Les visiteurs font des va-et-vient mais il n’en ressort rien d’extraordinaire, ils sont animés par de simples émoticônes et d’aucun dialogue, leurs besoins étant simplistes et sans conséquence. Globalement, c’est monotone, c’est plat, c’est même un peu chiant à vrai dire. On s’empresse de terminer la mission mais sans aucune passion ni réel intérêt. Il aurait fallu davantage de fonctionnalités, de surprise, des éléments qui changent la donne et varient les sessions de jeu. Or, il n’y a aucun choix ni stratégie à faire car les sessions se ressembleront toutes. Seul le plan architectural de l’établissement pourrait changer et encore, ce sera bien à vous de l’imaginer. A partir du chapitre 3, on voit que l’environnement change mais les mécaniques ne suivent pas. Il aurait été appréciable de voir les états d’âme du staff pour en faire un jeu de gestion plus approfondi, il s’apparente plus à penser les espaces et les lieux de vie. C’est donc indirectement que l’on ressent cette absence de liberté puisque l’environnement devient une contrainte et la reprise de toutes les mécaniques habituelles aussi.

On perd vite l’envie d’enchaîner toutes les missions de la Campagne et pourtant il vous faudra finir tour à tour les objectifs pour débloquer la suivante. Il aurait peut-être été plus judicieux de proposer toutes les missions dès le départ et laisser le joueur se lancer dans celle qu’il souhaite, même si cela dénaturerait le concept de Campagne. Heureusement, à côté de cela, nous avons également un mode Bac à Sable.

Le mode Bac à Sable

Le sandbox de Megaquarium fait disparaître quelques contraintes et nous laisse bien plus de libertés. Il nous est possible de paramétrer notre partie et développer notre aquarium sans objectif, comme bon nous semble. Encore une fois, le studio indé nous invite à grimper les niveaux de Prestige afin de débloquer tous les équipements et poissons.

Dans le fond, le principe est le même entre les deux modes. Dans le premier, il sera nécessaire de venir à bout de toutes les missions et remplir les objectifs pour passer à la suite. Dans le second, c’est un mode libre et vous y allez à votre rythme. Le second est ainsi plus appréciable, moins monotone et vous maîtrisez davantage votre rythme, l’architecture de votre aquarium et ce que vous voulez y mettre. De même, certaines fonctionnalités n’apparaissent que dans le Bac à Sable comme certains équipements et le fait que certains employés montent aussi en grade, gagnant ainsi une compétence mais exigeant une petite augmentation. Votre messagerie se remplit vite, certains marchands vous vendent des étoiles de mer alors que vous n’avez même pas encore de quoi climatiser l’eau à leur convenance.

En résumé, on prend un peu plus de plaisir avec le mode Bac à Sable en profitant d’un peu plus de liberté dans nos sessions. Néanmoins, les deux ne diffèrent pas énormément, le principe sera le même et vos préoccupations suivront. A savoir engager du staff, nourrir les poissons, suivre leur développement et leurs besoins au niveau de la température et du filtrage d’eau. Il faudra penser à de nouvelles infrastructures tout en surveillant votre économie, penser à espacer votre Megaquarium le mieux possible sans qu’il soit vide.

Megaquarium représente donc une découverte agréable avant de verser quelques bassins de frustration assez importants. Certes, il s’agit d’un modeste projet indépendant mais on demande bien plus au titre de gestion de Twice Circled. Plus de profondeurs dans ses mécaniques, plus de rythme et de folie car la lassitude remonte rapidement à la surface.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un concept inédit
  • La découverte des premières minutes
  • Nombreuses variétés de poisson

Points faibles

  • Un manque de profondeur dans la gestion
  • Un manque de fun et de folie
  • Le manque de variété dans les sessions de jeu
  • Manque de travail sur les visiteurs
6

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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