TEST – OkunoKA Madness : l’esprit d’un géant, la technique d’un petit poucet

OkunoKA Madness… un 2D plate-former qui s’inscrit dans la lignée de ce que peuvent proposer Super Meat Boy ou Céleste. Disponible sur toutes les consoles et PC.

Développeur : Caracal Games
Éditeur : Ignition Publishing
Genre : Plate-forme 2D, Hardcore
Prix : 14,99€
Version pour le test : Nintendo Switch
Date de sortie : 08 septembre 2020

OkunoKA Madness est en fait la version améliorée et enrichie de Okunoka sorti en 2018 développé par le petit studio indépendant italien Caracal Games. Il revient aujourd’hui en force avec du contenu pour les plus férus et, qui plus est, sur toutes les consoles et PC. Avec un aspect jeu mobile de prime abord, OkunoKA se révèle être un jeu compet avec un gameplay nécessitant un clavier ou une manette. Voyons voir s’il tient toute sa promesse de pouvoir se tenir à la table des cadors du genre tels que Super Meat Boy, Celeste ou encore Ori (dans une moindre mesure).

okunoka madnessOkunaKOI ?

okunoka madnessOkunaKA Madness !!! Pas compliqué quand même !!! Si ! On vous l’accorde, le nom du jeu est un peu difficile à retenir. Peut-être est-ce fait exprès pour nous rendre fou avant même d’y avoir joué. Pourtant, les premiers instants du soft sont plus que bienveillants. Un écran titre très coloré avec un gros plan du personnage principal nommé KA, un menu digne d’un jeu mobile et une direction artistique super sympathique. Rien ne laisse paraître le challenge que le jeu propose. L’histoire, basique, n’est qu’un prétexte pour vous arracher les cheveux une fois la manette en main.

KA le petite héros bleu doit sauver le monde des Ames menacé par le terrible Evil Os. Durant votre aventure, trois âmes viendront vous épauler et étoffer le gameplay. Ce dernier se résume en trois actions simples : courir, sauter et intervertir vos âmes. Si on commence l’aventure avec aucune âme pour mieux appréhender le jeu, rapidement on obtient notre première âme de couler bleue, permettant de permuter l’état d’une plateforme. Si vous êtes équipé de l’âme adéquate alors la plateforme sera solide sinon elle sera sous forme de « nuage » et vous ne pourrez pas sauter dessus. A la fin, ce sont donc 3 âmes (bleue, jaune, rouge) avec lesquelles il faudra littéralement jongler en temps réel pour terminer les tableaux. Sur le papier, l’idée est bonne et promet des passages ardus au timing millimétré. Dans la pratique, nous verrons que ce n’est pas aussi bien maitrisé.

This is OkunaKa Madness !!!

okunoka madnessChaque départ de niveau se situe à gauche et, dans la logique, la fin se situe à droite. Ce n’est pas vrai ! Enfin pas tout le temps en tout cas. La fin du niveau est marquée lorsqu’on atteint une boule poilue toute noire, qu’il faut s’empresser d’ingérer. Premier défaut notable, la caméra de Okunoka Madness n’est pas du tout adaptée pour le genre. La taille des tableaux s’accroit au fil de l’aventure et la caméra reste centrée sur KA, souvent avec un plan serré. On aurait aimé un plan plus large pour anticiper nos trajectoires ou, a minima, la possibilité d’avoir un aperçu global du niveau. Du coup, cela coûte très souvent des morts inévitables engrangeant de la frustration. Cette sensation désagréable sera d’autant plus grande lorsque les ennemis lanceront des missiles à vos trousses.

Deuxième défaut, le maniement des âmes se fait avec les boutons L et R. En haut à gauche de l’écran vous pouvez voir quelle âme est actuellement équipée et lesquelles le seront en cas de pression sur L ou R. Rien d’exceptionnel, sauf que dans les faits, il faut souvent maintenir la touche Courir qui est la gâchette de droite… Du coup, avec une ou deux âmes ça va puisque vous pouvez les intervertir avec L mais quand arrive la troisième… la galère. C’est à partir de là que le jeu se corse vraiment. Il faudra donc garder un œil sur l’âme actuellement équipée tout en évitant les ennemis et intervertir les âmes au bon moment. Tout cela avec la majeure partie du temps la gâchette droite enfoncée. C’est faisable bien entendu mais c’est pas optimal. En plus de cela, la dynamique de KA manque cruellement de précision (à la manette en tout cas). La puissance des sauts est approximative et une fois en l’air c’est atroce. Dommage que le gameplay ne soit pas plus précis et mieux pensé.

OkunoKAA : « Aie confiance » (vous l’avez ?)

okunoka madnessAu total, ce sont quatre mondes distincts ponctués chacun par un boss et composés de vingt tableaux qui vous attendent dans Okunoka Madness. Ajoutez à cela, un mode Hot avec 20 tableaux à la difficulté accrue et un mode Contre-la-montre pour les speedrunners qui veulent inscrire leur pseudo au panthéon des records. Une fois un niveau terminé, vous obtiendrez une lettre suivant votre nombre de morts et le temps réalisé. S étant la meilleure et F la pire… Un système classico-classique qui fait ses preuves et qui donnent envie de s’améliorer pour obtenir ce fameux rang S. De quoi vous occuper !

Mais ce n’est pas fini ! A travers les tableaux du mode Histoire, il y a des petites babioles roses à collecter. A l’instar des fraises dans Céleste, elles sont dans des endroits difficilement accessibles et nécessitent de terminer le tableau pour qu’elles soient considérées comme acquises. De plus, sur certains niveaux apparaitra un Vortex vous menant tout droit vers des niveaux où les couleurs sont remplacées par du noir. Une sorte de niveau en ombre si vous préférez. Une fois dans cette dimension, vous pourrez enchainer plusieurs niveaux avec un nombre de vies limité. Enfin, plusieurs personnages sont jouables mais ils seront déverrouillés en fonction du nombre de babioles ramassées et du nombre de rang S obtenu. Chaque personnage aura une particularité singulière : s’accrocher au mur, moins de gravité, etc. Un contenu somme toute alléchant qui vous tiendra en haleine facilement une dizaine d’heures si le challenge vous en dit. Sinon comptez environ la moitié pour faire le tour du jeu.

OkunoKA Madness propose une expérience fort sympathique avec du challenge. Le tout arrosé d’une superbe direction artistique qui confère au soft une ambiance remarquable digne de Rayman ou Ori. Avec ses 4 mondes du mode Histoire plus le mode Hot, le contenu n’est pas en reste pour un jeu de ce genre. Les amoureux de plateformers seront certainement ravis malgré ses quelques défauts notables (caméra et l’imprécision du gameplay). L’impression générale laissée est plutôt bonne mais on sent qu’il manque quelque chose pour procurer encore plus de plaisir. Dommage car il ne lui pas grand chose pour s’asseoir à la table des grands !


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Points forts

  • La direction artistique soignée
  • L'ambiance générale du jeu
  • Un gros contenu pour un petit prix
  • Les références geek dans le mode Hot
  • Les différents personnages jouables
  • Les niveaux noirs dans les Vortex

Points faibles

  • Caméra désastreuse
  • Pas moyen d'avoir une vue d'ensemble du niveau
  • Alterner les âmes : un calvaire à la manette
  • Certains éléments se fondent avec le décor
  • La dynamique des sauts mal gérée
7

Good

Grand aventurier, Gabs consacre sa vie a la recherche d'OST en tout genre en jouant à différents jeux. La légende raconte que c'est lui qui aurait appris à Link comment jouer de l'ocarina...

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