TEST – Oninaki : Cap sur l’après-vie !

Square Enix a de nouveau fait confiance au studio RPG Factory pour nous offrir un Oninaki de toute beauté. L’expérience de jeu serait-elle parfaite ? Discutons-en.

Développeur : RPG Factory
Éditeur : Square Enix
Genre : RPG
Prix : 49,99 €
Version pour le test : PlayStation 4
Date de sortie : 22 août 2019

Oninaki représente la troisième collaboration entre RPG Factory et Square Enix en seulement quatre ans. Très vite, la patte artistique du studio s’est démarquée dans l’industrie avec des productions que sont I am Setsuna et Lost Sphear. La communauté est toujours friande de RPG et l’éditeur a eu les bonnes idées d’une sortie mondiale qui plus est sur PC, Nintendo Switch et PlayStation 4. C’est cette dernière sur laquelle nous nous appuierons pour partager notre expérience d’un soft qui a très belle allure.

  Oninaki et son concept abouti

Oninaki suit les pas de Kagachi, un orphelin, dont le chemin va croiser celui de Linne. Devenu gardien, il est maintenant en mesure d’aider les égarés à continuer leur chemin vers leur prochaine vie. Il rompt les liens des âmes qui sont accrochées sur Terre. Pourquoi ? Car ils ont des regrets ou sont pleurés et donc retenus par leurs proches encore vivants. Ces derniers auront tendance à vouloir rejoindre les défunts dans l’au-delà, poussant donc notre héros à les accompagner dans leur quête de les retrouver.

Si on ne fait rien pour l’égaré, il devient un déchu, un monstre. Le titre de RPG Factory risque donc d’être une référence pour tous les joueurs étant sensibles aux questions de réincarnation et de l’après-vie. On sent tous les efforts du studio pour travailler la mise en scène autour de ces thèmes, le voyage de sept jours (festival où les vivants prient afin d’accompagner les morts dans l’au-delà) en est un parfait exemple.

Dans le monde d’Oninaki, le Diable de la nuit fait office d’antagoniste et souhaite plonger le monde dans le chaos et éliminer Linne dont l’identité et le rôle restent encore à découvrir.

Loin des RPG classiques, Oninaki s’accapare réellement les thèmes de la vie et de la mort. Contrairement à d’autres productions du genre, il n’est pas garanti que vos compagnons restent à vos côtés. Au contraire, l’émotion sera au rendez-vous dans de nombreuses scènes où il faudra laisser partir votre entourage vers une nouvelle vie.

Ce qui demeure plus que réussi dans sa réalisation, c’est que ses mécaniques de jeu embrassent son thème principal. Les démons, qui jouent un rôle primordial dans votre aventure, représentent des êtres qui ne se sont pas réincarnés et qui n’ont pas de souvenir d’eux-mêmes. Évoquons sans plus tarder leur utilité ainsi que le système de combat d’Oninaki.

Oninaki veut se battre ?

Kagachi et les démons sont liés étroitement puisqu’ils déterminent ses attaques. Une fois que vous absorbez son pouvoir, vous héritez de ses capacités spéciales. Ainsi, selon un démon ou un autre, vous vous équiperez d’une faux (qui nous plait énormément), d’une épée, de chaînes, de griffes ou d’une arbalète entre autres. Cela permet donc de varier les offensives selon les Déchus. Sachant que chaque Démon qui vous accompagne s’appuie sur quatre attaques, il est vraiment agréable de les utiliser, un bon feeling nous envahit. Chacun aura évidemment ses préférences au niveau des armes. De notre côté, on a de petites préférences pour l’arbalète en combo avec le flingue (Dia), les chaînes (Treize), la faux (Izana) ou simplement l’épée (Aisha).

Un point fulgurant nous amène à la Manifestation du Démon, liée à l’affinité (jaugée au pourcentage visible à l’écran). Elle augmente les compétences drastiquement. C’est en quelque sorte le mode Berserker du jeu.

RPG Factory a également été très inspiré au niveau des arbres de compétences des Démons. Chacun de ces Compagnons peut être amélioré via des points. En effet, moult compétences et capacités passives sont à débloquées. Au fur et à mesure vous augmenterez ainsi les statistiques de notre Démon. Dans cet arbre se trouvent également les souvenirs de ce dernier donnant accès à de nouvelles branches. En plus de cela, il sera même possible d’améliorer nos armes chez l’alchimiste pour augmenter leurs dégâts et les équiper avec des Ombreroches leur donnant des bonus. Vous pourrez également transformer les armes et ombreroches afin d’acquérir de nouveaux objets.

Oninaki

Néanmoins, tout n’est pas réussi autour des mécaniques d’Oninaki. On regrette notamment un manque de fluidité lors des combats en matière d’esquive. Cela reste parfois frustrant d’être contraint à attendre la fin de notre attaque avant de pouvoir esquiver. On aimerait parfois pouvoir l’atteindre même une demie-seconde et esquiver dans la foulée. Or si jamais nous lançons l’action, il sera quasi-impossible de pouvoir éviter son coup s’il est porté dans un timing à peu près similaire.

Au niveau des défauts, on peut citer l’impossibilité de changer de caméra, ne serait-ce que la tourner au cours des combats. Ce n’est pas ainsi toujours lisible ni pratique notamment dans ces cercles d’arènes qui délimitent le terrain de bataille.

Au niveau du bestiaire ennemi, on retrouve certains mobs dans les diverses zones que l’on explore mais on en croise toujours des nouveaux bien spécifiques à chaque région. Leurs patterns diffèrent. Certains sont bien dynamiques et nous prennent au dépourvu en nous roulant dessus, d’autres sont plus ennuyeux à faire apparaître d’autres mobs mais sans trop bouger. D’ailleurs, il en va de même pour les boss. Tous les combats ne seront pas passionnants et le super cuirassier (imaginez un gros tank pas très intelligent) sera là pour nous le rappeler. Il est difficile de se remémorer un boss qui nous a marqué ni par leur pattern de folie, ni par un quelconque affrontement épique qu’il aurait entraîné, ni par un design exceptionnel.

oninaki

Il est majeur de souligner que l’exploration ne vous laissera aucun répit tant les combats seront fréquents. Vous devrez sortir vos armes sur chaque parcelle que vous allez explorer. Il sera donc facile de farmer et de monter votre expérience assez rapidement mais là encore, cela souligne quelques soucis au niveau du jeu.

La gestion de la carte et l’exploration se reposent sur de très bonnes idées mais de ces intentions louables naissent quelques points négatifs.

Jusqu’au-boutisme défaillant

L’exploration de la map se repose sur un double monde, celui des vivants et l’au-delà. Le gardien, notre héros Kagachi y compris, peut passer d’un monde à l’autre à volonté en traversant le voile. En pressant la touche L2 (sur PS4), nous changeons donc la direction artistique du lieu que l’on visite. C’est le même endroit mais l’interface change, passant simplement du « jour » à la « nuit » au niveau visuel (des « lumières » aux « ténèbres » si vous préférez). Précisons qu’il est très dangereux (bonjour les one-shot) d’explorer l’au-delà sans avoir au préalable tuer les grands monstres de la zone balayant le brouillard. La map est en effet recouvert du voile ténébreux, celui-ci a donc pour but de limiter notre exploration. Il sera répétitif d’enlever ces limites et d’explorer par la suite.

La cohabitation de ces deux univers aurait pu être une excellente idée si nous n’en repartions pas frustrés de devoir se coltiner deux fois l’exploration de la carte. Certes, ce n’est pas obligatoire mais ne pas le faire diminue l’intérêt d’une telle particularité présente dans Oninaki. Le monde de l’au-delà comporte des coffres importants dans la récolte d’objets utiles pour le craft ainsi que des demandes d’âmes égarées. Du coup, pour mettre toutes les chances de notre côté, cette double exploration est importante mais elle est vraiment redondante. On sent que ce n’est pas franchement passionnant.

Par contre, tout comme celui de l’arbre de compétences et les différentes parties du menu, la carte affiche un croquis bien séduisant. De même, les stèles de sauvegarde permettent une navigation aisée entre plusieurs coins de la map ou d’autres lieux. Ces voyages rapides sont plus que pratiques.

Dans le game design, on ne dénote pas d’un grand effort quant à la construction des divers lieux, ils s’apparentent à des couloirs que l’on traverse sans grande interaction ni intérêt. On se contente d’avancer, de taper sur ce qui bouge… Les décors changent mais ils demeurent vides et ils ne présentent rien d’exceptionnel.

Enfin, parce qu’un RPG de Square Enix accorde souvent un effort précieux sur sa bande-son, il nous était fondamental d’évoquer la musique d’Oninaki. Derrière on retrouve Shunsuke Tsuchiya et Mariam Abounnasr (le CD peut être acheté via import sur la boutique de Square Enix. Le résultat est fulgurant et colle parfaitement au titre de RPG Factory. Ce n’est pas non plus l’intensité musicale d’un NieR Automata mais il garde une portée émotive dans sa douceur et ses notes jouées en toute maîtrise.

Oninaki cache certainement quelques défauts mais il n’en reste pas moins une aventure unique. Si nous aurions apprécié une exploration plus entraînante de la carte à tous les étages, il reste empreint d’un charme certain. La thématique principale autour de l’après-vie bénéficie d’une jolie mise en scène et d’une cohérence bluffante dans sa réalisation. Entre les mécaniques de combat originales et l’émotion qui se fait ressentir à des moments importants, nous ressortons de notre expérience de jeu plus que marqué. Oninaki est donc à mettre entre les mains des amoureux de RPG qui sont sensibles à ces questions autour de l’après-vie et ceux capables de conjuguer avec ses défauts. Ce fut le cas pour nous et nous nous sommes simplement régalé.

Points forts

  • Très beau dans le chara-design et l'interface
  • Des thématiques captivantes et abouties
  • Le système de Démons est plaisant
  • Des scènes touchantes

Points faibles

  • Des difficultés dans l'esquive au combat
  • Les temps de chargement
  • Explorer le monde deux fois n'est pas toujours passionnant
  • Manque de réelles quêtes annexes pour un RPG
8

Great

Très grande passionnée de jeux de société et jeux vidéo ❤️

Mot de passe oublié