TEST – Paper Mario : La Porte Millénaire

Avec Paper Mario : La Porte Millénaire, Nintendo continue de piocher dans son catalogue pour les remettre au goût du jour.

Paper Mario

Notre test a été réalisé à partir d’une version Nintendo Switch envoyée par l’éditeur.

Paper Mario : La Porte Millénaire, c’est l’histoire d’un jeu vidéo sorti en 2004 sur GameCube et qui nous offre le plaisir de renaître sur Nintendo Switch vingt ans après. On ne va pas rechigner à le faire puisqu’il s’agissait d’un des meilleurs Paper Mario que la franchise peut compter. Dans son game design et sa construction, dans le scénario et ses petits rebondissements, dans le challenge aussi, il a du coeur à revendre. Tentons d’en discuter dans notre interview test.

Paper Mario : La Porte Millénaire, ça parle de quoi ?

Une nouvelle fois, ça parle d’une princesse disparue et d’un plombier qui part à sa rescousse. Ou plutôt, il la joint dans sa quête d’un grand trésor qui va lui demander de rassembler les sept boules de cristal gemmes étoiles pour être découvert.

Au vu du nom « Mario Paper », on imagine que le genre et le gameplay seront sensiblement différents des autres Mario ?

Ce n’est effectivement pas un (semi) monde ouvert ni un jeu en 2D horizontal. On a droit à un jeu d’aventure, offrant des combats au tour par tour, et qui emprunte parfois les codes du genre metroidvania puisqu’il faudra obtenir de nouvelles capacités afin d’accéder à diverses zones du jeu, quand ce ne sont pas des passes d’accès qui permettent de découvrir de nouvelles régions.

Et quels sont ces pouvoirs ?

Mario peut activer son mode Avion, qui lui donne le pouvoir de planer. Il bénéficie aussi d’un mode Papier, comme une feuille A4 si vous voulez, qui lui permet de se faufiler dans des zones étroites. Pour éviter tout spoiler supplémentaire et surtout au-delà des deux premiers chapitres, on se contentera de parler de ceux-là, mais d’autres encore enrichissent les capacités d’exploration de Mario.

Ce qui est agréable, c’est que Mario peut compter aussi sur des compagnons de route pour gagner des capacités. Mario voyagera très vite avec un compagnon (visible) qui possède ses propres compétences. Koopa pourra balancer sa carapace à distance, d’autres ouvrir certains chemins dissimulés. Ce qui est bien fait, c’est que ses compagnons lui font bénéficier de leurs pouvoirs et Mario fait de même, puisque lorsqu’il active son pouvoir, celui-ci agit aussi sur ses alliés.

Et concernant le gameplay ? Quelles sont les particularités des mécaniques de combat au tour par tour ?

Mario combattra toujours ,dans une pièce de théâtre, avec son coéquipier (qu’il est possible de changer avant le combat, et pendant au prix d’un tour de jeu pour celui qui fait le basculement). Mario dispose alors de deux types d’attaques principaux au corps à corps, celles avec son marteau, celles en sautant sur la tête des ennemis. Ces deux attaques pourront être optimisées pour plus d’efficacité mais nécessiteront ensuite de dépenser des points d’attaque pour les enclencher.

La difficulté sera alors de gérer ce stock de PF pour ne pas être à court dans les combats les plus ardues. L’intérêt du combat sera aussi de découvrir les faiblesses et les résistances ennemies. Pour la plupart, elles sont visibles à l’œil nu. Il n’est pas difficile de deviner qu’il ne faut pas sauter sur un adversaire qui est protégé par une carapace avec des piques. Pour les autres, notre alliée Goomélie a pour fonction de discerner les caractéristiques de chacun.

Ensuite, on dispose aussi de Techniques Spéciales, pour se soigner ou pour attaquer, qui peuvent se montrer terriblement efficaces à condition de réaliser les bonnes manipulations de touches sur votre manette. Pour couronner le tout, des objets peuvent se montrer précieux et ne devront pas être gaspillés ni oubliés.

Enfin, les alliés ont forcément leur importance. Leur particularité, qui est bénéfique lors des phases d’exploration, sert également lors des combats. Faire fuir les ennemis ou les attaquer à distance, lancer plus d’attaques au corps à corps, il faut faire le bon choix. Mieux encore, il sera par la suite permis d’améliorer leurs compétences et débloquer de nouvelles attaques, au prix de soleils collectés lors de vos phases d’exploration.

D’ailleurs, le fait que cela se passe dans une pièce de théâtre implique des interactions avec le public qui peut se mêler aux affrontements, autant en votre faveur qu’en votre défaveur. On nous demande alors d’être réactif.

Tu parlais de manipulations manuelles à réaliser lors des attaques, tu peux nous expliquer ?

Pour chacune des attaques, des plus simplistes aux plus puissantes, il sera indispensable de l’accompagner de bons gestes. Les attaques en sautant impliqueront un bon timing au niveau de la touche A pour gagner en efficacité. De même pour les coups de marteau de Mario, ils nécessitent d’imiter le sens du mouvement (joystick de la gauche vers la droite) pour être porté. C’est la même chose pour les attaques des alliés qui demandent aussi une certaine manipulation et le bon timing. Et c’est exacerbé pour les techniques spéciales qui dépendront complètement de votre doigté pour faire leur effet.

Et cela ne rend pas le jeu trop compliqué pour un certain public ?

Certainement que les phases de combat pourraient se montrer compliquées, surtout si la victoire dépend de ces TS. La tranche d’âge est conseillée pour les enfants de 7 ans. Je pense qu’ils visent juste. Mais n’hésitez pas à accompagner vos marmots pour qu’ils ne soient pas découragés par la difficulté. Un enfant de 4 ou 5 ans pourrait très bien s’en sortir dans les phases d’exploration du début et contre certains adversaires. Mais Paper Mario : La Porte Millénaire demande un certain degré de concentration et de lecture, donc l’accompagnement est obligatoire à certains âges.

Le côté metroidvania du titre sera parfois difficile à assimiler. Certes, une aide est apportée d’une simple touche L mais l’indication n’est pas toujours précise. On ne dispose pas non plus d’une mini-map au cours de nos péripéties, et c’est dommage. Enfant, on est parfois impatient, encore plus aujourd’hui. Néanmoins, ce titre est clairement un titre qui peut se découvrir en famille car il est loin d’être inintéressant pour les adultes, ni dépourvu de challenge.

Tu évoques souvent les phases d’exploration, qu’en est-il ?

Paper Mario : La Porte Millénaire nous demande souvent d’aller à droite et à gauche. Les ennemis seront visibles à l’écran, il est donc possible de les éviter. Néanmoins, on vous conseille de les confronter puisqu’ils ne réapparaissent plus ensuite, et qu’ils apportent des points d’expérience, parfois des pièces. D’ailleurs, vous pouvez frapper les ennemis que vous voyez, ce qui vous apportera un petit avantage pour le combat à suivre.

Ensuite, pour l’exploration seulement, il faudra bien ouvrir les yeux, certains chemins sont cachés intelligemment, d’autres nécessitent d’activer des pouvoirs sans qu’on vous le dise explicitement. Des objets sont également enfouis dans les décors.

Pour aller d’une zone à une autre, il faudra y aller à pied (une salle de tuyaux palliera partiellement à ce souci), ce qui vous fait croiser certains ennemis à nouveau. Et j’espère que vous avez une bonne mémoire puisqu’on vous dirige souvent vers des sous-sols et des tuyaux pour vous rendre dans une zone, et c’est souvent labyrinthique.

C’est donc un plaisir d’explorer ?

Une bonne partie du temps, ça l’est. D’autres fois, c’était un poil plus compliqué, quitte à être décourageant. Je me souviens de la zone du Grand Arbre dans lequel le mot « metroidvania » a dû résonner comme jamais dans la tête des développeurs. On se perdait vraiment en chemin dans toutes les étapes à réaliser, et on a réalisé de nombreux allers retours en vain, car on n’a pas pris le bon tuyau ni le bon passage. Mais c’était la seule zone qui nous a fait cet effet.

On retrouve ce petit sentiment de lassitude dans une autre zone du jeu, lorsque l’on nous demande de combattre une dizaine de fois à la suite, certes cette séquence est entrecoupée de dialogues et mises en scène ponctuées d’humour, mais c’était un poil trop long. On y perdait en rythme pour ne pas dire en envie.

Il n’est pas question de parler d’un jeu Mario sans demander si on retrouve les autres héros de l’univers ?

Vous souhaitez vraiment être spoilés ma parole ! Comme je l’ai précisé auparavant, on y retrouve évidemment la Princesse Peach qui est portée disparue. On a même le droit à certaines séquences avec Bowser, et les scènes sont particulièrement drôles. Très vite, on retrouve Luigi, un certain Yoshi qui fait plaisir à voir…

Enfin, 20 ans après, quelles sont les nouveautés apportées par cette version Nintendo Switch ?

En plus des graphismes optimisés par la console hybride de Nintendo, on note l’ajout d’un musée dédié aux fans les plus dévoués mais aussi les novices qui voudraient faire durer le plaisir artistique puisqu’il sera possible d’y écouter la bande-son (réarrangée et originale) ainsi que de regarder certains artworks et illustrations.

Le jeu se veut plus accessible, au vu des nombreuses particularités, Nintendo fait un effort pour que vous y replongiez si jamais vous les oubliez. Ainsi, vous verrez souvent dans les environs Maitre Castagne, qui vous explique tout ce que vous avez besoin de savoir sur les combats dans le jeu. Enfin, les déplacements sont facilités en vous rendant dans une salle de tuyaux, vous évitant de trop longs déplacements. Bon, il faudra quand même vous rendre dans la salle des tuyaux… Vu que la carte est disponible dans le menu Pause, il aurait été inspiré de nous TP rapidement d’une zone à une autre.

Du coup, on en retient quoi du retour de Paper Mario sur Nintendo Switch ?

On retient surtout les heures d’exploration qui cachent une belle toile d’araignée, et des phases de combat joliment dessinées dans ce théâtre dans lequel l’ambiance devient parfois électrique. Pour résumer, avec Mario et ses compagnons, on obtient au fur et à mesure de l’aventure des capacités qui sont utiles autant dans l’exploration que dans le combat. Cela nous apporte une sensation de progression plaisante. C’est d’ailleurs un plaisir de démêler les nœuds de son game design inspiré en partie par le genre metroidvania. Notre esprit retient les chemins qui sont, dans un premier temps, inexplorables. Puis, les heures défilent, Mario devient capable de faire des milliers de choses et d’accéder à toutes ces voies qui s’ouvrent progressivement à nous. Le plaisir de parcourir les régions de ce monde haut en couleurs, et rempli de personnages prêts à vous aider ou mettre des bâtons dans vos roues, reste intact. Paper Mario : La Porte Millénaire représente donc ce trésor enfoui et Nintendo a trouvé les 7 clés pour permettre au public d’en découvrir tous les plaisirs.

Points forts

  • Un joli théâtre, lieu de tous les combats
  • Une map joliment dessinée
  • Un sentiment de progression plaisant
  • Un scénario aux multiples rebondissements
  • Des personnages hauts en couleur
  • Des capacités et des alliés utiles pour l'exploration et le combat
  • Certains lieux mémorables

Points faibles

  • Le segment du Grand Arbre, éreintant dans ses allers et retours
  • Pas de (mini) map de chaque lieu à disposition
  • La très longue succession de combats dans l'arène de catch
8

Great

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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