TEST – Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy, retour à la barre

Pour donner une occasion aux plus jeunes de découvrir cette série, et permettre aux anciens joueurs de retrouver une figure incontournable de la Nintendo DS, Phoenix Wright Ace Attorney sort sur tous les supports actuels, reste à savoir ce que cela vaut.

Développeur : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : Enquête

Univers : Justice, Avocats
Support : PC, PS4, Xbox One, Switch, 3DS
Date de sortie : 11 décembre 2014 (3DS), 9 avril 2019

Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

Sorti sur Nintendo DS en 2006 dans nos contrées, le premier épisode de la série de jeu Phoenix Wright faisait partie de ces jeux assez particuliers, qui ont rapidement trouvé un public de niche. Ainsi, cette série s’étoffera avec six épisodes, dont quatre sortiront sur DS : trois épisodes principaux avec Phoenix Wright et un épisode introduisant un nouveau personnage central, avec Apollo Justice : Ace Attorney. La série a ensuite continué sur 3DS avec deux autres opus :  Phoenix Wright Ace Attorney Dual Destinies en 2014 et Phoenix Wright Ace Attorney Spirit of Justice en 2016. En attendant le 7ème opus qui devrait sortir sur Nintendo Switch, Capcom a eu l’idée de nous proposer deux compilations qui reprennent les jeux de la série, dont la première regroupant les trois premier opus : Phoenix Wright Ace Attorney, Phoenix Wright Ace Attorney Justice for All et Phoenix Wright Ace Attorney Trials and Tribulation, vient de sortir. Cependant, il convient de rappeler qu’une collection similaire était déjà proposée sur Nintendo 3DS, reprenant les mêmes épisodes, mais cette fois-ci, ce sont tous les supports possibles qui sont visés, ce qui permettra à tous les joueurs d’avoir une occasion de découvrir cette série. Dans tous les cas, cette collection vaut-elle le coup pour les nouveaux joueurs et les anciens ? Le jeu va-t-il réussir à convaincre ? Réponses dans ce test.

Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

Gameplay

Nous allons commencer par le plus pénible et,comme pour la version 3DS, les joueurs qui auront déjà joué à ces opus sur Nintendo DS, voir sur 3DS, n’auront rien de plus à se mettre sous la dent. Capcom a repris les trois opus tels quels, sans rien ajouter au niveau du gameplay, qui reste le même. Ainsi, le joueur va incarner Phoenix Wright, jeune avocat, qui va se retrouver à défendre des personnes accusées d’un meurtre qu’elles n’ont pas commis. Votre objectif sera alors d’enquêter sur les différentes scènes de crimes pour trouver des indices qui auraient échappé à la police, d’interroger des témoins sur ce qu’ils ont vu pour vous préparer au mieux avant le procès. Les procès sont le cœur du jeu et de la série, puisque c’est là que vous pourrez briller en procédant au contre-interrogatoire des témoins appelés à la barre par le procureur et ainsi questionner leur témoignage pour découvrir la vérité sur l’affaire. Pour ce faire, vous pourrez questionner le témoin afin qu’il développe son propos, ce qui vous permettra parfois de le mettre face à ses contradictions ou vous pourrez lui présenter diverses preuves que vous ou l’accusation auront trouvé au cours de vos enquêtes. A noter que le deuxième épisode introduit un mécanisme de verrous-psychés et de magatama, qui seront au cœur du jeu et qui renouvellent un peu l’expérience de jeu.

Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

Ainsi, le gameplay vous demandera bien souvent de faire attention aux détails, que ce soit dans les discours des personnages ou sur les lieux que vous inspecterez, afin de trouver l’élément décisif qui vous permettra de remporter le procès. Le jeu est un Visual Novel, découpé en épisodes, eux-même découpés en chapitres, alternant entre les phases d’enquête et les phases de procès. Une fois que l’on est absorbé dans l’univers un brin décalé du soft, l’expérience de jeu est très agréable et on se prend rapidement au jeu à chercher la petite bête dans les déclarations des témoins pour faire la lumière sur ce qu’il s’est réellement passé. Bien souvent, l’explication la plus logique est la piste à éviter et la réalité que nous recherchons nous demandera un effort d’imagination pour trouver la solution à notre problème. Car oui, si le jeu est assez sympa et nous propose de sauvegarder à tout moment, notamment un peu avant de présenter un élément déterminant au juge, qui nous pénalisera en cas d’erreur pouvant aller jusqu’au Game Over, celui-ci peut aussi se révéler assez difficile. En effet, le jeu nous demandera bien souvent de trouver le cheminement exact pour déclencher certaines actions dans les phases d’enquête et parfois, les témoignages seront si convaincants que nous aurons du mal à trouver ce qui cloche. Pour ceux qui ont déjà parcouru les titres, cela devrait leur demander de se souvenir vaguement du chemin à parcourir et des scènes qu’il a déjà croisées, mais pour les néophytes, cela peut se traduire par une progression bloquée parce que l’on ne sait pas qu’il fallait ramasser un objet qui paraissait anecdotique et qui permet d’activer un appareil photo orienté vers le lac, faisant intervenir un personnage important pour progresser dans l’histoire. Et si on n’est pas dans la tête des développeurs, bien souvent, on va faire des allers-retours incessants à droite et à gauche en passant à côté d’un élément important.Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

Scénario

Certainement l’un des points les plus développés du jeu, c’est son scénario. A chaque épisode, les développeurs ont imaginé des situations tellement invraisemblables que l’on se demande bien souvent comment on peut faire plus tiré par les cheveux… Et ils y arrivent. Les histoires sont toujours intéressantes et chaque affaire nous permet d’en apprendre un peu plus sur les personnages que nous rencontrons, mais aussi sur les personnages principaux et les relations qu’ils entretiennent entre eux. On peut citer à cet égard l’affaire DL-6 dans le premier opus qui revient quasiment à chaque enquête et qui constitue le fil rouge de ce premier opus. Toutes les affaires trouvent le moyen d’être connectées, poussant le joueur à poursuivre chapitre après chapitre, épisode après épisode pour découvrir, en plus de la nouvelle affaire imaginée par les développeurs, la fameuse conclusion de ce fil rouge.

Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

Cependant, il faut souligner un gros point noir concernant cela : le jeu est intégralement en anglais. Même si un patch est prévu pour le mois de juin pour régler ce problème, il est assez embêtant d’avoir à jouer au jeu en anglais, ce qui rend parfois difficile la traque aux contradictions, mais ce qui nous fait aussi passer à côté des jeux de mots sur les versions françaises, comme Flavie Eichouette (ceux qui ont joué au jeu se souviendront d’elle), ici Wendy Oldbag. On se mettra tous d’accord pour dire que la version française a le meilleur jeu de mot. A déconseiller pour les anglophobes donc, qui pourront toujours attendre le mois de juin pour découvrir le titre, surtout qu’il serait dommage de passer à côté de ce titre qui nous scotche bien souvent à la console, histoire de découvrir le fin mot de l’histoire après un cliffhanger souvent très réussi. Pour les anglophones cette fois-ci, foncez, le jeu vaut assurément le coup.

Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

Univers

Comme affirmé un peu plus haut, l’univers de Phoenix Wright est bien souvent décalé, ce qui casse un peu avec l’aspect sérieux et solennel d’un tribunal, ou des vies sont en jeu. Mais c’est ce qui participe au charme du titre et permet de lui donner une identité propre qui marque tous les joueurs qui y touchent. A côté de cela, le travail sur cette collection concernant les graphismes est tout de même appréciable, rendant l’expérience sur une console de salon aussi agréable, voir plus agréable que sur une console portable. Ceci étant dit, pas de réelle cinématique à prévoir, juste des images animées, comme sur la version DS, ce qui nous ramène à l’idée que le titre cherche avant tout à toucher de nouveaux joueurs que les anciens.

Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

Concernant les musiques, on reprend aussi celle de la version DS, en améliorée, bien entendu. La musique donne donc une impression de jouer sur une borne d’arcade, avec une musique 8-bit suffisamment entrainante et qui s’adapte en fonction des situations. La musique est aussi un bon point pour le soft, donnant bien souvent le ton de l’aventure, notamment lors des célèbres phases d’objection où Phoenix Wright démonte les témoignages dans une tirade digne des plus grands orateurs. En tout, ce sont donc trois épisodes composés de cinq enquêtes, pour un total de 15 enquêtes qui sont à découvrir, ce qui donne une durée de vie approximative d’une trentaine d’heures, de quoi s’occuper pendant un moment.

Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy

En définitive, Phoenix Wright Ace Attorney Trilogy est une excellente porte d’entrée pour tous les joueurs qui n’ont pas eu la chance de découvrir le soft sur DS, voire le remake sur mobile et 3DS. Pour les anciens joueurs, c’est une expérience pleine de nostalgie qui s’offre à eux, mais il ne faut pas s’attendre au plein de nouveautés, malheureusement. On se consolera en jouant à ce jeu sur une console de salon ou sur une Nintendo Switch en se remémorant notre première découverte du soft et en se rappelant la marche à suivre pour avancer dans l’intrigue.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Des enquêtes intrigantes
  • Les énigmes biens pensées...
  • Une difficulté croissante, donnant du challenge

Points faibles

  • Rien de nouveau pour les anciens joueurs
  • ... Mais certains enchaînements assez laborieux à deviner
  • Le jeu en anglais, même si c'est temporaire
8

Great

Force tranquille de la rédaction, grand spécialiste du « ça va ? ». Sloth est le Lucky Luke de la news, il écrit plus vite que son ombre ! D’après la légende personne n’a jamais réussi à lui poser la question « ça va ? » en premier !
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