TEST – Resident Evil Village : la campagne, ça vous gagne

Éteignez la lumière, attrapez votre lotion anti-puces et découvrez notre test de Resident Evil Village, le 8e opus numéroté de la série mythique de Capcom.Image de Resident Evil Village

Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Survival-Horror
Supports : : PC, PS4, PS5, XBO, XBX
Date de sortie : 7 mai 2021

Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)

 

Notre avis sur la Winter’s Expansion et le DLC « Les ombres de Rose »

Le 28 octobre 2022 est sorti le premier DLC de Resident Evil Village. Attendu depuis plus d’un an, cette extension apporte dans sa besace plusieurs choses : un mode 3e personne pour l’aventure principale, du contenu pour le mode mercenaire et le plus important, un DLC scénarisé intitulé « Les ombres de Rose ». Nous en avons donc profité pour parcourir à nouveau l’aventure dans sa totalité avec cette nouvelle caméra et de nous essayer à ce nouveau DLC. Voici notre verdict.

Parlons dans un premier temps de ce mode 3e personne. Ces dernières années, j’avais énormément apprécié les remakes de Resident Evil 2 & 3. Il faut dire que Capcom avait fait un excellent travail pour donner une seconde jeunesse à ces opus. C’était donc empli d’une très impatience que j’ai lancé une nouvelle partie de ce Resident Evil Village. Mais après l’excitation des premières minutes et l’idée de découvrir le jeu sous un nouvel angle, on se rend petit à petit compte qu’il y a quelque chose qui cloche. Et pourtant, le jeu est tout à fait faisable dans ce mode, mais la mise en scène n’a en fait pas bougé d’un poil. Du coup, ce qui était adapté à une vue FPS, ne l’est pas forcément à une autre caméra. Alors attention, encore une fois, le jeu est tout à fait faisable et reste très agréable à parcourir. À noter que les cinématiques, quant à elle, sont restées dans leur état d’origine, vous faisant switcher entre la caméra à l’épaule et les yeux d’Ethan. Est-ce qu’on ne peut pas déjà considérer ce parti-pris comme un petit aveu d’échec ? En tout cas moi, je le pense. Prenons un exemple, qui sera peut-être plus parlant. Au début du jeu, Ethan est transporté en camion. Mais ce dernier a un accident en plein milieu de la cambrousse roumaine. Déboussolé et désorienté, il va devoir se frayer un chemin dans la nuit noire pour arriver au fameux village. Cette séquence assez angoissante installe normalement une ambiance très oppressante avec des bruits aux alentours, des créatures qui passent à quelques centimètres de vous sans vous toucher, des branches qui craquent, etc. Dans le mode 3e personne, j’ai trouvé que ces éléments de mise en scène sont nettement amoindris, dû notamment à cette caméra lointaine. On comprend d’ailleurs un peu moins ce qui se passe, car, justement, tout était pensé à la base pour être vu à travers les yeux d’Ethan. J’ai donc tout de suite compris que le jeu allait être nettement moins effrayant dans ce mode de vue.

Du coup, je ne saurais recommander ce mode pour découvrir l’aventure une première fois, car il réduit nettement l’impact de la mise en scène et des éléments horrifiques du jeu. Il peut être sympa pour une seconde partie, bien que pas du tout indispensable pour autant.

Venons en maintenant au gros morceau de cette « Winter’s Expansion. Enfin, gros morceau, c’est vite dit étant donné que le DLC « Les ombres de Rose » se boucle en 3-4 heures. Un peu court, mais finalement assez logique quand on le compare à la durée de l’aventure principale. Ce DLC nous propose d’incarner la fille d’Ethan, Rose, qui va tenter de se débarrasser de ses pouvoirs acquis par les conditions de sa naissance. Elle va donc plonger dans un monde onirique, qui lui fera reparcourir des lieux déjà visités lors de la trame principale afin d’essayer de trouver un cristal capable de guérir tous ses malheurs.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’ai été un assez déçu par ce DLC « Les ombres de Rose ». Ayant beaucoup aimé l’expérience de base, j’avais hâte de retourner dans cet univers et j’ai tout d’abord été assez surpris de voir que ce nouveau contenu prenait place exactement dans les mêmes environnements que le jeu de base. De ce côté-là, c’était un peu la douche froide, car il n’y a quasiment aucune nouveauté.

Le DLC introduit également une nouvelle mécanique via les pouvoirs de Rose, qui permettent de figer les ennemis sur place pour pouvoir les éviter ou les abattre avec plus de facilité. Là aussi, ça peine à convaincre. Ce n’est pas très intéressant à jouer et ça prend des proportions assez démentielles lors de l’affrontement final, avec des esquives à base de téléportation ou encore des absorptions d’attaques ennemies pour les renvoyer sous la forme d’attaques surpuissantes. Pas forcément ce que je m’attendais à voir dans ce DLC et pas non plus ce que je voulais spécialement y retrouver, mais pourquoi pas après tout.

Là où je ne pourrai pas sauver le jeu, c’est sur la construction de sa progression. J’ai rarement vu autant de paresse qu’ici puisque le jeu se contente d’introduire une sorte « d’ange gardien » (dont l’identité n’est plus une surprise à la seconde même où il apparaît), pour nous dire quoi faire à chaque instant, et même nous donner des soins et des munitions. Le DLC ne laisse jamais place à la réflexion sur la progression, si ce n’est pour 2 ou 3 énigmes vite expédiées et vite oubliées. Je ne comprends pas l’intérêt d’avoir implémenté cette mécanique, si ce n’est d’un point de vue narratif. Mais même à ce niveau là, j’ai trouvé l’apport assez pauvre. Mais on ne va pas cracher totalement dans la soupe, car l’ajout de cet ange gardien permet de créer 2 ou 3 séquences d’émotions qui fonctionnent pas mal.

Je ne m’étendrai pas plus sur ce DLC qui ne mérite pas vraiment votre argent. Alors certes, le jeu propose une ambiance toujours bien foutue, une ou deux fulgurances d’ambiance et quelques moments d’émotions sympas. Mais je n’irai pas jusqu’à vous conseiller d’acheter le jeu à prix fort. À la limite, si vous n’avez jamais fait le jeu de base et que vous souhaitez craquer pour la Gold Edition (qui contient cette extension et le jeu de base) alors je peux vous le recommander. Mais passer à la caisse pour ce DLC et un mode 3e personne (qui aurait limite pu être gratuit), ça ne vaut pas forcément le coup.

 

Test réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur

Découvrir un nouveau Resident Evil (qu’on abrégera régulièrement « RE » dans un souci de lisibilité) est toujours un exercice fascinant et un moment très excitant. Quasi dernier représentant AAA d’un genre qui se veut de plus en plus discret (et pourtant diablement populaire), la série Résident Evil a su, à l’image de ses créatures, se métamorphoser. Et en 2017, c’est à une nouvelle forme de Resident Evil que nous avons eu à faire avec le 7e épisode numéroté.

En s’inspirant des derniers succès populaires venus de studios plus mineurs (Amnesia de Frictionnal Games ou encore Outlast de Red Barrels pour ne citer qu’eux) la série de Capcom a une nouvelle fois modifié le gros de sa formule. Après les plans de caméras fixes et la vue TPS caméra à l’épaule, c’est cette fois-ci une aventure horrifique à la première personne qui nous a été proposée. Un défi osé qui a apporté une nouvelle preuve, s’il en fallait encore, d’une certaine volonté de la part de l’éditeur japonais de renouveler sa série culte. Resident Evil Village a donc aujourd’hui pour objectif de prolonger cette nouvelle expérience en la complexifiant et la perfectionnant. Mission réussie Mr. Winters ? Découvrez sans plus attendre notre verdict !

Une bourgade de rêve

Resident Evil Village nous plonge une nouvelle fois dans la peau d’Ethan Winters, héros de RE7. Quelques années après les événements de l’incident Bakers, il vit désormais paisiblement en Roumanie avec sa femme Mia et son bébé Rosemary. Néanmoins, un certain Chris Redfield va venir mettre un terme à cette situation idyllique, tirer à plusieurs reprises sur Mia pour enfin capturer notre protagoniste et sa fille.

Image de Resident Evil Village

Mais sur le chemin, le camion les transportant est attaqué et Rosemary disparaît mystérieusement. Ethan (qui nous montre encore une fois qu’il n’est pas familier avec le concept de « chance ») se retrouve très vite aux abords d’un village, qui sera le théâtre de ce Resident Evil… Village.

Vous l’aurez compris, cet opus est une suite quasi-directe des événements survenus dans le titre précèdent, rendant ce dernier nécessaire à la compréhension de cette nouvelle itération (une première pour les opus numérotés). Ce sentiment est accentué par la présence d’une cinématique récapitulative et d’un long rapport d’enquête du 7, tout deux disponibles depuis le menu du jeu. Un ajout bienvenu, pour les personnes qui n’ont pas eu la chance d’y jouer.

En termes de scénario, force est de constater que le travail accompli est tout de même plus intéressant que ce que la série nous a proposé jusqu’à aujourd’hui. Bien que l’on ait toujours le droit à quelques mauvaises habitudes propres à la saga (notamment une évolution de la trame scénaristique et du lore qui se base beaucoup sur la lecture de notes) l’intrigue de Resident Evil VillageImage de Resident Evil Village est davantage un moteur de progression qu’elle ne pouvait l’être dans les anciens épisodes. Alors attention, l’histoire du soft ne figurera pas au Panthéon des scénarios de jeu vidéo, mais on saluera l’effort du jeu, qui se permet même de répondre à des interrogations (ou sources d’étonnement) de l’épisode précédent. Au même titre, le casting est plutôt bon, même si on émettra quelques réserves à propos de l’antagoniste principal, qui apparaît être le moins intéressant et le moins travaillé.

Dans la structure de sa progression, Resident Evil Village ne réinvente pas la roue et utilise la même formule metroidvania. Récupération d’objets et backtracking seront donc monnaie courante, sans surprise pour les afficionados de la série. La structure est tellement similaire aux autres opus, que le dernier tiers du jeu est encore une fois beaucoup plus orientée action, avec certaines longueurs, des zones moins marquantes et un bestiaire moins… inspiré. Bien qu’en surface très différent de ce que proposaient les anciens épisodes, ce nouvel opus est finalement dans son ADN, un pur produit estampillé Resident Evil. Avec ses bons côtés et ceux plus… agaçants

Welcome, stranger !

En tant que suite de RE7 et capitalisant sur le gameplay imaginé pour ce dernier, Resident Evil Village ne va pas dépayser les gens qui ont parcouru l’épisode précédent. En effet, on retrouve un Ethan Winter très peu mobile (même si ce dernier a entre temps appris à enjamber une fenêtre) et qui n’a toujours pas compris comment viser avec une arme. De son côté, la garde Image de Resident Evil Villagepour se protéger des attaques est toujours de mise et sera encore une fois un élément capital pour votre survie. Néanmoins, dire que le gameplay de cet épisode est un copié-collé serait mentir. Le feeling manette en mains est très similaire à celui du précédent épisode, mais c’est sans compter les très nombreux ajouts et nouvelles possibilités de gameplay offertes par Resident Evil Village.

Dire que cet épisode est inspiré de RE4 serait un euphémisme tant de nombreuses mécaniques de gameplay semblent tout droit tirées de l’épisode sorti en 2005. L’ampleur de la parenté vous sautera aux yeux pas plus tard qu’après la première ouverture de l’inventaire, puisque Resident Evil Village signe le grand retour de l’inventaire quadrillé, sous forme de valise. Une infamie diront les puristes qui ne jurent que par les coffres, tandis que les plus ouverts d’esprit y verront une mécanique permettant une plus grande liberté, qui supprime par la même occasion de fastidieux allers-retours. De toute façon, avec sa structure plus « ouverte » (notez les guillemets), le jeu en possède déjà bon nombre. On notera cependant qu’il est difficile de manquer de place si vous améliorez régulièrement la taille de votre valise. C’est dommage, car le pur aspect « gestion de l’inventaire » est donc secondaire et vous serez moins amené a « jouer à Tetris » avec votre équipement qu’à l’époque.

Mais la valise n’est pas la seule mécanique héritée des précédents épisodes. Si vous avez suivi la communication et visionné les bandes-annonces, vous saurez que cetImage de Resident Evil Village épisode signe également le retour du marchand (ce dernier ne se privant d’ailleurs pas pour faire de petites références à celui de RE4). Le « Duc » (c’est son petit nom) nous offre donc le retour des améliorations d’armes, de l’achat d’objets, de la vente de trésor et même d’une nouvelle mécanique qu’on ne vous divulgâchera pas. Tout cela vient épaissir le gameplay initié avec RE7, en apportant une touche plus « personnalisable ». Le retour des trésors à vendre permet également de récompenser les joueurs qui se donneront la peine d’explorer minutieusement les différentes zones qui composent le jeu.

Tous ces éléments, bien qu’ils viennent agrémenter le jeu de nombreuses mécaniques font un peu perdre le côté horrifique. Le jeu apportera tout de même son lot de scènes stressantes, rassurez-vous, mais l’aventure est globalement moins oppressante que pouvait l’être celle de RE7. Cela est principalement dû à l’arsenal d’Ethan, qui se veut plus fourni, mais également à la simple présence du marchand, encore une fois peu justifiée par le scénario et qui vient casser le sentiment de solitude. Nous sommes donc finalement dans un épisode nettement plus orienté action que ne l’était le précédent, un sentiment exacerbé par le dernier tiers, qui voit disparaître toute once d’angoisse et de sentiment de vulnérabilité.

Le Mal a une belle Résidence

Toujours accompagné de son fameux RE Engine, qu’on a pu voir à l’œuvre sur RE7 et les remakes du 2 et du 3, Resident Evil Village est tout simplement sublime. Pour rappel, ce test a été réalisé sur PlayStation 4 et on ose imaginer le rendu sur des machines plus puissantes, voir sur PC, accompagné de Ray Tracing.

Mais la technique ne serait rien sans un travail artistique de haute volée. De son côté, la partie Village ne surprend pas, car finalement assez proche de ce qu’on a pu retrouver dans RE7, avec des environnements très crasseux, à l’abandon et partiellement détruits. Néanmoins, force est de constater que la partie qui se déroule dans le château est visuellement assez bluffante. L’ambiance y est totalement différente et on y retrouve ce feeling qu’on avait pu avoir dans certains environnements des anciens épisodes. On pense bien évidemment au manoir Spencer du premier volet, le manoir Ashford de Code Veronica ou plus logiquement le château Salazar du quatrième opus, qui apportaient tous une ambiance assez propre et très élégante. Cela concerne uniquement les étages supérieurs du manoir, puisque les étages inférieurs laisseront place à une ambiance plus malsaine, pour le plus grand malheur de votre sommeil.

Côté bestiaire, le travail visuel effectué est nettement plus intéressant. Que cela soit pour les ennemis classiques ou pour les antagonistes, le folklore local (loups-garous et vampires entre autres) apporte une nouvelle dimension, jusque-là encore inexploité par la série. On émettra encore une fois certaines réserves sur les ennemis rencontrés dans le dernier tiers du jeu qui, bien qu’ils apportent un certain renouveau dans le gameplay, frisent un peu le ridicule en terme de design.

Du côté de la musique, aucune n’est réellement marquante et vous n’allez probablement pas écouter l’OST à sa sortie sur Spotify. Néanmoins, il est nécessaire de mentionner que le jeu est doublé intégralement en français et que ce dernier est très convaincant. Un effort à saluer de la part de Capcom !Image de Resident Evil Village

Resident Evil Village confirme avec brio la tournure prise par le précédent opus ! Toujours aussi beau, mais peut être un peu moins oppressant, le titre est malgré tout un réel plaisir à explorer en long, en large et en travers, avec une vraie gratification de l’exploration. L’ajout de plusieurs petites mécaniques, issues d’anciens volets, qui viennent densifier le gameplay est une bonne idée et rend l’aventure un peu moins linéaire et plus personnalisable. Néanmoins, on n’échappe pas à quelques petits problèmes de rythme, un dernier tiers un peu moins inspiré et un antagoniste principal un peu décevant. Resident Evil Village demeure cependant un excellent cru, qui transpire le respect de la licence par tous les pores.

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Points forts

  • Un scénario plus intéressant
  • Le retour de certaines mécaniques
  • La gratification de l'exploration
  • Visuellement sublime
  • Artistiquement solide

Points faibles

  • Quelques longueurs
  • Moins opressant
  • Un dernier tiers moins inspiré
  • Un antagoniste principal plutôt décevant
8

Great

Que ton cœur soit la clé qui te guide.

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