TEST – Shadow of the Colossus : le colosse aux pieds d’acier

12 ans après sa sortie sur PlayStation 2, le monument Shadow of the Colossus revient sur PlayStation 4 dans une version plus belle que jamais. Une opération réussie ?

Cela fait maintenant 12 ans, presque jour pour jour que Fumito Ueda a lâché une des plus grandes œuvres de la génération PlayStation 2. Quelque temps après, Ico et une dizaine d’années avant The Last Guardian, Shadow of the Colossus avait réussi, malgré la puissance limitée de la console, à laisser bouche-bée la grande majorité des joueurs qui l’avaient parcouru. Avec une refonte totale de l’aspect graphique pour coller aux exigences de notre temps, Shadow of the Colossus revient sur PlayStation 4 pour marquer une nouvelle génération de joueurs. Ces derniers ont aujourd’hui la chance de découvrir le soft dans des conditions que Fumito Ueda ne pouvait que rêver lorsqu’il donna naissance au soft. Dégainez votre épée, attrapez votre canasson et parcourez, cheveux dans le vent, notre test de Shadow of the Colossus sur PlayStation 4.

Le test de Shadow of the Colossus est réalisé à partir d’une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur.

IMAGE DE SHADOW OF THE COLOSSUS

Fini de Dormin

Armé d’une épée magique, d’un arc et accompagné de son fidèle destrier Agro, Wander est un jeune homme pas très charismatique (comme vous pouvez facilement le remarquer, mais bien décidé à sauver Mono, la jeune fille qu’il aime. Alors qu’il pénètre dans des terres interdites (et par la même occasion maudite), il fait la rencontre de Dormin, une entité en sommeil qui promet de réanimer sa dulcinée à une condition : abattre les 16 colosses qui sommeillent dans la région. Une requête qui pourrait avoir de graves conséquences, mais qui ne démotive pas d’un poil Wander.

Shadow of the Colossus n’est pas très bavard. Ce point pourra en surprendre plus d’un, dans une période où le jeu vidéo ne cesse de vouloir proposer un scénario et une expérience cinématographique poussée, où l’écriture et le scénario sont les clés de voûte d’un jeu réussi. Alors bien entendu, il existe toujours des expériences qui font l’impasse sur le scénario pour se consacrer sur le gameplay, les sensations de jeu, le multijoueur ou encore l’ambiance. Shadow of the Colossus s’inscrit sans aucun doute dans cette dernière catégorie puisque le soft de Fumito Ueda, tout comme Ico et The Last Guardian sont des œuvres extrêmement poétiques où l’interprétation du joueur vient donner du sens à l’aventure qu’il vient de parcourir. De plus, il n’y a pas énormément de choses à faire et l’aventure principale constitue la totalité de l’expérience du jeu.

Si vous êtes alors à la recherche d’un jeu dynamique qui propose de nombreuses quêtes secondaires et qui développe son histoire sur de nombreuses heures de jeux, passez votre chemin. Shadow of the Colossus fait parti de ce genre d’expérience courte et énigmatique, où vous serez livré à vous-même pour abattre les 16 colosses qui constituent ce “Boss Rush”, à l’univers atypique et aux graphismes retapés d’une main de maître.

IMAGE DE SHADOW OF THE COLOSSUS

Les plus beaux poils de l’histoire du jeu vidéo ?

Shadow of the Colossus repose sur un gameplay simpliste. La plupart des colosses, plus ou moins grands, doivent être escaladés pour être abattus. Les dessins, repérables grâce à leur lumière bleuâtre, permettent de repérer les points vitaux des colosses et IMAGE DE SHADOW OF THE COLOSSUSplusieurs coups d’épée, placés à ces endroits, permettent d’entamer la barre de vie des colosses et de, fatalement, les abattre. Toutefois, la découverte de ces points vitaux et les moyens de les atteindre donneront lieu à une longue phase de réflexion et d’analyse. Ces moments représentent une bonne partie de l’expérience et apportent une certaine satisfaction quand la solution est trouvée. À ce titre, votre épée représente l’un de vos précieux alliés puisqu’une simple pression sur un bouton permet de la lever au ciel et de faire apparaître un rayon qui vous indique clairement où se trouve l’un des points faibles du colosse. Cependant, atteindre ces points vitaux est une autre paire de manches puisque vous pourrez uniquement comptez sur votre réflexion pour y arriver. Quelques conseils (désactivables)IMAGE DE SHADOW OF THE COLOSSUS apparaissent cependant quand vous passez un certain temps sur un colosse, histoire de vous filer un petit coup de pouce.

Mais le gros morceau de ce remake de Shadow of the Colossus, c’est bien entendu la refonte totale des graphismes et plus globalement de l’aspect visuel. Ici, rien à redire tellement la qualité et la masse de travail effectuée est gargantuesque. La modernisation de la technique rend honneur à cet univers de ruines et de vastes étendues. Bien entendu, ce sont les colosses, sans aucune exception, qui profitent le plus des avancées technologiques. Ils sont plus impressionnants que jamais et les terrasser est encore plus destructeur pour le joueur. Enfin le point le plus impressionnant, même s’il peut paraître assez insignifiant, reste le réalisme apporté au pelage des colosses. Ce détail est certes mineur, mais vu le temps que vous passez accroché aux poils des titans, ça fait toujours plaisir.

Alors bien entendu, le jeu n’a pas encore atteint la perfection et plusieurs stigmates de l’époque PlayStation  2 sont encore présents. Principalement, c’est la caméra et les collisions qui posent le plus de problèmes. Présenté comme ça, on peut croire que c’est un réel problème mais le jeu reste quand même parfaitement jouable, avec un mapping des touches plus naturel et intuitif (la roulade passe de L1 + Triangle sur PlayStation 2 à une simple pression sur Rond pour la PlayStation 4, par exemple).

IMAGE DE SHADOW OF THE COLOSSUS

Un remake qui vaut le coup ?

Oui ! Il n’y a rien de plus à rajouter. Que vous ayez découvert le soft sur PlayStation 2, PlayStation 3 avec le Remaster HD ou que l’œuvre de Fumito Ueda vous soit totalement inconnue, ce remake est un must-have pour la plupart des joueurs. Bien entendu, certains joueurs seront toujours réfractaires à ce genre de proposition qu’on pourrait qualifier “d’œuvre d’auteur “ et ces personnes devraient tout de même tenter l’expérience. Car passer à côté de Shadow of the Colossus, de son univers, de sa proposition et de ses messages, c’est rater ce que le média vidéoludique a de plus beau à offrir. Ni plus, ni moins.

N’hésitez pas à visionner (ou re-visionner, si vous avez vraiment la motivation) mon stream marathon de Shadow of the Colossus, disponible sur la chaine YouTube de Try aGame!

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Vous l’aurez surement compris à la lecture de ce test, Shadow of the Colossus est probablement une des plus grandes œuvres de l’histoire du jeu vidéo. Il l’était déjà à l’époque de la PlayStation 2 mais souffrait malheureusement de ses ambitions démesurées. Aujourd’hui, il est possible de découvrir l’œuvre de Fumito Ueda dans des conditions exemplaires, qui sont encore plus marquées sur PlayStation 4 Pro. Maintenant reste à savoir si vous allez être attiré par un soft atypique, mais tellement original.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • L'ambiance poétique, calme mais aussi épique
  • Escalader des colosses ?
  • La diversité des colosses
  • Une OST incroyable
  • Le jeu ne vous prend pas par la main
  • Tout ?

Points faibles

  • Une caméra qui s'emballe par moment
  • Certaines collisions
9.5

Amazing

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