TEST – Soulstice, l’héritier de Devil May Cry ?

Soulstice est le nouveau jeu du studio italien Reply Games. Et contrairement à ce que son nom peut laisser entendre, ne vous attendez pas à découvrir un Soul-like, mais bien un jeu qui a tendance à lorgner du côté de Devil May Cry et autres Bayonetta. Alors, sommes-nous en face de la nouvelle petite pépite du genre Beat’em all ?

 

Soulstice souffle le chaud et le froid

En quelques lignes, Soulstice arrive à créer un univers riche qui possède sa propre mythologie. Il faut dire qu’après avoir lancé une nouvelle partie, le jeu nous balance à la figure une longue tirade pour nous faire un topo sur l’univers que l’on s’apprête à parcourir. C’est très complexe, il y a beaucoup d’informations et personnellement, elles ont eu un peu de mal à s’imprimer, la faute à une absence totale de mise en scène pour accompagner ce moment. J’ai d’ailleurs un peu de mal avec ce genre de procédé, qui consiste à nous balancer à la figure plusieurs minutes de texte sans rien autour, tout simplement car l’univers n’est pas encore tangible à mes yeux. Néanmoins, pas de panique, car juste après cette trop longue introduction, Soulstice nous balance déjà ses références avec un combat d’introduction qui n’est clairement pas sans rappeler un certain Bayonetta.

On y fait donc la connaissance de Lute et Briar, 2 sœurs qui combattent le mal. La particularité est que Lute est une ombre qui a été liée au corps de sa sœur pour créer ce que l’on appelle une Chimère. Elles sont donc indissociables et combattent ensemble, ce qui va donner une mécanique de gameplay plutôt originale pour un jeu de ce genre. Mais nous y reviendrons juste après. À la suite de ce speech, on apprend que des créatures venues d’un autre monde sont apparues dans une des 3 grandes villes et qu’il va falloir tout simplement s’en débarrasser. Néanmoins, la partie la plus intéressante de l’histoire de Soulstice reste le développement de ses personnages, puisque le jeu prend pas mal son temps pour lever le voile sur le passé mystérieux des protagonistes.

C’est plutôt sur ce dernier point que le jeu tire son épingle du jeu, avec des personnages certes assez clichés, mais dont j’ai trouvé le développement plutôt intéressant. En ce qui concerne l’histoire elle-même, elle est plutôt convenue et ça ne justifie pas l’envie de progression dans l’aventure. Cependant, avec sa fin très ouverte, il ne fait aucun doute que si le jeu fonctionne financièrement, l’histoire aura le temps de se développer dans d’autres opus. Comme vous l’aurez compris, ce n’est pas forcément du côté de l’histoire que vous allez trouver un vrai moteur de progression dans l’aventure, mais bien du côté du gameplay.

Des combats chauds comme la braise

Alors qu’on pourrait croire le genre esseulé et rongé jusqu’à la moelle, c’est à ma grande surprise que Soulstice vient ajouter sa petite pierre à l’édifice d’un genre presque aussi vieux que le médium sur lequel il opère. Attention, on ne parle pas non plus d’une révolution incroyable, mais force est de constater que Soulstice apporte quelques petites idées bien senties.

À première vue, le jeu pourrait être associé à une simple sous-version de titres bien connus comme Devil May Cry ou encore Bayonetta (pour ne citer qu’eux), mais ce qui fait la particularité de Soulstice, c’est qu’il base son gameplay sur la dualité entre ses deux personnages principaux, Lute et Briar. En effet, la première sera un personnage plutôt orienté défense alors que la  seconde sera entièrement dédiée aux options offensives.

Dans le gameplay, cela se traduit par la possibilité de se concentrer pleinement sur l’offensif, en pressant uniquement un bouton quand un ennemi attaque, afin que Lute opère une action défensive de manière autonome. Et grâce à son arbre de compétences dédié, il est possible de personnaliser Lute afin d’orienter votre son style de jeu vers quelque chose de plus offensif (par exemple, en débloquant la possibilité de poser un piège sur le terrain après avoir effectué une parade).

La seconde bonne idée du gameplay est encore liée à Lute. Cette dernière peut en fait créer une aura autour de Briar, qui permet d’attaquer certains types d’ennemis. En fait, il existe 3 types de monstres, qu’on appellera les neutres, les bleus et les rouges. Les neutres peuvent être attaqués à n’importe quel moment, tandis que les bleus et les rouges ne peuvent être défaits que lorsqu’une aura est créée par Lute. Manette en mains, il suffit d’une pression sur une gâchette pour créer une aura rouge et une pression sur une autre gâchette pour créer une aura bleue. Suivant l’aura créée, vous pouvez donc attaquer les ennemis qui correspondent. Cela parait un peu brouillon expliqué comme ça, mais pendant les combats, cela apporte une gestion supplémentaire et une chose à laquelle il faut faire attention, puisque les auras ne peuvent pas être utilisées en permanence (puisque Lute se fatigue progressivement). Et les combats n’hésiteront pas à mélanger les types d’ennemis sensibles aux deux auras, ce qui pourra les rendre techniques et plutôt difficiles.

En matière de gameplay Beat’em all pur, Soulstice est cependant plus classique. Briar peut débloquer de nouveaux combos pour chaque arme moyennant quelques deniers et ils sont eux même très simplistes et similaires d’une arme à l’autre. À noter que Beat’em all oblige, chaque combat sera évalué pour vous offrir un rang, qui seront ensuite combinés à la fin de chaque niveau pour vous attribuer une note générale et ainsi vous récompenser d’un montant variable. De son coté, l’arsenal de Briar est très complet et peut être changé à la volée pendant les affrontements. Cela permet d’exécuter des combos un peu plus complexe et terrasser des ennemis qui sont plus ou moins sensibles à certaines armes très rapidement.

Un level-design et des environnements qui refroidissent

Autant vous dire que sur les premières heures, j’étais grandement emballé par Soulstice. Puis, au fil du temps, il faut avouer que le jeu peut vite dégoûter, notamment à cause de son level-design et des environnements complètements copiés-collés d’un niveau à l’autre. J’ai rarement l’habitude de parler de durée de vie, mais le jeu est beaucoup trop long pour son propre bien et aurait mérité d’être divisé par deux pour offrir une aventure plus équilibré. Car en l’état, les niveaux se ressemblent tous et lassent très rapidement. Au-delà de ça, ils laissent surtout l’impression de ne jamais avancer dans la ville et de ne jamais se rapprocher de notre objectif final. Alors bien entendu, il faut savoir être mesuré, car il s’agit d’un studio modeste, qui place d’office le jeu dans la catégorie très concurrentielle des AA. Mais il faut admettre que les développeurs ont eu les yeux plus gros que le ventre concernant la durée de l’aventure, alors que cette dernière aurait mérité d’être beaucoup plus épurée. Alors, on en a pour notre argent clairement, mais encore faut-il passer un bon moment.

Et c’est plutôt dommage, car je n’ai pas trouvé l’univers et les environnements de Soulstice dénués d’intérêt. Le jeu arrive sans mal à proposer des panoramas saisissants et certains environnements valent le coup d’être arpentés. Cependant, ils sont très souvent noyés dans des environnements qui se ressemblent tous et dans des niveaux trop nombreux et trop longs. Par contre, le jeu est une grande réussite sur son bestiaire, que j’ai trouvé très bien désigné et très diversifié. Chaque monstre est sensible à une arme plutôt qu’une autre, ce qui oblige à bien les connaitre pour vous faciliter la tâche.

 

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