TEST – Subnautica, le nouvel incontournable du jeu de survie

subnauticaDébarqué vers la fin de l’année 2014 en Early Access sur Steam, Subnautica aura pris pas moins de 3 ans avant d’ouvrir ses voiles et proposer sa version définitive. A mi-chemin entre la solitude survivaliste de Minecraft et la beauté d’une plongée dans l’inconnu tirée de 20 000 lieues sous les mers, Subnautica propose une expérience unique en son genre.

– Support de test : PC (i5 2500K – GTX 1060 6G – 8Go RAM).
– Version du jeu utilisée : version commerciale (clé Steam) fournie par l’agence de presse du studio.
– Note de la Rédaction : ce test concerne la version PC, qui est sortie du statut d’Early Access. La version Xbox One, elle, est toujours en Game Preview (l’équivalent de l’Early Access), et ce test ne saurait en juger les qualités et les défauts.

 

Concernant la version PS4 :

Après la version PC et la version Xbox One, c’est au tour de la PS4 d’accueillir Subnautica en version finale. Fort de toutes les mises à jour, le jeu de survie propose aux joueurs quatre expériences différentes : le mode survie classique ; un mode libre, où la faim et la soif ne sont plus des freins à notre progression ; un mode extrême, sans seconde chance de survie ; et un mode construction, laissant une totale liberté aux joueurs. Dans tous les cas, ces modes ont de quoi offrir aux joueurs de longues heures de jeu, avec plus ou moins de challenge en fonction de ce qu’ils recherchent dans le titre.

Pour le reste, le jeu est assez similaire à sa version PC, le gameplay ne change pas beaucoup et s’adapte plutôt bien à la manette, même si certains choix sont discutables, comme attraper un poisson avec le bouton X, on prend rapidement le contrôle de notre avatar pour partir explorer les fonds marins. L’aide apportée par le studio Panic Button a permis la sortie du soft sur console, permettant aux joueurs de découvrir le titre de survie. Dans tous les cas, le gameplay avec la manette reste relativement bien pensé et ne devrait pas poser de problèmes aux joueurs qui ont l’habitude de jouer à des jeux en vue subjective à la manette.

C’est aussi grâce à Panic Button que le titre s’offre des graphismes améliorés sur la version console du titre, rendant l’exploration plus intéressante. Pas de gros soucis à signaler en tout cas, mis à part un temps de chargement un peu long au démarrage, qui est heureusement le seul que les joueurs verront, et à de rares occasions, des ralentissements seront à signaler, mais rien qui ne vient entacher le plaisir de jeu. 

Dans tous les cas, vous pouvez retrouver une vidéo de gameplay de la version PS4 à la fin du test, histoire de vous faire une idée.

 

C’est l’histoire de la mer, Michel

Dans Subnautica, les débuts ne se perdent pas en éléments superflus : vous êtes à bord d’une capsule qui prend feu, celle-ci venant d’être éjectée d’un vaisseau spatial qui a connu une avarie sérieuse alors qu’elle approchait de l’atmosphère d’une planète inconnue. Le court passage faisant office de tutoriel vous demande ensuite d’éteindre l’incendie – moment propice pour vous apprendre la touche dédiée aux actions – avant de vous laisser expérimenter les commandes comme un grand dans le huis clos de votre capsule.Après quelques minutes passées à jeter un œil aux outils disponibles (kit de survie, radio, meuble de rangement, établi), la grande aventure vous attend ensuite de l’autre coté du sas. Perdu au beau milieu d’un océan désespérément plat, avec pour seul paysage la gigantesque carcasse de l’Aurora qui gît non-loin de là, l’aventure commence enfin et le jeu annonce la couleur : sur 4546B (le nom donné à la planète où vous vous trouvez), la solitude sera votre seul compagnon. Et ce ne sont pas les voix froides et désincarnées des quelques IA qui s’adresseront à vous de temps en temps qui réchaufferont l’atmosphère.

Bientôt, les heures s’enchaînent et l’exploration prend le pas sur l’appréhension. Le crafting vous donnera accès à zones de plus en plus profondes, et si l’audace est souvent récompensée, celle-ci sera parfois sanctionnée par des rencontres terrifiantes et une fin de jeu en règle si votre petit véhicule d’exploration a le malheur de croiser la mâchoire d’une créature de classe Léviathan… En réponse, votre ouïe s’affine alors petit à petit afin de devenir plus attentifs aux cris effroyables des prédateurs, et un soupçon de paranoïa vient rapidement se faire une place bien au chaud au sein de votre esprit d’aventurier.

Vous êtes un humain, vous appartenez à une espèce connue pour sa maîtrise de l’environnement. Mais isolé de vos pairs sur 4546B, vous redevenez une proie frêle et minuscule. Bienvenue dans Subnautica.

A 1 500 mètres de profondeur, personne ne vous entendra crier

Si ces premiers instants de silence devant l’horizon ont de quoi faire peur au non-initié, le jeu ne se contentera toutefois pas de vous abandonner au beau milieu de la carte. Certains points d’intérêt viennent ainsi donner des bribes de lignes directrices au joueur. Cela prendra souvent la forme d’entrées dans le journal en scannant des poissons ou en récupérant des données dans les épaves de vaisseaux ou les capsules de survie n’ayant pas survécu au crash. La radio, une fois réparée, pourra également pour donner accès à des messages de détresse, ceux-ci renfermant parfois des coordonnées plus ou moins précises afin de vous aider à vous rendre sur les lieux de l’incident.

Ces quelques points d’intérêts disséminés par-ci par-là feront offices de balises pour le fil narratif qui a la bonne idée de rester discret – tout en demeurant intéressant à suivre – pour ne pas perturber l’ambiance voulue par le jeu. Le joueur aura ainsi le loisir de poursuivre à son rythme la découverte d’éléments de l’intrigue, entre deux constructions de base ou après avoir exploré la carte de façon totalement libre. Il est d’ailleurs surprenant de constater qu’un fil scénaristique aussi fin que celui de Subnautica se révèle aussi intriguant, et la façon de disséminer les informations nécessaires à l’achèvement de telle ou telle quête n’est pas étranger à cette sensation de surprise : cela permet, en effet, de donner du sens à la collecte des ingrédients ainsi qu’à l’exploration du monde – des éléments qui rebutent parfois les joueurs qui ne peuvent jouer à quoi que ce soit sans justification scénaristique – sans pour autant venir étouffer les pros de la survie qui se contrefichent d’avoir une histoire qui tourne en tâche de fond.

Le crafting, comme dans tout bon jeu de survie qui se respecte, joue un rôle prépondérant dans Subnautica. Si les premiers plans vous donnent accès à des outils basiques tels que le couteau ou l’outil de réparation, les possibilités deviennent parfois impressionnantes au bout de quelques heures de jeu, le crafting vous permettant carrément de construire des engins d’exploration ainsi que des pièces thématiques pour votre base. Et je ne vous parle pas de l’émerveillement que l’on ressent lorsqu’il nous est enfin permis de construire le Cyclops, cet énorme sous-marin aux allures de base mobile.

L’Enfer, c’est les eaux

Esthétiquement, le jeu s’en sort avec les honneurs, sans pour autant demander une grosse configuration PC. Les effets de lumière sous l’eau et à différentes profondeurs sont honnêtes, et le filtre « cinématique » disponible dans les options permet de rajouter du contraste à l’ensemble afin que les profondeurs marines soient vraiment sombres et inquiétantes. Au niveau des textures, si l’aperçu de près tient la route, on est cependant un peu plus critique quand il s’agit de regarder une falaise d’un peu plus loin, ou même la mer du haut d’une colline, quand les motifs de textures deviennent un peu trop répétitifs.

Au niveau de l’ambiance, si les bruits et la musique d’ambiance s’accordent bien avec l’environnement et les actions entreprises par le personnage, l’aspect visuel de la direction artistique est également très réussie et s’illustre par l’existence de biomes marins divers et variés, à l’atmosphère envoûtante. Le joueur passe ainsi des récifs coralliens aux jungles sous-marines parsemées de plantes géantes, avant d’explorer des sols toujours plus profonds traversés par la migration de créatures géantes ou encore des rivières sous-marines à l’ambiance inquiétante.

Subnautica 2018-01-31 23-38-15-97L’ensemble est bluffant, même si on regrette qu’une fois la tête hors de l’eau, les décors extérieurs ne nous transportent pas de la même manière. 4546B semble en effet ne connaître ni les vents, ni la pluie. Et à part le léger remous de l’eau à la surface et les éclipses occasionnelles de toute beauté qui viennent troubler certaines journées, aucune véritable vague ne vient frapper contre la partie extérieure de notre abri, et aucune tempête ni orage ne vient en rajouter à la pression causée par la précarité de la situation. Même constat sur les rares biomes hors de l’eau : à part quelques créatures rampantes qui se ressemblent toutes, aucun animal ne vient faire vivre ces étendues terrestres. Bien que le but principal de Subnautica soit de pousser à l’exploration sous-marine, on déplore tout de même ces quelques moments sans vie qui tranchent avec le soin apporté au reste.

Au chapitre des petits défauts, on citera également le manque de carte. Et même si on comprend l’intention évidente derrière son absence en terme de gameplay, il aurait été souhaitable d’avoir un système équivalent amené sous une forme adaptée à la difficulté et à l’ambiance de Subnautica afin d’apporter une aide à la navigation au bout de X heures de jeu. Si une carte basique avec brouillard de guerre aurait effectivement gâché la sensation d’errance et de perdition, toujours est-il que l’absence totale d’alternative pour se repérer fait rapidement peser une sensation d’agacement au cours de l’exploration de l’environnement par le joueur. Le système de balise, qui permet de placer des points de repère quasiment partout, est une idée intéressante mais finit par montrer ses limites à force de pousser le joueur à masquer/afficher en fonction des besoins les repères créés pour éviter de surcharger l’interface de jeu avec des icônes en surnombre.

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Petite pépite du jeu de survie, Subnautica illustre ce que la scène indépendante peut faire de mieux, mais surtout, ce que celle-ci est capable d’apporter au jeu vidéo en général. Audacieux, intelligent et envoûtant, le jeu de survie d’Unknown Worlds a tout pour plaire aux aficionados du genre. Les différents niveaux de challenge existants permettront à Subnautica de parler au plus grand nombre, et son histoire discrète suffit à motiver le joueur à fouiller le plus de zones possibles pour comprendre les mystères qui l’entourent, rendant ainsi le combo exploration/crafting bien plus agréable que dans un univers sans narration à la Minecraft.

4.4 5 votes
Évaluation de l'article

Points forts

  • Une durée de vie solide
  • Des biomes sous-marins de toute beauté
  • Un système de crafting assez complet
  • La possibilité de construire son propre sous-marin !
  • Une ambiance sonore très réussie
  • Des tonnes de choses à découvrir

Points faibles

  • Une absence de carte qui se fait vite sentir
  • Certaines utilisations de touches pas très pertinentes
8

Great

Co-fondateur de Try aGame, pinailleur en chef, et amateur de belles histoires. Vous pouvez me suivre sur Twitter et Mastodon
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