Dans The Great Ace Attorney Chronicles, il faudra reprendre du service en tant qu’avocat, mais cette fois-ci, nous devrons mener l’enquête au XIXe siècle.
Test réalisé avec une version Switch fournie par l’éditeur.
Six années après la sortie du premier opus de ce spin-off de la série, Ace Attorney, nous avons le plaisir de découvrir The Great Ace Attorney Chronicles, une collection qui comprend The Great Ace Attorney Adventures et The Great Ace Attorney 2 Resolve. Ainsi, le public européen va pouvoir, pour la première fois, découvrir Ryunosuke Naruhodo, un ancêtre de Phoenix Wright, qui va se charger de mener l’enquête dans plusieurs affaires étranges. On retrouve donc un gameplay classique et bien rodé, mais reste à savoir ce que vaudront les enquêtes de ces deux nouvelles aventures.
Alors, les fans de la licence retrouveront-ils leur compte ? Les enquêtes sont-elles toujours aussi prenantes ? Réponses dans ce test.
Meiji et vos idées ont du génie
Le jeu se déroule au XIXe siècle, en plein milieu de l’ère Meiji, marqué par une ouverture des relations entre le Japon et l’Angleterre. Dans toute cette agitation politique, le jeune Naruhodo va se retrouver accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis et devra démontrer son innocence au cours d’un procès mouvementé aux répercussions politiques importantes. C’est ainsi que commence la première enquête, qui nous apprend les bases du jeu et permettra aux fans de retrouver leurs marques. On se retrouve donc face à des témoins qui défilent à la barre, afin d’exposer ce qu’ils ont vu et c’est à nous de trouver les contradictions dans leur témoignage pour faire éclater la vérité. Mais attention à ne pas faire n’importe quoi, puisque la moindre erreur est sanctionnée et si toutes nos chances ont été épuisées, c’est terminé. Une petite nouveauté vient s’ajouter, la présence de jurés, qui pourront faire basculer l’issue du procès en se prononçant sur le verdict. Au nombre de six, ces jurés rendront leur verdict au cours du procès et s’ils s’accordent tous sur le verdict coupable, il faudra alors leur demander d’expliquer les raisons de ce choix. Au cours de cette phase particulière, le joueur devra trouver des contradictions dans les témoignages des jurés en les confrontant les uns aux autres, histoire de démontrer que l’affaire est loin d’être terminé. Ces nouvelles phases font du bien et permettent de dépoussiérer le gameplay de la série sans trahir l’intérêt principal des jeux, à savoir le raisonnement et la déduction, ce qui est un excellent point. Bien entendu, Naruhodo va se retrouver à jouer les avocats dans moult procès, l’amenant notamment en Angleterre pour rencontrer le plus grand détective du monde.
Dans le gameplay des procès, on retrouve tout ce qui fait le sel d’un bon Ace Attorney, avec des personnages hauts en couleur, qui permettent de dédramatiser la situation et une écriture extrêmement bien ficelée, qui nous tient en haleine tout au long des enquêtes. Les différents personnages sont tous attachants, avec une personnalité bien trempée et on adore voir leur visage perdre le sourire dès lors qu’ils se retrouvent face à une contradiction dans leur propre témoignage. Les énigmes sont bien pensées, mais pas non plus trop compliquées, même s’il peut nous arriver de buter sur une énigme de temps à autre, mais la satisfaction de trouver la solution balaie tout. De ce côté-là, le jeu est toujours aussi bon, avec quelques petites nouveautés, comme la possibilité d’attaquer un témoin qui réagit au témoignage d’une autre personne. Il peut arriver que plusieurs témoins se trouvent à la barre au même moment et si on scrute les réactions des témoins les plus silencieux, on peut repérer des pistes à exploiter pour découvrir le fin mot de l’histoire. Ce petit ajout est tout de même sympathique à signaler, permettant de renouveler un peu le gameplay et nous obliger à rester plus attentif aux détails.
Elémentaire, mon cher Wilson
Côté enquête, c’est aussi un retour aux fondamentaux, avec la recherche d’indice, l’interrogatoire de témoins ou l’analyse de pièces à conviction. La licence a toujours joué sur ce côté Point-and-Click, qui donne aux joueurs l’occasion de jouer autrement l’espace d’un chapitre pour éviter de perdre leur attention. Il faudra bien souvent chercher les indices et se déplacer pour découvrir l’élément crucial qui va retourner la situation. Cette partie est amusante, nous permettant de rencontrer les futurs témoins qui seront présents au procès et tenter de découvrir ce qu’il s’est réellement passé.
Contrairement aux phases on peut se retrouver rapidement bloqué si on ne trouve pas la solution, comme dans tout bon Point-and-Click. Certains passages peuvent être assez complexe à passer si on ne sait pas où le jeu veut nous emmener, mais on finit toujours par débloquer la situation, nous permettant de continuer l’aventure. Cependant, cela fait du bien de changer un peu le gameplay, le jeu alternant les phases de procès et les phases d’enquêtes, qui se trouvent plus poussées dans cet opus. En effet, lors de ces phases, vous aurez également l’occasion de vous confronter à un certain Herlock Sholmes, qui fera des déductions au cours de l’aventure. C’est alors à vous de trouver les contradictions pour mettre en évidence les incohérences des déductions du détective, rappelant le gameplay des procès et permettant de garder le joueur attentif lors des affaires exclusivement orientées enquête. Bien entendu, la finalité est la même que pour les phases de procès : trouver la vérité. Ces phases sont toujours bienvenue, permettant d’éviter un sentiment de longueur qui pourrait s’installer pour ceux qui préfèrent les phases de procès et risqueraient d’être rebuté par une affaire exclusivement composée de chapitres d’enquête, ce qui est un excellent point.
The Great Ace Attorney et Volte-face
Du côté de la direction artistique, le jeu utilise des modèles 3D pour les personnages, rendant les scènes plus dynamiques et c’est un excellent point pour garder l’attention des joueurs qui pourraient décrocher à cause d’une trop grande quantité de dialogues. Car comme tout bon Visual Novel, le jeu est extrêmement bavard et il faudra toujours garder sa concentration pour trouver la clé des différentes énigmes, ce qui peut décourager certaines personnes. Mais pour ceux qui arriveront à s’accrocher et à entrer dans l’univers, le titre va les accrocher pendant un bon moment avec une dizaine d’affaires à résoudre, toutes plus mouvementées les unes que les autres, rendant chaque cas unique.
Du côté des musiques, on se retrouve avec des thèmes marquant comme dans tous les opus de la série, dans une version plus orchestrale, qui fait extrêmement plaisir à entendre et s’intègre bien à l’aventure du début à la fin, pour notre plus grand bonheur. Avec ces deux opus, les joueurs auront de quoi faire pour s’occuper pendant un bon moment, en attendant une nouvelle collection avec les derniers épisodes de la franchise principale ou en attenant un nouvel opus. Cependant, il est à noter que le jeu n’intègre que la langue anglaise pour le moment, ce qui est embêtant pour ceux qui ont du mal avec cette langue.
The Great Ace Attorney Chronicles est donc une chance unique pour nous de découvrir ces deux opus du spin-off de la franchise de Capcom. En transportant l’action à une autre époque, on se retrouve rapidement dépaysé, nous permettant de voyager et d’enquêter sur de sordides affaires qui nous demanderont beaucoup de réflexion pour parvenir à démêler le vrai du faux et enfin trouver les coupables.
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