TEST – The Quarry

The Quarry marque le retour de Supermassive Games pour une aventure horrifique faite de choix et de conséquences.

the quarry

Développeur : Supermassive Games
Éditeur : 2K Games
Support : PlayStation 5, PC, Xbox Series X/S, Xbox One, PS4
Version pour le test : PlayStation 5
Genre : Film d’horreur interactif dont vous êtes le héros
Date de sortie : 10 juin 2022

The Quarry est une création qui entre dans le registre préférentiel de Supermassive Games. Si le nom du studio ne vous dit rien, sachez qu’ils sont à l’origine de l’exclu qui avait collé quelques frissons aux joueurs de PS4 en 2015 avec Until Dawn. Et si je vous parle plutôt de cette exclue Sony plus que The Dark Pictures Anthology (encore en cours), c’est parce que The Quarry lui ressemble davantage dans la réalisation et l’ambiance.

On retrouve donc une nouvelle fois un système de QTE qui peut être fatal s’il est manqué, des choix qui vont décider du destin de tous les personnages que vous contrôlez au cours de ce film d’horreur interactif.

Une nouvelle fois, pour gagner en immersion, les développeurs ont fait appel à un casting de haute volée. David Arquette (Scream) assure et donne la réplique à Justice Smith (Detective Pikachu, Jurassic World). On retrouve aussi l’excellente Lin Shaye, Lance Henriksen, Ariel Winter, Ted Raimi, Brenda Song et d’autres comédiens performant idéalement grâce à une motion capture de qualité.

En ce qui concerne le scénario, on suit donc une flopée de protagonistes, des moniteurs pour être plus précis, qui vont apprendre que leur liberté s’arrête là où commence le danger. Ils ont effectivement eu la mauvaise idée de rester une nuit de plus dans leur camp malgré plusieurs mises en alerte. Résultat, ce qui devait être une nuit festive à la cool se transforme en une chasse nocturne ô combien dangereuse pour leur intégrité physique.

Un shérif aussi inquiétant que mystérieux, une créature étrange qui rôde, des voix proches du mysticisme en pleine forêt et cette fichue manie de se séparer en plusieurs groupes. De quoi nous plonger dans un scénario dont les fils scénaristiques sont certes prédessinés, mais choisis par le joueur.

L’ambiance, les choix, la pression permanente, le suspense autour du scénario, il faut avouer que tout est réussi dans The Quarry. Enfin presque.

Ambiance réussie avec des frissons garantis

Alors que l’hôte leur conseillait de rester cloîtrés à l’intérieur du chalet, nos héros du soir ont décidé de refuser cette invitation au huis clos. Tant pis pour eux, tant mieux pour nous.

Dès le prologue, on reste intrigué. Un duo de moniteurs veut arriver plus tôt à destination. Erreur fatale… Dès les premiers instants, on reconnaît la patte de Supermassive Games, ce studio qui a marqué les esprits avec Until Dawn il y a quelques années. Une ambiance soignée, une pénombre qui éloigne à des kilomètres un quelconque sentiment de sécurité, des personnages travaillés et des rencontres que l’on aimerait éviter en pleine nuit dans un coin paumé.

Une ellipse temporelle plus tard, on retrouve un autre groupe de jeunes gens. L’ambiance est différente, il fait jour, on toque aux portes des amourettes et des délires entre jeunes fêtards. Le séjour est censé prendre fin et chacun doit rentrer chez soi… Mais c’était sans compter sur cet abruti de Jacob qui sabote le van, empêchant tout le groupe de reprendre une vie normale. Et là… l’ambiance s’alourdit d’un coup. Chris Hackett, le directeur du camp joué par le génial David Arquette pète un câble. Complètement flippé de la situation, il plante ainsi le décor et nous prévient que les prochaines heures ne seront pas roses.

Petit entracte et on célèbre à quelques centaines de mètres la saison de la chasse. On se demande alors qui chasse, ce qu’ils chassent et quelle est cette femme qui nous aide avec les visions. Quelques minutes plus tard, c’est une créature qui se montre, et elle ne paraît pas très humaine ni très animale. The Quarry explore un thème bien connu des films d’épouvante. Il y ajoute donc les mécaniques de jeux vidéo qu’il maîtrise à la perfection. Timing et QTE, choix à court et long terme, plusieurs cheminements pour plusieurs fins.

Ô que tu as de grandes dents…

Certains éléments de gameplay inspirés sont ajoutés dans une recette bien élaborée. On pense à ce système de cœurs qui permet de revenir sur des choix. Par exemple, lorsque vous avez manqué un QTE et que cela a entraîné la mort d’un personnage, il est possible de dépenser un cœur (une vie en soi) pour rejouer la scène autrement, évitant ainsi le pire. Avec trois vies, vous avez une belle marge de manœuvre, enfin c’est ce que l’on pense avant de les avoir toutes utilisées. On adore aussi la mise en place de la carte des lieux qui permet de savoir où en sont tous les personnages, le système de preuves et d’indices qui s’actualise au fur et à mesure de nos trouvailles. Dans chaque chapitre se cachent des cartes de tarot à remettre à la vieille dame à qui l’on rend visite. Lorsque l’on rend visite à cette dernière, à la fin de chaque chapitre, on doit choisir LA carte pour laquelle on pourra découvrir la vision, mais celle-ci est facultative. Finalement, c’est tout à fait cohérent de ne pas les avoir à volonté. Là, on doit choisir et c’est assez captivant comme option.

Rassurez-vous, il reste bon à savoir qu’il est possible de rejouer chaque chapitre une fois le jeu terminé (dommage que l’on ne puisse pas passer les cinématiques vues et revues). Cela vous permet aussi de constater les différentes fins possibles, notamment lors du choix final. Selon si vous utilisez une arme ou non, vous subirez peut-être un électrochoc lors de la scène finale…

Là où The Quarry est fort, c’est qu’il nous surprend autant par ses jump scare que par sa tension permanente. On a forcément connu des moments où un rebondissement nous a fait sursauter (mais ce n’était pas gratuit, ce n’était pas un monstre qui sort du placard). Mais l’intrigue nous tient autant en haleine, les cavales, les choix, les scènes d’action, on garde une pression constante où le moindre faux pas peut être fatal. On a franchement envie de tous les sauver, ou pas.

Car les personnages s’illustrent par leurs personnalités différentes. Kaitlyn rayonne avec son fort tempérament et se montre débrouillarde. Au contraire, Emma en agacera probablement plus d’un, elle fait sa diva, semble très portée sur ses followers, mais de façon un peu égocentrique. À côté, on retrouve une Abigail plutôt réservée entourée de fortes personnalités. Enfin, c’est un réel plaisir de retrouver une Laura aussi combative qui ne recule devant rien, sûrement la protagoniste qui assure le meilleur rôle. Quoi de mieux pour la comédienne et chanteuse Siobhan Williams qui est derrière. Côté garçon, on oublie vite le cliché du personnage de Jacob dont le cheminement sera aussi irréel que surprenant. On demeure intrigué par un Ryan qui semble complètement dépassé par les événements.

On déplore aussi des attitudes incohérentes à répétition. Du déni complètement idiot. Lorsqu’une menace approche, il arrive qu’un personnage fasse mine de ne rien voir au lieu de prévenir directement son acolyte du danger. La vidéo surveillance qui voit quelque chose casser une caméra, mais aucune réaction…

C’est du côté des autres personnages que j’ai admiré la performance des acteurs masculins. Le shérif en premier lieu, car on ne sait jamais sur quel pied danser avec lui. Les chasseurs procurent le même sentiment, car on ne connaît presque jamais leurs objectifs et on les craint énormément. Ils sont directement impliqués dans les événements et liés à l’intrigue et le mystère reste épais jusque dans les derniers chapitres où l’on comprend dans quoi ils se sont exactement embarqués. C’est assez fort scénaristiquement de maintenir un suspense à plusieurs étages durant autant de temps.

On peut d’ailleurs féliciter les développeurs du jeu, car la modélisation des personnages est de haute volée. Les animations sont fluides et hormis quelques bugs, les mouvements et les scènes d’action sont réalisés avec une grande justesse. On suit avec engouement (et la boule au ventre) les nombreuses scènes sans qu’elles ne manquent de rythme et tirent trop en longueur. Les transitions sont maîtrisées et on s’intéresse aussi bien à l’évolution des personnages, les relations qui se créent et les choses épouvantables qui leur tombent dessus.

note5 ghost stories viticulture joraku cowboy bebop everdellDire que The Quarry surpasse toutes les productions de Supermassive Games se défend largement. Des actrices qui en ont dans le ventre, des acteurs qui ne sont pas en reste même s’ils sont un peu en dessous et surtout des nœuds scénaristiques qui se démêlent naturellement tout au long d’une aventure palpitante. Malgré quelques incohérences et un podcast post-générique interminable, ce film interactif d’épouvante reste rondement mené et nous tient sous pression constamment. À chaque chemin emprunté, on craint la menace qui approche. À chaque choix, on craint l’échafaud. Il s’agit simplement d’un must-have pour les fans du genre.

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Points forts

  • Des personnages féminins qui assurent
  • Un scénario maîtrisé du début à la fin
  • Des frissons à la pelle
  • Le système des 3 vies
  • Le plan qui montre la position des persos

Points faibles

  • Un podcast post-générique qui n'en finit jamais
  • Des attitudes incohérentes
  • Des textures à la ramasse
9

Amazing

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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