TEST – Tomb Raider Remastered et la fontaine de Jouvence

Lara Croft au berceau de sa vie
Tomb Raider I-II-III Remastered

Développeur : Aspyr, Crystal Dynamics (remaster), Core Design (original)
Éditeur : Aspyr
Genre : Action/aventure
Supports : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Switch, PC
Support de test : PS5 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 13 février 2024

 

Lara Croft a connu bien des formes. Celles d’Angelina Jolie, d’Alicia Vikander ou de Vanessa Demouy pour les incarnations réelles. Mais aussi celles vidéoludiques de la trilogie du reboot de The Tomb Raider par Crystal Dynamics. Cependant pour toute une génération de vieux briscards, c’est avant tout la plastique disproportionnée de l’aventurière des tous premiers Tomb Raider qui fait figure d’autorité. C’est elle qu’Aspyr nous propose de retrouver grâce à Tomb Raider Remastered, une réédition des trois opus originels. Avec pour objectif bien sûr de raviver la nostalgie des anciens mais aussi de séduire les néophytes. Est-ce que tout est réuni pour permettre la réussite de l’exploratrice britannique ? Réponse dans notre test.

Sur les traces d’un glorieux passé

D’un avis quasi unanime, les trois épisodes remasterisés ont été en leur temps de grand jeux si ce n’est des chef-d’œuvres. En tout cas pour les férus d’exploration et d’énigmes. À coup de je cherche comment ouvrir une porte, je crapahute à droite à gauche, j’actionne un levier et je retrouve mon chemin jusqu’à la porte ouverte. Souvent, très souvent, ces vagabondages étaient parsemés de pics mortels, de rochers débaroulants, d’animaux sauvages affamés ou de gouffres abyssaux. Ce n’était clairement pas une sinécure, loin s’en faut. Toujours est-il que ce qui faisait le charme du jeu, sa difficulté.

Pour être tout à fait franc, il n’y a pas que le level design, savamment imaginé par les équipe de Core Design, qui plaçait haut la barre de complexité. Il y avait également la maniabilité et les placements de caméra pas toujours approprié. C’était bien entendu les limitations techniques de l’époque qui ne permettaient pas plus de performance à ce niveau là. Ces défauts rendaient déjà fous les joueurs de l’époque même les fans de Tomb Raider, nul doute que les joueurs d’aujourd’hui le deviendraient encore plus rapidement.

Aspyr l’a bien compris et a travaillé sur des mouvements plus modernes. Et par modernes, on entendra plus dynamiques. Lara est en effet beaucoup plus souple et fluides dans ses changements de trajectoires et le mapping des touches et un peu plus conformes aux standards des jeux actuels. L’idée de proposer cette nouveauté est bonne et à saluer. Seulement, je pense qu’elle ne fonctionne pas aussi bien qu’on aurait pu le penser pour la simple et bonne raison que tout le level design est pensé pour la maniabilité de char d’assaut de Lara. Notamment pour le positionnement des sauts, leur direction et la prise d’élan. Et bon sang, y en a des sauts à faire. En tout cas, pour ma part, après plusieurs essais, j’ai laissé tomber la maniabilité moderne pour rester sur la vieille version puisque le choix nous est fort heureusement offert. C’est peut-être une question d’habitude, je ne sais pas. N’hésitez pas à partager vos expérience en commentaires.

L’autre problème de l’époque, à savoir les caméra, n’a lui en tout cas pas été réglé. On a, comme à l’époque, la caméra qui virevolte dans les gunfights, qui vient se placer face à Lara lorsque l’on veut sauter, tant et si bien que l’on ne peut pas voir directement où l’on veut atterrir. Du classique quoi. Heureusement, une fonction de pouvoir faire pivoter légèrement la caméra autour de Lara nous permet de corriger en partie le problème. On s’en contentera.

Une nouvelle plastique

Alors je le disais en introduction, Lara a connu plusieurs formes. Et je le disais aussi plus haut, à l’époque les mensurations de Lara était inhumaines. Tout le monde connait l’anecdote sur l’origine de la poitrine de Lara. Aujourd’hui, il est aisé de dire que tout ça était plutôt sexiste. Comme si une plus grande taille de bonnet pouvait augmenter les chiffres de vente… En tout cas, Tomb Raider Remastered a avant tout axé ses améliorations sur les graphismes et notamment sur le modèle de Lara. Et je dois dire que c’est réussi.

Le chara-design de notre héroïne arrive à allier de la modernité tout en conservant l’essence de ce qu’était la Lara Croft d’antan. Elle a conservé sa taille de guêpe et… sa poitrine généreuse, et elle tressaute un peu d’ailleurs maintenant au gré de ses mouvements. Bon… on dira que c’est pour conserver l’esprit d’époque et on reconnaitra que la campagne pub pour ce Tomb Raider Remastered n’était pas axée sur les attributs de Lara. Passons.

D’ailleurs, la jeune héritière n’est pas la seule à avoir bénéficié d’une remodélisation. Les ennemis aussi ont reçu un coup de polish. Là aussi, sans savoir si c’était une réelle volonté des développeurs, le résultat a tout de même conservé une touche rétro malgré le lissage des textures. Les animaux par exemple ne sont pas devenus totalement photoréalistes. Je trouve ce « choix » assez judicieux dans le sens où il ne dénature pas la cohérence avec les environnements.

Et oui, les environnements ont également été remodelisés. Une nouvelle fois, en conservant le level design très polygonal de l’époque. L’accent a été mis sur le lissage des textures, sur leur modernisation. Dans l’ensemble c’est plutôt bien fait. On sent vraiment une différence par rapport aux jeux d’origine (encore heureux) et sans avoir non plus l’impression de redécouvrir totalement les niveaux, on réalise quand même qu’il y a un vrai coup de peinture sur les murs.

Pour autant, tout n’est pas parfait. Outre les quelques bugs de textures et surtout de jeux d’ombres, la lisibilité des nouveaux décors n’est pas toujours optimales. A de rares occasions, certes, mais quand même. Deux exemples. A l’époque, les items à ramasser étaient très grossièrement détaillées. Une clé à ramasser faisait la taille d’un rat parisien, c’est à dire énorme. Cela avait l’avantage d’être visible. Dans Tomb Raider Remastered, elles ont un design plus modernisé, la taille largement réduite. Si bien que parfois, quand la clé à la même couleur que le sol, il est très facile de ne pas la détecter. Quand on connait l’importance des clés dans Tomb Raider, c’est un peu problématique.

L’autre exemple c’est que la remodélisation a été faite de manière extrêmement fidèle mais parfois trop. Les vieux joueurs se souviennent sans doute de ces surfaces étranges qui ne semblaient pas avoir de cohérence avec ce qui l’entourait. On reconnaissait alors rapidement une texture posée à la va-vite et sans importance. Hé bien là, ces étrangetés ont été conservés. Seulement avec l’aspect moderne de l’ensemble, ces imperfections ressortent beaucoup plus et on a de temps en temps l’impression qu’elles ont un sens. Comme une porte cachée. C’est dommage de ne pas avoir profité de l’occasion pour harmoniser ces impuretés. Alors oui, là je pinaille puisque dans l’absolu, le résultat de cette remasterisation est plutôt positif. Il y a d’ailleurs tout un travail effectué sur la luminosité des espaces qui donne plus de corps aux environnements.

La dernière couche qui craque

Si toutefois vous êtes complètement réfractaires à la modernité et que vous ne jurez que par le pixel, il est bon de noter qu’à tout moment on peut passer aux graphismes d’époque. Et ce, avec une simple pression de touche. C’est très plaisant de pouvoir faire soi-même le comparatif en temps réel quand on en ressent l’envie. C’est aussi et surtout, la possibilité donnée de vivre l’expérience dans les mêmes conditions qu’à l’époque… Si ce n’est que les temps de chargement seront beaucoup plus rapides. C’est l’un des avantages d’une version remasterisée : les transitions fluides. Même s’il n’était pas éternels, il fallait être un petit peu patient quand on rechargeait une partie. Après un échec de saut en raison de la maniabilité, c’était compliqué. Avec ce Tomb Raider Remastered, quelques fractions de secondes suffisent pour reprendre à la dernière sauvegarde. Attention, pas de sauvegarde automatique par contre. Pensez-bien à sauvegarder régulièrement, d’autant plus que contrairement à l’époque, le nombre de sauvegarde est illimité. Donc pas de pression.

Pour en finir avec la refonte graphique, mentionnons que comme souvent avec les remasters, les cinématiques n’ont pas été retouchées. C’est tout de même dommage de ne pas être allé jusque là. Il n’y avait pas non plus 40 heures de cinématique au total donc je pense qu’avec un peu plus d’ambition, ça aurait pu être fait.

On ne passera pas non plus sous silence, les quelques bugs qui trainent encore. Notamment celui d’afficher des ennemis à l’écran avant qu’ils soient actifs. On se retrouve donc régulièrement avec des sprites à l’écran qui ne bougent pas et que l’on ne peut pas tuer… et qui soudainement se déclenche une fois la condition remplie. Ça fait un peu tâche. Comme ces étonnants problèmes de sous-titrages qui ne collent pas du tout avec les paroles lors de certaines scènes.

Enfin, parlons du contenu exact de Tomb Raider Remastered. On l’a dit, il y a les trois premiers opus mais il y a aussi leurs extensions respectives. C’est un véritable plus même pour les joueurs de l’époque. En effet, les extensions (ou DLC comme on les appelle aujourd’hui) n’étaient pas aussi ancrées dans la logique commerciale et il y a fort à parier que nombreux sont ceux à n’avoir jamais touché à ces niveaux supplémentaires. C’est ainsi une bonne occasion de pouvoir enfin les faire. On a donc le droit à un contenu très généreux promettant de nombreuses heures de jeu.

Au final, Tomb Raider Remastered est une excellente opportunité de redécouvrir les origines de la saga. Les anciens joueurs qui souhaitaient se refaire une virée avec Lara trouvent là une véritable raison se lancer. On pourra toutefois regretter que la solution proposée pour améliorer la maniabilité soit peu satisfaisante et que le problème de la caméra capricieuse n’ait pas été solutionné. C’est d’ailleurs ces défauts qui font que les nouveaux joueurs pourraient être rebutés. Il faudra faire preuve de caractère pour affronter des mécaniques forcément datées. Toujours est-il que cette trilogie est l’assurance pour ceux qui s’adapteront à ces conditions de passer de très nombreuses heures de jeu avec plaisir surtout que la refonte graphique est réussie. Notons d’ailleurs que le prix de lancement, 29,99€, est aussi très raisonnable.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • La refonte graphique qui fait mouche
  • Du contenu pour de très nombreuses heures de jeu
  • Trois jeux mythiques réunis
  • Pas de limitations de sauvegardes

Points faibles

  • Les solutions inefficaces pour la maniabilité et la caméra
  • Quelques bugs en tous genres
7.5

Good

Ma devise : "Raler, c'est utile uniquement si tu en profites pour apporter une solution... sinon ça reste juste un plaisir".
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