Le Tour de France 2024 débute l’an prochain, et forcément Nacon et Cyanide en profitent pour lancer leur simulation de cyclisme.
Notre test a été réalisé à partir d’une version PlayStation 5 envoyée par l’éditeur.
Nouvelle interview test en vue consacrée à Tour de France 2024 (PCM24 arrive bientôt), et forcément on retrouve toujours les mêmes questions autour de la simulation de cyclisme qui est disponible sur consoles de jeu et PC. Comme d’habitude, c’est à Nacon et Cyanide de nous offrir cette expérience de jeu. Faudra t-il plus d’une longue-vue pour apercevoir de réelles nouveautés ? Discutons-en.
Tour de France 2024, une nouvelle Grande Boucle à l’horizon ?
En toute logique, le Tour de France va bientôt se lancer dans l’Hexagone (et ailleurs) avec un parcours inédit. Comme les développeurs profitent encore de la licence officielle, ils nous font ainsi vivre ce tout nouveau parcours dans le jeu.
Dans le test de l’édition 2023, tu te montrais déçu du manque de nouveautés. Qu’en est-il pour le Tour de France 2024 de Cyanide ?
Sur la forme, rien ne change vraiment. Vous pourriez avoir des craintes en lançant le jeu et en naviguant dans les menus, même dans les différents modes habituels. Ce sont les mêmes que l’an dernier. Il y a un grand air de déjà-vu visuellement parlant. On a quelques défis supplémentaires pour le mode Descente etc. Néanmoins, quelques petites nouveautés font leur apparition dans le mode ProTeam et ProLeader, sur le lancer de vélo, la question d’accessibilité, et surtout un ajout considérable est disponible en multijoueur en ligne.
Quelle est donc cette nouveauté pour le mode online de TdF 2024 ?
Nacon l’a déjà évoqué, c’est le mode Critérium qui permet de contrôler une équipe de 2 coureurs, jusqu’à 6 joueurs donc 12 coureurs. Clairement un lieu qui permettra à tous de se disputer une victoire mémorable, du moins satisfaisante.
12 coureurs ce n’est pas trop peu ?
Au contraire, je trouve que limiter à 6 joueurs les parties de jeu en ligne, c’est un choix inspiré. Si on était noyé dans une partie à 50 joueurs, donc 100 coureurs, il serait sûrement difficile d’apercevoir une certaine marge de progression. Au moins, avec 12 coureurs (au max), on peut tester diverses stratégies et expérimenter le jeu en ayant de l’impact sur le déroulement de la course.
Puis, comment assurer un équilibre si des joueurs choisissent toujours les mêmes coureurs ?
C’est principalement sur ce point que Cyanide s’est montré intelligent. Vous aurez beau prendre les meilleurs coureurs, tous partagent les mêmes attributs. C’est vraiment nos choix et nos stratégies qui vont déterminer le vainqueur. Tout le monde part sur un pied d’égalité.
Sent-on un véritable investissement de l’équipe de développement sur ce mode de jeu ?
Je pense qu’ils ont énormément d’attentes autour du mode Critérium. Cela se traduit notamment par un circuit de la récompense, avec du contenu à débloquer (coureurs et équipements). De même, les performances, bonnes ou mauvaises, vous octroient plus ou moins de Points Critérium, utiles pour débloquer des récompenses. La bonne nouvelle, c’est qu’on ne retrouve pas de micros-transactions ni cette mauvaise odeur du pay-to-win à l’horizon, l’envie de vous faire passer rapidement à la caisse. Les développeurs souhaitent surtout que vous méritiez vos récompenses et ça passe par des heures de jeu, des victoires et donc de la stratégie finement élaborée.
Pour le coup, ça fonctionne ?
Bien sûr, il faudra attendre quelques jours pour l’affirmer. Avec le temps, les serveurs seront testés, et surtout la communauté va s’accaparer à sa manière de ce mode de jeu. C’est à ce moment qu’on pourra y apercevoir des failles ou non. Pour l’instant, cela reste positif dans son ensemble. Pour avoir enchaîné des courses, ça n’a pas pris plus de deux minutes pour réunir des groupes de 6 joueurs. Aucun lag ni défaillance à signaler sur les serveurs du jeu. Néanmoins, on a connu un bug une fois, provoquant un immobilisme de l’un de mes deux coureurs sur la ligne de départ. Ce qui se montre forcément très embêtant puisque cela condamne un des deux cyclistes à ne pas être compétitif, ni utile pour son équipier.
Et comment se sont passées les parties en ligne ? Peut-on y voir de réels impacts tactiques ?
Il faut savoir que l’on ne parcourt pas une étape entière, on nous lâche souvent à 25 ou 40km de l’arrivée. Il n’est pas pour autant question de lâcher toutes ses forces du début à la fin. Au contraire, il faut trouver le bon timing pour faire la différence, ou adopter la meilleure stratégie. Et ça, c’est comme dans une course en temps réel, l’efficacité d’une attaque dépend aussi de la réactivité et de l’entente des poursuivants.
T’as quelques exemples de situations en course ?
Il m’est arrivé d’attaquer dès le premier kilomètre lors d’une étape de plaine, avec des courtes ascensions, et de maintenir un écart tout le long du jeu. Derrière, ils n’ont pas eu l’air de s’entendre pour me rattraper rapidement, et sur la fin, un seul coureur a réduit l’écart à moins de 10 secondes. Mais j’avais pu gérer mon effort pour ne pas exploser sur la fin.
Au contraire, j’ai tenté à nouveau cette stratégie et on m’a très vite rattrapé. Les attaques suivantes des autres joueurs n’ont rien donné, et ça s’est réglé au sprint. Enfin, il m’est arrivé de faire partie des poursuivants, et il est souvent difficile de s’entendre avec les autres joueurs, chacun ayant peur d’être grillé sur la fin du parcours.
Il vaut mieux donc faire partie de la bonne échappée ou s’entendre rapidement pour rattraper les coureurs devant. C’est un juste équilibre à trouver mais les courses ne sont pas souvent identiques, et cela reste plutôt agréable.
Ton ressenti est donc satisfaisant quant à l’ajout de ce mode Critérium ?
Totalement oui. Je trouve le mode Critérium très bien réalisé dans son ensemble. Le fait que l’on parte avec les mêmes armes au début de la course, qu’il ne soit pas gâché par des micros-transactions et qu’il offre son lot de récompenses gagnées avec des points glanés en course et non avec un Pass de Saison.
De plus, il nous procure un véritable sentiment de satisfaction lorsque l’on gagne une étape. Un point essentiel.
Il n’existe pas de motifs pour grincer des dents à la vue de ce Tour de France 2024 ?
Bien sûr, tout n’est pas non plus parfait. On n’enlèvera pas de la tête des joueurs les plus aguerris que mécaniquement, il n’y a pas non plus masse de différences entre cette édition et la précédente. On retrouve des petits soucis techniques si on est pointilleux, par exemple je ne suis pas toujours puni en coupant certaines trajectoires ni ralenti en débordant un peu le trottoir.
Toujours pas d’immersion dans les coulisses des coureurs. On reste sur le fameux schéma Menu de la course – course – succession de maillots et ça repart. L’ajout de rivalités pourrait intensifier les enjeux par exemple. Puis, avec les légendes (certes sous de faux noms actuellement), il pourrait être intéressant de nous faire revivre des courses mythiques, via des défis par exemple. Un peu plus de travail de documentation aussi, pourquoi pas avec un narrateur (célèbre ?) qui nous raconte des moments mythiques du cyclisme.
Je me nourris peut-être un peu trop d’espoirs mais il serait intéressant de voir Cyanide passer à la vitesse supérieure en matière d’expérience de jeu. Le mode Critérium est une première étape mais les fans du TdF méritent encore mieux, surtout quand on pense aux capacités des consoles Xbox Series X et PlayStation 5.
Du coup, on en retient quoi de ce Tour de France 2024 ?
Nacon et Cyanide avancent doucement mais sûrement. S’il apporte des sensations satisfaisantes, le mode Critérium ne sera pas un argument suffisant aux yeux de tous les habitués de la franchise, le contenu demeurant similaire à celui du Tour de France précédent dans sa globalité. Enfin, même si on attend un grand bon graphique ou un vrai travail d’immersion de la part des développeurs, force est de constater que le titre conserve des fondations solides qui apporteront du plaisir aux amateurs de cyclisme.