TEST – Trails of Cold Steel, deuxième service sur PS4

Le jeu où il y a des trains et du train-train

Legend of Heroes : Trails of Cold Steel

Développeur : Nihon Falcom
Éditeur : Marvelous
Genre : J-RPG
Date de sortie : 29 mars 2019
Supports : PS4 (version testée, fournie par l’éditeur)
Sortie sur PS3/Vita : 26/09/2013 (Japon), 29/01/2016 (Europe)

trails of cold steelAprès avoir débarqué chez nous en 2016 sur PS3 et PS Vita, Legend of Heroes : Trails of Cold Steel (le nom complet du jeu) revient sur PS4 dans une réedition légèrement améliorée. C’est d’ailleurs le sort que connaitra aussi l’épisode 2 d’ici quelques semaines, à une date encore à annoncer du côté de l’éditeur. Le but derrière la manœuvre est sans doute de préparer l’arrivée à l’automne prochain du 3ème volet. Une exclu PS4 qui ne viendra pas conclure la saga puisqu’un 4ème opus, final celui-ci, est déjà sorti en fin d’année dernière au Japon. Toujours est-il qu’aujourd’hui c’est à la découverte de cette réédition du premier épisode que je vous emmène dans ce test. Allons-y !

Welcome aboard !

Trails of Cold Steel nous traine dans les pas de Rean Schwarzer, un adolescent qui vient tout juste d’intégrer la prestigieuse académie militaire de Thors. Une académie où sont érigées des cloisons sociales, à l’image de ce qu’il se passe partout dans cet Empire d’Erebonia, le pays dans lequel les événements du jeu se déroulent. En effet, les classes de l’établissement sont réparties en fonction du rang social des élèves : les nobles d’un côté et le menu peuple de l’autre. Oui mais voilà, notre cher Rean va se voir intégré dans une toute nouvelle classe, la Classe VII, où règne la mixité sociale. Bien que les raisons de la création de cette nouvelle classe ne soient pas claires, il parait évident que notre héros et les 8 autres élèves qui la composent n’ont pas été choisis par le plus pur hasard. Les tenants et les aboutissants de ce mystère, ainsi que ceux de bien d’autres encore, nous les découvrirons au fur et à mesure du cursus scolaire de la classe qui sera pour le moins mouvementé.

Malheureusement, pour pouvoir découvrir l’histoire de Trails of Cold Steel, il faudra avoir de sacrées notions en anglais. En effet, le jeu est entièrement dans la langue de Shakespeare : voix (disponibles aussi en japonais) ET textes. Autant dire que ce gros point noir est assurément une barrière infranchissable pour les joueurs en froid avec l’anglais, d’autant que le scénario tiendra une place prépondérante au cours de vos longues heures de jeu. Il est en effet fort probable que vous passiez presque autant de temps à lire les innombrables dialogues qu’à vous friter avec des monstres. La version PS3/Vita n’était pas traduite non plus mais on aurait pu espérer (candidement) que cette version PS4 le soit étant donné que Trails of Cold Steel III sera, lui, traduit. Il n’en est rien, il faudra faire avec l’anglais sur cette réédition.

Si l’on passe au-dessus de ce qu’il convient d’appeler un obstacle, Trails of Cold Steel brille en tout cas par son univers totalement immersif. Puisque l’on vient d’aborder le scénario, autant dire que celui-ci est bien ficelé. Même s’il ne se caractérise pas non plus par son originalité débordante – on retrouvera de nombreux thèmes déjà vus voire revus dans les RPG – plusieurs intrigues vont habilement se croiser et livrer, jusqu’aux derniers instants du jeu, des rebondissements inattendus. On pourra simplement reprocher que les événements mettent un peu de temps à s’enclencher, mais tout vient à point à qui sait attendre.

Ce qui fait également la force de cette histoire, c’est la galerie de personnages par laquelle elle est servie. A commencer par cette petite bande de protagonistes principaux attachante à souhait. Même si la plupart d’entre eux sont de purs clichés, il faut bien l’admettre, on ne pourra pas s’empêcher de les prendre en sympathie. La foultitude de personnages secondaires n’est d’ailleurs pas en reste et certains d’entre eux apporteront une véritable dose d’humour ou de mystère. Une chose est certaine : tout ce beau monde joue une partition d’ensemble de qualité.

On repérera également très rapidement l’aspect manga du jeu. Seront donc de la partie notamment les personnages féminins aux formes généreuses, voire disproportionnées, et aux tenues ne cachant parfois que ce que la morale réprouve. Certains ressorts comiques et scénaristiques sont aussi directement inspirés de l’univers manga, en particulier du Ecchi et du Shōnen. La cinématique de lancement de ce Trails of Cold Steel n’a rien à envier à ceux des animés japonais en vogue. Les dessins sont très beaux et très colorés, un pur régal. Malheureusement, on ne les reverra au cours de la partie qu’en de très rares occasions : dans le menu ou lors du déclenchement des attaques spéciales. C’est d’autant plus dommage que le moteur graphique du jeu ne fait pas d’étincelles, loin de là. La réédition ne se contentant que d’un léger lissage des textures, un affinement des contours et un gain de vivacité des couleurs, on se retrouve donc tout bonnement avec un jeu de 2013 entre les mains.  Les personnages et leurs animations sont ainsi extrêmement rigides et fades. Si c’est déjà gênant lors des animations de combat, ça l’est encore plus lors des cut-scenes qui sont toutes gérées par le moteur du jeu. Certaines scènes d’action perdent ainsi énormément en intensité et les personnages perdent en humanité puisque le seul moyen de faire passer les émotions demeurent les yeux et la voix. En tout cas, on aurait vraiment aimé voir des cinématiques en animé, cela aurait été indéniablement un véritable plus.

Pour finir sur l’ambiance, parlons un peu musique. Les thèmes du jeu sont dans l’ensemble plutôt corrects, seuls deux ou trois thèmes sortiront vraiment du lot. Par contre, certains ne seront pas toujours très adaptés à la situation, ne collant pas du tout à l’atmosphère du moment. Heureusement ce genre de tergiversation musicale ne se produira pas souvent.

Toute une vie de servitude

Côté gameplay Trails of Cold Steel essaie de nous proposer de la variété mais malheureusement de façon un peu maladroite. Les phases de jeu se décomposent en plusieurs étapes qui vont vite tourner en boucle. On passe la moitié de notre temps sur le campus. Là on nous offre la possibilité de développer nos relations avec nos camarades via des petits events en nombre limité. Des relations qui auront leur importance lors des combats puisqu’elles nous permettent de réaliser des combos et autres actions de soutien toujours plus puissants au fur et à mesure que nos liens se renforcent. Outre cet aspect social, la bonté sans limite de Rean, le héros, nous oblige lors de notre temps sur le campus à remplir tout un tas de tâches que l’on qualifiera aisément de subalternes. Aller acheter des fleurs pour un peintre, livrer des cartons et autres activités du genre seront notre pain mensuel. On a vite l’impression de n’être qu’un homme à tout faire. Après avoir accompli notre devoir sur le campus, on se retrouve envoyé aux quatre coins d’Erebonia pour des missions de terrain. Alors que l’on aurait pu s’attendre à autre chose lors des sorties scolaires il n’en sera rien. Là aussi, on doit rendre toute une série de service à des gens trop flemmards pour, par exemple, aller changer des ampoules sur la route d’à-côté. Heureusement certaines quêtes nous amèneront aussi à tuer de gros monstres, sortes de « sous-boss », pour nous donner de l’action, de la vraie.

trails of cold steel PS4Ces deux phases, sur le campus et sur le terrain, vont invariablement se répéter chaque mois que durera le cursus scolaire de Rean. Si la redondance est évidente, elle ne se fera malgré tout pas trop ressentir puisque le scénario évoluant en même temps, les événements offriront eux de la variété. Mais on se doit tout de même de souligner ce point, d’autant qu’au final le jeu se veut très dirigiste. A aucun moment nous ne pouvons sortir du cadre défini par l’histoire pour aller flâner sur le reste des contrées d’Erebonia. Le temps va défiler inexorablement, nous entraînant dans son sillage, sans nous laisser la moindre chance de descendre de la rame. Cette sensation de ligne droite sera d’autant plus grande que les zones du jeu, notamment celles où les monstres se trouvent, sont de véritables couloirs. Une seule zone est assez vaste pour offrir un semblant de liberté. Les claustrophobes n’ont qu’à bien se tenir.

Après le scénario et les phases de gameplay, le dernier point essentiel dans un RPG, c’est bien évidemment le système de combat. Et là, c’est vraiment un aspect bien maîtrisé par Falcom. Trails of Cold Steel nous propose un système intelligent et stratégique. Tout d’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas de rencontres aléatoires. Les monstres se trouvent directement sur la map, et il nous faut les percuter pour enclencher le combat. Oui mais ce n’est pas tout puisque l’on peut essayer de frapper par derrière les monstres sur l’aire de jeu, pour les étourdir et les prendre à revers démarrant ainsi le combat avec des avantages précieux. Attention cependant ! Si c’est notre personnage qui est pris par derrière, l’issue du combat risque d’être fatale.

Les combats sont donc eux au tour par tour et donnent la possibilité aux deux camps de se déplacer librement sur la zone de fight. Ce qui vous demandera de bien placer vos personnages afin d’optimiser vos buffs en AOE, ou bien d’éviter les débuffs et autres sorts de zone de vos adversaires. De plus, des bonus aléatoires (et des malus dans certaines zones du jeu) viendront de temps en temps ponctuer le tour d’un combattant. Visibles plusieurs tours à l’avance, il faudra là aussi user de stratégie pour en bénéficier (ou pour les éviter quand ce sont des malus) en préparant par exemple un sort qui s’activera sur le tour en question ou qui permettra de l’éviter selon le cas.

Concernant vos capacités d’attaque, là aussi, c’est du très bon. Et pour cause, le système se rapproche assez du système des matérias de Final Fantasy VII. Chacun de vos personnages possède un ARCUS, un appareil qui lui permettra d’utiliser différents sorts en y plaçant des Orbs (l’équivalent des matérias donc). Au départ, un seul slot sera disponible mais vous pourrez en ouvrir d’autres en échange de sépiths, des petits cristaux que vous recevrez en tuant des monstres. A vous ensuite de bien choisir les Orbs à donner à vos différents personnages pour en tirer le maximum.

En tout cas aucune panique à avoir, chaque pan de gameplay et de système combat est parfaitement expliqué grâce à de petites fiches tuto en anglais malheureusement (hop ! une petite piqûre de rappel). Vous pourrez d’ailleurs retrouver ces fiches à tout moment dans un menu dédié au cas où un point vous aurez échappé. Sympa.

Le petit mot sur la réedition

Je l’ai évoqué plus haut, il ne faut pas s’attendre à une révolution graphique pour cette version PS4 de Trails of Cold Steel. Le moteur est inchangé et les évolutions ne porteront que sur les textures et les couleurs en des proportions pas toujours perceptibles. Du côté des ajouts, on note des lignes de doublages en plus et un mode turbo qui permet d’accélérer la cadence du jeu et qui pourra se révéler intéressant pour ceux qui n’en seraient pas à leur premier run. D’ailleurs on peut importer notre sauvegarde de la version PS3 ou PS Vita vers cette version PS4. Comment importer la sauvegarde ? Pour ce faire il faut lancer votre partie PS3/Vita et sauvegarder la partie via le Menu et choisir « Cross-Save ». Puis à partir de l’écran titre du jeu sur PS4, choisir « Transfer » et le tour est joué. Quelques petits bonus sont offerts pour la suite de la partie sur PS4. En tout cas pour être parfaitement honnête, à moins de vouloir vraiment jouer à ce jeu sur PS4, pas sûr que cette réédition mérite un deuxième passage à la caisse. Cela reste avant tout une bonne entrée dans la licence pour ceux qui auraient raté le train sur PS3/Vita.

The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel était à l’époque de sa sortie une bonne surprise. Il le sera tout autant pour ceux qui le découvriront aujourd’hui. Bien qu’extrêmement dirigiste, votre aventure se révélera fort passionnante grâce à un univers immersif. La durée de vie est honnête pour un RPG puisqu’il vous faudra 70 heures au bas mot pour boucler votre première partie. Le jeu ne vous résistera pas trop en mode normal mais il y a la possibilité d’un New Game + pour vous frotter à un mode plus ardu. Si vous cherchez un petit RPG sans prétention pour passer un bon moment : The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel fera parfaitement votre bonheur. A condition bien sûr que vous maitrisiez l’anglais (on ne le répétera jamais assez). Pour ceux qui auraient déjà fait l’aventure sur PS3 ou Vita en revanche, je ne suis pas convaincu que la version PS4 soit un passage obligé… à moins que vous ayez la volonté de replonger dans l’histoire mais plus votre ancienne console.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Des personnages attachants
  • Le système de combat efficace
  • Une durée de vie exemplaire
  • Un scénario aux multiples rebondissements
  • Une touche manga

Points faibles

  • Toujours pas de textes en français
  • Les animations très rigides
  • Très dirigiste
  • Une petite sensation dee redondance
  • Une réedition à l'intérêt limité
7.5

Good

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