Undisputed revient sur le ring pour rendre hommage au noble art qui n’a pas connu de jeu vidéo dédié depuis plus d’une décennie.
Notre test a été réalisé à partir d’une version PlayStation 5 envoyée par l’éditeur.
Undisputed nous permet d’enfiler les gants de boxe à nouveau. Bon sang qu’elles datent mes sessions sur Punch-Out et les Fight Night. Pourtant, la boxe n’a jamais été dépourvue d’intérêt. C’est à l’heure de 2024, qui voit une popularité grimpante de la boxe anglaise, que le studio britannique Steel City Interactive a décidé de publier sa simulation de boxe. Et le projet est ambitieux. Parlons-en à travers cette interview-test.
Alors, que propose comme contenu Undisputed pour booster l’expérience de jeu ?
Undisputed propose trois voies pour enfiler les gants de boxe. Le mode Carrière dans lequel on pourra créer son avatar, ou choisir un boxeur de renommée. On commence en bas de l’échelle et on monte au classement au fil des victoires. Mais ce n’est pas qu’une histoire de combats, la préparation importe aussi ainsi que votre entourage.
Bien sûr, on pourra se lancer dans des combats en exhibition, avec les boxeurs de notre choix. On retrouve par exemple deux versions de Muhammad Ali et Tyson Fury (on a mis un duel entre les deux sur YouTube, à voir ici) si vous achetez le pack supplémentaire.
Enfin, il est possible de s’affronter en ligne, un mode que nous n’avons pas encore testé, mais aussi à travers des combats événementiels. 3 combats classés par difficulté, et on surveille vos performances, puisque en cas de victoire, on compte votre score. Autant dire que la difficulté grimpe vite en flèche.
Beaucoup de questions me viennent. Peux-tu revenir en détail sur l’impact de la préparation du combat pendant le jour J ?
Pendant votre période de préparation, il faudra choisir entre la préparation au combat, et la perte de poids. Si on ne gère pas le premier aspect, on peut arriver sur le ring complètement hors de forme. Et si on n’a pas fait attention à sa ligne, le combat peut être annulé, comme dans la réalité où l’on réussit sa pesée.
Il faut ainsi faire attention au temps de préparation pendant la signature du contrat, et penser à faire autre chose que des apparitions sur les réseaux sociaux ou dans les lignes d’un journal. Mais pour gagner en popularité, il ne faut pas non plus négliger cet aspect. Les nombres d’exercices sont au nombre d’une dizaine, et l’impact sur la forme du boxeur est affiché avec des lignes de stats.
Il m’est déjà arrivé d’arriver hors de forme à un combat, et autant dire que cela se ressent sur la forme du boxeur qui perd vite en endurance, et part avec un handicap flagrant. La maîtrise en devient beaucoup moins facile, mais le réalisme s’accroit.
Pour préparer les combats, il faut donc enchaîner les entraînements, et ils consistent en quoi ?
Malheureusement, à de simples choix textuels, organisés via des onglets. On aurait aimé une meilleure immersion dans une salle d’entraînement, dans laquelle on taperait vraiment dans un sac de frappe, on sauterait réellement à la corde, on tafferait vraiment notre défense, notre technique ou notre attaque selon les caractéristiques du boxeur en face. Mais il n’en sera rien. Si chaque boxeur a ses malus et ses bonus, ses points forts et ses attributs, tout n’est que textuel et onglets d’information.
Au niveau du casting, on a de quoi prendre notre pied et incarner des boxeurs de légende ?
Le roster sera forcément remis en question, mais la quantité ne devrait pas. La communauté retient souvent les absents et on pourra regretter le nom de légendes encore vivantes, et d’autres représentants du noble art en activité. Dans Undisputed, on retrouve donc Muhammad Ali, Tyson Fury, Usyk, Canelo Alvarez, Terence Crawford, Arturo Gatti, Amir Khan mais aussi Larry Holmes, Riddick Bowe, Tommy Morrison, Deontay Wilder, Rocky Marciano, Sugar Ray Leonard et Joe Frazier chez les hommes. Quant aux femmes, elles ne sont pas mises de côté. On pourra incarner Katie Taylor, Claressa Shields, Terri Harper, Natasha Jonas et Cecilia Braekhus.
Les créateurs du jeu ont listé toute la liste des joueurs sur le site officiel du jeu à cette page, et n’ont pas oublié de les hiérarchiser par catégorie de poids : Heavyweight, Cruiserweight, Light Heavyweight, Middleweight, Welterweight, Lightweight, Featherweight et Bantamweight.
C’est tout de même plus de 70 boxeurs et boxeuses qui sont sous licence officielle. Ce qui est agréable, c’est que l’on peut apercevoir les différentes caractéristiques sur le ring, la façon dont ils boxent est différent. Il faut s’adapter tactiquement et c’est une démarche très captivante. Que ce soit dans les exhibitions avec les athlètes les plus réputés ou dans le mode Carrière contre des cogneurs bien moins classés, on doit réfléchir à un plan et changer d’option selon les caractéristiques de chacun.
D’ailleurs, les sensations de jeu sont-elles au rendez-vous ? Et les mécaniques de jeu se montrent-elles réalistes ?
Je parle en tant qu’amateur de boxe (téléspectateur par période) sans jamais en avoir pratiqué, j’ai personnellement pris mon pied. Le studio britannique a fait des choix importants pour apporter une meilleure immersion, le premier étant le choix de la caméra. Ce n’est pas une caméra panoramique ou à la 3e personne. On bénéficie d’une caméra dynamique qui se rapproche quand les deux boxeurs sont au coude-à-coude et qui s’éloigne quand ils prennent de la distance. On se retrouve vraiment plongé au cœur de l’action, et concentré sur les frappes de chacun. Certes, on perd parfois en visibilité et on se demande parfois si des offensives manquent de précision ou si c’est le jeu qui a du mal à gérer la hitbox, mais on devine aussi que ce n’était peut-être pas la bonne frappe à réaliser.
Et on retrouve de variété dans les mécaniques de frappe ?
Plutôt oui. Et rassurez-vous, le jeu nous plonge d’entrée dans un tutoriel pour nous apprendre les bases de la boxe anglaise. On retrouve donc un premier gameplay à 4 boutons, chacun des boutons permettant de frapper (jab et cie…). Puis, en restant appuyé L1 + une de ces 4 touches pour toucher le corps plutôt que la tête. En plus de cela, on dispose de frappes puissantes avec le bouton R1 + une de ces 4 touches. Enfin, on bénéficie de 4 frappes supplémentaires avec le joystick analogique droit selon la direction que vous lui donnez, de quoi faire des uppercuts, des coups directs du bras arrière… Vous avez bien compté, on se retrouve avec un gameplay à 16 boutons. Sachant que les meilleurs d’entre nous sauront exploiter toutes les possibilités pour créer des combinaisons de frappes, on a de quoi se montrer créatifs… et l’adversaire également !
Au niveau défensif, c’est tout aussi élaboré ?
Certes, on ne retrouve pas un gameplay à 16 touches, mais la maîtrise défensive demande tout autant de concentration, de l’analyse et de technique. Ce sont les touches L2 et R2 qui sont réservées à la défense, avec d’un côté la garde haute (maintenir L1 pour la garde basse) et de l’autre les esquives, en plus des déplacements puisqu’il est aussi question de rester mobile pour ne pas être à la portée des offensives adverses.
Mécaniquement, le mix est savoureux et procure de belles sensations de boxe. En plus de cela, on retrouve une gestion des dégâts, de l’endurance et de l’énergie, mais surtout des temps forts et des temps faibles. La gestion des dégâts est affichée à l’écran pendant le combat, non pas par un schéma anatomique et des points surlignés en jaune/orange/rouge mais par une jauge qui se vide au fil des coups reçus. Lorsque vous enchaînez des combos puissants qui portent atteinte à la santé de l’adversaire, vous pouvez vous retrouver en état de transe au cours duquel vous êtes en mesure d’enchaîner les frappes sans fatigue, mais attention au revers de la médaille si vous ne faites pas mouche.
La gestion des dégâts a été conçue d’une façon intéressante puisque le jeu sépare les dégâts au corps et à la tête, mais les deux peuvent vous faire tomber au sol. Il existe même une jauge pour votre garde qui peut être transpercée à force de subir.
Comment sont gérés les K.O ?
Ce qui est agréable, c’est que le studio a différencié deux états bien connus des sports de combat. Parfois, vous serez simplement sonné, un bruitage l’indique et aussi votre corps titubant, vos jambes en état d’alerte, et votre regard dans le vide. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que ça vous laisse à la portée des coups adverses. Vous pouvez reculer, remettre votre garde, tenter d’esquiver, et surtout vous rapprocher de l’ennemi en le collant, comme les grands boxeurs le font par expérience. Cela dit, le plus souvent, c’est le moment idéal pour mettre le K.O derrière.
Un K.O qui pourra très bien être engendré, dans d’autres circonstances, avant même d’être sonné. Il m’est arrivé de mettre l’adversaire au sol rapidement, il se relève et il tient les 6 rounds suivants. Comme quoi, ce n’est pas toujours une fin en soi.
D’ailleurs, un mini-jeu se présente au joueur lorsqu’il est mis K.O. On doit maîtriser deux jauges avec les boutons L2 + R2, et plus on les maîtrise, plus on a des chances de se relever. Bien sûr, plus on est mis au sol, plus ce mini-jeu sera difficile. Je n’ai jamais su me relever d’un 3e TKO…
Autre aspect important, les gonflements et coupures sont pris en compte. Et l’arbitre peut très bien mettre un terme au combat si votre vue est encombrée.
Au final, on en retient quoi de ce jeu de boxe Undisputed ?
Qu’il est à la hauteur ! Undisputed a de quoi satisfaire les grands amateurs du noble art ! Même si elles ne révolutionnent pas le genre, les mécaniques de jeu se montrent inspirées, le roster se révèle conséquent et il aura de quoi être compétitif pour les plus acharnés grâce à des combinaisons de frappes variées, et une technicité à acquérir en attaque comme en défense. On aurait aimé plus d’immersion dans les coulisses et la préparation, mais on ne boudera pas son plaisir en multipliant les sessions de jeu. Retour gagnant !