À son époque la PS1 a eu le droit à bon nombre de RPG de qualité. Parmi eux, un certain Valkyrie Profile, instantanément devenu culte pour les joueurs qui l’ont parcouru. Après un deuxième épisode de bonne facture et des volets moins marquants sur console portable et mobile, la série Valkyrie revient sur le devant de la scène avec Valkyrie Elysium. Un épisode qui aurait du faire profile bas ?
Éditeur : Square Enix
Support : PlayStation 4, PlayStation 5
Version pour le test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Genre : Action-RPG
Date de sortie : 29 septembre 2022
Conditions du test : Jeu et quêtes annexes terminés en une quinzaine d’heures / Mode de difficulté « Normal »
2022 est une année plutôt productive pour Square Enix ! Outre des titres originaux comme Triangle Strategie ou encore The Diofield Chronicles, l’éditeur nippon ressuscite d’anciennes licences, comme c’est le cas aujourd’hui avec Valkyrie Elysium. Mais est-ce que toute licence est bonne à revenir sur le devant de la scène ? En théorie, oui, mais encore faut-il se donner les moyens de son ambition.
Une histoire pas Odingue
Valkyrie Elysium nous place dans la peau d’une Valkyrie. Jusque-là, pas de surprise. Cette dernière, invoquée par Odin en personne, est missionnée de sauver le monde en purifiant les morts-vivants qui arpentent désormais Midgar. On sera également emmené à retrouver des reliques, afin de permettre à Odin de faire son boulot. En route, notre Valkyrie en profitera pour recruter des Einherjar, de puissants guerriers qui l’aideront à surmonter les difficultés que sa quête mettra sur son chemin.
De tout temps, la force des RPG a en partie résidé dans la qualité de leurs histoires. Valkyrie Profile ne faisait pas exception avec un bon récit, qui s’ancrait dans la mythologie nordique et grâce à des personnages aux histoires très bien écrites. Néanmoins, on ne peut pas dire que Valkyrie Elysium ait eu le droit au même traitement. Il faut dire que le déroulement du récit est d’une platitude incroyable, sans aucune surprise ou rebondissement. Au même titre, l’absence de réels enjeux et de moments qui impliquent émotionnellement le joueur fait qu’on traverse le jeu un peu comme un fantôme, à espérer qu’on passe la seconde. Malheureusement, ça n’arrive jamais.
De leur côté, les personnages ne font pas non plus d’efforts pour sauver le récit. En prime, notre protagoniste principale qui est aussi charismatique qu’un mur et à laquelle on essaye de faire opérer un changement de mentalité progressif, qui ne mène nulle part et qui est malheureusement assez peu crédible. À noter également que le jeu propose 2 fins. Mais à première vue, il est difficile de savoir ce qui influe l’obtention de l’une ou de l’autre.
Un gameplay qui chevauche vers le Valhalla
Valkyrie Elysium propose un gameplay Action-RPG très satisfaisant, qui a d’ailleurs tendance à beaucoup lorgner du côté du Beat’em all. Il faut dire que la surcouche RPG est tout de même assez légère, ce qui donne un côté peu gratifiant à la progression.
Du coup, la boucle de gameplay de Valkyrie Elysium est fatalement assez simple. Vous lancez un chapitre, avancez, tuez des monstres et ainsi de suite. Au cours de vos aventures, vous aurez l’occasion de ramasser des fleurs, afin d’en découvrir un peu plus sur les gens qui vivaient ici. Ça sera également l’occasion de récupérer des quêtes secondaires, que vous pouvez lancer depuis l’écran de sélection de chapitres.
En fait, le jeu est constitué de 9 chapitres, qui se déroulent dans 4 lieux différents (comptez 2 chapitres par lieu) avec un hub central : le château d’Odin. Dans ce dernier, vous pourrez entre autres discuter avec le père créateur, vos Einherjar et également vous entraîner en arène. Comme je vous le disais précédemment, la couche RPG de Valkyrie Elysium est très légère, car elle se concentre uniquement sur l’amélioration de vos armes et de vos arbres de compétences. Vous pourrez améliorer ces derniers contre des Gemmes de différentes couleurs, trouvables dans les éléments destructibles du décor, des coffres et en tuant des ennemis. En dehors de cela, vous ne trouverez pas de marchands, PNJ ou quelconques autres éléments qui pourraient faire de ce titre un RPG. Il n’y a donc presque personne à qui parler et avec qui interagir, ce qui est tout de même assez dommage pour ce genre de jeu.
Pour le moment, vous pouvez vous dire que ça ne vole pas bien haut. Pourtant, c’est bien pendant les affrontements que Valkyrie Elysium tire son épingle du jeu. Lors des combats, le gameplay tourne autour de la faiblesse élémentaire des ennemis. Utiliser la bonne magie contre les bons ennemis permettra de faire monter leur barre élémentaire. Une fois cette dernière pleine, les ennemis sont paralysés et vous infligez plus de dégâts. De plus, les 4 Einherjar qui vous accompagnent (et que vous allez récupérer au fur et à mesure de votre aventure) appartiennent chacun à un type élémentaire. Les invoquer en combat permet d’infliger plus de dégâts. Par exemple, si un Einherjar rattaché à l’élément feu est invoqué, les sorts de feu feront plus de dégâts. Avec des combats qui mélangent les ennemis sensibles à différentes magies, le gameplay devient rapidement très addictif et fonctionne plutôt bien. De plus, la Valkyrie possède un grappin qui permet de se rapprocher très rapidement de vos opposants, ce qui apporte une touche de dynamisme agréable aux affrontements.
Peut être un opéra, mais pas de quoi en faire tout un cinéma
Artistiquement, Valkyrie Elysium ne vole malheureusement pas très haut et les environnements sont d’une grande banalité. Entre ruine, forêt et marécage, on ne peut pas dire que vous serez vraiment dépaysé. Le jeu est également assez mal optimisé, avec de nombreuses chutes de framerate pendant les affrontements qui convoquent beaucoup d’ennemis. On mentionnera aussi la caméra, qui reste plutôt correcte la majeure partie du temps, peut vite devenir assez problématique dans les endroits plus exigus.
Mais là où le jeu est le plus triste, c’est vraiment sur sa mise en scène. Les cinématiques (qui sont pour en grande majorité des dialogues) sont filmées la plupart du temps avec de simples champs/contrechamps et les personnages mis en scène sont d’une rigidité sans nom. Difficile donc de se sentir impliqué dans cette histoire, qui ne soigne pas du tout son enrobage et qui nous renvoie des années en arrière. Quelques petites cinématiques font exception, mais c’est loin d’être suffisant.
Pour terminer sur une note positive, on peut mentionner la musique de Motoi Sakuraba. Déjà présent sur la bande-son de Valkyrie Profile, le compositeur rempile pour cet opus. Forcément, avec une pointure pareille, qui a opéré sur un nombre incalculable de licences (Tales of, Dark Souls, Golden Sun ou encore Star Ocean) le résultat ne pouvait être que de très bonne facture !
Sauvé par son gameplay. C’est ainsi qu’on pourrait définir ce Valkyrie Elysium qui n’arrive jamais à nous embarquer dans son récit, ses enjeux et son univers, notamment à cause de personnages plats, d’une mise en scène peu inventive et de décors peu inspirés. C’est principalement du côté de son système de combat et de sa musique qu’il faudra chercher un peu de bonheur.
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