TEST – Windbound : la survie ou rien

Windbound représentait ma petite curiosité de cette fin de mois d’août. Une map ouverte remplie d’îles et à traverser avec son radeau. Sous ses allures de Zelda: The Wind Waker, il se montre bien plus exigeant dans ses mécaniques. Quelle expérience de jeu nous offre t-il ? Revenons-y en quelques lignes.

Développeur : 5 Live Studios
Éditeur : Koch Media
Genre : RPG Aventure
Prix : 29,99 €
Version pour le test : Nintendo Switch
Date de sortie : 28 août 2020

Perdu au milieu d’un océan sur une île presque déserte, voici comment on débute l’aventure. Très vite, il faudra explorer et découvrir les secrets que ces eaux cachent tout en organisant sa survie. Une aventure qui s’inspire de cadors de l’industrie tout en se démarquant en mettant l’accent sur un certain réalisme. Survivre sera difficile, combattre les créatures sera risqué, naviguer sera souvent synonyme de lutte contre les Anémoi. Rien ne sera facile en mode Survie d’ailleurs mais le challenge est relevé.

C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est Kara !

Nous incarnons le personnage de Kara, une guerrière qui finit donc échouée sur une île après une tempête. Ne vous attendez pas à ce que l’on vous livre les clés de la narration dès les premières minutes. On nous offre une cinématique d’introduction et le reste est assez énigmatique. Ce que cache cette région océanique, ses îlots, ses fresques (bien inspirées), il va falloir découvrir tout ça par vous-même. On ne vous en dira donc pas plus sur l’aspect scénaristique. À vous de plonger dedans et d’explorer une à une les quelques îles parsemant cette petite carte maritime.

À partir de là, on entre dans le cœur du jeu. On explore les différentes îles en ramassant les ressources les plus basiques dans les environs. On découvre alors quelques créatures qui y siègent, certaines plus agressives que d’autres. On arrive au pied de ces grandes tours de pierre. Tiens, voilà l’objectif. En arrivant au sommet, on active un interrupteur et on découvre alors la marche à suivre. Tout au long de notre périple, on devra trouver ces 3 tours dispatchées aux divers coins de l’océan, les grimper et activer ces leviers pour terminer sur une ultime place nous conduisant vers un autre lieu bien mystérieux mais ô combien important pour comprendre l’histoire. Il faut dire que celle-ci se montre bien trop floue dans les premiers moments pour nous captiver. On se laissera surtout nourrir par l’exploration.

Ça a peut-être l’air facile mais ça ne l’est pas. Avant de démarrer l’aventure, on vous laisse le choix. Commencer en mode Histoire (tranquille Emile comme dirait l’autre) ou en mode Survie (Tu meurs tu recommences). Devinez qui a choisi le second pour commencer ? C’est Bibi mais il ne regrette pas complètement. J’en ai bavé mais j’y retournais avec courage et un zeste de frustration. 

Il faut dire que l’aventure ne vous fait pas de cadeau.

Ça crafte pour moi

Windbound reste un jeu de survie. Forcément il en reprend les codes. Vous devez donc lutter contre l’environnement afin d’avancer dans le scénario. Vous disposez d’une jauge de vie et d’une jauge d’endurance. On a parlé de la collecte de ressources, elle est synonyme de recettes à apprendre afin de combiner les ressources et construire des armes, des accessoires, des objets permettant d’en construire d’autres… et des améliorations pour votre radeau. Ce qui est clairement indispensable. 

Vous commencez presque sans arme et avec du bois, vous construirez une lance. Avec les grandes herbes, vous terminerez avec des cordes. Pour le coup, ce système est vraiment bien fichu et les ressources s’agencent plutôt bien. Le mât pour le bateau, les armes, les arcs, tous les éléments sont en plus bien détaillés pour vous faire comprendre ce que vous devez collecter, ce qui vous servira et pour quoi ça vous servira.

La grande particularité de Windbound lévite autour de la construction du bateau. Plus vous avancez, plus il sera élaboré. Partant d’une simple barque difficile à naviguer, on y ajoute quelques constructions de bois pour réaliser un radeau ambitieux. Solidifier le tout, y ajouter des accessoires, faciliter la navigation. Bref, l’ensemble est inspiré et les ajouts collent plutôt bien avec la progression.

Plus vous explorez les îles, plus vous réalisez que la faune et la flore gagnent en variété. Pas énormément mais suffisamment pour penser que tout est source de craft et d’assemblage. Chasser du sanglier, c’est ok ! Quand les créatures commencent à être plus impressionnantes, la partie gagne en tension.

Le guide du bon chasseur…

Il est indispensable de se nourrir dans Windbound. La faim se fait vite sentir et ce n’est pas les pauvres baies qui vous rempliront l’estomac. Il est donc nécessaire de chasser des bêtes sauvages environnantes. Bonne nouvelle ! Après s’être pété le bide et avoir dépecé la carcasse (viande et corne), de nouvelles recettes se déverrouillent. Malheureusement les séquences de combats n’offrent pas tellement de sensation manette en mains. 

Un bouton pour lock l’adversaire et réaliser des roulades d’esquive dans le bon timing. Bien sûr, vous serez invité à contre-attaquer dès que possible. On voit rapidement que les adversaires sont parfois codés pour couvrir une certaine distance lors de leur offensive. Ce ne serait pas dérangeant si on devait pas leur courir après suite à une esquive et que ça ne vidait pas notre jauge d’endurance… nous forçant ainsi à ré-esquiver et choisir un lieu moins ouvert. L’IA n’est pas terrible, les bêtes réalisent toujours les mêmes attaques. Parfois elles sont même coincées dans l’environnement comme s’il existait des murs invisibles.

D’un côté, heureusement car les mouvements sont plutôt rigides. Les animations n’offrent qu’un cas d’attaque pour Kara pour chaque arme. Ne vous attendez pas à enchaîner plusieurs coups. Kara tape devant elle même quand l’adversaire est 20 degrés plus à gauche. Il faut donc soigneusement se déplacer avec la caméra. Aux armes rapprochées, on nous permet aussi des armes à distance. Une bénédiction contre certains adversaires. Une facilité complète pour d’autres.

Lorsque la créature est donc à terre, vous pouvez la faire rôtir (sans oublier de prendre leurs cornes pour certaines) si vous avez de quoi faire un feu (rien de compliqué). Les développeurs ont choisi de vous faire attendre que la cuisson prenne. En posant votre viande sur le feu, vous vous imposez quelques dizaines de secondes de patience avant que la viande soit comestible et sans effet négatif sur votre organisme.

Ce genre de petit détail est louable car on aperçoit des bonnes idées de la part du studio. Il manque un petit quelque chose pour kiffer l’aventure complètement mais la survie a été bien pensée. Les combats sont certes pas hyper inspirés mais ils restent tendus et un manque de concentration peut s’avérer létal pour le joueur. Oui ça sent le vécu… 

Voilà donc le résumé de l’expérience de jeu offerte par Windbound. Entre collecte, navigation, exploration, affrontement, survie, concoction et des moments parfois bien pénibles. Je trouve qu’on ne prend pas globalement pas assez de plaisir à se plonger dans cette routine. D’ailleurs, si les îles sont différentes dans leur architecture, elles se ressemblent tout de même dans leur composition. Et la navigation maritime prend une place trop prépondérante dans notre temps de jeu. C’est parfois embêtant de rejoindre une île et je trouve ça contre-productif en terme de plaisir de jeu. 

Puis, visuellement ça a du charme sans forcément nous embarquer.

Le monde de Windbound mi-figue mi-raisin

La direction artistique présente un certain charme. L’environnement est joliment dessiné dans sa globalité. On admire la vue lorsque l’on approche de certaines îles. Puis, les décors varient, en couleurs et en éléments. Des environnements rocailleux, des falaises, des bois bien colorés. On regrette que toutes les tours se ressemblent. Même niveau architecture, elle requiert juste de les escalader de la façon la plus basique. Plus d’efforts auraient pu être consentis à ce niveau.

De même, un gros accent a été mis sur la navigation maritime qui sera donc omniprésente. Si personnellement je la trouve bien trop présente (ou trop longue), j’aurais espéré avoir bien plus de richesses présentes sur les différents îlots, plus de profondeur. Or, leur composition est somme toute basique pour la plupart, leur relief généralement plat et sans possibilité d’explorer longuement. 80% de notre temps se passera donc sur l’eau pour peu d’exploration. D’ailleurs sur la terre ferme, on passe plus de temps à crafter ou collecter plutôt qu’à explorer. Sinon on combat… 

L’exploration est donc plus maritime que terrienne, considérablement. J’aurais aimé que le temps passé sur l’un et sur l’autre soit plus équilibré.

Windbound offre une aventure originale qui pourrait plaire aux adeptes de jeux de survie ou ceux qui les découvrent via le mode Histoire. Du challenge, il y en aura surtout dans son mode Survie. Sa gestion des ressources, son exploration maritime, la construction bien pensée de son radeau, tout ne sera pas facile, tout ne sera pas amusant mais tout requiert de l’investissement. Ici l’exigence rime parfois avec frustration. On ne s’aventure pas dans ses eaux avec légèreté et on ne s’y attarde pas tout le temps avec un grand plaisir. Il manque encore quelques ingrédients pour que Windbound soit parfait mais il offre une expérience exigeante faite avec le cœur. 

Points forts

  • Les améliorations disponibles pour le radeau
  • Un côté craft simple et facile à prendre en main
  • Quelques décors sympathiques

Points faibles

  • Une expérience exigeante (en mode Survie) qui créé de la frustration
  • Des environnements qui manquent parfois de profondeur
  • Aucune sensation lors des phases de combat
6

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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