TEST – ARMS sur Nintendo Switch: la bagarre selon Big N

Aujourd'hui, nous vous présentons le test d'ARMS sur Nintendo Switch, serait-ce le poing de la gagne ?

La côte de la Nintendo Switch est en plein boom grâce au succès de Mario Kart 8 Deluxe et The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Pourtant, entre le retour de vieilles licences (Bomberman, Street Fighter) et les productions qui s’apparentent à de simples portages (Fast RMX, Splatoon 2 bientôt), les nouvelles licences se font rare. Nintendo a néanmoins préparé l’arrivée d’une nouvelle licence, ARMS, pour cet été et son concept a plutôt séduit lors de sa présentation. La communauté a même été capable de s’y essayer lors de deux week-ends de bêta ouverte qui a engendré autant de joueurs emballés que de sceptiques. Que faut-il donc retenir de ce jeu de combat qui fera son entrée dans l’eSport ?

L’arme fait la loi !

ARMS est un jeu de combat en versus 1 vs 1 ou 2 vs 2. Pour sortir du format classique, les développeurs ont refusé de mettre en scène des affrontements sur des décors 2D à défilement horizontal. De ce fait, nous avons droit à du 3D dans lequel il sera possible de se déplacer tel un boxeur dans l’arène. Il se démarque également dans son approche puisque le titre nous place dans la peau d’un combattant qui frappe avec des bras extensibles. De ce fait, là où la plupart des jeux (Street Fighter, Tekken, Injustice, Guilty Gear…) favorisent les combats rapprochés, ARMS laisse le choix et permet les crochets à distance.

Seconde chose, il a tenté avec plus ou moins de succès de s’adapter aux spécificités de la Nintendo Switch. Ainsi, il mise énormément sur le motion control qui oblige le joueur à réaliser, avec l’aide des Joy-Con, les différents mouvements tels que les crochets ou la garde. Cet aspect devait assurer une bonne partie de l’aspect fun du gameplay et d’un côté c’est plutôt réussi. On s’amuse dès le départ à apprendre les différentes mécaniques via un tutoriel bien pensé. Gesticuler et avoir cette impression de porter un coup à l’adversaire, cela demeure captivant et tout aussi divertissant.

armsNéanmoins, les choses se corsent lors des sessions multijoueur et surtout lorsque le niveau s’élève. Il ne sera pas donné à tout le monde d’être performant, Joy-Con en mains, de faire preuve de fluidité et d’enchaînements ou de faire face aux offensives ennemies. En multi local, cette gêne se traduit surtout lorsque l’on affronte un joueur qui joue avec un Controller Pro. En effet, tout est plus facile, tout est plus fluide, la prise en main reste plus aisée lorsque l’on joue avec la manette « Pro » de la Switch. Parfois, nous avons même ressenti toutes les peines du monde à réaliser tous les déplacements que nous souhaitions avec le Joy-Con, pareil pour la caméra. Et de manière plus générale, il est facile d’imaginer qu’une simple pression d’un bouton sur le pad se déclenche plus vite qu’un mouvement du bras. Sans oublier la lucidité et la concentration que les gestes ne favorisent pas contrairement aux habitudes d’une simple session au pad. Bref, une certaine dose de frustration se crée et il est préférable que chacun des deux joueurs utilisent les mêmes manettes par simple équité ou plaisir de jeu.

Frères d’ARMS !

Nintendo a pensé autrement le pattern de ses personnages comparé à ce qu’il se fait ailleurs. L’arme fait le poing, les poings font l’arme. Chaque fois que nous commençons une partie, nous aurons trois choix d’armes pour frapper l’adversaire. Ce qui reste d’autant plus plaisant, c’est qu’il est possible de s’armer d’un gant spécifique pour le bras gauche et un autre pour nos crochets du droit. De ce fait, nous sommes en mesure de définir différentes stratégies avant et pendant le match. Certaines emploient leurs cheveux en guise de munitions, un autre a la spécificité d’avoir un associé sur le terrain mais globalement, on émet le petit regret que tous les personnages ne tirent pas leur épingle du jeu, ne présentent pas d’univers spécifiques.

De ce fait, nous sommes quelque peu déçus de la faible diversité des techniques de combat, celles-ci se reposant sur l’esquive, le saut, crochets du gauche ou du droit, prise à deux mains et coup spécial. Néanmoins, le tout est rattrapé par la multitude de possibilités en terme d’équipement. Initialement, tous les combattants ont trois différentes armes mais des dizaines d’autres sont à débloquer en se consacrant des dizaines d’heures aux combats d’ARMS. 30 armes sont à disposition de chaque personnage une fois tous les éléments déverrouillés.

Lorsque nous nous lançons dans le mode Grand Prix, nous devons enchaîner une dizaine de duel afin de gagner de la monnaie in-game, celle-ci permettant de se lancer dans des mini-jeux qui découlent sur des lots si le score est au rendez-vous. On regrettera néanmoins le coût exorbitant de 30 pts pour ouvrir les hostilités, les créateurs nous forçant ainsi à nous relancer dans les tournois.

Les 10 personnages jouables du jeu ARMS :

  • Spring Man
  • Ribbon girl
  • Ninjara
  • Master Mummy
  • Mechanica
  • Minmin
  • Helix
  • Twintelle
  • Byte et Barq
  • Kid Cobra

En terme de variété dans les sessions de jeu, ARMS ne s’en sort pas trop mal. Même si le concept risque de s’essouffler au bout de quelques heures pour certains, les équipes de développement chez Nintendo ont tenté quelques paris. Elles ont implémenté des duels sportifs qui ont fière allure. Ainsi, lors de votre Grand Prix ou dans les modes libres et en ligne, vous pourriez prendre quelques leçons de Volley et de Basket.

Pour le premier, il s’agit d’empêcher le ballon d’atterrir en enclenchant des coups, quelques sauts pour smasher et le duel gagne en intensité. On regrettera néanmoins l’impossibilité de configurer la partie à plus de cinq points, nous laissant seulement le réglage à 60 secondes ou illimité. Quant au basket, c’est tout de suite moins réglementaire puisqu’il sera nécessaire d’attraper l’ennemi avec les deux bras et de le dunker directement au panier pour marquer les points ! Il faudra se montrer réactif si vous ne voulez pas devenir le punching-ball de votre adversaire qui peut, si vous manquez de vigilance, enchaîner les prises.

Enfin, un troisième mode de jeu, « Cibles mouvantes », vous place aux extrémités d’un terrain, avec l’objectif d’accumuler le plus de points possibles. Pour cela, rien de plus facile, atteignez les cibles et votre adversaire, vos poings seront évidemment vos alliés les plus précieux.

Nintendo n’en est pas resté là avec ARMS puisqu’il se dote d’un mode Survie dans lequel vous devez résister aux vagues d’ennemis ainsi qu’un mode Test ARMS dans lequel nous essayons les nouvelles armes avec ce même objectif d’enchaîner les victoires. Le premier ne se présente pas sous un format standard puisque ce sont dix vagues de dix ennemis contre lesquels il faudra se défendre. 99 adversaires lambda qui ne nécessitent d’être touchés qu’une fois tandis que le numéro 100 représente un vrai boss. La pression et le challenge sont au rendez-vous mais les joueurs les plus expérimentés ne devraient pas avoir de mal à surpasser le premier défi.

Vole comme le papillon, pique comme l’abeille !

Globalement, on félicite Nintendo pour avoir pensé une nouvelle fois aux sessions de jeu entre amis. Hormis les combats en ligne (disponibles seulement après avoir terminé un Grand Prix au niveau 4), tous les modes de jeu sont jouables à deux. Mieux encore, le mode Versus autorise les joueurs à organiser des confrontations à quatre joueurs. Au niveau du online, nous n’avons pas pu nous lancer de longues heures dans le mode Classé mais nous pouvons déjà déceler le fort potentiel que possède le titre de Big N sur la scène internationale. Ce qui est incertain, c’est de savoir si ce sont les Joy-Con qui seront préconisés sur scène ou si les joueurs pourront utiliser la manette pro. N’autoriser que le détecteur de mouvement peut faire bénéficier à la compétition un aspect fun indéniable et de la technicité physique intéressante.

Car au final, si nous plaçons le joueur dans des conditions équitables par rapport à l’adversaire, ARMS représente un titre qui peut faire mouche plus qu’un été. Nous espérons aussi qu’il enrichisse son contenu dans les mois à venir avec de nouveaux personnages et des duels sportifs supplémentaires, ceux-ci représentant une réelle bonne idée. L’exclusivité Nintendo Switch apporte d’agréables sensations de jeu et reste accessible à tous les publics, tout en conservant un aspect nerveux indispensable à la qualité d’un jeu de combat. Une nouvelle licence qui fait du bien au catalogue de Nintendo… mais pour combien de temps ?

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Accessible à tous
  • Le concept est fun
  • Les modes de jeu sportifs pour varier les combats
  • Un réel plaisir en multi (sous certaines conditions)
  • Presque tous les modes de jeu sont solo et multi

Points faibles

  • Gros déséquilibre de performance entre les joycon et la manette pro
  • Palette de techniques pas assez remplie
  • Un contenu qui reste à enrichir
7

Good

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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