Monster of the Deep : Final Fantasy XV – entre pêche et boss fight

Square Enix avait surpris en annonçant un jeu VR autour de sa franchise phare avec Monster of the Deep : Final Fantasy XV. Bon nombre de joueurs sont restés sceptiques lors de sa vidéo de présentation mais qu'en est-il vraiment ? Les développeurs pourront-ils s'appuyer sur cette expérience afin d'en proposer d'autres ? Se montre-t-elle vraiment digne d'intérêt ? Revenons dessus.

Support de test : PlayStation VR.
Version du jeu testée fournie par l’éditeur Square Enix.
Informations annexes : Jouable uniquement avec les PS Moves. Disponible contre 29,99 € sur le PS Store.
Monster of the Deep : Final Fantasy XV fait son apparition sur PlayStation VR et l’enthousiasme ne battait pas son plein au moment de son annonce par Square Enix le 13 juin dernier. Pour cause, FFXV a déçu une partie de sa communauté et a vite été oublié par d’autres, malgré quelques DLC qui relancent l’intérêt du titre. Nous n’attendions certainement pas son retour par le biais d’une simulation de pêche sur la réalité virtuelle de Sony. À partir de là, on se demande bien ce que l’on peut en attendre. Après quelques heures à enchaîner les prises avec plus ou moins de réussite, à finir le scénario et se lancer dans quelques contrats de chasse, nous pouvons au moins vous confier ce que l’on en retient.

Une mécanique de jeu plus ou moins convaincante

Dans Monster of the Deep, vous serez amené à visiter divers endroits afin d’en pêcher la poiscaille ainsi que les monstres qui y sommeillent. Pour cela, rien de trop difficile. On vous propose même un tutoriel afin de saisir toutes les fonctionnalités du gameplay et elles ne seront pas vraiment nombreuses. Si nous sommes vite déçus de l’absence d’une localisation française (dispo qu’en japonais ou anglais alors qu’il ne doit pas y avoir plus de 50 lignes dans le scénario et les consignes), nous sommes rassurés par la clarté de la phase d’initiation. Les manœuvres seront mises en évidence à l’écran, ce qui rend l’apprentissage plutôt aisé.

Monster of the Deep : Final Fantasy XV se joue avec les deux PS Move, celui de droite étant utilisé pour lancer la canne, celui de gauche ayant deux fonctions bien différentes. La première vous demandera de prendre le sonar en main afin de détecter la localisation de vos proies, la seconde à tirer votre hameçon vers vous. Un système simple, classique qui ne devrait poser aucune difficulté aux initiés. Par contre, la maniabilité du move droit devrait en énerver plus d’un. Effectivement, il nous est arrivé plusieurs fois d’éprouver toutes les peines du monde à atteindre la zone souhaitée. Certes, les développeurs ont pensé à intégrer une option de lancer assisté mais il n’en demeure pas moins difficile d’atteindre les zones les plus éloignées.

Étrangement, même si le concept est répétitif, on se prête rapidement au jeu. La maîtrise des mécaniques m’a personnellement donné envie d’enchaîner les prises, m’a donné un souffle qui m’a porté durant trois heures consécutives sous l’emprise du casque de réalité virtuelle. Cela s’explique aussi par le fait que Monster of the Deep : Final Fantasy XV ne représente pas qu’une simulation de pêche, il se transforme rapidement en un shooteur captivant lorsque l’on poursuit le mode Histoire.

Monster of the Deep

Une double phase au rythme malmené

Qu’on se le dise, le scénario ne brille ni par sa complexité, ni par son écriture, ni par l’apparition des personnages principaux de Final Fantasy XV. En effet, les quatre héros ne se distinguent pas vraiment, ils apparaissent un par un, aux différents spots de pêche pour vous assister dans votre activité, mais ils – hormis Noctis – n’ont droit qu’à une ou deux brèves cinématiques chacun. Prompto est présent pour prendre quelques photos mais aucun signe de lui quand vous êtes en plein boulot, Gladiolus ne se distingue que par l’élaboration de sa tente et Noctis reste un minimum mis en valeur lors d’un concours de pêche. Quant à vous, vous incarnez un avatar que vous aurez vous-même créé et vous pouvez au moins vous satisfaire de la possibilité de le créer d’une manière évoluée. Il est ainsi possible de choisir son sexe, ses cheveux, les courbes de son visage, ses vêtements (trop légère cette garde-robe d’ailleurs) et cela m’a permis de créer un perso bien cool !

La trame de l’histoire reste narrée d’une façon assez nonchalante. La rencontre avec une monstruosité plus qu’impressionnante plonge votre personnage dans le coma. Ensuite, vous êtes cueilli(e) par Cindy, la fameuse mécano dont on questionne encore l’utilité ici. Puis, vous prendrez votre « caisse » pour rejoindre les différents spots et c’est là qu’un autre défaut se met en avant, les temps de chargement. En effet, au contraire de Final Fantasy XV et c’est bien dommage, vous êtes téléporté d’un lieu de pêche à un autre, vous ne conduisez pas. Votre voiture vous sert de hub entre la pêche libre, la chasse (enfin c’est de la pêche hein), les tournois et le scénario. Une fois que vous avez choisi vers où vous diriger, vous subissez un temps de chargement un peu trop longuet à notre goût. Et quand on sait à quel point la pêche est dynamique et rythmée, on les adore ces temps de chargement (ironique évidemment).

Belle idée que de pouvoir se prendre en photo avec nos prises.

A l’instar de l’expérience VR de Rise of the Tomb Raider, les déplacements de votre personnage s’opèrent par téléportation. Vous visez à quelques mètres et en une simple pression, vous arrivez vers votre destination. J’apprécie bien ce moyen de locomotion notamment lorsqu’il est bien géré comme celui de Monster of the Deep. Vous arrivez donc sur votre spot de pêche et il n’existe pas qu’un seul endroit où vous pouvez vous poser. Il vous est possible de faire le tour des lieux afin de choisir l’emplacement le plus pertinent à votre sens. C’est à partir de ce moment-là que le coeur du mode Scénario se place sous le feu des projecteurs.

Vous pêchez des poissons et cela remplit une jauge. Les petits poissons ne permettent pas de la compléter mais si vous parvenez à choper les plus balèzes, vous arrivez rapidement à la seconde phase bien plus intéressante. En effet, vous êtes plongé au cœur d’un boss fight durant lequel vos réflexes seront mis à rude épreuve. Pour chaque chapitre, on retrouve un gros monstre qui représente en réalité un boss. Les combats se montrent bien plus captivants que les séquences de pêche et on se montre pressé de se farcir le suivant. Les patterns varient selon les monstruosités, certains préfèrent attaquer à distance, d’autres vous foncent dessus. Ainsi, les premiers testeront votre dextérité et votre sens de l’observation tandis que les seconds éveilleront votre réactivité.

Une réalisation à hauteur de la réalité virtuelle

Ce que l’on apprécie, c’est également la conception du monde de Final Fantasy. Les développeurs ont réussi à mettre en scène différentes palettes de couleurs selon les lieux, des marécages les plus pollués aux destinations joliment colorés en passant par des paysages nocturnes qui ne font pas pâle figure. Ainsi, malgré l’aliasing envahissant et le manque criant de netteté, la direction artistique parvient à embellir le paysage et nous garder sans problème en pleine immersion. D’ailleurs, ce n’est pas anodin si Square Enix met en avant à multiples reprises à travers quelques cinématiques des décors dignes de cartes postales. Le studio connaît un des meilleurs points forts de Monster of the Deep : Final Fantasy XV.

Là où nous en avons pris plein les mirettes, c’est également lors des apparitions des différents monstres. À une exception près, l’avènement de chaque boss nous plonge dans l’angoisse puis dans une concentration de tout moment afin d’anticiper le combat qui nous attend. La réalisation reste ainsi soigneusement construite, le tout dans le but de créer un effet de grandeur devant le monstre. Et c’est réussi.

Au final, on pourra être déçu de la toute petite place que prennent les personnages principaux de Final Fantasy XV. En aucun cas, le titre creuse autour des quatre héros, au contraire il ne se contente que de brèves apparitions, comme des clins d’œil et c’est bien dommage. À côté de cela, la conception des monstres ainsi que la réalisation des décors représentent peut-être les deux seuls domaines dans lesquels la créativité des développeurs est mise en valeur. L’aventure se montre assez souvent répétitive et l’agencement des séquences pêche et shooteur reste trouble mais Monster of the Deep demeure un titre que l’on s’est plu à découvrir.

Nous n’attendions pas forcément grand chose de Monster of the Deep : Final Fantasy XV mais nous en retiendrons une assez bonne expérience qui peut s’appuyer sur des séquences de boss fights souvent intéressantes et une réalisation à la hauteur de ce qui se fait chez les bonnes productions de la VR. À côté de cela, la pêche montre vite ses limites et la trame scénaristique ne décolle jamais. Au prix de 30 euros, cela reste trop onéreux mais Monster of the Deep reste une bonne expérience de réalité virtuelle à mes yeux.

0 0 votes
Évaluation de l'article

Points forts

  • L'apparition des monstres
  • La réalisation artistique
  • La bande-son
  • Quelques séquences de boss fight

Points faibles

  • La pêche a ses limites et surtout un manque de rythme
  • Le boss de fin
  • Les temps de chargement
  • Un scénario très limité
6.5

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

Mot de passe oublié