TEST – Astérix et Obélix XXL 3: ça manque de potion magique

Astérix et Obélix reviennent pour un troisième épisode sur consoles et PC, histoire de ponctuer le remaster sorti il y a quelques mois.

Développeur : Anuman Interactive
Éditeur : Microids
Genre : Action Aventure
Prix : 39,99€
Version pour le test : PlayStation 4
Date de sortie : 21 novembre 2019

Astérix et Obélix XXL3 fait donc suite au remaster du second volet sorti il y a près d’un an. Malgré ses défauts, on en gardait plutôt un bon souvenir et le grand absent était simplement un mode Coopération qui nous permettrait d’incarner les deux plus célèbres Gaulois de l’Hexagone. Anuman Interactive a donc décidé de corriger le tir pour XXL 3 en intégrant de la coopération locale, tout ce qu’il nous fallait pour baffer les Romains en toute joie. Du moins, c’est ce que l’on croyait.

Malheureusement, le charme d’antan est vite effacé par des lacunes qui ne nous permettent pas d’apprécier grandement Astérix et Obélix XXL 3. Revenons sur notre douloureuse expérience de jeu.

Astérix et périls

Si nous pouvions pardonner au précédent titre ses défauts, il sera difficile d’être aussi clément pour Astérix et Obélix XXL 3. La raison principale est simple, les défauts récurrents lévitent autour de ses mécaniques de jeu. À partir de là, difficile de prendre du plaisir au cours de nos sessions.

Ciblons en premier lieu les affrontements contre les Romains. Ils ne sont pas fluides, on souffre rien qu’en se déplaçant ou en tapant. Avant d’arriver jusqu’à certains ennemis, il faut avoir esquivé car certains de leurs coups vous immobilisent pour une seconde. Cela n’aurait pas été une mauvaise idée de le rendre plus exigeant dans les combats si cela ne cassait pas sa fluidité. Pour un jeu qui cible aussi un public jeune, il reste curieux de ne pas avoir rendu ses mécaniques plus casual. Même la destruction des caisses dans les décors se montre parfois trop longue. Il faut y aller caisse par caisse et cela en devient pénible, pour du simple farm.

De surcroît, les problèmes sont récurrents. Immobilisation, chute en terrain glissant et autres, jamais il n’aura été aussi difficile de se farcir les légions romaines. On aurait aussi apprécié que ce soit plus défouloir avec nos amis les Gaulois. Depuis quand Obélix bute sur un ennemi car il se défend avec un bouclier ? C’était frustrant à de multiples égards, sachant que la hitbox est sacrément dégueulasse pour ce bouclier ennemi, qu’il faut se battre avec l’environnement, que l’on ne peut se débarrasser de ce bouclier qu’avec un coup spécial qui propulse le Romain en l’air… MAIS qu’il nécessite d’avoir sa jauge pleine.

C’est parfois un véritable casse-tête de se défaire des ennemis et ce n’est pas dû à la difficulté du jeu mais à des mécaniques en souffrance et une physique difficile. Certes Obélix est gros un petit peu enveloppé mais cela ne fait pas de lui un personnage lourd comme un camion lors des combats. Par contre, c’est le plus puissant des Gaulois et cela ne se ressent pas énormément sur le gameplay.

Ce n’est donc pas un plaisir de baffer du Romain et quel pincement au cœur que d’en arriver à un tel bilan !

Pourtant, les développeurs ont repris la recette du second avec les différents coups à porter lorsque l’on appuie sur la touche L1, quatre façons de se farcir du Romain, ce qui aurait pu être bénéfique pour nous. Mais les changements dans les mécaniques, dans l’angle de la caméra et dans les déplacements font que l’alchimie ne prend pas. Il manque de nombreux ingrédients pour faire une potion magique digne de Panoramix.

Tournez Menhir

Tout n’est pourtant pas à jeter dans Astérix et Obélix XXL 3. Le village d’Astérix laissait une porte ouverte à un game design de qualité. Jamais le village s’est montré aussi immense et Anuman Interactive entrouvrait la porte de l’exploration. Des caissons à détruire, des collectibles disséminés ici et là et même des sangliers à chasser pour regagner de la vie, on aime ces petits détails qui nous plongeaient dans un univers que l’on apprécie.

Puis, la direction artistique n’est pas à dénigrer également. Les décors sont modernes, bien dessinés. On y perçoit des bonnes idées dans les zones cachées. Mais encore une fois, certains choix ternissent notre expérience de jeu, d’autres sont plus inspirés.

Astérix et Obélix

On évoquait une caméra laborieuse dans XXL 2, un choix important a été décidé puisque nous bénéficions d’une toute autre perspective. On ne suit plus les personnages avec une caméra derrière eux. Dans Astérix et Obélix XXL 3, on prend plus de hauteur. On gère donc mieux les déplacements, enfin à priori. Car comme nous vous le faisions remarquer plus haut, on lutte parfois avec l’environnement et assez maladroitement. On peste contre les déplacements et les glissades, les bugs, collisions et blocages soudains. Mais au-delà de cela, le titre contient tout de même des bonnes idées.

Lorsque le personnage passe derrière un bâtiment, sa silhouette est visible à l’écran, ce qui empêche des placements de caméras inopportuns et des déplacements compliqués. Puis l’exploration reste tout de même de bonne facture par moments. Les régions varient selon les chapitres, les environnements avec ainsi que les puzzles. Il ne faut pas non plus s’attendre à des énigmes très profondes mais il sera nécessaire de scruter les pièces et les éléments dans le décor pour ne rien manquer. Utilser le Menhir à bon escient et c’est sûrement les séquences de jeu les plus abouties du titre édité par Microids, celles où l’on enchaîne les mécanismes et puzzles à comprendre.

D’autres choix étranges demandent réflexion. Outre les geysers qui ne sont pas toujours inspirés dans leur utilisation (d’autres fois oui), on se questionne notamment sur l’impossibilité de sauter avec nos héros. Cela fait partie des absences casses-bonbons qui ne redorent pas un gameplay déjà à la peine. En lieu et place de sauter, on est dans l’obligation de prendre de la hauteur et d’effectuer une sorte de dash avec Astérix (moins reluisant pour Obélix le lourdaud qui se contente de projeter son bide en avant). A partir de là, la progression et l’exploration ne sont pas toujours optimales car même atteindre des zones que l’on croit à notre portée reste compliqué.

Astérix et Obélix

Menhir Black

Le Menhir de cristal impliquait forcément quelques innovations en matière de gameplay et Anuman Interactive ne nous a pas menti. Notre cher Obélix et son humour ravageur seront encore accompagnés d’Idéfix mais surtout de ce fameux Menhir qui peut se transformer au fil de l’aventure.

Si c’est un gros lourdaud, Obélix peut au moins profiter d’un Menhir aux multiples possibilités. Quatre pour exact. Nous commençons donc avec le Menhir de Pierre, simple mais efficace. Son onde de choc permet d’étourdir les ennemis pour un petit laps de temps. Ensuite, on acquiert le Menhir de glace qui peut geler les adversaires et donc les ralentir. Ce qui est forcément utile quand vous avez une troupe de Romains à vos basques et qu’il est impossible de s’en débarrasser en deux temps, trois mouvements. Puis, on obtient le Menhir de feu. Celui-ci se montre vraiment utile puisqu’il peut brûler les légions romaines mais aussi l’environnement et débloquer certains passages. Sans oublier qu’il nous permet d’explorer des recoins sombres grâce à la lumière naturelle qu’il créé. Enfin, le Menhir Magnétique qui aura ses propres caractéristiques, activer des mécanismes et un bouclier.

Pour le coup, si on ajoute les quatre coups spéciaux de base, Obélix possède quatre coups supplémentaires, portant le total à huit façons d’attaquer les Romains, ce qui demeure conséquent. Néanmoins, cela force notre rouquin à être lent et cela s’avère réellement handicapant lors des combats. Ce qui nous amène souvent à nous demander pourquoi on s’enquiquine à taper les Romains avec un Menhir quand Obélix est le plus fort de tous les guerriers et que le blondinet a sa potion magique. Un choix a été fait, forcément lié à l’histoire et à l’intégration du Menhir, principale nouveauté dans le gameplay. Mais si celui-ci a été conçu et pensé vis-à-vis de ce Menhir, alors on peut se demander si ce choix a été bénéfique au jeu. Au vu des mécaniques contraignantes et souvent frustrantes pour le joueur, on peut trouver vraiment cela dommage. Ce qui est certain, c’est qu’un ingrédient a saccagé cette potion magique. On ne peut que souhaiter que le studio n’abandonne pas son jeu et prépare encore quelques patchs pour effacer ces fâcheux bugs et collisions qui ternissent notre expérience de jeu et nous empêchent de nous amuser pleinement.

astérix et obélix

D’ailleurs, si le studio a eu la bonne idée d’intégrer un mode coopération disponible à tout moment de la partie, la frustration lors des sessions de jeu est double. Deux joueurs à pester contre les bugs et les mécaniques de jeu alors que l’objectif restait de s’amuser à deux. Mission ratée de ce point de vue-là. Doublement dommage car lorsqu’on lance une partie en solo, on ne peut que remarquer un nouveau souci au niveau du gameplay. Lorsque personne ne contrôle le deuxième joueur, il n’est clairement pas réactif. Sur cinq secondes de jeu et entouré d’ennemis, il ne doit mettre qu’une baffe. Autant dire qu’il ne sert pas à grand chose.

Astérix et Obélix XXL 3: le Menhir de Cristal est une grande déception. Les nombreuses défaillances dans les mécaniques de jeu laissent souvent place à une grande frustration que ce soit seul ou en coopération. Pourtant, le travail sur l’environnement et le Menhir laissait présager de belles choses mais il n’en est rien. Sans patch de la part d’Anuman Interactive, on ne peut vous conseiller l’acquisition du jeu.

Points forts

  • L'humour d'Obélix, intemporel.
  • Quelques bonnes références
  • Enfin de la coopération locale...
  • Le Menhir a ses bonnes idées...
  • Les séquences de puzzle à partir de la Crête

Points faibles

  • Plus de bugs que de Romains dans le jeu
  • Un gameplay synonyme de frustration
  • Mais une coopération locale ternie par le gameplay
  • ...Mais le Menhir a ses limites
  • Répétitif
  • En solo, le second joueur ne sert pas à grand chose
4

Poor

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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