J’ai eu le malheur de vouloir découvrir Crash Bandicoot : On The Run sur mobile, un jeu pensé par le géant King. Malheureusement, on est très loin du plaisir des jeux sur console ni d’autres runners sur mobile.
• Développeur / éditeur : King
• Support de test : Android
• Disponible sur : iOS, Android
• Version du jeu utilisée : version 1.0.81
Un crash annoncé
En lançant un Crash Bandicoot sur mobile, je m’attendais à un jeu pas aussi attrayant mais un Runner qui pourrait me faire enfiler quelques courses en toute légèreté. En voyant le gros logo King (Candy Crush Saga) dans le menu du jeu, je me doutais bien qu’il y aurait quelques micros-transactions pour financer le jeu, ralentir la progression des moins dépensiers etc. Néanmoins, le souci du titre ne lévite pas seulement autour de son modèle économique. Il ne parvient pas non plus à nous procurer des sensations de jeu vertigineuses ni même entraînantes.
Esthétiquement cela partait bien, on retrouve Crash Bandicoot, Coco et leurs différents skins (à débloquer d’une façon ou d’une autre) et même divers personnages. Les pommes à collecter sont toujours là, les boîtes à détruire aussi, les niveaux nous rappellent un tant soit peu l’univers du Bandicoot. Malheureusement ça s’arrête là car on ne retrouve jamais l’esprit de la franchise.
Dans le titre de King, on vous demandera simplement de parcourir un niveau linéaire comme dans le genre Running, avec 3 couloirs sur lesquels se dresseront des obstacles afin de stopper votre avancée. Rien d’innovant, rien de fantastique, rien de rien mais je regrette bien d’avoir installé ce jeu sur mon smartphone et d’avoir insisté pour y trouver une évolution dans les sensations de jeu, en vain.
Pour en revenir aux microtransactions, il y en a partout. Elles sont tantôt vulgairement dissimulées dans des ressources nécessaires au lancement d’un niveau, tantôt assumées dans une boutique très riche en offres. Et ce n’est pas les 5 ressources que vous gagnez gratuitement tous les jours qui vous aideront à progresser ni les publicités proposées contre 30 secondes de votre temps d’ailleurs.
Un jeu gratuit pour des sensations absentes
Crash Bandicoot : On The Run a le mérite d’être free-to-play. Heureusement car ce n’est pas avec ce qu’il propose en matière de game design ou de sensations de jeu qu’il augmenterait sa valeur. Si on connaît la nervosité que procure un jeu Crash Bandicoot sur consoles, elle est totalement absente dans ce jeu mobile. Pas de difficulté, pas de sentiment d’accomplissement, pas vraiment d’intérêt. On reprend une franchise aimée du public et on en fait une machine à fric sans même faire l’effort de lui implanter l’esprit Crash Bandicoot.
C’est un runner sans pression, vous progressez et les obstacles sont tous faciles à esquiver. Vous prendrez bien l’habitude d’exploser des caisses pour obtenir des ressources mais sans aucun intérêt derrière si ce n’est de tomber dans cette boucle infernale du « je casse les boîtes, je collecte les ressources pour débloquer les niveaux suivants et ça repart ». Et c’est bien là le nœud du problème. Sans difficulté ni grande scénarisation, l’intérêt du jeu réside simplement dans le fait de collecter ces fichues ressources.
Et comme on n’en collectera jamais assez pour tout débloquer, que l’on en fabriquera jamais assez non plus, alors la facilité (et l’objectif à peine caché de King là-dedans) sera de se diriger vers la boutique et de sortir la CB pour se payer ces ressources. Dommage, le jeu ne donne même pas envie de progresser davantage. Les niveaux se ressemblent tous dans leur structure, on s’ennuie rapidement et on se demande pourquoi on continue à accumuler les ressources pour ouvrir un niveau censé être « nouveau » alors qu’il possède juste un interrupteur placé autrement, des boules qui viennent à un autre moment, des boss avec des boules de feu et non des boules de pierre…
Et ce n’est pas les boss qui vont changer la donne. Ces derniers viennent conclure un niveau sans réelle montée d’adrénaline. On voit juste un enchaînement d’obstacles apparaitre mais la difficulté est si accessible que l’on ne perdra presque jamais. Et comment on vainc ce boss ? En arrêtant un curseur sur une jauge qui vous fera marquer des points en fonction du timing et de l’arrêt de ce curseur… Impossible de ne pas le battre encore arrivé devant lui.
J’en ai vu des jeux mobiles free-to-play qui jouaient sur la microtransaction et ce n’est pas le souci. Ce Crash On The Run n’apporte pas de plaisir de jeu mais seulement de la frustration. Votre progression est trop ralentie et peut-être que cela cache simplement le fait qu’il est vide d’intérêt, même 10 niveaux plus tard. Même les défis et les niveaux permettant de collecter les ressources (pendant de trop longues minutes pour ne plus y retourner dans la semaine), les affrontements contre des bots ou les challenges… Tout manque d’imagination.
J’aurais apprécié trouver en Crash Bandicoot : On The Run un plaisir coupable sur lequel passer quelques minutes de jeu dans les transports en commun ou sur mon trône. Malheureusement rien n’est bon. King abuse de son modèle économique pour ralentir notre progression au maximum, acheter des ressources indispensables dans la création d’autres ressources elles-mêmes utilisées pour aborder les niveaux. Pire encore, ce n’est pas son seul souci majeur. Le game design laisse à désirer, les niveaux sont répétitifs et on a du mal à trouver un intérêt dans le simple téléchargement de l’application. Le nom de Crash Bandicoot attirera certainement des curieux qui pourraient repartir déçus.
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