Que trépasse, si je faiblis durant ce test
Éditeur : Nacon
Genre : Stratégie tactique
Support de test : PS5 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 23 mai 2024
Après le test de Classified: France ’44, me revoilà de nouveau, par l’intermédiaire de Crown Wars: The Black Prince, sur un jeu tactique au tour par tour qui prend racine sur le territoire français. A la différence près que cette fois-ci le théâtre d’opération ne sera pas la seconde Guerre Mondiale mais la guerre de Cent Ans. Bienvenue au Moyen-Âge et oublions au passage les mitraillettes et autres fusils pour faire place aux arbalètes et aux épées. Pour quel résultat ? Répondons sans plus attendre à cette question grâce au test que voilà.
Oyez, Oyez, braves gens
L’histoire de Crown Wars: The Black Prince débute de manière tragique. Notre famille, prosperant jusque-là dans son château fort, est mise en déroute par l’envahisseur britannique mené par Édouard de Woodstock, le prince noir. Pour protéger leurs secrets, les chefs de notre clan se sacrifient. Ainsi chassé de notre foyer, nous trouvons, avec le mystérieux Nicolas, un étrange bienfaiteur. Ce dernier nous offre un nouveau domaine que l’on va devoir faire prospérer au milieu des affrontements de différentes factions qui se disputent la couronne de France.
Comme dans de nombreux jeux du genre, l’histoire ne se paie pas le luxe d’être très étoffée. La narration est simpliste et les événements assez classiques dans l’univers du jeu vidéo. Malgré tout, l’univers moyenâgeux, agrémenté d’une dose d’ésotérisme, fonctionne bien grâce à sa cohérence globale. Il est à noter au passage que les textes ET les voix sont disponibles en français. Le doublage en version française est toutefois assez nanardesque sans que je sache réellement si cela est intentionnel ou non.
La partie technique de Crown Wars: The Black Prince est d’ailleurs très moyenne dans son ensemble. Tout d’abord visuellement le jeu ne fait clairement pas d’éclats. Le style graphique tente de masquer les carences, mais on réalise rapidement que le jeu n’est pas vraiment aux standards actuels. Gardons toutefois à l’esprit que le jeu n’est pas un AAA. En revanche, les environnements, fidèles à l’idée que l’on se fait du Moyen Âge, sont bien modélisés.
Mais le gros écueil technique de Crown Wars réside dans les bugs. J’ai dû endurer plusieurs crashs et autres ralentissements, des bulles d’informations qui ne s’affichent pas toujours, des blocages d’interface durant les phases de combat… J’ai dû endurer plusieurs crashs, ralentissements, des bulles d’information qui ne s’affichent pas toujours, des blocages d’interface durant les phases de combat… Bref, une série de petits désagréments qui nuisent à l’expérience de jeu. L’équipe de développement a annoncé travailler sur ces problèmes, ce qui est nécessaire.
Un petit mot enfin sur la prise en main à la manette puisque le test a été effectué sur PS5. Bien que les jeux de stratégie tactique soient idéalement conçus pour le combo clavier/souris, de nombreux titres proposent une maniabilité fluide à la manette. Ce n’est pas le cas ici. En témoigne le curseur figé au milieu de l’écran durant les combats qui, utilisé pour notamment pointer rigidement les adversaires, rend l’expérience vieillotte. Alors oui, bien sûr cela reste jouable mais ce n’est pas très optimal.
Tu es un laideron, mais tu es bien bon
Au niveau du gameplay, Crown Wars se présente grosso modo comme un X-COM-Like qui se découpe en deux phases distinctes. Une première de gestion où l’on doit administrer son domaine pour améliorer son équipement et ses unités. En effet, notre fief est composé de divers zones comme la forge ou la caserne. Vous vous en doutez, améliorer la forge permettra de pouvoir créer des armes plus puissantes et des armures plus résistantes. Améliorer la caserne, permettra d’enrôler plus de soldats et des plus expérimentés. Ou bien encore améliorer son laboratoire nous donnera la possibilité de concocter des baumes de soins et autre fioles nocives de meilleures qualités.
Ce système d’amélioration est classique mais également nécessaire dans les jeux du genre. Cependant, l’interface de la partie gestion est assez austère et la navigation dans les menus n’est pas intuitive, surtout à la manette. C’est dommage puisqu’il s’agit là d’une partie non-négligeable du gameplay. Encore une fois, rien de rédhibitoire mais cela ajoute à ce manque d’optimisation que l’on ressent régulièrement devant Crown Wars: The Black Prince.
Après la gestion, place à l’action. Hé oui, d’autant plus que toutes les améliorations à débloquer coûtent des ressources, principalement obtenues en récompense de missions. Ces missions, on les retrouvera sur une carte de France où s’afficheront les opportunités d’intervention. Les types de missions sont variés : escarmouche, escorte, assassinat, libération d’otage ou encore défense de zone. Il pourra s’en afficher plusieurs à la fois et il faudra bien choisir lesquelles cibler en fonction de leur difficulté et du montant des récompenses. Il faudra aussi juger si le temps nécessaire pour se rendre sur place vaut le coup.
En effet, Crown Wars possède un système de temps qui s’écoule, comme souvent dans ce genre de jeux d’ailleurs. Ainsi, les améliorations, par exemple, mettront du temps avant d’être effective, les unités blessées devront observer une période de récupération ou bien encore, il faudra plusieurs jours aux unités pour se rendre sur les zones de combat et en revenir. Et bien sûr, pendant le trajet, elles ne seront plus mobilisables pour d’autres missions. Les missions étant éphémères puisqu’elles disparaitront après quelques jours.
Heureusement, on peut mobiliser plusieurs escouades en simultané, mais pas en nombre infini, ce qui impose des choix stratégiques importants. Le jeu est exigeant, et les missions « difficiles » sont souvent évitées en raison de cette exigence. C’est aussi une caractéristique des jeux de stratégie tactique : il n’y a pas de place à l’erreur.
C’est Okayyy !
Abordons d’ailleurs l’autre partie à la base du gameplay, les phases de combat. Il faut avant tout savoir qu’il existe 6 classes différentes d’unité possédant chacune leurs forces, leurs faiblesses, les armes dont elles peuvent s’équiper et leurs compétences. En plus de cela, chaque classe possède un arbre de talent qui permet de pousser un peu plus la personnalisation des membres de notre escouades. Cela nous permet d’adapter notre équipe à notre style de jeu ou bien aux différentes situations auxquelles on va être confronté. Ce système est satisfaisant et bien conçu.
Sur le terrain, le gameplay est également de bonne facture. Respectant les codes des X-COM-like, on déplace nos unités sur une carte composé d’une multitude de cases pendant un tour, puis c’est à l’ennemi de faire de même. Tout l’enjeu est de placer nos forces de manière stratégique pour infliger un maximum de dégâts tout en minimisant les pertes. On peut se cacher derrière des éléments du décor qui pourront fournir un abri plus ou moins efficace et qui fera chuter la probabilité d’être touché. Oui, c’est bien cela qui influe sur la hantises des fans des jeux du genre : les probabilités de réussite des tirs/coups.
La réflexion pendant les combats est intense, combinant attaques à distance, corps à corps et attaques de zone pour être le plus efficace possible. On trouvera également des armes de circonstance sur le terrain comme des trébuchets qui nous aideront à faire encore plus de dégâts… sauf si l’ennemi s’en empare avant. Crown Wars propose, comme je le disais plus haut, une bonne dose de challenge mais avec une difficulté parfois un peu trop impitoyable, voire injuste. Mais dans l’ensemble, elle sera bien calibrée mais on ne fera pas l’impasse sur des rechargement de partie assez réguliers quand on prend des mauvaises décisions. Les temps de chargement ne sont d’ailleurs pas très rapides mais pas assez longs pour créer de l’énervement supplémentaire après une mauvaise passe.
Le seul bémol concernant les combats est l’absence d’une réelle phase d’infiltration courante dans de nombreux jeux du genre. En effet, lors de notre arrivée sur la carte, on peut approcher les unités ennemis qui ne nous ont pas encore repéré. A condition de ne pas pénétré dans leur champ de vision. Cependant, juste avant de déclencher le premier tir, les ennemis passent en état d’alerte et ça en est fini de l’approche discrète. On ne peut pas éliminer les ennemis furtivement et faire un premier ménage avant de lancer l’assaut. J’ai trouvé le manque de cette mécanique très frustrant.
En résumé, Crown Wars: The Black Prince est un XCOM-like correct. Les amateurs du genre y trouveront du plaisir, avec des mécaniques de gameplay conformes aux attentes. Cependant, la partie technique laisse à désirer, notamment l’aspect graphique et la stabilité du titre. Il faut en être conscient avant de se lancer dans l’aventure.
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