Days Gone représente l’une des dernières exclusivités de Sony et nous avons eu l’opportunité de découvrir le titre de Bend Studio en avance. Quel est le verdict ?
Éditeur : Sony
Genre : Action-Aventure
Version pour le test : PS4
Date de sortie : 26 avril 2019
Annoncé courant 2016, Days Gone est une exclusivité PlayStation qui a fait parler d’elle depuis ces trois dernières années. Parfois discuté, parfois décrié, souvent commenté, le titre développé par Sony Bend ne laisse pas indifférent. Qu’en est-il réellement après avoir enfin arpenté les terres d’Oregon ?
[arve url= »https://youtu.be/ThxhPmwGQR4″ maxwidth= »780″ /]
Days Gone ou la fin du monde à deux roues
Days Gone s’est fait désirer, longtemps, en distillant petit à petit des informations, laissant les joueurs dans l’attente et l’impatience. Dévoilé subtilement lors de la Paris Games Week 2018, le titre développé par le studio Sony Bend avait laissé sur leur faim pas mal de joueurs. Ces derniers semblaient méfiants, sans trop vraiment en comprendre réellement la raison tant nous en savions peu sur le titre. Maintenant que ce dernier est entre nos mains, prenons une longue inspiration et allons tâter la bête, histoire de se faire un avis sur le bébé.
Tu l’as vu ma bécane
Days Gone vous propose d’incarner Deacon, un motard badass qui a tout l’attirail du membre de gang US à moto. Si vous visualisez le style des personnages de Sons of Anarchy, vous baignez en plein dedans. L’histoire vous apprend que le héros a dû être séparé de sa femme durant les premières évacuations sans trop en dévoiler pour autant. Vous l’aurez compris assez rapidement, vous allez devoir en apprendre plus concernant votre femme et tenter de la retrouver saine et sauve. Le problème principal, c’est qu’il s’est écoulé près de deux ans entre l’évacuation et le lancement de votre aventure.
L’univers lui se déroule dans l’Oregon, un État du Nord-Ouest des États-Unis. Une épidémie a touché le pays et le territoire est infesté de Freakers, sorte de zombie proche de ceux que l’on a pu voir dans le film « Je suis une Légende ». Vous comprendrez assez vite que vous déplacer ne sera pas chose facile. Les Freakers sont malins, rapides et très rarement seuls. Sans parler des nids qui grouillent un peu partout et vous obtenez un cocktail détonnant. Days Gone semble vouloir vous maintenir dans un état de peur permanente.
Dès le lancement du jeu, vous chevauchez votre deux roues et en apprenez le maniement. Dans un premier temps, la prise en main est peu évidente, il faut clairement prendre le coup de main pour maîtriser les virages. Surtout que vous entrez rapidement dans le vif du sujet avec une course-poursuite à travers la forêt. Open-World oblige, les développeurs ont centré l’aspect déplacement autour de votre moto et c’est un véritable plus. Si Red Dead Redemption 2 rendait les déplacements vraiment longs et parfois peu intéressants, Days Gone offre une liberté d’accès et de découverte plus simple. Sony Bend a fait du bon boulot autour de votre deux roues avec un éventail d’évolutions déblocables au fur et à mesure de votre avancement dans les différents scénarios proposés.
Cependant, il y a un revers de la médaille avec une consommation de carburant à gérer. En effet, il vous faudra assez souvent en début de partie trouver de l’essence pour ne pas tomber en panne sèche. Si cela devait vous arriver, vous êtes un homme mort tant la nature souhaite votre mort. Si ce n’est les Freakers, ce seront les animaux sauvages qui s’en prendront à vous. Et n’imaginez pas trop utiliser vos munitions pour tout et n’importe quoi, c’est une denrée rare. Fort heureusement, plus vous avancerez dans le développement de votre bolide et moins cette contrainte sera importante. Un conseil, laissez aller votre moto dans les décentes, c’est parfois salutaire pour rester en vie.
Un personnage intéressant et attachant
Deacon se dévoile plus en détail au fil de l’aventure. On y découvre un homme ancré dans sa réalité, celle d’un monde décadent qui s’est effondré. Il est le pur produit d’un univers post-apocalyptique. Les développeurs nous proposent un personnage intéressant, ni blanc, ni noir, avec une réelle profondeur. D’ailleurs, le doublage est plutôt juste et cela participe grandement à l’immersion. La dualité proposée par Deacon, entre un homme avec des principes (comme ne pas tuer une femme par exemple) et la dureté avec laquelle il agit, montre qu’il répond à ses propres codes.
Son évolution tout au long de l’aventure est également intéressante à découvrir. Certains personnages vont lui faire prendre conscience de certaines choses, quand d’autres vont l’obliger à aller contre ses principes. Derrière sa manette, c’est ce genre de choses qui rend les personnages attachants. La narration et la mise en scène sont également très travaillées. C’est un point sur lequel les développeurs ont insisté et cela se remarque très rapidement.
Un travail sur l’univers est également visible. Il vous arrivera souvent de devoir visiter des camps de réfugiés avec lesquels vous devrez commercer et échanger. Ces derniers vous achèteront des oreilles de Freakers. Oui oui, vous avez bien lu, les oreilles de vos ennemis font office de monnaie d’échange et vous permettront de vous faire un peu d’argent. Grâce à cela, vous pourrez payer vos améliorations pour votre moto ou acheter des armes aux revendeurs attitrés.
C’est un procédé malin qui vous oblige continuellement à vous mesurer aux Freakers. Tuer un ennemi n’est plus anodin, c’est votre gagne-pain. Avec ce système, il n’est pas rare de vous arrêter dès que vous croisez un groupe de zombies, histoire de mettre toutes les chances de votre côté pour custom au mieux votre bolide. Dans ces différents camps, vous verrez que les PNJ vous adressent souvent la parole à votre passage. Ce n’est pas sans rappeler l’impression de vie que l’on a pu voir dans Red Dead Redemption 2 où n’importe quel personnage croisé provoquait une discussion potentielle.
Un gameplay perfectible
Days Gone encourage à jouer intelligemment. Vous éprouverez beaucoup de difficultés si votre style de jeu est de rentrer dans le tas tête baissée, sans trop réfléchir à comment vous enfuir par la suite. La discrétion sera salutaire dans la plupart des cas, à moins que la fuite ne soit votre seule issue ? Ne baissez pas la tête, ce sera certainement la meilleure chose à faire. En effet, vous tomberez parfois sur ce que l’on appelle une horde. C’est un groupe de Freakers très nombreux agglutiné au même endroit. Souvent dans un endroit exigu proche de l’un de vos objectifs.
Dans ce genre de cas, il vous faudra préparer le terrain avant de vous lancer dans l’aventure. Pose de pièges, itinéraire de repli, utilisation du décor avec les jerricans d’essences, sont autant de choses qui vous permettront d’éliminer cette horde. N’oubliez pas que votre moto est également un moyen de les attirer. Ces actions vous plongent dans un niveau de stress intense et vous immergent entièrement dans l’univers du jeu. Vous allez galérer comme jamais, mais le résultat n’en sera que plus grand !
Malheureusement, le gameplay est un peu mou par moment. Les gunfights sont réalistes, donc un peu lents. Rien de novateur, on demeure devant du déjà-vu pour un jeu de tir à la troisième personne. L’arbre des compétences est tout ce qu’il y a de plus classique avec une évolution du combat rapproché, de la survie ou encore des compétences de combat à distance. Quelques ralentissements sont à déplorer lorsque de nombreux ennemis sont à l’écran. De plus, la caméra est parfois capricieuse quand on ne la maîtrise pas, mais cet aspect se gomme après plusieurs heures de jeu.
La prise en main n’est pas compliquée, mais cette dernière n’est pas naturelle comme pour d’autres TPS. L’aspect open-world est lui aussi bien mis en avant avec la plupart des recettes qui en font le succès : des camps à nettoyer pour sécuriser une région de la map, des plantes à ramasser pour crafter, des objets à collecter pour améliorer votre personnage. Autant de choses qui prolonge la durée de vie d’un titre qui vous propose une quarantaine d’heures pour arriver au bout du scénario principal.
Days Gone propose cependant un aspect novateur dans la mise en avant de son scénario. Monde ouvert oblige, les développeurs proposent de faire ce que vous voulez. Comment ? En proposant plusieurs trames de scénario que vous pourrez suivre selon votre avancement personnel. On peut considérer que la mission principale tourne autour de votre femme. Cependant, d’autres missions sont tout aussi importantes pour réaliser votre objectif principal.
Pour rendre cela ludique, Days Gone propose des scénarios dans le scénario. Cela permet de rendre intéressant plusieurs branches de l’histoire tout en poursuivant le scénario qui nous intéresse le plus. La plupart de ces récits s’imbrique entres eux de manière assez naturelle et on se plaît à découvrir plusieurs facettes de personnages secondaires via ces objectifs annexes. La présentation au début du jeu est un peu étrange, mais au final, c’est excellent. Un très bon point pour les amoureux d’open-world.
L’année 2019 est relativement calme pour le moment. Days Gone débarque à point nommé pour dynamiser un peu les joueurs en proposant un scénario et un univers bien ficelés. Un personnage charismatique, une narration aux petits oignons et c’est un plan sans accroc qui s’ouvre à vous. Days Gone est un bon jeu d’action et d’aventure, sans pour autant innover dans tous les sens. Les développeurs proposent un jeu techniquement bon, sans trop de surprise, mais qui emporte le joueur dans une aventure prenante. C’est clairement ce que l’on demande à un jeu vidéo et Days Gone réussit son pari. Il mérite sa chance et doit exister dans la ludothèque de tous les amoureux d’open-world. L’IA est parfois discutable, mais pas plus que dans un Assassin’s Creed par exemple. La difficulté est également un facteur important. Le titre est totalement différent selon la difficulté choisie. A vous de voir sur ce point précis. Days Gone est une valeur sûre !