TEST – Dragon Quest XI : un retour classique

Probablement la série de RPG la plus populaire au pays du soleil levant, la 11e mouture de Dragon Quest a profité de la rentrée pour prendre un billet d’avion au départ du Japon. Disponible là-bas depuis maintenant plus d’un an, Dragon Quest XI : Les Combattants de la destinée a finalement eu droit à une sortie internationale sur PlayStation 4 et PC. Retour réussi sur console de salon ?

Dragon Quest XI : Les Combattants de la destinée

Développeur : Square Enix
Éditeur : Square Enix
Genre : RPG
Date de sortie : 4 septembre 2018
Supports : PS4, PC
Version pour le test  : PS4 (fournie par l’éditeur)
Mise à jour du 14/10/2019 : ajout d’un encadré sur la version Nintendo Switch, disponible tout en bas de ce test.

Image de Dragon Quest XI Le voyage du héros

Dragon Quest XI, c’est avant tout une histoire d' »Elu ». Mais si, vous savez cet élu qui aura pour mission de libérer le monde du mal après avoir réalisé un long périple entouré de coéquipiers rencontrés au fur et à mesure de vos pérégrinations ! Vous prenez donc le contrôle de la réincarnation de l’Eclairé, celui qui avait autrefois protégé le monde de l’Ombre pour sauver la veuve et l’orpheline. Difficile de faire plus classique pour un Dragon Quest que cette narration. Souvent tiré par les cheveux et se reposant beaucoup trop sur des Deus Ex Machina pour faire avancer son scénario, l’histoire de Dragon Quest est à l’image de son héros : générique. Sur ce point précis, c’est (comme bien souvent dans la série) plutôt du côté de nos compagnons de route qu’il faudra chercher pour trouver des histoires intéressantes. À ce niveau-là, le titre assure avec des personnages attachants et hauts en couleurs (avec une petite prime pour Sylvando, qui tire nettement son épingle du jeu).

Cependant, tout n’est pas noir et il faut l’avouer : jouer à Dragon Quest, c’est participer à une aventure avec un grand A. Même si l’enchainement des événements est finalement assez classique, le plaisir de découvrir de nouveaux lieux et de parcourir cet univers coloré est bel et bien là.

Image de Dragon Quest XI

Vous avez demandé du old-school ?

On ne va pas y aller par quatre chemins : le gameplay de Dragon Quest XI est classique au possible. Mais cela est-il vraiment péjoratif ? Oui et non.

Cet épisode arrive à proposer un système de combat au tour par tout extrêmement efficace et limpide mais qui manque tout de même de profondeur. Clairement, on ne peut pas faire plus classique que les combats de ce Dragon Quest XI. Même s’ils sont efficaces, ils reposent sur des mécaniques aujourd’hui éculées, que vous avez vues dans des dizaines d’autres J-RPG au tour par tour. Aucun ajout original n’a été apporté et les combats se déroulent comme dans n’importe quel autre épisode de la saga avec 4 personnages sur le terrain, 7 dans l’équipe où chacun à sa spécialité (attaque, vol, magie noire, magie défensive et curative, etc.). A noter qu’un système de « Zone » fait toutefois son apparition. Cet état permet d’améliorer temporairement les capacités du personnage qui l’active (aléatoirement) et donne la possibilité de faire des attaques combinées avec d’autres personnages présents sur le terrain. Malheureusement, cet état se déclenchant de manière aléatoire, il est difficile d’établir une stratégie de combat en comptant sur cet élément. Tout au plus (et si vous avez un peu de chance), cela sera juste un moyen de vous tirer d’une situation difficile.

On félicitera par contre Square Enix d’avoir amélioré l’exploration. L’ajout du cheval permet de rendre les voyages sur la terre ferme moins long et la présence du saut permet de donner un peu de verticalité à l’exploration, ce qui est plus que bienvenu. Au même titre, l’ajout du sprint (qui n’était pas présent sur la version nippone) apporte du dynamisme au déplacement à l’intérieur des villes et des donjons. En dehors de cela, le jeu est ponctué de quêtes annexes (ou FedEx, on ne va pas se le cacher) qui permettent de visiter les environs et de récupérer quelques récompenses utiles.

Le crafting fait également son retour, via l’utilisation d’une forge dans les campements. La création de nouveaux équipements se fait grâce aux recettes trouvées aux quatre coins du monde (et notamment dans les bibliothèques) et aux matériaux récoltés. À noter qu’il est également possible d’améliorer l’équipement forgé ou acheté dans la boutique. La création (tout comme l’amélioration) donne lieu à un mini-jeu qui vous demande de placer plusieurs curseurs dans la zone adéquate, afin de donner la bonne forme à l’objet final. Le mini-jeu reste assez sommaire, mais il peut vite être assez compliqué de réussir parfaitement les objets à cause de l’endurance limitée qu’il faut gérer. De plus, plusieurs techniques et compétences viennent s’ajouter pour vous permettre de forger les objets avec plus de facilité mais également plus de stratégie.

Image de Dragon Quest XI

Un univers plaisant malgré des lacunes techniques

Qui dit Dragon Quest, dit forcément Akira Toriyama. Une fois n’est pas coutume, le papa de la série Dragon Ball rempile ici au caracter design pour nous livrer des personnages charismatiques et plutôt attachants. Côté environnement, l’univers est très agréable à parcourir et certains lieux ne manquent pas de charme. C’est cependant du côté de la technique que le soft n’est pas exempts de défaut, notamment avec de grosses chutes de framerate quand il y a beaucoup d’action à l’écran (comprenez, quand il y a beaucoup de personnages).

De leur côté, les compositions musicales de Koichi Sugiyama sont dans l’esprit de ce que la série a toujours proposé. Vous pourrez retrouver les thèmes récurrents de la saga et des créations originales qui collent parfaitement à l’univers de la série mythique. On regrettera cependant que peu d’entre elles soient finalement vraiment marquantes.

Quid de la version Switch ?

Sortie le 27 novembre sur Nintendo Switch et Switch Lite, Dragon Quest XI en a profité pour s’offrir une « Edition Ultime » nommée Dragon Quest XI S. Loin d’être avare en nouveau contenu, cette édition propose les nouveautés suivantes :
  • Mode 2D stylé 16-bits : une fonctionnalité excellente qui donne l’impression de s’essayer à un tout nouveau jeu. Les combats y sont aléatoires, mais les maps diffèrent un peu des maps de la version 3D. A privilégier si vous avez déjà plié Dragon Quest XI sur une autre plateforme ou si vous êtes un nostalgique des RPG d’époque. A noter qu’il est possible de passer de la 2D à la 3D et vice-versa en se rendant dans une église.
  • Quêtes annexes supplémentaires ancrées dans le scénario : un ajout appréciable qui comble quelques vides ressentis à un certain moment du jeu et permet de creuser certains protagonistes un peu plus en profondeur.
  • Ajout de voix japonaises : l’une des meilleures nouveautés de cette version, dernier détail qui achève de faire passer Dragon Quest XI dans la modernité – et sur la liste des must-have de tout fan de JRPG qui privilégient les voix japonaises aux voix anglaises sur tout jeu d’origine japonaise.
  • Mode photo : accessoire sympathique qui permettra aux joueurs de partager la progression de leurs aventures avec leurs amis. Rien d’exceptionnel, mais l’ajout est néanmoins appréciable.
  • Quêtes des « Chronomis », ajoutant de nouveaux lieux en 2D à explorer en lien avec les anciens jeux Dragon Quest : sûrement la nouveauté la plus excitante de cette Edition Ultime, ces quêtes vous permettront de rallonger la durée de vie du jeu avec un contenu qui intéressera autant les fans de la première heure que les petits nouveaux désireux d’en apprendre plus sur les anciens Dragon Quest.

Avec ces ajouts qui apportent une véritable dimension méliorative en lieu et place d’une bête liste de contenu qui aurait pu se contenter d’aligner les objets et objectifs sans intérêt (comme on peut le voir dans certains autres jeux), Dragon Quest XI S est définitivement LA version aboutie de cet épisode de la saga. La plus complète, la plus agréable à prendre en main grâce à l’hybridation offerte par la Switch, mais aussi la plus généreuse. Graphiquement parlant, il faudra cependant ne pas être trop tatillon, la version portable étant un poil floue en version 3D à cause de la baisse de résolution, contrairement à la version dockée qui s’en sort avec une mention honorable. Rien de catastrophique, toutefois, le jeu sachant porter notre attention sur bien d’autres de ces atouts. En 2D, d’ailleurs, la question ne se pose pas, et on apprécie tout le sérieux du travail des équipes de Square Enix qui fournit ici aux joueurs un mode de jeu tellement fignolé qu’il aurait pu exister à part de son alter ego en 3D.

Pour cette version Switch, en ce qui me concerne, c’est un 9/10 bien mérité.

Søren

Vous l’aurez compris, Dragon Quest XI : Les Combattants de la destinée est un épisode efficace et qui ne dépaysera pas les fans de la série. L’univers de la saga est toujours un bonheur à parcourir mais on pourra lui reprocher son absence de prise de risque et le peu de nouveauté dans sa formule. L’exploration a été améliorée et dynamisée, mais le système de combat repose sur un gameplay éculé et sans originalité. Sauf que depuis le dernier Dragon Quest, un certain Persona 5 est passé par là et a réussi le tour de force de sublimer le genre du RPG au tour par tour.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • L'Univers de Dragon Quest
  • Une exploration dynamique et agréable
  • Un gameplay efficace...
  • L'aventure avec un grand A
  • Une durée de vie conséquente

Points faibles

  • Pas mal de chutes de framerate
  • Une progression très classique
  • ... mais sans nouveauté
7

Good

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